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Pensées pour nous-mêmes:
(LA VOIE DU MILIEU
N'EST PAS LA VOIE DU CENTRE)
N'EST PAS LA VOIE DU CENTRE)
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"Mademoiselle... Heu...
Vous avez la culotte qui dépasse..."
girl
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"Tu viens, Chéri?
- Madame, vos propos sont sexistes"
Dolores Donlon / Playboy’s Playmate of the Month,
August 1957 / photographed by Peter Gowland.
Critiquer ou caricaturer une femme :
où commence le sexisme ?
Mouloud Akkouche
Ecrivain
(...) Suis-je sexiste ? Après la lecture de ce billet et du tweet (ci-dessous), un ami l’a vaguement insinué. Une manière polie de dévoiler un angle critiquable de ma personnalité, pointer du doigt un « réflexe inconscient » ? Et la boîte à questions s’est ouverte.
il-hanouna-humilie-enora-malagre-apres-son-interview-tres-genante-de-pharell-williams/
… Danse pour le droit des femmes ?
Mon tweet serait-il sexiste ? Pour ma part, après relecture et réflexion, je n’ai pas l’impression (le doute plane-t-il encore ?). Provocateur, caustique, de très mauvais goût, moqueur… Tout ce qu’on veut. Mais pas une attaque contre les femmes.
Depuis les années 80, culpabilisé par le « Touche pas à mon pote », des citoyens n’osent pas rentrer dans le lard d’un Arabe ou un Noir par peur d’être taxé de racisme. Actuellement, n’assistons pas à une autre dérive semblable : « Touche pas aux femmes ! »
En fait, notre époque de communautarisme a généré de nombreux « Touche pas… ». Certains combats d’ailleurs nécessaires. Dommage que des hommes et des femmes, se drapant dans le bien fondé de leurs luttes, s’en servent pour délégitimer toute critique à leur égard. Même sur leurs comportements pouvant être détestables. (...)
(...) « Tes propos sont sexistes ! » Réaction complètement justifiée dans certains cas, parfois aussi à tort ; la mauvaise foi touche les deux sexes. Une formule imparable pour verrouiller une conversation ; aussi efficace que « vous êtes raciste ou antisémite » cloue bec. Et si la femme est noire ou arabe…. A ce propos, mon ami – de gauche – considérant mon tweet comme sexiste n’a jamais réagi à mes propos sur Rachida Dati, MAM et d’autres femmes de droite.
Patrick Besson (auteur brillant mais aux antipodes de mes opinions) avait pondu un billet – très drôle à mon goût – sur Eva Joly. Les snipeurs et snipeuses de « l’humour comme il faut » l’avaient dégommé. Siné a été aussi canardé pour d’autres raisons. Normal : qui sème l’ humour noir, récolte le laminoir.
« Allez les gars, aidez-moi à aimer à nouveau une bonne paire de nibards. » Qui a écrit cette dernière phrase d’un article – pas tout saisi ? Zemmour ? Bigard. Pas du tout. C’est la prose d’un grand auteur irlandais : Robert McLiam Wilson. Cette phrase – certes extraite de son contexte – en fait-elle un affreux sexiste ? Ce qu’il y a d’encombrant dans la morale c’est que c’est toujours la morale des autres, chantait Léo Ferré.
Les auteurs doivent-ils se mettre en conformité avec un cahier des charges de l’écrit ? Imaginez écrire en se demandant ce que va en penser Alain Finkielkraut, Clémentine Autain, Tarik Ramadan, Jean-Pierre Copé, le Crif, le Mrap… Bon courage pour tous les satisfaire. Et beaucoup de souplesse pour le grand écart.
Qu’un responsable politique, élu et représentant des citoyens, fasse gaffe à son langage et sa tenue, ça peut-être compréhensible. Logique que des citoyens aient été choqués par les saillies de politiques ; le langage fleuri pousse autant à gauche qu’à droite.
Alors qu’un peintre, écrivain, caricaturiste, cinéaste etc, a souvent besoin de débordements et transgressions. Il ne parle qu’en son nom et celui de son cerveau-malade ou pas. Et devrait se tenir à bonne distance du « penser prémâché » des médias, des politiques et moralistes de toutes espèces, et de celui de ses proches. Nourrir sans cesse sa subversion. Sans être pour autant un citoyen au-dessus des autres. (...)
(...) Qui sont les arbitres des élégances les plus efficaces ? Ceux définissant le positionnement des bornes à ne pas dépasser. Souvent, ils ont o-pignon sur rue. Issu des mêmes écoles, ils assistent aux mêmes spectacles, mangent dans les mêmes cantines, savent se tenir à table, excessif avec modération, se marre mais pas en mauvaise compagnie…Mêmes réflexes ?
Pas pour autant que le populo est formidable. Aucune raison que de piedestaliser le pauvre qui grenouille aussi dans son vase clos rassurant. Souvent plus raciste, sexiste, homophobe... que les « arbitres de l’élégance » et leurs amis. Le pauvre n’échappe pas à la connerie ambiante. On va s’en rendre compte aux prochaines élections.
Dirigeons-nous vers un monde uniformisé ou tous vénérerons Pierre Rabhi, l’oreille rivée à France Culture, applaudissant aux thèses de « Osons le féminisme », lecteurs que de Libé, Rue 89, le Monde, le Nouvel Obs, adeptes du vélo, pas abstentionnistes, se marrant jamais grassement… ? Des êtres sains de corps et d’esprit dans un monde ouvert mais avec tenue « bien pensante » exigée. L’excellent Bukowski, mort il y a tout juste vingt ans, aurait été refoulé.
Dans un bar de Montreuil, un comédien-ancien des 4000 - grommela « Les bobos doivent nous trouver bêtes, puisqu’ils nous imposent des bibliothèques dans nos rades. » Pas qu’une brève de comptoir, un profond sentiment de dépossession. Condescendance ou maladresse vis à vis du « p’tit peuple » (surnommé aussi beauf ) de bistrot. Sûrement douloureuse la « transfugion sociale “ de Eddy Bellegueule.
Pour ce Tweet, j’ai un regret : il était anonyme. Depuis, je tweete à mon nom. Pour le meilleur et le pire à venir… La cause- la plus légitime soit-elle- ne rend pas l’homme ou la femme qui la sert intouchable. Pas un être parfait sous tous rapports face à des hordes pensant différemment à évangéliser. Ni une figure qu’on ne peut critiquer et caricaturer.
PS) Si ce billet passe in extenso, je vais recevoir peut-être des mails d’amis mécontents. Mais l’amitié ne s’épanouit pas dans l’eau tiède
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"Tu connais des péripatéticiennes?
- Non, que des p..."
Grace Lee Whitney and Sherl Deauville in ‘Irma la Douce’, 1963.
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Luc Desle
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