Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 2 novembre 2013

"Il mit de l'eau dans son vin et fut massacré par les viticulteurs présents". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE VOILE SUR TON VISAGE
DISSIMULE-T-IL TON ÂME?)

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Nouveau court récit au long cours (1)

LE LIBÉRÉ 
DU 
CLUB MAD 

   « La technique moderne a introduit des objets tellement inédits
et des conséquences tellement inédites, que le cadre de l’éthique antérieure ne peut plus les contenir. » Hans Jonas




PROLOGUE


   C’est une étrange mission que la sienne. Il ne sait pas qui la lui impose vraiment. D’ailleurs, peut-être est-ce elle qui s’impose à lui. Elle est à la fois factice, futile, essentielle, nécessaire en tout cas pour ceux qui l’en ont investi.

   A priori, il ne sait pas qu’en penser. Il va se laisser porter et observer. Il va être un Gentil Observateur, un G.O. parmi leurs G.O., comme ils disent là-bas. Ou comme ils disaient… Cela fait tant d’années qu’il n’y est pas retourné. Les choses ont peut-être changé à ce niveau-là aussi : histoire de marketing, d’économie, de mode, que sais-je encore ?

    - Vous voulez boire quelque chose, monsieur ?

   L’hôtesse le regarde avec deux yeux de biche fauve, un Thermos de café à la main.

   Boire, oui. Essayer à nouveau. Tout cela va lui revenir. Il demande un peu d’eau, efkaristo. Oui, il parle grec, croit-il, quelques rudiments.

   Le gobelet en plastique transparent, coule en molécules fraîches sur sa langue et ses gencives. Retour de la joie simple de se désaltérer.

   Dans quelle amnésie avait-il donc plongé pour oublier ces plaisirs de l’existence ? Est-il encore privé d’une partie de son entendement ? Pourtant les sensations affluent tout à coup, comme aspirées par son être.

   Ils survolent une île, dendrite sur le bleu de la mer. Ce doit être Elbe avec l’Italie comme horizon. La terre est belle vue d’en haut. Tout semble simple. Et les problèmes humains abolis. L’homme en avion peut se sentir aussi léger qu’un ange. Peut-être est-il le seul parmi les cent cinquante passagers à ressentir le poids de sa condition retrouvée et à ne pas flotter sur les nuages de la vacance à venir. Contrairement à eux qui n’aspirent qu’à oublier le monde qu’ils viennent de quitter, il a un travail à effectuer sur l’île de Corfou, une investigation très pointue. Et cela lui plaît. Il n’aurait certainement pas supporté d’y retourner en touriste. Ce mot qu’il a fini par détester.

   Combien de fois déjà, y était-il allé du temps de ses années où il faisait à peu près comme tout le monde ? Onze fois, oui, c’est cela. En 1965 pour la première fois.

   - Pars trois semaines au Village-Club, lui avait suggéré sa compagne. Tu bosses tellement toute l’année. Fais une coupure. Ce seront tes premières vraies vacances.

   Alors il avait choisi Corfou, sur les conseils de son frère. C’était à la mi-mai. Troisième semaine offerte. Très peu de monde à cette saison. Il s’y est tant régalé, peinard dans une case tout seul, faisant du ski nautique sans arrêt, qu’il y est retourné plusieurs années durant, sans se lasser du paysage, des oliveraies, de l’ambiance bon enfant avec ses spectacles colorés, ses sirtakis et feux de camps sur la plage.

   Et aujourd’hui, il vole vers Corfou pour ausculter les dessous des frondaisons, les secrets des rouages, l’état de santé de la presqu’île d’Ipsos mise à mal par des vibrations trop violentes. Il va là-bas pour tenter de trouver une parade au système qui fait rage aux quatre coins du monde. Endroits retirés, privilégiés croit-on, mais pollués insidieusement par une stratégie commerciale et politique impitoyable, où des Observateurs dépêchés comme lui en urgence auront à déployer tout leur savoir-faire sans se laisser subjuguer par l’atmosphère corruptrice du lieu, aussi paradisiaque soit-il.

   - Mesdames, messieurs, nous allons procéder à l’atterrissage dans quelques minutes. Veuillez rattacher vos ceintures, relever votre dossier ainsi que la tablette. La température au sol est de 23°. Il est dix heures, heure locale. Nous vous demandons de garder vos ceintures bouclées jusqu’à l’arrêt complet de l’appareil. Attention au jet d’objets en récupérant vos bagages de cabine.

   Oui, il y fera très attention. Le contrôle à Marseille a été passé sans encombre. Il ne devrait plus y avoir de problème. Juste prendre un soin extrême de son bagage à main.

   Il entend encore l’ultime recommandation de Raphaël lui remettant les cinq fioles de produits, la veille de son départ. Puis son « au revoir » prononcé avec compassion.

   - J’espère que tu n’auras pas à t’en servir. Adieu Frère.

(A Suivre)


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(Primate exprimant une solide pensée d'amour
envers ses frères humains)


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(L'islamisme radical intéressait bien
au-delà de la Galaxie)


Dear Monday

Islamisme – 
Quand le voile se déchire
ERIC CHOL
COURRIER INTERNATIONAL

   (...) “Nous sommes moins musulmans pour les fondamentalistes et trop musulmans pour les islamophobes.” Journaliste québécois d’origine algérienne, Lamina Foura a poussé un cri de colère le mois dernier pour protester contre la présence à Montréal de quatre prédicateurs radicaux venus d’Europe. 

   Lui emboîtant le pas, de nombreux musulmans québécois – la communauté compte 150 000 membres – ont aussi exprimé leur opposition face aux discours d’intolérance des islamistes, dont la conférence a finalement été annulée. Comme à Montréal, lassés d’être confondus avec les éléments les plus sectaires de leur religion, les musulmans prennent la parole pour dénoncer les raccourcis faciles et les confusions hâtives

   Il était temps : un sondage inquiétant publié par Ipsos au début de l’année montre que les trois quarts des Français jugent que l’islam est une religion intolérante ; et plus d’une personne sur deux estime que la majorité de ses adeptes sont “en majorité” ou “en partie”intégristes. 

   Pour les 1 600 millions de musulmans de la planète (deuxième religion mondiale), ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle. (A quand le même sursaut des musulmans contre la fanatisme dans les pays européens?) (...)


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(Texte de France 24 évoquant cette conférence)

Le Québec s'émeut de la venue 
de prédicateurs musulmans radicaux
 Stéphanie TROUILLARD 

   (...) La conférence intitulée "Entre ciel et Terre" prévue le 7 septembre au Palais des congrès de Montréal (et qui n'a donc pas eu lieu)  s’annonce des plus agitées. La présence de quatre prédicateurs européens lors de ce rassemblement consacré à l’islam suscite de nombreuses critiques au sein de la société québécoise. 

   La ministre de la Condition féminine, Agnès Maltais, a elle-même dénoncé la venue de ces conférenciers qu'elle juge "radicaux". Elle a envoyé une lettre à son homologue fédérale Kellie Leitch pour interdire leur prise de paroles et ainsi "évité la propagation de propos inacceptables pour les femmes du Québec". "Ces prédicateurs véhiculent des valeurs qui vont totalement à l'encontre des principes d'égalité entre les hommes et les femmes défendus au Québec", a-t-elle vivement dénoncé dans un communiqué. (...)

   (...) Ces critiques ont aussi été relayées par de nombreux membres de la communauté musulmane qui n'ont pas caché leur vive désapprobation. Dans une tribune, l’écrivain québécois d’origine kabyle Karim Akouche fustige ainsi ces "fous d’Allah" qui "glorifient la mort et le jugement dernier". "Moi qui ai vu prêcher ce genre d’illuminés dans les stades et les rues d’Algérie, au début des années 1990, avec pour résultat plus de 200 000 morts et d’infinies souffrances, comment pourrais-je me taire ?", écrit l'artiste.

   Le journaliste d’origine algérienne Lamine Foura a lui aussi condamné l’arrivée de ces prêcheurs au Québec. Selon lui, la grande majorité des 150 000 musulmans de cette province francophone du Canada ne partagent pas cette vision de la religion. "Les Québécois de souche et la société demandent à ce que ces musulmans se distinguent de ces discours d’intolérance et de haine", a-t-il expliqué à Radio-Canada.

   Plusieurs appels à des manifestations ont par ailleurs été lancés sur les réseaux sociaux. Le "collectif québécois pour les libertés face à l’islam radical" va organiser notamment une journée d’actions le 7 septembre pour remettre en cause cette conférence qui vise d’après lui "à répandre la vision d’un islam radical fondé sur la charia afin de l’appliquer à tous". (...) 

   (...) Les quatre "prédicateurs vedettes" attendus à la conférence se sont fait remarquer par leurs prêches radicaux prônant une application très stricte de l’islam des origines. Le Français Nader Abou Anas, qui prêche à la mosquée du Bourget, donne notamment des consignes très rigoureuses sur les rapports homme-femme. Dans plusieurs vidéos publiées sur Internet, il interdit tout accessoire (bijoux, maquillages, jean serré) pour les musulmanes qui selon lui sont des "servantes d’Allah qui ne sont pas libres de faire ce qu’elles veulent dans ce monde". Il exige aussi que "ses sœurs" portent le hijab car "refuser le voile, c’est pire que d’avoir le cancer ou le sida, car ne pas porter le voile mène en enfer".

   Un autre des invités de la conférence de Montréal, Farid Mounir, président du centre socioculturel de Longjumeau dans la région parisienne, s’en prend aussi régulièrement aux "femmes provocantes". "Regardez les femmes dénudées à la télévision. Aujourd’hui, nous tous on regarde les informations, le journal télévisé, et parfois on a aujourd’hui des demoiselles qui sont presque toutes nues, décolletés, on voit tout. (…) Leur tenue n’est pas correcte ! Allah nous a défendu de regarder de telles personnes et nous a demandé de baisser le regard !", a-t-il affirmé lors d’un prêche.

   Malgré la polémique qui ne cesse d'enfler, les organisateurs d’"Entre ciel et Terre", réunis sous le collectif 1ndépendance, sont restés jusqu'à présent silencieux. Sur leur page Facebook, ils précisent seulement que leur rassemblement "se veut un rendez-vous annuel d’échange et de partage à l’attention des jeunes de la communauté musulmane". (...)


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(Dumbo l'éléphant au cours de sa retraite spirituelle)



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Benoît Barvin

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