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Pensées pour nous-mêmes:
(SOIS HEUREUX DU SUCCÈS DE TON AMI,
UN AUTRE TOI-MÊME)
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(Devant la mauvaise foi de ce politicien,
sa Bonne Conscience péta un câble)
Pinocchion (1940) Walt Disney
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"Comment? On aide les journaux politiques
de gauche, maintenant?
- Meuh non, on n'aide que les feuilles de chou.
- Ouf... Les vraies valeurs ne se perdent donc pas..."
Peter Bowen.
« Closer » écrase « Le Monde diplomatique »
(...) La publication par le ministère de la culture et de la communication du tableau des deux cents titres de presse les plus aidés en 2012 permet d’apprécier la sollicitude des pouvoirs publics envers Le Monde diplomatique.
Notre journal se classe au 178e rang. C’est-à-dire très loin derrière des publications aussi cossues et adorées des annonceurs que Le Nouvel Observateur (8e), L’Express (9e), Télé 7 jours (10e), Paris Match (12e) et Valeurs Actuelles (66e).
Plus édifiant, des titres aussi indispensables au débat public queTélécâble Satellite Hebdo (27e), Grazia (74e), Point de Vue (86e), Closer (91e), Le Journal de Mickey (93e), Gala (95e), Voici (113e), Prions en église (121e), Auto Moto (124e), Mieux vivre votre argent(131e), Détente Jardin (167e), Spirou (172e) se retrouvent devant Le Monde diplomatique...
Un rapport récent de la Cour des comptes a estimé que les aides publiques représentaient entre 7,5 % et 11 % du chiffre d’affaires global des éditeurs (1). Dans le cas du Monde diplomatique, qui a obtenu 188 339 euros en 2012, cette proportion est plus proche de 2%. C’est dire la part décisive que prennent au financement de notre travail nos acheteurs, nos abonnés et ceux qui, chaque année plus nombreux, nous versent des dons.
L’an prochain, il est possible que nous ne figurions plus du tout dans le tableau du ministère de la culture. En effet, la moitié des aides reçues par Le Monde diplomatique en 2012 l’ont été au titre de notre diffusion à l’étranger. Or, en 2013, cette aide au développement de notre lectorat international a été divisée par cinq, passant de 95 900 euros à 18 600 euros. Ajoutons à cela le relèvement important des tarifs postaux qui va nous concerner, alors même que le président de la République vient d’en annuler l’essentiel pour les quotidiens et pour les magazines d’actualité hebdomadaires, et chacun pourra se faire une idée de l’affectation étrangement ciblée des aides à la presse. C’est-à-dire en définitive de l’argent des contribuables.
Il y a trente ans, le Parti socialiste proclamait : « Un réaménagement des aides à la presse est indispensable. (...) Il faut mettre un terme à un système qui fait que les plus riches sont les plus aidés, et les plus pauvres les plus délaissés. (...) La réforme des aides à la presse devrait également mieux différencier la nature des titres et ne pas traiter de la même façon la presse politique et d’informations générales et la presse récréative. Elle devrait distinguer, en particulier en matière d’aides postales, la presse bénéficiant d’un fort volume de publicités et celle qui en est dépourvue (2). »
Les données officielles récemment rendues publiques ainsi que les derniers arbitrages présidentiels en matière de presse démontrent que cette analyse, à laquelle nous ne pouvons que souscrire, n’a pas reçu le moindre début d’exécution. Faute de quoi, comment expliquer que Télé 7 jours ait reçu trente-huit fois plus d’argent public que Le Monde diplomatique ?
En nous versant un don, que vous pourrez partiellement déduire de vos impôts, vous corrigerez à notre avantage cette répartition fantaisiste des sommes que l’Etat verse chaque année à la presse.
(1) « Les aides de l’Etat à la presse écrite » (PDF), communication de la Cour des comptes à la commission des finances du Sénat, juillet 2013. Le tableau détaillé des publications aidées se trouve page 40.
(2) Cité dans l’article de Serge Halimi, « Nous ne sommes pas des robots », Le Monde diplomatique, octobre 2013.
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(Sous le panier les fleurs)
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Luc Desle
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