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Pensées pour nous-mêmes:
(ENTRAÎNE TON CŒUR A SOURIRE)
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"Allo? Comment ça je ne suis pas
dans le cadre? Décidément, vous
me prenez vraiment pour une Blonde, hein?"
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(Trouver de la neige pour les jeux olympiques de Sotchi
devenait de plus en plus urgent)
Comment la Russie
a fabriqué la neige des JO de Sotchi
JEANNE CAVELIER
(...) « Sur la carte, il est difficile de trouver un endroit où la neige ne tomberait jamais, et où les sports d’hiver ne seraient pas populaires. Eh bien, Poutine a trouvé cet endroit et a décidé d’y organiser les Jeux olympiques d’hiver : dans la ville de Sotchi. » C’est ainsi que s’ouvre le rapport (1) de l’opposant russe Boris Nemtsov, ancien vice-Premier ministre, originaire de cette station balnéaire sur les bords de la mer Noire. Lieu de villégiature estival incontournable à l’époque soviétique et encore très prisé - en premier lieu par le pensionnaire du Kremlin - Sotchi exhibe ses palmiers, sur fond de paysages montagneux du Caucase. « Je suis allé skier là-bas il y a six ou sept semaines et je sais que de la vraie neige est garantie », assurait en 2007 le président russe pour défendre sa candidature devant le Comité international olympique, conquis. Quasi-vierge, la région n’abritait pourtant qu’une modeste station de ski fondée dans les années 1990, Krasnaïa Poliana.
Celle-ci a été transformée en énorme complexe, où se dérouleront les épreuves extérieures. L’an dernier, la température sur ce site avoisinait les 8°C du 7 au 23 février, soit la période pendant laquelle doivent se tenir les JO. Une moyenne deux à quatre fois plus élevée que celle des cinq années précédentes. Mais la promesse du président sera tenue, quoi qu’il arrive. Pour éviter la déconvenue des Jeux de Vancouver – la ville n’était pas prête en 2010 à affronter son hiver le plus doux depuis 73 ans - le comité olympique de Sotchi a fait venir des spécialistes de la neige. Parmi eux, le Finlandais Mikko Martikainen a concocté un plan titanesque : créer d’immenses réserves de neige, à l’abri de la chaleur.(...)
(...) C’est ainsi qu’au printemps 2013, puis encore en décembre, près de 700 000 m³ de neige ont été entassés et stockés, pour la plus grande expérience de ce type au monde. Quatorze « collines » ont été érigées à plus de 1100 mètres d’altitude. Celles-ci sont formées d’un mélange de neige naturelle, apportée sur place par des dameuses, et artificielle, constituée à l’aide de canons. Certaines sont protégées par un tissu géotextile, d’autres par une couverture isolante. « La neige a une forte capacité réfrigérante en elle-même, explique Mikko Martikainen, pédégé de Snow Secure. Avec une bonne isolation, la fonte peut être inférieure à 10 % pendant l’été. » Le revêtement géotextile, une fois mouillé, garde le froid grâce à l’évaporation, comme dans une machine frigorifique. L’autre type de couverture, composée de polymères expansés (une matière plastique) de 2 à 4 centimètres d’épaisseur et placés entre deux feuilles d’aluminium, isole la neige tout en réfléchissant les rayons du soleil. Une fois les collines formées, il suffit ensuite de répartir la neige sur les pistes en utilisant la gravité et une surface plastique glissante, d’appeler à la rescousse des dameuses ou bien des camions pour la transporter.
Les sept premières réserves de neige auraient coûté 250 millions de roubles (près de 5,5 millions d’euros), selon l’agence de presse Ria Novosti. Ce système se veut beaucoup plus économique et plus écologique que les unités de transformation de l’eau en neige, sortes d’énormes canons à neige, qu’il aurait fallu mettre en place dans des conditions de températures au-dessus de zéro. «Celles-ci consomment énormément d’électricité, indique l’expert. L’usine la plus chère utilise de l’azote liquide pour congeler l’eau, tandis que la grande majorité des systèmes fabriquent, à partir de l’eau, de la glace en flocons. Nous, nous exploitons simplement l’énergie de la nature. » Une seule usine de ce type a été mise en place, près du site de saut à ski et de combiné nordique, au cas où. (...)
(...) En cas de besoin, le comité olympique pourrait potentiellement récupérer de ces stocks environ 450 000 m³ de neige. « C’est simplement une assurance : le revêtement a été retiré sur certains sites, mais ces stocks ne seront pas utilisés, estime Mikko Martikainen. Les 500 canons à neige ont pu fonctionner pendant tout le mois de décembre, donc la quantité sur les pistes sera suffisante, même si les températures remontent un peu dans les semaines à venir. » Et si cela ne suffisait pas encore, le président du comité d’organisation Dmitri Tchernichenko a assuré ses arrières : « Les chamans de l’Altaï ont organisé une cérémonie spéciale pour être sûrs qu’il y aura de la neige lors des Jeux de Sotchi », écrivait-il le mois dernier sur Twitter…
Reste à savoir ce qu’il adviendra des stocks inutilisés. « Concentrées sur des petites surfaces, ces collines sont situées sur des pentes tout à fait instables d’un point de vue géologique, s’inquiète Suren Gazaryan, de l’association environnementale locale Veille écologique du Caucase du Nord (EWNC). La fonte facilitera les glissements de terrain et les coulées de boue. » Selon RosNedra, l’agence fédérale de l’utilisation du sous-sol, douze sites ont déjà subis des glissements de terrain, coulées de boue, phénomènes d’érosion ou d’effondrement dus à la préparation des JO. (...)
(1) « Les Jeux d’Hiver dans les subtropiques », mai 2013, coécrit avec Leonid Martynyuk, du mouvement d’opposition Solidarnost
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"Je m'envole... Je m'envoleeeuuu..."
(Dernière photo connue de la femme qui s'envolait)
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Luc Desle
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