Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 22 juin 2012

"Dans ce parti extrême, Mon Dieu se disait: Mein Gott". Benoît Barvin in "Pensées pensées"

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Pensées pour nous-mêmes:

(AIE LE TRIOMPHE MODESTE.
IL NE T'APPARTIENT PAS)

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"Et pourquoi, la Philo,
on l’apprendrait pas avant la Seconde,
hein? Pourquoi?"

Philosophie seconde
Raphaël Enthoven
Professeur de philosophie

   (...) Quelle est la situation aujourd'hui ? Quand il arrive en terminale, un élève dispose de quelques mois (c'est-à-dire de quelques semaines) pour découvrir une cinquantaine d'auteurs, digérer plusieurs dizaines de notions, maîtriser la technique de la dissertation et les rudiments d'une langue complètement nouvelle, tout en apprenant à penser par lui-même et tout en comprenant que la philosophie n'est pas désincarnée mais, au contraire, adaptée aux problèmes de la vie quotidienne. Autant dire qu'à moins d'avoir le meilleur professeur du monde (et encore), c'est mission impossible. C'est comme faire entrer un éléphant dans une smart ou sortir un lapin d'un chapeau : on n'y arrive pas. Ou alors, c'est qu'on a triché.

   Dans le meilleur des cas (c'est-à-dire quand ils ne passent pas l'année à s'occuper de la discipline), les professeurs de philosophie, pris par l'urgence, doivent trancher entre l'ambition (démesurée) de boucler le programme et la tentation (déraisonnable) de ne pas s'en occuper du tout, pour se soucier seulement de donner à l'élève le goût de réfléchir, car on n'a pas le temps, en si peu de temps, de jouer sur les deux tableaux de l'apprentissage et de la compréhension, de la tête bien pleine et de la tête bien faite. Il faut arbitrer, et le résultat d'un tel arbitrage est toujours mauvais.

   En revanche, si l'enseignement de la philosophie commençait en seconde : 
   Les élèves auraient trois ans pour préparer une épreuve qui ne leur semble une montagne à gravir que parce qu'ils manquent de temps.
   Les professeurs auraient le temps d'éveiller à la philosophie avant d'en donner l'alphabet, de montrer qu'elle n'est pas une gymnastique mais une joie, qu'elle n'est pas désincarnée mais proche de nous, et qu'elle donne à celui qui la pratique un avantage comparable à la pratique d'un art martial, bref de faire passer du désir avant de gaver de technique.

   Enfin, à l'âge de la vie où on est très souvent très bête (c'est-à-dire vers 14-15 ans) (pensée philosophique???) rien n'est plus utile que la découverte et la pratique d'une méthode qui déconstruit les réflexes identitaires, qui remplace le jugement par la compréhension, qui élève une opinion au niveau d'un argument, qui apprend à être en désaccord sans se fâcher, bref, qui permet de discuter au lieu de se battre. (...)
Lire sur:


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"Tu te rends compte, la nouvelle femme 
du nouveau Résident,
elle se teint les cheveux!
- Non?
- Et comme l'ancienne, en plus!
- Incroyâââbleee...
- Je vais le dire à mon mari journaliste,
c'est tout bonnement sidérant!"



Tribune : journalistes politiques, 
journalistes pathétiques
Luc Chatel | journaliste

   (...) « On est vraiment pathétiques là... » Cet aveu désolé est signé Claude Askolovitch, journaliste à « Marianne ». Il a été prononcé mercredi 13 juin, sur Direct 8, lors d’un débat sur le désormais célébrissime tweet de Valérie Trierweiler. (...)

   (...) Si l’un de ces « éditorialistes de référence » (hem...)  a soudainement poussé ce cri du cœur, c’est qu’il avait sans doute pris conscience de l’espace indûment occupé par un sujet certes inédit mais très secondaire. Journalistes politiques, experts, sondeurs ont devisé toute la semaine, pendant des heures et des heures, sur des pages et des pages, à propos de cet événement qui a effacé tous les autres.
   Plusieurs hebdomadaires en ont fait leur Une, alors même que certains n’ont eu que quelques heures, avant le bouclage, pour le traiter. « Libération » a réalisé deux couvertures successives sur le sujet (le 13 et le 14 juin), ce qui est rarissime et généralement réservé aux grandes crises internationales.

   En lisant ces journaux généralistes, on se demandait parfois si l’on n’avait pas ouvert Marie-Claire ou Biba. : « trahison », « rancoeur », « jalousie », « psychodrame », « vaudeville », description de Valérie Trierweiler en « pin up glamour, perchée sur de vertigineux stilettos Saint Laurent »...
   Comme rarement, radios, télés et journaux ont déversé des torrents de commentaires qui relevaient avant tout de la psychologie de bazar et de la politique de boudoir. Si la vie politique avait été un vaste désert en cette période, on eût pu comprendre la nécessité d’occuper le terrain.(...)

   (...) Or que se passait-il au même moment ? La droite républicaine décidait de changer radicalement d’attitude face au Front National. Avec une stratégie du « ni-ni », elle place désormais l’extrême-droite sur le même plan que le Parti socialiste, ouvrant la voie à une recomposition du paysage politique où des opinions radicales, sur les étrangers par exemple, pourraient se voir légitimées.
   Il s’agit d’un fait politique majeur, qui a été réduit à quelques articulets dans la presse et quelques minutes sur les ondes.

   Par ailleurs, tandis que la Grèce s’apprêt(ait) à faire un vote décisif le 17 juin, que François Hollande a(vait) eu le 13 juin des propos rudes envers ce pays, l’appelant à « tenir ses engagements », et qu’il s’(était) rendu le 14 juin en Italie pour tenter de construire un axe européen « pro-croissance » face à Angela Merkel, la 1e circonscription de la Rochelle est passée au premier plan des préoccupations éditoriales.

   Tweet ou pas tweet ? Falorni ou Royal ? Scène de ménage à l’Elysée ? Attention notre destin va basculer ! Heureusement, des éditorialistes de référence sont là pour nous éclairer.



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"Vous êtes sûrs que cela va me faire 
revenir dans le monde politique?
- En tant que future entartée au FN, 
sans problème, M'Dame"


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(Rahan amenant un petit Roumain de l'autre côté de la frontière
afin qu'il puisse lire en toute tranquillité Pif Gadget)


Quand les jeunes Roumains 
rêvaient de "Pif Gadget"
(séquence nostalgie)
Mihai Mincan | Adevarul

   (...) Pif Gadget est paru entre les années 1969 et 1993. Il y eut une deuxième période de publication, entre 2004 et 2009, mais les ventes étaient bien inférieures au "boom" des années 1970. La revue, une création du Parti Communiste Français (PCF), s'appelait à l'origine "Le jeune patriote". Elle a paru clandestinement sous le régime nazi, passant ensuite dans la légalité et changeant son nom, en avril 1965, en "Vaillant, le journal de Pif", honorant, en pratique, la première bande dessinée de la revue: Pif le chien. La véritable explosion allait commencer à partir du 24 février 1969, avec le changement du nom du magazine en "Pif Gadget" et l'adjonction à chaque numéro d'un cadeau pour les jeunes lecteurs : ballons colorés, sacs avec des poudres acidulées, cartes à jouer, catapulte romaine etc. (...)

   (...) En Roumanie, où le magazine se vendait à quelque 10 000 exemplaires, Pif était toléré - en tant que création des communistes français - mais ne s'obtenait que par abonnement, contracté par des "relations". La recette des ventes en Roumanie restait cependant dans la trésorerie du Parti communiste roumain (PCR) : les lois d'alors interdisaient de sortir les devises étrangères. La compensation à l'amiable devait se faire par l'impression gratuite des albums "Rahan" en Roumanie.

   Dans les années 80, le divertissement dessiné estampillé "occidental" a été retiré du marché roumain, d'une part à cause de la mégalomanie du leader du PCR, mais aussi à cause du refroidissement progressif des relations avec le PCF.

   "Il y avait deux sortes d'enfants en Roumanie, se souvient le critique littéraire Cezar Paul-Bădescu : les bénis par le sort et les quémandeurs. Les premiers avaient des parents nantis, qui avaient travaillé à l'étranger ou faisaient tout simplement partie de la Securitate ; ils étaient les heureux propriétaires d'un abonnement à Pif. Ce qui signifiait qu'ils recevaient toutes les semaines la revue et sa surprise. Les autres, les quémandeurs, ne pouvaient qu'essayer de gagner les bonnes grâces des premiers afin de pouvoir emprunter les revues ou jouer avec les surprises. La seule chance pour qu'ils deviennent propriétaires des Pif était le troc". On pourrait dire que les élèves détenaient une devise étrangère légale à une époque où, du temps de Ceauşescu, il était illégal d'en détenir. Celui qui avait des Pif pouvait obtenir tout ce qu'il voulait de son petit monde.(...)

   (...) Gabriel Damian, un blogueur de 33 ans, bucarestois, regrette cette époque où "l'idée d'un abonnement à Pif" était juste un fantasme, de sorte que les seules sources d'approvisionnement étaient les brocanteurs et les bouquinistes. "J'ai passé plusieurs jours suffocants, en compagnie d'un de mes parents, vivant passionnément ma bibliophilie précoce, recherchant fébrilement des numéros de Pif ou des albums de Rahan. Un exemplaire de Pif coûtait jusqu'en 1989, 10 à 15 lei [3 euros]. Un Rahan, 25 lei [6 euros] ou plus. On en trouvait des tas, parfois bien conservés, parfois en lambeaux, avec des pages manquantes. Cela représentait beaucoup, et souvent on se retrouvait devant le drame de devoir choisir seulement cinq ou dix numéros dans une pile.(...)




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Luc Desle

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