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Pensées pour nous-mêmes:
(LA SAGESSE N'EST
PAS COTÉE EN BOURSE)
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"Non, pas de photo! Je n'ai pas encore
ôté ma robe, enfin... Il faut vous
apprendre le b.a.-ba du métier, dites-moi!"
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"Tenez, Monsieur le Pauvre, une belle tranche
pimentée et poivrée comme vous l'aimez..."
Crise économique et écologique :
quarante ans de fuite en avant
LOUISE ALLAVOINE
1971 : bye bye Bretton Woods
Les Etats-Unis signent leur premier déficit commercial du XXe siècle. Pour financer sa guerre du Viêt-Nam, l’oncle Sam a inondé la planète de dollars. En 1971, la masse de billets verts dans le monde représente cinq fois la valeur des réserves en or détenues par le Trésor américain. Or, en 1944, les accords de Bretton Woods ont instauré un système de taux de change fixes où toutes les monnaies sont définies en dollars. Seul le billet vert est rattaché à l’or. Le 15 août, le président Richard Nixon annonce la fin de la convertibilité du dollar en or. C’est la fin du système monétaire international qui s’écroule définitivement en 1973, avec l’adoption d’un système de changes flottants. Il est possible de spéculer sur les monnaies : un boulevard pour le développement de flux financiers sans rapport avec les flux de production.
1973 : le pétrole s’envole
Avec la fin des accords de Bretton Woods, le dollar désormais « flottant » pique du nez. Or, les prix du pétrole sont fixés en billet vert. Conséquence pour les pays producteurs : une baisse significative des revenus. En octobre 1973, la guerre israélo-arabe du Kippour offre aux pays membres de l’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’occasion de se rebiffer. Ils annoncent un embargo sur les livraisons d’or noir. C’est le premier choc pétrolier. Cette pénurie soudaine et artificielle aurait pu sonner comme un avertissement aux oreilles des grandes puissances importatrices. La hausse rampante du prix du baril, due à la raréfaction des ressources fossiles, sera dorénavant un facteur concomitant des crises économiques. En juillet 2008, à 147 dollars le baril de Brent, il battait tous les records. Un hasard ?
1981 : Reagan superstar
L’Etat-providence se meurt. L’accession au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux Etats-Unis ouvrent la voie aux idées néolibérales, qui encouragent la dérégulation et l’allégement des charges. Reagan baisse les impôts des plus riches, mais augmente les dépenses militaires. Le déficit public explose. « Lorsqu’on observe l’évolution de la dette aux Etats-Unis, on se rend compte que jusqu’en 1981, le ratio dette/PIB est stable », explique l’économiste Pierre Larrouturou. « Mais les règles définies lors du sommet de Philadelphie en 1944 sont démantelées. Il n’y a plus de partage équitable de la productivité entre salariés et actionnaires. » Les Américains s’endettent pour maintenir le niveau de vie qu’ils n’atteignent plus par leur salaire. « Dans les 15 pays les plus riches de l’OCDE, la part des salaires dans le PIB baisse de 10 % en trente ans. Quelque 35 000 milliards de dollars (24 000 milliards d’euros, ndlr) revenant aux salariés, sont allés vers les marchés financiers : le hold-up du siècle ! » A Philadelphie, le président Roosevelt avait pourtant prévenu : « Il n’y aura pas de paix durable sans justice sociale. »
2000 : de la bulle Internet aux « subprimes » !
Après l’effondrement en 2000 des valeurs technologiques, l’économie a besoin d’un autre relais de croissance. Chaque Américain rêve de posséder sa maison. Les organismes de crédit promettent de les exaucer grâce aux « subprimes », ces prêts immobiliers aux taux imbattables… les premières années. La Banque centrale américaine, la Fed, par son taux d’intérêt directeur particulièrement faible encourage le mouvement. En 2006, le volume de ces crédits atteint 640 milliards de dollars, soit 23 % des prêts immobiliers américains. Qu’importe que les emprunteurs soient souvent peu solvables, puisque les prix ne cessent de grimper. En cas d’insolvabilité, le prêteur peut donc récupérer son dû en vendant le logement. Mais catastrophe, la Fed relève plusieurs fois son taux directeur. Les Américains endettés voient l’intérêt de leur emprunt à taux variable s’envoler et vendent. Le rêve américain vire au cauchemar.
2008 : Lehman Brothers au tapis
« Un des problèmes majeurs de la crise vient des produits financiers dits dérivés, souligne Patrick Viveret, philosophe et économiste. Leur marché représente plus de 600 000 milliards de dollars(415 000 milliards d’euros, ndlr) de transactions par an. C’est l’économie casino, sans rapport avec l’économie réelle. » Noyés parmi d’autres créances moins risquées, ces placements attirent les investisseurs. Courant 2007, les bilans d’établissements financiers américains et européens se révèlent farcis de crédits insolvables. Certains n’y résistent pas. Le 14 septembre 2008, Lehman Brothers fait faillite. En octobre, les bourses mondiales craquent. A la crise bancaire, qui grippe le crédit, succède une crise économique, la plus importante depuis 1929.
2009 : l’échec de la régulation
La planète finance brûle. Le 18 septembre 2008, l’administration Bush se dit prête à débourser 700 milliards de dollars (480 milliards d’euros) pour racheter les actifs à risques et relancer le marché du crédit. En Europe, les différents plans nationaux de sauvetage, annoncés la semaine suivante, font grimper l’enveloppe globale de la zone euro à 1 700 milliards d’euros. En avril 2009, les pays du G20 promettent de réguler les marchés financiers et bancaires. Après trente ans de recul, les Etats semblent signer leur grand retour. Mirage. « Les symptômes ont été traités mais pas les causes, pointe Patrick Viveret. Aujourd’hui, il y a un besoin urgent de mesures de régulation fortes : il faut instaurer le contrôle des changes, la taxation des transactions financières, fermer les marchés financiers quand ils basculent dans la démesure. »
2010 : la Grèce plonge
Alors qu’on croyait l’hémorragie jugulée, le mal change de nature : voilà la crise de la dette publique. Les banques et fonds d’investissement se sont tournés vers le marché des dettes publiques, réputé (plus) sûr. Sauf que celles-ci enflent. En Europe, on doute de la capacité de la Grèce à rembourser. Les taux d’intérêt grimpent, Athènes a du mal à emprunter. L’Union, d’abord réticente, vient deux fois à son secours avec le FMI (Fonds monétaire international), mais au prix d’un plan d’austérité inédit. Selon le président de l’Observatoire français des conjonctures économiques, Jean-Paul Fitoussi, dans Libération le 6 août, la crise de la dette grecque « a introduit une peur généralisée des gouvernements de se retrouver contaminés ». La rigueur est sur toutes les lèvres. « Le message dominant pour rassurer les marchés est de couper dans les dépenses sociales. Or, l’austérité a des effets délétères », alerte Patrick Viveret. « Certains disent qu’il faut d’abord gérer la tourmente financière et que les crises sociale et écologique ne pourront se régler qu’après. Mais ces dernières sont la partie immergée de l’iceberg. C’est à elles qu’il faut s’attaquer en priorité », appelle Pierre Larrouturou.
Eté 2011 : la rechute
Fin 2008, la récession menace. Les Etats sortent alors l’arme anti-crise : la relance. En décembre, l’UE prévoit d’injecter 200 milliards d’euros dans l’économie. En janvier 2009, le président américain Barack Obama annonce un plan de 825 milliards de dollars (570 milliards d’euros).« C’est la recherche désespérée de la croissance par l’endettement », commente Patrick Viveret. C’est un échec. Début 2011, aucun pays développé n’a retrouvé ses taux de croissance d’avant-crise. Au premier trimestre 2011, le PIB des Etats-Unis augmentait de 63 milliards de dollars (44 milliards d’euros). Dans le même temps, la dette grimpait de 380 milliards (263 milliards d’euros). S’endetter plus pour gagner moins. Le 31 juillet, douche froide à la publication des résultats américains. La croissance n’a pas dépassé 0,4 % au premier trimestre contre les 1,9 % attendus. Le 5 août, l’agence de notation Standard & Poor’s dégrade la note des Etats-Unis. C’est la première fois qu’ils perdent leur triple A. La nouvelle fait plonger les principales places boursières mondiales. (etc, etc) (...)
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(Le fils du chat botté était gourmand)
Andrew Lucas - helado
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Luc Desle
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