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« J'avais mis mes souliers devant la cheminée,
le père Noël m'a apporté des pieds. »
Philippe Geluck
Extrait de Le Chat
"Pieds sur la Terre aux Hommes de Bonne Volonté"
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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(63)
pcc Benoît Barvin
Bus
Je faillis ne pas y monter. Une intuition de dernière minute, peut-être... Surtout parce qu'il avait surgi comme ça, comme né du vent et du froid qui, ce matin-là, me glaçait les os. Mais il était déjà trop tard, j'étais entré, comme poussé par une force obscure. Derrière moi les portes se refermèrent dans un soufflet de forge. Je chauffeur était quelconque, un peu rougeaud, moustachu, l'air renfrogné. J'achetai mon ticket, le glissai dans la fente de la machine qui parut le trouver à son goût car elle l'avala, séance tenante. Je m'acharnai un moment à tenter de sortir le bout de cartonnage qui dépassait, au milieu de quelques ricanements discrets.
Il y avait peu de passagers. Quelques vieux et vieilles, des jeunes à casquettes et écouteurs sur l'oreille, des enfants, certains curieusement seuls et qui se blottissaient les uns contre les autres, peureusement. Je m'assis, dos tourné aux usagers, mais un miroir, placé devant moi, me permit de constater que j'étais l'attention de chacun. Les regards n'étaient ni hostiles ni chaleureux. Indifférents, parfois vaguement désolés.
Le bus avait redémarré. Il allait vite, s'arrêtait dans des crissements de pneus, embarquant un passager à l'air sinistre qui passait devant moi, pressé, pour se réfugier au fond de l’habitacle L'ambiance générale virait lentement à la morosité. Le chauffeur conduisait avec de plus en plus de brutalité, en faisant grincer ses vitesses, en freinant soudain, parfois de manière incongrue. Nous devions nous tenir fermement à nos sièges pour ne pas en être éjectés. A un moment, le bus fusa hors de la Ville, s'engagea sur l'autoroute à vive allure.
Réalisant qu'il avait changé son trajet habituel, incommodé par la conduite hors norme du chauffeur, je me levai et allai le voir. D'une voix tremblante, je lui demandai de me déposer au prochain arrêt. "Y'en a pas", fit-il, d'une voix sinistre. Je le regardai attentivement. Sous la chair rougeaude, j'apercevais à présent le masque de la Mort, son crâne aux dents ricanantes et aux orbites vides de toute humanité. J'avais déjà entendu parler du "bus de la Destinée", mais n'y avais jamais prêté attention. En cet instant, j'étais bien obligé de croire à son existence...
J'aurais pu accepter le Destin qui me conduisait, Dieu - ou Diable? - sait où... Mais, furieux de n'être, aux mains d'une quelconque Déité, qu'une marionnette, je bondis littéralement sur le "chauffeur", l'expulsai de son siège et me mis aux commandes du bus. Dans le mouvement, hélas, l'engin se mit à tanguer sur l'asphalte, détruisit la barrière qui séparait les deux voies de l'autoroute et je compris que je me précipitais droit sur un énorme semi-remorque dont le chauffeur ne fit aucun effort pour m'éviter...
Je me "réveillai" à quelques mètres au-dessus de mon corps. Il gisait dans l'abri bus, barbotant dans une mare de sang. Une Voix m'apprit que j'avais été agressé par deux caillera qui m'avaient lardé de coups de couteau, comme ça, pour rien. "Mais ne vous inquiétez pas, fit la Voix. Dans leur fuite, ils se sont fichus en l'air et sont, eux aussi, rayés du Monde des Vivants... Nous avons besoin de votre témoignage, que vous les reconnaissiez... C'est pour les formalités, vous comprenez... Vous, vous allez tout droit dans votre nouvelle résidence. Eux, par contre, ils vont en baver..."
Je me sentis pris sous le bras et je m'élevai au-dessus de mon cadavre grimaçant. Il faisait doux dans les airs, l'Ange enquêteur sentait bon la saine vengeance. Je me dis intérieurement que ce changement d'état allait me réserver de bonnes surprises, et c'est souriant que je me laissai glisser dans l'Infini du Ciel.
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"Vous reconnaîtriez le paltoquet qui a fait peur à Constance?
- Tout à fait, Messire... Il portait une grande barbe blanche
et était revêtu d'une étrange houppelande écarlate"
THE MAN IN THE IRON MASK (1939) -
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"Des poils de barbe... et des résidus de houppelande...
Je tiens le coupable!"
DANGEROUS PARADISE (1930)
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"Tu... Hic... Tu ne devineras jamais...
Hic... Qui j'ai rencontré sur le
chemin... Hic...
- Le Père Noël, je suppose?
- Ca alors... Hic... Comment tu l'sais?"
Dangerous Paradise
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"Le Père Noël? Ben voyons...
Et tout ça parce que vous ne vouliez pas de ses joujoux...
Je vous crois à 100 pour cent..."
Laurel et Hardy dans "Two Tars"
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L'équipe de Tu Quoque (qui a gardé l'esprit de Noël)
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