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Pensées pour nous-mêmes:
(LE JUSTE N'EST PAS FORCEMENT
LE BEAU)
LE BEAU)
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(La femme ectoplasme,
je ne la voyais qu'après avoir trop fumé,
hélas)
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hélas)
COLLIQUATION
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"Cette marque m'habille d'un rien"
actualite.des-gays.fr"Cette marque m'habille d'un rien"
Les pratiques de recrutement d'Abercrombie
dans le viseur du Défenseur des droits
Béatrice Héraud
© 2013 Novethic - Tous droits réservés
(...) « Plus qu’un concept, une expérience », affirment certains fans de la marque Abercrombie & Fitch. Le concept : une marque de vêtements « cool » promue par des gens beaux pour des gens beaux. L’expérience : des magasins où le client est accueilli par des mannequins plus ou moins dénudés qui se déhanchent sur de la musique très forte et des lumières tamisées. Mais la société américaine ne serait-elle pas allée trop loin ? C’est en tous cas le sentiment du Défenseur des droits qui vient de s’auto-saisir pour mener l’enquête sur les pratiques d’embauche de la marque, implantée en France depuis fin 2011 avec 2 boutiques en Ile-de-France. « La société semble fonder ses pratiques de recrutement sur des critères discriminatoires et notamment l’apparence physique », écrit ainsi Dominique Baudis, dans sa décision d’auto-saisine datée du 15 juillet 2013.
Il dit s’appuyer notamment sur de nombreux articles de presse qui depuis quelques années, font état d’une escalade dans les pratiques de la marque. « Ces pratiques de recrutement ne semblent pas être contestées par le PDG de cette société » explique-t-il en s’appuyant sur les propos de Mike Jeffries, tenus en 2006 dans le magazine « Salon » : « Nous embauchons des gens beaux dans nos magasins. Parce que les gens beaux attirent d’autres gens beaux, et nous voulons nous adresser à des gens cools et beaux. Nous ne nous adressons à personne d’autre. Beaucoup de gens n’ont rien à faire dans nos vêtements.»
Pour attirer ces « gens beaux », la société emploie des mannequins. Mais le Défenseur des droits soupçonne que ces derniers jouent en réalité davantage un rôle de vendeur. Sur la partie recrutement du site internet de la marque, aucun emploi de vendeur n’est d’ailleurs présenté alors que les candidats au mannequinat trouvent très vite la procédure à suivre. Leur rôle est décrit comme suit :« Les mannequins occupent un rôle important dans l’expérience magasin. Ils représentent la marque à travers leur style personnel, ils assurent un service client et sont garants des standards de de présentation ».
Or « si des exigences professionnelles essentielles et déterminantes pourraient légitimer la prise en compte de l’apparence physique dans le cadre de recrutement de mannequins, il en est autrement pour des postes de vendeurs », souligne le Défenseur des droits. Contacté par Novethic, Abercrombie & Fitch n’a pas encore souhaité s’exprimer sur le sujet. (...)
L’institution française n’est pas la première à s’être intéressée aux pratiques de recrutement de la marque. En 2005, la société a déjà été condamnée aux Etats-Unis en raison de discrimination raciale. Plusieurs milliers de plaignants réunis en class action, dénonçaient alors un refus d’embauche en raison de leur origine ou le fait d’avoir été contraints de travailler sur des postes où ils ne pourraient être vus par les clients. L’affaire s’était finalement conclue par une transaction : A & F a nié toute pratique discrimination mais a tout de même versé de 50 millions d’euros pour mettre fin à la class action.
Elle a également dû changer ses pratiques qui doivent être régulièrement évaluées par un expert qui doit en rendre compte au tribunal. Aujourd’hui, sur son site internet RH où cours un bandeau « Abercrombie & Fitch est un employeur pratiquant l’égalité des opportunités et l’affirmative action (ou discrimination positive, ndlr) », une partie est consacrée à sa politique diversité. Il y est notamment expliqué que si moins de 10% des employés de magasins étaient « non blancs » en 2004, ils étaient 50% en 2011. La diversité selon A & F semble cependant se focaliser sur l’origine et l’orientation sexuelle (la société est élue « meilleure compagnie pour l’égalité des LGBT », par Human rights campaign chaque année depuis 2006) : rien qui ne puisse entacher le culte abercrombitien du représentant de marque jeune, beau et mince.
En 2009, c’est une salariée handicapée qui poursuit la société au Royaume Uni. Née sans avant-bras gauche, elle porte une prothèse et cache son infirmité grâce à un cardigan. Or, cet « arrangement » ne correspondait pas au code vestimentaire estival de la marque. La salariée ayant refusé d’enlever son gilet ou de se cantonner à la réserve, elle est licenciée. «Sans cause réelle et sérieuse » a estimé par la suite la justice.(...)
Depuis le début de l’année, une nouvelle polémique a éclaté suite au retrait de la vente des tailles XL ou XXL au rayon femmes (en France il n’y a pas de taille au-delà du 40/42 selon les vêtements). Aux Etats-Unis, la décision a provoqué des manifestations devant les flagships de la marque, et un déchaînement de réactions sur les réseaux sociaux avant que la marque accepte de nouer le dialogue et de faire son mea culpa… Dans un autre genre, la politique de la marque envers les plus démunis est très critiquée. Une vidéo fait notamment beaucoup de bruit : on y voit un jeune américain qui, voulant dénoncer le fait que la marque préfère brûler ses invendus ou ses produits à défauts plutôt que de les donner à des associations caritatives, prend l’initiative de distribuer les vêtements A & F de seconde main aux pauvres et SDF…Dans un article du site Gather datant de 2010 un manager de la marque déclare en effet : « Abercombie & Fitch ne veut pas donner l’impression que n’importe qui, les personnes pauvres notamment, peuvent porter (nos) vêtements… »
Autant de polémiques et de condamnations qui pourraient bien finir par causer à la marque de sérieux torts. Réputationnels d’abord mais également financiers. Depuis un an, les ventes de la marque sont en chute libre, aux Etats-Unis comme à l’international. Et le titre de bourse s’en ressent. Lors de la présentation des résultats trimestriels en mai 2013, les ventes étaient en baisse de 15%, le titre de 10%. « Le premier trimestre s'est avéré plus difficile que prévu en termes d'activité en raison de problèmes d'approvisionnement plus sérieux qu'attendu, auxquels se sont ajoutés des pressions extérieures », déclarait alors le PDG du groupe d'habillement.
La décision du Défenseur des droits est attendue vers la fin de l’année. La question de la discrimination physique est cependant toujours plus compliquée à évaluer que d’autres, même si des travaux comme ceux du sociologue Jean-Pierre Amadieu montrent qu’elle est de plus en plus répandue. Ce type de discrimination ne concerne qu’1% des réclamations adressées au défenseur des droits. (...)
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(Les bouteilles de bière intelligentes rentraient
d'elles-mêmes au bercail)
Ineedtopee , Galata , 2013
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Luc Desle
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