Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 28 février 2013

"Ce chocolat à l'huile de vidange, Balbot le Robot en raffolait". Jacques Damboise in "Pensées de rien".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA NATURE NE T'ENSEIGNE

QUE CE QUE TU ES)

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"Et maintenant, sus au réchauffement climatique...
Petit, petit, petit..."


TARZAN, L'HOMME SINGE

(Tarzan était très optimiste...)

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28%

ALEXANDRA BOGAERT

   (...) Voilà ce que révèle le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, publié ce jeudi 21 février. Ce document de 40 pages, intitulé l’Avenir de l’environnement en Afrique, montre que la diarrhée, les infections respiratoires et le paludisme constituent 60% des impacts connus de l’environnement sur la santé.

   La pollution extérieure, liée aux particules fines émises par les transports, aux feux de forêt, à la poussière et à l’exploitation minière, est responsable de 40 000 décès par an sur le continent.

   L’air intérieur n’est pas plus sain, loin de là. La pollution est de 10 à 30 fois plus élevée que les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé. La cause ? Les combustibles solides (bois, charbon de bois, déchets d’animaux, etc.) utilisés pour la cuisine et le chauffage dans des pièces mal ventilées. Ils sont responsables de maladies respiratoires aiguës qui affectent en priorité les moins de 5 ans, chez qui le taux de mortalité est élevé.

   Autre activité humaine qui accroît le niveau de pollution et fragilise les populations : la déforestation. Elle permet aux moustiques porteurs de paludisme de se développer et aux zoonoses, liées à la proximité nouvelle des humains avec la faune sauvage, d’émerger.

   Les activités agricoles et industrielles ne sont pas en reste. L’utilisation de produits agrochimiques, de mercure et la production de déchets électroniques – pour ne citer qu’eux – entraîne des troubles de la reproduction, des cancers, des baisses de systèmes immunitaires.

   Pour couronner le tout, le réchauffement climatique diminue les rendements agricoles, raréfie les ressources en eau et fait disparaître des espèces de plantes médicinales, alors que 80% de la population rurale en Afrique dépend des médicaments traditionnels récoltés dans la nature.

   Le rapport conclut que les dirigeants africains devraient mettre les questions de l’environnement et de santé en tête de liste de leurs préoccupations. On comprend pourquoi... (...)


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"Dis, tu m'aimeras toujours?

- Bien sûr.
- Tu ne me vendras jamais 
aux labos pharmaceutiques.
- Bien entendu... 
Pas tout de suite, en tout cas"



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"Mais enfin, Cheetah, ne fais pas l'enfant!
Tu ne seras jamais humaine...
- Et pourtant, je vous singe 
sans problème, non?"

AUTRICHE 
La revanche des vieux singes

Helmut Schödel
Süddeutsche Zeitung 

   (...) Trente kilomètres séparent Vienne de la petite ville de Gänserndorf, en direction de la frontière tchèque. Le paysage est plat comme la main. C’est ici qu’une quarantaine de singes, les chimpanzés de Gänserndorf, ex-animaux de laboratoire, sont censés se sentir comme chez eux. Le domaine est une ancienne réserve d’animaux sauvages qui a fait faillite voilà cinq ans. Désormais, on n’y rencontre plus que des singes, dont les soins sont financés par la société pharmaceutique américaine Baxter. La nature semble ici avoir repris ses droits, une végétation envahissante ceinture les bâtiments abandonnés. Au milieu du parc, deux constructions en bois. Il nous faut enfiler une combinaison et des sabots en plastique. Les gants de protection sont également de rigueur, de même qu’une charlotte sur la tête et une visière en plastique. Les singes sont perturbés, blessés, et dangereux. De surcroît, précise une soigneuse, ils sont porteurs des virus du sida et de l’hépatite

   Le visiteur déconcerté s’approche de la première cage en s’exclamant :“Bonjour, toi !”    Aussitôt l’on comprend que ces familiarités ne sont guère appréciées par les chimpanzés. Le premier attrape une pomme et la cogne violemment contre les barreaux. Son voisin tente de faire passer un bâton à travers la grille. “Restez à distance des cages !” ordonne la soigneuse. “Et, surtout, ne vous amusez pas à passer la main et à essayer de les caresser, sinon vous pouvez dire adieu à votre main.” Le singe suivant envoie valser des excréments. 

   Dans le vaste bâtiment aux allures de hangar, les cris stridents sonnent comme une déclaration de guerre. Les chimpanzés de Gänserndorf haïssent les hommes, et ils ont leurs raisons. Ils étaient les esclaves de la société Immuno, qui les a enfermés pendant des années dans des cages exiguës. Alors qu’ils vivent en groupe dans la jungle, ils ont été isolés, et ne voyaient les hommes que dans leurs vêtements de protection. 

   Les rayons du soleil n’arrivaient jamais jusqu’à eux, et aucune goutte de pluie ne tombait sur leur pelage. Ils vivaient dans un enfer élaboré par un proche parent, l’homme, dont ils partagent 98,7 % des gènes. Car les chimpanzés ne sont pas seulement des animaux, mais aussi des primates, comme nous, qui ont conscience d’eux-mêmes, se reconnaissent dans un miroir, possèdent d’énormes capacités d’apprentissage, connaissent la joie et la peine, et même la guerre. Ils connaissent également des formes de prostitution. En un mot : des gens comme nous. Nous allons les voir dans les zoos et ils nous font rire. Parce que l’homme civilisé a du mal à accepter la bête sauvage qui est en lui. (...)

Lire sur:

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Luc Desle (avec des photos "commentées" par Jacques Damboise)

mercredi 27 février 2013

"Le petit Chapon Rouge avait été mal cuit". Jacques Damboise in "Pensées de rien"

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Pensées pour nous-mêmes:

(DANS LE DROIT FIL DU COURANT
APPRENDS A NAGER)


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COURTS RÉCITS AU LONG COURS (76)
pcc Benoît Barvin



Couloir

   Je venais d'emménager dans un appartement, sis au sein d'un immeuble de 4 étages. Pour être tranquille, j'étais logé au quatrième et dominais ainsi, non seulement la rue, mais une partie de la Ville. La Cathédrale du XIIème siècle me chatouillait agréablement l'oeil, chaque matin, réveillant mon appétit d'histoires que je couchais sur l'écran de mon portable, pour une Maison d'édition du Net. J'étais quiet, du moins jusqu'à ce que quelqu'un, vers les huit heures, tambourine à ma porte.

   Je glissai mon oeil vers le judas. M'apparut le visage déformé mais avenant d'une jeune femme, une Brune aux lèvres pleines, de sorte que, lorsqu'elle tapa de nouveau, je lui ouvris sans méfiance. Elle se faufila aussitôt dans l'appartement, referma d'elle-même ma serrure trois points, poussa un soupir de soulagement et, séance tenante, lova sa bouche à la mienne.

   Baiser rapide mais encourageant. En tout cas, à partir de cet instant, je ne fus plus capable de penser clairement... "Vous venez de me sauver, Monsieur L. Il est après moi et...". "Il?". Elle fit une moue gracieuse, dégagea son corps chaud et odorant du mien et fit quelques pas vers le salon. "Joli appart', dit-elle. Design, meublé sobrement, traversant... Vous avez une de ces vues!". Elle s'enthousiasmait en marchantet moi, juste derrière elle, je ne voyais que le bas de son dos, ses hanches fines, ses fesses qui...

   Elle pivota et me dit: "Qui, Il? Mais celui qui m'en veut... C'est une longue histoire, Monsieur L. Vous auriez quelque chose de chaud? Là d'où je viens, il faisait assez frisquet." C'est alors que je remarquai vraiment l'étrangeté de sa tenue: elle portait une jupe de laine cousue au corsage, de couleur grenat; des manches de chemise habillaient ses bras; sa taille était prise dans une ceinture de cuir fine à laquelle était suspendue une bourse faite main. Le plus curieux étaient les chaussures fines qu'elle avait aux pieds. Elles ressemblaient à des solers, sorte de sandales que l'on portait au Moyen-Age.

   La Brune remarqua mon intérêt. "Je vais tout vous dire... Après avoir bu quelque chose". Je lui proposai un café et des croissants, ce qu'elle accepta avec reconnaissance. Tout en mettant la machine en route, je l'observais, lui trouvant un air ancien, presque suranné, ce que je n'avais tout d'abord pas noté. Elle s'allongea presque sur le divan, délaça le haut de son corsage, comme pour mieux respirer. L'ange de la prudence me soufflait de me méfier, mais je ne l'écoutais pas, lui, c'est la voix mélodieuse de cette "Belle" que j'entendais.

   Son histoire provenait certainement du cerveau enfumé d'une amatrice de crack. Qu'on en juge: Isabeau, ainsi qu'elle se prénommait, venait d'un "couloir du temps". Elle était une voyageuse de l'Histoire, qui se promenait de période en période pour un célèbre newspaper du futur. Cette fois elle était allée dans ce lointain et mystérieux Moyen-Age, mais quelque chose dans les replis du Temps avait cloché. Non seulement elle avait été découverte, mais "On" la poursuivait.

   Elle me raconta cette invraisemblable histoire en sirotant un café serré, le corsage décidément bien trop rempli pour être honnête. Ceci dit, j'avais tout mon temps pour écouter ses élucubrations et comme la demoiselle n'était pas vilaine... Plus tard, dans l'après-midi, je me levai du lit où Isabeau et moi avions fait plus amplement connaissance et, avec précaution, je sortis dans le couloir de l'immeuble. Je descendis le premier demi-palier et, orientant le petit miroir  que je tenais à la main, je l'orientai de manière à ce que le second demi-palier se reflète dans son eau légèrement ternie.

   J'eus malgré moi un choc et faillis laisser choir le miroir quand je vis, distinctement, un autre espace que celui du mur. C'était comme si le demi-palier se prolongeait, loin, très loin, s'ouvrant sur l'intérieur d'une maison, meublée à l'ancienne. J'entrevis un salon et, assis à sa table de travail, sur une haute chaise, une sorte de copiste. 

   L'homme leva le visage dans ma direction, m'aperçut - j'en suis absolument certain -, eut un drôle de sourire - on aurait dit de la commisération mais je n'en vis pas d'avantage. La main d'Isabeau m'arrachait le miroir des mains, pendant qu'elle me jetait, d'une voix rêche: "Mais tu es fou! Tu veux vraiment qu'il nous voit, qu'il vienne me chercher, ce vieux barbon?". Je me tournai vers elle et découvris, dans ses pupilles, une dureté que la séance d'amour ne m'avait pas révélée.

   "Allons, viens, Mon Homme, susurra la jeune femme en se collant à moi. Notre conversation, tout-à-l'heure, n'a pas duré assez longtemps. J'aimerais te connaître sous toutes coutures. J'espère que c'est ce que tu souhaites toi-aussi?" Je perçus, au fond de cette voix emmiellée, une étrange menace qui fit taire les questions que je destinais à Isabeau.

   Isabeau... qui vit avec moi depuis une semaine. Isabeau qui, peu à peu, s'est révélée être un vrai tyran. Isabeau qui est possessive, folle de sexe, prévaricatrice... Isabeau qui, à mon humble avis, n'est pas une voyageuse de l'Histoire mais simplement - si j'ose dire - un succube qui se nourrit du corps et de l'âme des mortels croisés sur sa route. Isabeau dont je vais devoir me débarrasser.

   Pour cela, il va me falloir retrouver l'étrange "couloir du Temps" et demander au scribe comment il a fait pour faire fuir ce monstre femelle. Ma première tâche, cependant, va être de trouver un Bon Dieu de miroir car ma chère nouvelle compagne les a tous bannis de l'appartement...



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(La faucille et la cloche étaient toujours d'actualité)


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"La liberté d'entreprendre?
La liberté de penser?
La liberté de vivre?"


"AAHAHAHAHA!"


(Cette blonde était légèrement hystérique...
ou soûle..."

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(Le mariage pour tous était un terrible cauchemar
pour les gens de bien)


"GRRRR"

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(L'Europe, poignardeuse des illusions,
en pleine action)


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Jacques Damboise

mardi 26 février 2013

"Ses bonnes manières il les avait récupérées, à peine usagées, dans une poubelle". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE N'EST PAS
L'ESCLAVE DE LUI-MÊME)

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"Findus! Tu commences à mes les briser
à faire ton intéressant! Allez, relève-toi!"


Comment Findus tente de se dépêtrer 
de "l'affaire" en soignant sa réputation 
sur le web
Marina Torre

   (...) Findus veut nettoyer le web. Las de l'association entre des termes qu'il juge péjoratif et le nom de la marque, le groupe d'origine suédoise a mandaté une agence de "e-reputation" en France. "Nous, on se projette dans un ou deux ans, quand pour une requête sur la marque, le web sera encore tapissé d'affaires Findus", explique Fabrice Ivara directeur associé de l'agence ReputationSquad, mandatée par Findus. Dans sa ligne de mire? Les titres accolant "affaire" et "Findus", et l'association avec des termes tels que "tromperie" ou "escroquerie".

   Très remonté, Findus vise aussi certaines infographies représentant un "système" avec les différents intermédiaires intervenus dans le circuit de la viande. Car dans cette histoire, le groupe de distribution se pose en victime et rappelle que c'est lui qui a alerté les autorités sanitaires en Grande-Bretagne de la présence de viande de cheval dans certains de ses plats. Aussi sa société a-t-elle entrepris de faire le tour des rédactions web pour leur demander de modifier des titres! Certaines d'entre elles auraient même répondu positivement. En revanche, contre les détournements de visuels qui pullulent sur la toile, là, Fabrice Ivara ne fera rien. "Nous ne voulons pas jouer le rôle de censeurs sur les blagues", se défend le communicant. Pas d'action prévue non plus contre les journaux papiers ou les télévisions, car, à ses yeux, leur effet serait moins durable. (...)

   (...) "Ces mots reflètent la façon dont l'opinion publique s'approprie un événement. Pour la marque cela reflète sa notoriété", juge Pierre-Louis Desprez, directeur général de Kaosconsulting, spécialisé dans la communication de crise. "C'est la preuve de la vitalité de la marque Findus", pointe-t-il. De fait, en France, le terme consacré quand le scandale de la viande de cheval a éclaté, c'est bien "affaire Findus" et non pas "affaire Picard" ou "Burger King". Pourtant, ces autres marques, ont, elles aussi été éclaboussées. Et aujourd'hui, un autre nom de marque est désormais davantage associé au scandale.

   "Spanghero chasse Findus", observe ainsi Rodolphe Bonnasse, directeur général de CA communication, cabinet de conseil qui s'adresse notamment aux distributeurs. Ce dernier "constate d'ailleurs un glissement qui s'est opéré en 15 jours : on voit que la marque Findus - qui était celle de la révélation - a disparu et a été remplacée par la marque Spanghero" désignée comme coupable de "tromperie" par l'un des ministres en charge de ce dossier, Benoît Hamon, chargé de la Consommation.

   Et cette association entre un nom de marque et le mot "crise" ou "scandale", le communicant l'explique par le "besoin de cristalliser un événement sur un nom, de trouver un catalyseur qui permettra de trouver le chemin le plus court entre un sujet et son expression". C'est ainsi que les noms d'entreprise ou de marque impliqués dans des catastrophes ou des accidents se retrouvent rapidement et plus ou moins durablement liés avec ces même événements : ce fut le cas pour Total avec le naufrage de l'Erika, de BP avec la marée noire dans le golfe du Mexique. Et dans certains cas, la marque parvient plus ou moins bien à se détacher de la fameuse "affaire" car son nom est remplacé par un autre. (...)

Lire l'article sur:


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(Le déguisement de ce cheval pour échapper à un méchant
groupe alimentaire n'était pas mal du tout)

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"J'entends vos critiques... Sissi..."

Valentin Chibrit

Obama, 
ce « Républicain modéré »
Christelle Gérand

   (...) « Si j’avais mené la même politique dans les années 1980, on me qualifierait de Républicain modéré », admettait Obama lui-même lors d’une interview avec Noticias Univision en décembre dernier. Et pourtant, son discours sur l’Etat de l’Union du 12 février sonnait « progressiste ». « Non pas parce que le président ou le Parti Démocrate a changé, mais parce que le Parti Républicain est bien plus à droite que la norme », analysait Kenneth Baer, son ancien directeur de communication. Au lendemain du discours, la presse saluait pourtant le ton combatif du président réélu, et se prenait à espérer qu’Obama, débarrassé des considérations électorales, était prêt à affronter le Parti Républicain sur les questions de fiscalité, d’armement et d’immigration.

   Son début de deuxième mandat ne se distingue pourtant pas des quatre premières années qu’il a passées à la Maison Blanche. Obama vient ainsi de valider la quasi-intégralité des exemptions fiscales de l’ère Bush. Il est même allé jusqu’à proposer de réduire les dépenses domestiques de 24 milliards de dollars dans son budget 2013. Les fonds pour l’énergie propre et ceux destinés au traitement de l’eau potable, l’assistance aux régions côtières (qui en auraient pourtant bien eu besoin après les dégâts causés par l’ouragan Sandy), sont coupés à la machette. Les fonds alloués à la Sécurité Sociale et à Medicare vont également être réduits, mais le président passe pour le « sauveur » de ces programmes, face aux demandes encore plus drastiques des Républicains.

   La nomination de John Brennan à la tête de la CIA ne laisse pas présager de changement de cap en matière de Défense non plus. L’ancien chef du contre-terrorisme du président est également connu pour avoir soutenu la torture sous Bush, et pour être un partisan des attaques ciblées de drones. La différence notable de ce début de second mandat concerne plutôt la détermination d’Obama pour réguler la vente d’armes. Il y a deux ans, alors qu’un homme avait ouvert le feu sur la députée de l’Arizona Gabrielle Giffords un mois seulement avant le discours sur l’Etat de l’Union, Obama n’en avait pas touché un mot. 

   Cette année, deux mois après la fusillade de Newton qui a coûté la vie à 28 personnes, il s’est prononcé pour une interdiction des armes automatiques, qui permettent ce genre de carnage. Le président ne propose pas d’interdire la vente d’armes, ou de retirer les armes déjà en circulation, comme le craignaient certains fervents partisans du Second Amendement. Sa prise de position anti-armes automatique a été très remarquée, mais la majorité des Américains, dont les membres de la NRA, sont favorables à cette réglementation qui pour beaucoup de progressistes manque d’ambition. (...)

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Luc Desle

lundi 25 février 2013

"L'histoire des 3 petits torchons et du Grand Méchant mou reste encore à écrire". Jacques Damboise in "Un peu de rien... pour rien".

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Pensées pour nous-mêmes:

(MARCHE TOUJOURS DROIT,
MÊME LES YEUX FERMÉS)

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(Nouveau moyen de locomotion des
bénéficiaires des allocations
familiales)


Refusons la fiscalisation 
des allocations familiales
Nicolas Gavrilenko

  (...) (S)ur le papier cela réduit des inégalités sociales (en abaissant les ressources des classes moyennes et supérieures, mais pas en augmentant celles des familles populaires). Ce n’est pas acceptable pour trois raisons au moins :

   - cela s’inscrit dans un mouvement d’austérité. Les entrées d’argent supplémentaires attendues grâce à la hausse des impôts sur le revenu (les allocations étant ajoutées aux revenus des ménages) ne sont absolument pas redistribuées aux classes populaires.

   - cela contrevient aux principes fondateurs de la sécurité sociale de 45, notamment à celui d’universalité des droits. Accepter que des allocations familiales soient des revenus et imposées comme tels, cela ouvre la possibilité de le faire pour l’ensemble des prestations sociales. Si les injustices sociales doivent être combattues, c’est bien par une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu et non pas avec un État qui viendrait imposer le fruit des cotisations sociales. À ce titre, il est révélateur que la piste étudiée soit celle de la fiscalisation des allocations et pas celle de la baisse du plafond du quotient familial qui aurait pourtant exactement le même effet et qui a déjà été utilisé l’année dernière par le parlement.

   - cela s’inscrit dans un discours général qui dure depuis trente ans, à savoir que le système de sécurité sociale est déficitaire et doit être réformé. Or accepter les mises sous conditions de ressources, les fiscalisations, les baisses de prestations, etc., c’est valider ce discours totalement faux. La sécu et ses différentes branches sont déficitaires, car les salaires ont baissé en proportion des richesses créées depuis 30 ans. À ce jour il manque chaque année 200 milliards d’euros/an de salaires et cotisations sociales sur la base du partage des richesses de 1983. Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour voir que ces salaires et cotisations supplémentaires permettraient à la fois d’avoir un système de protection sociale excédentaire, d’améliorer considérablement le niveau de vie des salariés et d’augmenter les rentrées d’impôts pour l’État. (...) 



°°°

(La croqueuse de diamants, faute de matière première,
s'était reconvertie en croqueuse de pastèques)



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"Qui veut déquiller ces Français 
qui n'en fichent pas une rame?
- Moi!
- Moi!
- Moi!"


Goodyear-Titan: 
Les propos de Maurice Taylor, 
un symbole de la manière 
dont certains Américains nous voient 
(encore)
Antoine Bourguilleau

   (...) "Tout ce que veulent les Français, c’est passer du bon temps… Les Français ne savent que parler. Une vraie logorrhée… Pourquoi les Français arrêtent-ils de travailler deux à trois heures par jour? Les Français passent leur temps dans les cafés à boire au lieu de travailler… Ils sont paresseux… Ils sont loin d’être aussi efficaces que les Allemands en matière de production industrielle."

   D’où sont tirées ces phrases? De la nouvelle saillie du PDG de la société de pneumatiques Titan, Maurice Taylor, en réponse au courrier que vient de lui adresser Arnaud Montebourg? De son premier courrier où il expliquait au ministre du Redressement productif pourquoi il renonçait à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens? (...)

   (...) Que nenni. Elles proviennent d’un ouvrage singulier, intitulé "112 Gripes about the French", édité début 1945 et traduit en français au Cherche Midi sous le titre Nos amis les Français. Guide pratique à l’usage des GI’s en France en 1944-1945, et malheureusement épuisé (on peut en trouver le texte original ici).(...)

   (..) Fin 1944, alors que la Seconde Guerre mondiale bat encore son plein, les plus hautes autorités de l’armée américaine s’inquiètent du nombre croissant de préjugés véhiculés par les GI’s à l’égard des Français. Car ceux-ci, à en croire ce que se disent les soldats entre eux comme dans les courriers qu’ils adressent au pays, sont crasseux. Ce sont des lâches. Ils n’en fichent pas une. Ils passent leur temps à tenter de rouler les Américains qui, pourtant, sont venus les sauver.

   Et les Français, eux, qu’ont-ils fait pour l’Amérique, d’abord? Et pourquoi passent-ils toute la journée en terrasse à boire des coups? Ils ne sont pas au courant qu’il y a une guerre? Et leurs femmes, franchement, elles ont la cuisse un peu légère, non?

   Prenant la mesure de ce phénomène, le service de propagande de l’armée américaine publie début 1945 un petit opuscule à destination des troupes, qui reprend plus d’une centaine des accusations les plus courantes afin de les démonter point par point.(...)

   (...) La lecture de la lettre qu’a adressée le patron de Titan à Arnaud Montebourg est en effet accablante tant elle enfile les stéréotypes sur les Français qui ne font que parler, les ouvriers qui ne travaillent que trois heures par jour et les syndicalistes qui sont une bande d’excités. Interrogé par l'AFP sur les remous qu'elle a provoqués, le dirigeant persiste et signe, d'ailleurs: «Bientôt, en France, tout le monde passera la journée assis dans les cafés à boire du vin rouge.» (...)

Lire sur:


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Benoît Barvin

dimanche 24 février 2013

"Cet enfant, qui venait de comprendre le sens de l'Univers, se mit à siffloter". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE BONHEUR N'EST PAS UN BUT
C'EST UN ETAT)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS (75)
pcc Benoît Barvin


Raeburn, A Little Girl Carrying Flowers

Fille

   "Tu t'es encore battu avec tes copains! s'exclama, navrée, la Maman du petit Jonathan. Elle se tourna vers le Père qui fit aussitôt les gros yeux. "Moi non plus, je n'aime pas ça... Ça gâte nos relations, tu comprends. Déjà qu'on nous regarde avec un drôle d'air...". 

   Il faut dire que le petit Jonathan n'était pas un enfant de choeur. Pour un oui ou un non il faisait parler ses poings et si, quelques dizaines d'années auparavant, il aurait pu passer pour la teigne du coin, le chômage faisant des ravages, le quartier était  maintenant peuplé d'enfants rageurs, aussi combatifs que lui, de sorte que Jonathan n'avait pas forcément le dessus dans les pugilats. Ce jour-là, il avait le rituel oeil au beurre noir, une lèvre fendue et son jean à moitié déchiré.

   Sa Maman le soigna avec toute la tendresse dont elle était encore pourvue, alors que le Père, bougon, partait vers son deuxième boulot de la journée. "Que ne donnerais-je pas pour avoir une fille, pensa la douce Mère en reprisant les accrocs faits au pantalon de son enfant. Elles sont quand même plus douces que les garçons".

   Peut-être que cette Maman avait un don car, le matin suivant, Jonathan, en se réveillant eut une curieuse sensation. Il se sentit "différent", un peu dans les vapes également et... les "vapes"? Non, plutôt mal à l'aise, pas dans son assiette. Il se regarda dans la glace mais son visage était toujours le même. Peut-être avait-il des cils plus longs et... oui, là, dans les lèvres, quelque chose qui était plus... heu... pulpeux?

   Il se doucha longuement - ce qui ne lui était pas arrivé depuis un bon moment - et trouva la sensation délicieuse. Sa Maman, en le voyant surgir dans la cuisine tout habillé, s'exclama: "c'est bien la première fois que je n'ai pas à te tirer hors du lit, dis-moi... Et puis tu sens bon... Mais? Mais tu t'es même soigneusement coiffé?!" Jonathan rougit et embrassa tendrement sa mère sur les deux joues, comme un enfant normal, ce qui ne lui était pas arrivé depuis...

   Toute cette journée fut différente des autres: non seulement le petit garçon ne chercha pas la bagarre, mais ses copains se détournèrent de lui, certains en ricanant, d'autres en lui jetant des regards "intéressés". Jonathan répondit juste aux problèmes de Mathématiques - matière qu'il avait pourtant en horreur - et il lut un poème avec une telle intensité que toute la classe - même ses copains qui le battaient froid - en eut les larmes aux yeux.

   A la récréation, un groupe de fille s'approcha de lui et c'est naturellement qu'il se joignit à leur papotage. Il en apprit beaucoup sur l'art de séduire les garçons. Sur le chemin du retour, Wilfrid, une des terreurs du quartier, fit même un bout de chemin avec lui, en silence et lui jetant des regards étranges. "Enamourés", aurait dit Maman...

   Quand Jonathan entra à la maison, sa Mère se précipita vers lui et le prit dans les bras. Elle le couvrit de baisers, le câlina et ce n'est qu'au bout d'une demi-heure qu'il put découvrir ses traits, dans la glace du salon: il était toujours un petit garçon, mais avec quelque chose de féminin. Ses pupilles étaient d'un bleu de Méditerranée, son nez s'était affiné, ses lèvres avaient enflé, ses dents même semblaient s'aligner pour lui donner un sourire charmant. Tous ses gestes devenaient gracieux. 

   Maman était derrière lui, en extase. "Une fille, s'exclama-t-elle. Tu te métamorphoses lentement... Je ne croyais plus à mes pouvoirs, mais maintenant... Tu vas voir, mon petit, en fille, la vie te sera plus agréable... Je vais t'acheter des robes, te maquiller, t'enseigner toutes sortes de savoirs bien utiles pour que les hommes...". Elle ne put achever. La porte d'entrée s'ouvrit à la volée et la grosse voix du père retentit, incroyablement excitée, brisant le charme du moment, annonciatrice d'un futur terrible.

   "Mais dis-moi, Femme, il me semble que cela sent la chair fraîche, non?"

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(La petite aile coquine travaillait pourtant
pour la censure...)

EUMOIRIETY
[noun]
Informal: happiness due to state of innocence and purity.

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(La petite fille à l'oeil d'araignée vous salue bien.
Surtout G...)


Arachnophilia


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(Peau d'Ane se demandait quand son étrange
compagnon se réveillerait enfin)


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(Mon pote le Poète n'avait pas
un moral à casser des briques)



°°°
Blanche Baptiste

samedi 23 février 2013

"Il lança les dés qui en profitèrent pour se carapater vite fait". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE PARFUM DE L’AMITIÉ
A MILLE FRAGRANCES)

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"Notre portable est garanti 100/100
ondes malsaines mais personnelles"


Portable, bisphénol A, Gaucho : 
comment l’imprudence a pris le pas sur la santé

   (...) Les technologies que nous adoptons représentent-elles une menace pour notre santé ? Ne devrions-nous pas remplacer la précipitation par le principe de précaution ? L’Agence européenne de l’environnement pose ces questions dans son rapport publié le 23 janvier « Signaux précoces et leçons tardives ».

   Dans ce pavé de 750 pages ultra-informé (en anglais), l’Agence prend l’exemple de 20 produits chimiques et nouveautés technologiques arrivés sur le marché alors même que leurs effets étaient mal connus. Avec pour possible conséquence une « propagation rapide et accrue des risques, dépassant la capacité de la société à comprendre, reconnaître et réagir à temps pour éviter les conséquences néfastes ».

   Une fois ces produits reconnus dangereux – souvent des années après leur commercialisation –, leur retrait du marché est souvent long et difficile en raison du poids économique qu’ils représentent et du fort lobbying des industriels qui les produisent.

   Dans bien des cas, « les avertissements ont été ignorés ou écartés jusqu’à ce que les dommages pour la santé et l’environnement ne deviennent inéluctables. Dans certains cas, les entreprises ont privilégié les profits à court terme au détriment de la sécurité du public, en cachant ou en ignorant l’existence de risques potentiels. Dans d’autres cas, les scientifiques ont minimisé les risques, parfois sous la pression de groupes d’intérêts », précise le rapport de l’Agence européenne de l’environnement.(...)

   (...) Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les ondes électromagnétiques des téléphones portables comme étant « possiblement cancérogènes pour l’homme ». C’était en mai 2011. Soit douze ans après les premières études sur le lien entre l’usage fréquent des mobiles et l’apparition de tumeurs au cerveau. Pour prendre cette décision, le CIRC s’est appuyé sur les études du groupe suédois Hardell et sur l’étude internationale Interphone.

   Les premiers résultats du groupe Hardell datent de 1999. A l’époque, aucun lien n’a été fait entre usage du téléphone et apparition de tumeurs. Mais cela ne faisait que quelques années que les portables étaient en circulation, et les personnes équipées étaient encore peu nombreuses. Les chercheurs ont réitéré leurs enquêtes durant la décennie suivante. Toutes ont conclu à un risque accru de gliome (tumeur cérébrale) en fonction de l’intensité de l’utilisation du mobile, et du nombre d’années. Et ont établi qu’utiliser le mobile avant 20 ans démultipliait ces risques.

   Dès 2007, l’Agence européenne de l’environnement a suggéré de prendre des mesures de précaution, concernant notamment la limitation de l’utilisation des portables.

   Les résultats de la méga-étude Interphone ont, eux, été beaucoup moins clairs. Interphone est en fait une compilation d’études, sous l’égide du CIRC, menées dans 13 pays par 16 centres de recherche, entre 2000 et 2004. Les résultats obtenus sont très contrastés : certains mettent en avant les risques accrus de tumeur au cerveau quand d’autres concluent à l’innocuité du mobile, et même à son effet « protecteur » contre les radiations !

   Voilà qui explique pourquoi les membres du CIRC ont mis quatre ans à publier les résultats. Ils ont, par un vote, classé les ondes comme possiblement cancérogènes en 2011. Mais ont à la fois précisé que l’association entre l’usage du portable et les tumeurs n’avait pas été prouvée et que les usagers qui avaient utilisé leur portable pendant 1640 heures (soit environ 30 minutes par jour) avaient un risque accru de manière significative de développer un gliome...

   Dans ce brouhaha incompréhensible, les opérateurs de téléphonie mobile n’ont entendu que la première assertion. Et s’appuient dessus pour dire avec aplomb que l’usage du portable est sans danger, et que les enfants ne sont pas plus sensibles aux ondes que les adultes. Cette « inertie de l’industrie du téléphone mobile face aux diverses études » est critiquée par l’Agence européenne de l’environnement qui regrette également l’absence d’impact significatif de cette classification par le CIRC sur l’action des gouvernements.

   La situation pourrait bientôt changer, à la suite d’une décision de la Cour suprême italienne. Le 12 octobre dernier, elle a condamné l’assurance d’un businessman à lui verser des indemnités compensatrices. Cet homme a utilisé son téléphone plusieurs heures par jour pendant douze ans, pour raisons professionnelles, et a développé une tumeur au cerveau.(...)

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"Nous les animaux, le covoiturage, ça nous connaît:
mais les puces ne nous le rendent jamais!"


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"Pratique, ce covoiturage...
- Hem, Chérie... Je te rappelle qu'on est mariés..."


Petit démarrage de l’autopartage
JEAN-PIERRE LAGARDE

   (...) Fini le stress des embouteillages, oubliées les heures perdues pour se garer ? Peut-être, avec l’arrivée de nouveaux services de mobilité tels que l’autopartage et le covoiturage. L’autopartage met à disposition une voiture quand on en a besoin. Le covoiturage fait monter plusieurs personnes dans le même véhicule. Bref, côté déplacements, l’automobile n’a pas encore dit son dernier mot.

   Sept heures, ce matin. C’est au son de The Suburbs d’Arcade Fire que l’iPhone d’Esther vibre. Un titre de circonstance pour cette jeune DRH qui a rendez-vous aujourd’hui en banlieue parisienne. Un coup d’œil sur l’application «Autopartage», et la photo de la voiture réservée la veille s’affiche à l’écran : la petite Renault Zoé électrique est garée à la place 244 dans un parking tout proche de son domicile. Un code-barres crypté, transmis également sur son portable, lui permettra de débloquer les portes du véhicule et de démarrer.

   Un scénario du futur pour la voiture partagée ? Un futur proche, alors. Car comme l’explique le rapport du Centre d’analyse stratégique sur les nouvelles mobilités, «beaucoup de Français considèrent désormais la voiture comme outil au service des déplacements et non plus comme un plaisir : les conditions sont donc réunies pour qu’autopartage et covoiturage se développent». (...)

   (...) Mais c’est aussi une autre vision du modèle économique dans l’automobile qui se prépare, avertit ce même rapport :«Les nouveaux opérateurs de mobilité proposeront un bouquet de services offrant la possibilité à l’usager de mieux se déplacer grâce à une information en temps réel, d’utiliser tous les modes de transport et aussi de bénéficier, à tout moment, de l’ensemble des services offerts par le Web.» Dès lors, pour les constructeurs automobiles, la question se pose de savoir si l’évolution de la mobilité ne doit pas les faire passer d’une industrie orientée «produits» à une industrie orientée «services». 

   Déjà, les marques dévoilent leurs petites voitures électriques en phase avec la mobilité urbaine. C-Zero et Ion chez PSA, Twizy et Zoé chez Renault, e-up chez VW, i3 chez BMW, IQ EV chez Toyota… Mercedes, avec la Smart électrique, s’implique dans des systèmes d’autopartage tandis que Citroën lance Multicity : un portail internet qui permet de trouver la formule porte à porte en mixant les transports - métro, tramway, bus, RER - avec l’avion, le train ou la location de voiture livrée à domicile.

   Une solution idéale ? Pour l’heure, les témoignages restent nuancés sur l’usage de l’autopartage : «Trop cher si l’on y a recours plusieurs heures par jour et peu pratique au regard du faible nombre de places de stationnement disponibles», indique ce cadre parisien déçu. (...)

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Luc Desle