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Pensées pour nous-mêmes:
(PIÈTRE DISCIPLE
QUI CHERCHE SON MAÎTRE)
QUI CHERCHE SON MAÎTRE)
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"Faut-il avoir confiance dans la viande de
cheval boeuf veau et tutti quanti?
Ahahaha!!!"
"Faut-il avoir confiance dans la viande de
cheval boeuf veau et tutti quanti?
Ahahaha!!!"
Faut-il avoir confiance dans le bio ?
EMMANUELLE VIBERT
(...) Le bio se développe… Et le bio prend des coups. Rien qu’une niche, grincent certains, avec ses misérables 3,6 % de surface agricole utile (SAU). Un truc pour bobos qui ont les moyens, une utopie farfelue. Pis, pour certains, c’est carrément un univers où sévit la fraude. Calmons-nous. Qu’importent les bruits de cour, les acteurs du bio continuent leur chemin. L’agriculture biologique n’est pas la panacée, non. C’est, en revanche, un des univers hypercréatifs de notre époque. Un bouillon de culture susceptible d’inspirer de grands changements – ceux-là mêmes qui sont nécessaires pour relever les défis de ce siècle. La preuve en quelques exemples à lire dans ce dossier.(...)
Revenons d’abord sur les critiques. Certaines font franchement rire. Dans un article du Nouvel Observateur du 1er novembre dernier, tout y est. Le bio est une« mode », voire une « arnaque », puisque 60 % des fruits et légumes siglés « AB » « sont importés de pays où la légitimité de ce fameux label est, disons, difficilement vérifiable ». Il n’est pas meilleur pour la santé, « comme l’a montré une étude américaine de l’université Stanford parue au début du mois de septembre ». « Ses rendements, comparés à ceux de l’agriculture conventionnelle, sont au mieux moitié moindres. » Ses valeurs aussi sont à jeter : « Dans les magasins bios, on trouve à l’occasion des cristaux magiques censés intercepter les ondes mauvaises ou favoriser les ‘‘ forces astrales ’’. Sans compter le côté pétainiste de la terre qui ne ment pas… »
Passons sur l’accusation un peu en-dessous de la ceinture de pétainisme et sur les cristaux magiques. Regardons les faits. 60 % de fruits et légumes importés ? Selon les derniers chiffres de l’Agence bio, les importations – tous produits confondus – sont en baisse. De 38 % en 2009, elles passent à 30 % en 2012. La moitié concerne des produits exotiques : café, thé, cacao, bananes, agrumes. Reste 15 %. Et 48 % d’importation pour les seuls fruits et légumes en 2011.
Des rendements deux fois moindres ? Sur ce point, la lecture de l’interview de l’agronome Jacques Caplat est édifiante. Quant au bio qui n’est pas meilleur pour la santé, finissons-en ! N’évoquons même pas la santé des agriculteurs exposés aux pesticides, ni même le problème de contamination de l’eau. Des problèmes centraux, pourtant. Denis Lairon (1), biochimiste et nutritionniste, directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), a fait le tour des études sur les qualités nutritionnelles du bio. Résultat : pour les végétaux, toutes – même celle de Stanford – relèvent plus d’antioxydants, et beaucoup d’entre elles plus de magnésium, de fer et de vitamine C. Unanimité aussi (y compris à Stanford !) pour reconnaître que le lait bio affiche plus d’omégas 3. (...)
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"Vite, vite, je suis en retard...
Alice ne m'attendra pas..."
"Vite, vite, je suis en retard...
Alice ne m'attendra pas..."
(Chez les tortues lettrées, Lewis Carroll faisait un tabac)
Dopage :
l’Espagne ne veut pas savoir
Clément Guillou
Imanol Corcostegui
Le procès de l’affaire Puerto aurait pu être celui du sport espagnol. Jusqu’à présent, il révèle surtout son aveuglement obstiné face au problème du dopage. Au pays de Buñuel, ce procès fait honneur à l’absurde. Personnage principal : Eufemiano Fuentes (...)
(...) Gynécologue de formation, il a dopé des sportifs pendant trente ans avant d’être arrêté. En tant qu’ancien athlète, il comprenait mieux que d’autres les souffrances des champions et leur administrait des traitements leur permettant de travailler plus et récupérer mieux. Un dopeur séducteur, dont la vie a basculé le jour de la perquisition de la Guardia Civil à son domicile madrilène, le 23 mai 2006.
Pendant le procès, celui qui se décrit comme un baratineur (« sablista ») n’est plus le même, écrit El Pais : « Quand il tourne son regard vers un public hypnotisé par ce qu’il entend, ce regard ne séduit pas, ne demande même pas de compassion. Il file des frissons. » (...)
(...) Le procès Puerto, c’est aussi un festival de coups du sort, d’escamotage et de prestidigitation :
- sur les 224 poches de sang saisies par la Guardia Civil, seules 173 sont conservées au laboratoires antidopage de Barcelone. Les 51 autres ? Personne n’est en mesure de dire où elles sont passées ;
- Alberto Leon, un ancien cycliste assistant de Fuentes, s’est pendu en 2011 ;
- le docteur José Luis Merino, qui devait figurer parmi les six accusés, a vu son dossier classé juste avant le procès pour cause d’Alzheimer ;
- Francisco Aguanell, médecin légiste qui devait témoigner à charge contre Fuentes, est décédé au début du procès d’une crise cardiaque ;
- Angel Vicisio, coureur soupçonné d’avoir été client de Fuentes, a vu son audition reportée pour un mal de dos, puis a disparu des radars. Il a fallu retrouver sa trace en Andorre ;
- Alberto Contador, qui devait témoigner en défense de son ancien directeur sportif Manolo Saiz, y a finalement échappé : l’avocat de Saiz a annulé sa demande.
Certains coureurs sont quand même venus témoigner mais là, c’est leur mémoire qui avait disparu. Sur sept coureurs espagnols, seul Jesus Manzano, l’homme par qui le scandale est arrivé, a reconnu avoir été dopé par le docteur Fuentes. (...)
(...) Que restera-t-il du procès Puerto ? Tout au plus quelques anecdotes, dans la même veine de celles entendues dans l’affaire Armstrong, grâce aux témoignages de Jörg Jaksche, Tyler Hamilton et Jesus Manzano.
Jaksche s’est souvenu des offres commerciales du docteur Fuentes – 4 000 euros la poche de sang, 6 000 euros les deux – et de sa carte de France des lieux de transfusions pendant le Tour : « Il y avait tellement (de cercles) qu’on ne distinguait pas la France ».
Tyler Hamilton a raconté l’aller-retour Lyon-Madrid de l’équipe Phonak avant le Critérium du Dauphiné en 2004, pour se faire transfuser. « Pendant la course, on respirait tous par le nez. On a tous fini dans les 10 premiers. » Un mois plus tard, pendant le Tour, Hamilton a cru mourir après une transfusion. Il est devenu fiévreux et son urine était noire. « Le sang devait être dégradé. »
Chez Kelme, l’équipe dont Fuentes s’occupait en priorité, on prenait avec humour l’absorption de produits aux effets secondaires inconnus, a raconté Manzano. Quand les coureurs avaient pris de l’Actovegin, produit à base de sang de veau, ils poussaient des beuglements. Quand c’était de l’Oxyglobin, utilisé dans le traitement de l’anémie chez les chiens, ils se mettaient à aboyer.
On aurait aimé qu’un footballeur nous dise s’il pissait bleu ou qu’un tennisman relate son aller-retour Paris-Madrid avant Roland-Garros. La prochaine fois, peut-être. Ou, on peut toujours rêver, d’ici la fin du procès le 22 mars. (...)
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Luc Desle (avec le concours de Jacques Damboise)
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