***
Pensées pour nous-mêmes:
(LE SAGE CHANGE DE DEMEURE
MAIS PAS DE PERSPECTIVE)
***
(L'archidiacre de la Cathédrale, un certain Frollo,
faisait fuir les curieux lors de la journée
du Patrimoine)
Cloisters of the Santa Mar’a Cathedral in Tarragona, 1925 by Kurt Hielscher
***
(Autre manière ironique de saluer le Beau
Capitalisme Financier)
Moi, Premier ministre,
je tuerais un tiers des Portugais
José Vitor Malheiros
(...) "Un tiers [de la population] doit mourir. Ce n'est pas que nous ayons quelque plaisir à les tuer, mais à vrai dire il n'y a pas d'alternative. Si on n'en finit pas avec eux, ils finissent par nous entraîner avec eux vers le fond. Et de fait, on ne va pas les tuer vraiment, c'est-à-dire tuer comme le faisait les nazis. Si on voulait vraiment les tuer on entendrait une clameur, dieu m'en garde ! Il y a des gens trop sentimentaux, qui ne comprennent pas que les décisions dures doivent être prises, quelqu'en soit le prix et que, si on se débarasse d'un tiers, les autres vivront mieux. C'est pour cela que nous n'allons pas les tuer. C'est eux qui vont mourir. Il suffit que la mortalité augmente un peu plus que dans les autres groupes. Et les statistiques le montrent déjà.
Mota Soares [l'actuel ministre de la Solidarité et de la Sécurité sociale] fait bien son travail. Les types de la santé publique disent bien tout le temps que la pauvreté est la chose qui fait le plus de mal à la santé ? Tout joue en notre faveur. La tendance le montre déjà et ce qui compte, c'est la tendance. Comme ils sont plus souvent malades, il suffit de rendre toujours plus difficile l'accès aux soins. La nature fait le reste. Paulo Macedo [le ministre de la Santé] fait lui aussi ce qu'il peut. Ce n'est pas un génocide, c'est de la statistique. On y parviendra un jour, ce qui compte c'est que nous sommes sur le bon chemin. Il n'y a pas d'argent pour soigner tout le monde et il faut faire des choix. Et les choix impliquent toujours des sacrifices. On ne peut sauver pas tout le monde et on doit sauver ceux qui sont le plus utile à la société, ceux qui produisent de la richesse. Il ne peut y avoir des types qui n'ont que des droits et ne contribuent en rien, sans aucun devoir.
Ces conneries de démocratie, d'éducation et de santé pour tous ont été inventés quand la société avait besoin de millions de pauvres pour répandre du fumier ou des choses du genre. Maintenant, on n'en a plus besoin et il y a des crétins qui n'ont pas encore compris que, pour que nous vivions bien, il faut élaguer ces sous-hommes.
Qu'un tiers doive rendre l'âme est une évidence. Mais il faut que cela soit le bon tiers, celui qui dilapide nos ressources et n'apporte rien. Il faut de l'équité. S'ils dépensent et ne contribuent pas, je suis désolé mais... Les ressources sont rares. L'autre jour encore, les journaux disaient que l'on avait un million d'analphabètes. En quoi peuvent-ils nous servir pour la société de la connaissance ? Ils vont uniquement grossir la masse des parasites, qui vivent sur le dos des autres. Donc, le bon tiers ce sont: les analphabètes, les chômeurs de longue durée, les malades chroniques, les retraités pauvres (on va pas mettre tous les vieux parce que nous ne sommes pas des animaux et il faut penser à nos parents et grands-parents), les SDF, les mendiants et les gitans, bien entendu. Et les handicapés. Pas tous. Mais s'ils n'ont pas une famille qui peut supporter le coût de l'assistance qu'on leur porte, on ne pourra pas laisser ce fardeau à la société. Ce ne serait pas juste. Et nous devons promouvoir la justice sociale.
Le deuxième tiers doit avoir un maître. C'est ennuyeux d'avoir encore besoin de quelques ouvriers, mais qu'ils puissent penser qu'ils commandent dans notre pays parce qu'ils votent ce n'est plus possible. Pour commencer, le pays n'est pas compétitif avec les gens qui vivent décemment. Je ne dis pas qu'il faille revenir à l'esclavage, mais à vrai dire les sociétés ont beaucoup évolué grâce à lui. Cela libère des ressources pour faire des investissements et de l'innovation afin de garantir le progrès et cela permet l'oisiveté des classes aisées, qui en ont bien besoin. L'ennui, c'est qu'on ne peut pas éliminer les ouvriers comme les sous-hommes car on a besoin de ces types pour faire des choses emmerdantes et, en plus (pour l'instant), ils votent - bien que la majorité ne vote pas ou vote pour nous. Ce qu'il faut c'est en finir avec ces droits garantis qui font qu'ils travaillent le minimum et vivent à l'ombre des cocotiers. Ils doivent être ce que les communistes disent qu'ils sont : des prolétaires.
Il faut en finir avec le droit du travail, la stabilité de l'emploi, leur réduire le niveau de vie de façon à ce qu'ils comprennent qui commande. Ils doivent toujours être morts de peur : peur de perdre leur travail et de devenir des sous-hommes, de mourir de faim au milieu de la rue. Et il faut les gaver de football, de telenovelas et de téléréalité pour les anesthésier et pour qu'ils pensent que leurs enfants vont devenir des stars du hip-hop ou quelque chose du style. (...)
Lire la suite de ce texte, hélas à peine ironique, sur:
***
"Au nom de Qui les Humains,
gens de Sagesse et de Raison,
s’entre-tuent-ils avec tant de constance?
Je vous aide?
Ça commence indifféremment par:
D..., A..., ou J..."
Before Watchmen: Moloch #1 cover by Eduardo Risso,
which I turned into a widescreen wallpaper. Via.
***
(Les journées du Patrimoine dépassaient
les frontières...)
Douce France...
Sabine Aussenac
Enseignante
(...) Cette impression d'être lové dans le cœur de l'Histoire, comme on l'était dans le ventre d'une mère, avant tout. Car la pierre, qu'elle soit des châteaux ou des cathédrales, rassure et protège. Le bois, au détour de ces innombrables marqueteries et meubles anciens, nous deviendra racines. Quant aux lustres et autres lumières ressuscités, ils vont faire de chaque Français, le temps de ces Journées du Patrimoine, un Roi Soleil d'un jour.
Et puis cette certitude d'être le dépositaire d'un passé, d'être responsable de toute une lignée d'ancêtres, malgré nos modernités, malgré les déménagements, les précarisations de nos sociétés.
Parce que ce Patrimoine , il n'appartient pas à une famille, il n'est pas l'apanage de quelques nobliaux de province, ni d'un gouvernement -même si nos chers élus et gouvernants ne se privent pas de le côtoyer de bien près, eux, ce patrimoine...- , non, il fonde toute une nation, comme en assise de nos mémoires.
Comme elle est jolie, la France d'en bas, lorsqu'elle vient timidement toquer aux lourdes portes de chêne de la France d'en haut, de cette France d'autrefois, qui fut peuple avant de devenir nation, cette France dont chaque éclat de marbre restitue, une fois l'an, le souffle...
Comme elle est timide, la France des petites gens, lorsqu'elle s'avance à petits pas respectueux au travers des brillances vernissées de ces salons parquetés, avec quel immense respect elle parcourt préfectures et mairies, castels et églises, à la recherche d'un temps perdu et de ses Ducs de Guise...
Comme elle est émouvante, la France des simples, lorsqu'elle admire sans jalouser, elle qui souvent se saigne aux quatre veines, mais qui dans une étrange trêve des confiseurs, entre grève et scandales, va soudain sans mot dire arpenter ces hauts lieux, oubliant pour un jour cahiers de doléances et manifestations, sans penser aux nantis ou aux fractures sociales ; le temps d'un week-end, on dirait que le Patrimoine est vraiment l'affaire de tous.
Il me paraît passerelle, ce moment si précieux, quand enfin notre Histoire redevient accessible, au gré d'un long week-end qui nous rend nos beautés, lorsqu'enfin il s'entrouvre, ce grand temps des secrets. Car pour le commun des mortels, cette Histoire n'est plus qu'un souvenir de communale ou de lycée, demeurent seulement quelques dates, ou quelque événement conté par un grand-père... Nos mémoires sont certes soigneusement archivées, et nos enfants, heureusement, encore instruits par de zélés professeurs, mais pour un citoyen se passionnant pour la généalogie ou pour Napoléon, combien d'ignorances, de négligences, de mépris, même ?
Car on passe parfois toute une vie à proximité de richesses que l'on ne voit plus guère, blasé par les dorures, ou simplement exclu de ces fastes réservés, de nos jours, aux touristes ou aux Grands... Oui, ces JdP sont bien un pont-levis qui se lève vers cent châteaux perdus, enfouis sous les ronces des privilèges et des castes, puisque, reconnaissons-le, la plupart de ces lieux de mémoire demeurent réservés à nos élites, qui, elles, une fois désignées gouvernantes ou membres de collectivités territoriales ou locales, ont le droit de de venir vivre ou travailler au quotidien dans ces immeubles de sang royal... (...)
Lire sur:
***
Luc Desle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire