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Pensées pour nous-mêmes:
(LE REGRET TE LIGOTE
LE SOUVENIR T'EMPRISONNE)
LE SOUVENIR T'EMPRISONNE)
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Textes pour les n'enfants(5)
pcc Benoît Barvin
La princesse au coeur d'or
Il était une fois, dans un lointain royaume, une toute jeune princesse appelée Aurore. Elle enchantait toutes celles et tous ceux qui s’approchaient d’elle, par sa grâce et sa gentillesse infinie, autant que par sa bonne humeur inaltérable. Son père et sa mère en étaient fous, car c’était leur fille unique, et ils comblaient tous ses vœux. Mais en fait de vœux, la toute jeune Aurore n’en avait qu’un : vivre longtemps, longtemps, auprès de ses parents et dans ce royaume où chacun était heureux…
Hélas, le Destin est une vieille femme ricanante qui aime détruire tous nos rêves. Un matin Aurore se réveilla, le cœur lourd, littéralement lourd. En effet, elle qui d’ordinaire bondissait joyeuse de son lit, telle une biche, pour aller poser sur le front de ses parents un délicat baiser-papillon, Aurore, donc, ne put esquisser un seul geste. Son corps semblait s’être changé en plomb. Etonnés de son absence, quand le roi et la reine la virent dans cet état – incapable de bouger, avec sur le visage une peur muette -, ils s’effrayèrent et mandèrent tous les médecins du royaume.
Ceux-ci ne purent que constater que la princesse était atteinte d’une affection étrange qui rendait tout son corps aussi pesant qu’une pierre tombale. D’après eux, la petite princesse ne survivrait pas longtemps à ce terrible mal. On parlait de semaines, voire de quelques jours.
Le dernier homme de sciences - un vieux médecin perclus de rhumatisme, claudiquant, le lorgnon branlant sur le nez comme une arête de poisson – dit alors, d’une voix à peine audible.
« Je sais de quel mal souffre notre jolie petite princesse ». Comme le couple royal le pressait de questions, il ajouta : « Aurore a un cœur d’or. Un VRAI cœur d’or. Elle est si pleine de tendresse, d’humilité, d’amour pour tous les gens du royaume, que la Prédestination, qui est une déesse aigre et féroce, a décidé de transformer son cœur en une grosse pépite de ce minerai pour lequel, vous le savez, les humains sont prêts à toutes les folies ».
- Mais comment la guérir de cette horrible affection ? demanda la reine en se tordant les mains de désespoir.
- Je ne vois qu’une solution, répondit le vieux sage. Mais celle-ci va transformer la vie même de se royaume.
- Peu importe, s’écria le roi, en s’arrachant les cheveux, accablé. Tout vaut mieux, plutôt que de voir notre fille chérie mourir de ce mal terrifiant.
- Vous lui apprendrez la bassesse, la méchanceté, la vulgarité, la jalousie, bref, tous les mauvais penchants qui animent le cœur de vos sujets, et de votre entourage, Sire, glissa le vieux Sage. C’est à cette seule condition que votre douce Aurore recouvrera la santé. »
Ceci étant dit, il s’éclipsa, laissant le couple royal dans une morne expectative. Mais un père et une mère sont capables de vraies prouesses pour sauver leur enfant chéri, n'est-ce pas? C’est ce que firent le roi et la reine qui, désormais, faisaient venir dans la chambre d’Aurore d'infâmes gredins qui hantaient les forêts du royaume, afin qu’ils apprennent à la malade comment se mal conduire. Mais le pire, c’était quand les gens de peu de l’endroit, ou les gens de bien, ou les hauts dignitaires se glissaient dans la chambre qui, dorénavant, retentissaient de rires grossiers, de plaisanteries salaces, de crachats et, même, de quelques bagarres.
Dans ces conditions, chère lectrice et cher lecteur, la jeune Aurore perdit bien vite son cœur d’or qui, imitant celui de ses sujets, redevint celui de l’humain moyen, fruste, charriant des pensées, parfois hérétiques mais souvent des plus consternantes. La princesse fut sauvée et le royaume transformé en République à la tête de laquelle Aurore se fit élire, par concussions et autres pratiques déliquescentes - et après avoir fait mettre ses parents en cul-de-basse-fosse, évidemment.
Voyant cela, le vieux médecin – qui n’était autre que la Prédestination, grimée pour l’occasion – s’attaqua à un autre royaume où, cette fois, c’était une ex-Princesse ayant vécu dans les bois qui était sa cible…
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(Ophélie, quelques années plus tard,
ne se sentait pas mieux)
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(La jongleuse - Blonde - avait oublié de vider les tasses)
CHINAMANIA
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(La main du Destin, en ce XXIème siècle,
était une voyeuse invétérée)
SCOPTOPHOBIA
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"Oups! C'était une petite planète bleue...
mais c'est pas ma faute, elle était déjà
un tout petit peu pourrie..."
DAYBREAK
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Blanche Baptiste
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