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Pensées pour nous-mêmes:
(LE MAÎTRE N'AGIT PAS
IL EST L'ACTION)
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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/57)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste
Soeur Adèle, qui éprouvait un passion trouble pour Angélus, vient de subtiliser son carnet de notes...
ANGÉLUS
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE
La mémoire tactile va bien plus loin que mes derniers instants. Je peux même dire que le sens du toucher perdure pour celui qui y prête attention. Cela peut sembler une aberration au commun des mortels. Mais que m’importe. Je ne veux convaincre personne, juste témoigner. Le fantastique de la chose, c’est que la sensation est alors pure, totalement débarrassée du jugement, de cet épouvantable antagonisme entre le bon et le mauvais, l’agréable et l’insupportable.
C’est finalement ce déclic-là que j’avais attendu toute ma vie : parvenir à me déconnecter de la prégnance du jugement. Enfant, j’avais pu atteindre cet état-là de parfaite osmose avec l’extérieur. Toutes les sensations étaient bonnes pour moi et sources d’étude, qu’elles soient âpres ou tendres.
Seule la haine et la stupidité de mes proches ont détourné le cours de ma vie. Sans leur regard d’envie, sans leur rejet, sans leur perfidie, je n’aurais jamais jugé la laideur ou la difformité. Pour moi, tout cela faisait partie du magma vital.
Et à nouveau, je ne fais plus de distinctions ; à nouveau, cette grâce m’est donnée.
Le feu a parcouru mon corps et j’ai pu jouir de sa caresse brûlante comme je savais jouir de celle du soleil au bord de la rivière des Joncquières. Mon corps asphyxié n’a pas souffert. Par contre, chaque cellule tout à fait consciente de ce qui lui arrivait s’est laissée envahir par la fournaise, donnant au feu sa matière et se gorgeant en échange de son énergie. Les lourds madriers de châtaignier ont mêlé leurs fibres aux miennes en un gigantesque brasier.
Il y a eu cette évaporation rapide des liquides intracellulaires, quelque chose de subtil, d’éthérique. Puis la carbonisation des tissus avec la densification de chaque particule et, par-dessus tout cela, la dessiccation qui pulvérise la matière en poudre soyeuse.
Je me volatilise dans ces milliers d’atomes, emportés vers le ciel par la chaleur des flammes, dispersés par le vent d’orage au gré des bourrasques, collés à la terre par les pluies à venir, recueillis par la main douce d’une passante exaltée.
J’emporte avec moi les secrets de l’impalpable.
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(A Suivre)
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"Tiens, sale franglaise!"
Les Femens ne portent pas de tee-shirts
(dicton franglais)
Théophraste R.
Les Français, réputés allergiques aux langues étrangères, sont-ils subrepticement devenus anglophones ? Oui, prétendent les enseignes, les pubs, et jusqu’aux noms d’entreprises : épiceries Carrefour City, France Telecom (sans accents aigus), téléphonie Free, Photo-shop…
Les pires sont les tee-shirts. Il suffit de changer la lettre « j » par « i » et le « J’aime » français devient « I love ». Pour quel bénéfice, ô pédants prétentieux, fats et ignares à la fois? Le nec plus ultra est de supprimer aussi l’article : « I love télévision ». Et non pas « la » télévision. Et notez bien la présence des accents qui, là, ne devraient pas y être, puisqu’on prétend parler anglais.
C’est le déferlement d’un franglais pathétique. Ah ces complexés recalés au bac qui arborent des tee-shirts de l’université de Los Angeles (UCLA) ou de la poulaillerie New-yorkaise (NYPD), à commencer par l’ex-président de la France, qui parle anglais comme moi, quand je fais le pitre : hi vrite tout te blaque bohardd visse ha pisse of chalque ! (Dedaj et Gensane, anglicistes pointus corrigeront cette phrase).
(Qui sur la photo ? J’hésite entre Marine et Marion. En tout cas, ce n’est pas Marianne).
PS. « I love télévision » ! Je ne vous dis pas le niveau de bêtise inconsciente et satisfaite nécessaire pour se transformer fièrement en femme-sandwich qui proclame en subliminal :« I am une abrutie de première et je veux que vous le sachiez ».
Je préfère les logos des Femens, tiens ! (...)
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(J'ouvris cette bouteille
et toutes les nouvelles du Monde
me sautèrent à la gorge)
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(Ce travailleur "détaché" était en retard
à son stand de frites)
“Le dumping social explose en Belgique”
(...) La libre circulation des travailleurs dans l’UE a “des effets pervers” qui “gangrènent certains secteurs” de l’économie du pays, estime Le Soir.
En 2011, on dénombrait en Belgique 337 189 travailleurs détachés, c’est -à-dire envoyés de leur pays d’origine par leur employeur pour travailler pendant une période déterminée, soit 120 000 de plus qu’en 2009. Le quotidien explique que dans l’attente d’une nouvelle directive européenne régulant le système du détachement, cette pratique “tourne au dumping social” :
L’Etat belge est triplement lésé. Primo, les travailleurs détachés ne cotisent pas au profit de la sécurité sociale belge. Secundo, des travailleurs belges sont mis en chômage économique, le boulot étant effectué par du personnel “importé”. Tertio, les entreprises qui respectent la loi, subissent la concurrence de celles, moins scrupuleuses, qui usent et abusent du détachement [...] (...)
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Benoît Barvin
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