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Pensées pour nous-mêmes:
(QUAND TU MENS,
C'EST D'ABORD A TOI-MÊME)
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"Comment ça, vous ne voulez plus que je
m'occupe de votre problème de cataracte?!
Et pourquoi donc?"
Ray Milland in "The MAN WITH THE X-RAY EYES" (1963)
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"Et tu oses me dire que tu n'as pas encore
rempli le document 2332324333XS? N'as-tu
pas honte, petit humain?"
Ces tâches « à la c... »
qui vident nos métiers de leur intérêt
Mathieu Deslandes
(...) / Rue89. Des tas de gens ont le sentiment d’exercer un travail assez inutile, au fond. Qu’ont en commun les métiers qu’ils exercent ?
- Béatrice Hibou. Ce qui me semble être le dénominateur commun de ce sentiment d’inutilité, c’est l’impression que le travail est de plus en plus bureaucratisé.
Le travail est envahi d’à-côtés, qui souvent prennent une part majoritaire du temps de travail, et qui éloignent du cœur du métier, obligeant à faire des tâches administratives, à suivre des règles, à respecter des procédures, à se préoccuper de la sécurité ou de la qualité des tâches accomplies, et plus encore à vérifier et montrer que cela est effectivement fait, en remplissant des fichiers, en cochant des cases, en faisant du reporting, en évaluant le temps utilisé pour faire telle ou telle tâche, en organisant contrôle, audit et évaluation…
Tel est le cas de l’Appel des appelsqui a réuni aussi bien les professionnels de la santé, de l’école, de l’université que des services sociaux. La médiatisation des « suicides au travail » et du développement du « harcèlement moral » en sont aussi un symptôme. C’est un phénomène de plus en plus dénoncé par les mouvements protestataires ou défenseurs du service public, car c’est là certainement que les gens se sentent le plus touchés dans leur sens du métier.
/ Y a-t-il de plus en plus de « boulots à la con », pour parler comme Graeber ?
- Si Graeber met le doigt sur un phénomène de plus en plus prégnant, je ne suis pas entièrement d’accord avec lui dans son interprétation. Je ne pense pas qu’il y ait des «boulots à la con » en soi, des boulots que l’on puisse identifier comme « à la con ».
Ce que l’on observe, c’est que les boulots ont, à des degrés divers, une part de tâches « à la con » si je reprends son vocabulaire, et que cette part devient certainement de plus en plus grande.
Si on conceptualise ce phénomène en termes de « bureaucratisation », on se rend compte que c’est un phénomène aussi vieux que le capitalisme (ou le socialisme), autrement dit aussi vieux que l’organisation rationnelle de l’économie capitaliste (que le capitalisme soit privé ou d’Etat).
Les pères de la sociologie et de l’économie politique comme Marx ou Weber l’avaient déjà souligné et en avaient fait un élément central de leurs travaux. Weber rappelait que « capitalisme et bureaucratie se sont rencontrés et sont devenus inséparables » ! (...)
Béatrice Hibou. Directrice de recherche au CNRS, elle a ausculté, dans ses derniers livres, les tâches inutiles qui envahissent le travail.
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"Tiens, un motel...
Ça te dirait qu'on y fasse... hum...
- Hum?
- Enfin, tu me comprends...
- Bon, OK.
Mais d'abord je dois prendre une douche..."
Source: thegoodfilms.com
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Benoît Barvin
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