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Pensées pour nous-mêmes:
(N'AGIS PAS COMME LE PAON)
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(Y'avait pas à dire... Avec le capitalisme,
y'avait de l'action)
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"Tadam! Je vais faire disparaître
de nouvelles terres agricoles!
Attention... A la Une... A la Deux...
A la Trois..."
Les futurs villages Disney,
un projet « nature » ?
AMÉLIE MOUGEY
Pour l’instant, l’endroit ressemble à n’importe quel coin de nature en Seine-et-Marne : des champs de céréales entourés d’herbes folles et de coquelicots. De l’autre côté d’un chemin de terre, une forêt et son lot de moustiques avec en fond sonore le ronron d’une départementale. Dans trois ans, le lieu, situé à une trentaine de kilomètres de Paris, ne pourra plus passer inaperçu. Les parcelles agricoles et les bois en friche, à cheval sur les communes de Villeneuve-le-Comte, Bailly-Romainvilliers et Serris, auront laissé la place aux Villages Nature, le plus grand centre de « tourisme écologique » européen, le premier sur le sol français.
Le débat public de la première phase du projet a eu lieu en 2011, sa réalisation nécessite un investissement de 750 millions d’euros.
Dans ce temple du loisir de plein air, mêlant accrobranche et parc aquatique, Disney et Pierre et Vacances, les deux actionnaires du projet, s’attendent à accueillir 900 000 visiteurs par an. La formule repose sur la quête « d’harmonie entre l’homme et la nature ». Sauf qu’entre slogans et impact sur l’environnement, le projet souffre quelques contradictions. (...)
Après avoir flâné dans « les jardins extraordinaires », le futur éco-vacancier et ses enfants feront sans doute halte à la ferme interactive, pour « un éveil des cinq sens autour des produits du terroir et des animaux d’élevage » promet déjà le site Internet. Grâce à ce « lieu authentique », les promoteurs des Villages nature pourront se targuer de promouvoir « un tourisme culturel et patrimonial ». Ironie de l’histoire, la construction de cette ferme interactive se fera au détriment d’agriculteurs franciliens. Sur les 259 hectares du futur complexe, 80 couvrent aujourd’hui des terres cultivées.(...)
A partir du 1er août, quatre céréaliers devront donc quitter progressivement leurs terres pour laisser place aux bulldozers. Le projet ayant été déclaré d’utilité publique par l’Etat, ils n’ont pas le choix. Face au gisement de 4 800 emplois promis par Disney et Pierre et Vacances et devant l’unanime approbation des élus, leurs exploitations ne font pas le poids. Pourtant dans leurs champs, blé et maïs ne seront pas mûrs à temps. « Les premiers travaux étant de type archéologiques, on va s’arranger pour que les récoltes ne soient pas perdues, rassure Vincent Pourquery de Boisserin, directeur d’EPA France, l’établissement public chargé de l’aménagement du secteur.
Les agriculteurs eux ne s’expriment pas. En négociation avec EPA France pour fixer le prix du mètre carré perdu, ils craignent le faux pas. Car l’enjeu est de taille, certains risquant de perdre près de la moitié de leur terrain. Par chance, à quelques kilomètres de là, au pied du château de Jossigny, un agriculteur est proche de la retraite. Les céréaliers expropriés pourront donc potentiellement se réfugier sur ses terres. Mais à quelle échéance ? « Peut-être en 2015 », avance le directeur d’EPA France. « Pour l’instant on ne sait pas exactement», confesse Nadim Tawil, chargé de la communication des Villages Nature.(...)
Un agriculteur qui prend sa retraite d’un côté, des parcelles artificialisées de l’autre. En Ile-de-France, où 1 900 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année, le phénomène est presque routinier. Ce printemps, lorsque les surfaces cultivées de la région sont passées sous la barre des 50%, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et Ile-de-France Environnement (IDFE), union régionale regroupant 300 associations locales, a crié à la« gabegie territoriale ».
Parmi les grands projets épinglés : une zone économique à Bretigny-sur-Orge (Essonne), le pôle urbain Europa City dans le Val-d’Oise et les Villages Nature Disney.« Auprès de nos membres, le projet fait l’unanimité contre lui » indique Michel Riottot, président d’Ile-de-France Environnement. L’accent mis sur le développement durable n’y change rien. « Qu’il s’agisse d’un centre commercial, d’une autoroute ou d’un complexe touristique, il est toujours question de terres artificialisées », poursuit Jane Buisson, qui dirige l’association Environnement 77. (...)
La suite sur:
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(Derrière cet écran de fumée,
Vanina réfléchissait à
l'avenir de son couple)
Adrian Tomine
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Luc Desle
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