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Pensées pour nous-mêmes:
(LA ROUTE QUI MÈNE A LA VÉRITÉ
EST PEUT-ETRE UN LEURRE.
PEUT-ETRE PAS.)
Pensées pour nous-mêmes:
(LA ROUTE QUI MÈNE A LA VÉRITÉ
EST PEUT-ETRE UN LEURRE.
PEUT-ETRE PAS.)
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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/16)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste
Elaine Cantagril discute avec la jeune Soeur Jeanne, une novice, qui laisse filtrer que, dans le couvent, le "Diable", parfois, interviendrait. Que veut-elle dire?
ANGÉLUS
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE
Goya
Le reste de la journée fut maussade. Soeur Jeanne avait disparu. Seule la vieille religieuse se retrouva plusieurs fois dans les parages d’Elaine, mais elle se contenta de la fixer de son oeil noir qui lui glaçait les os.
Qu’avait pu vouloir dire Soeur Jeanne avec ses sous-entendus sur la Mère Supérieure ? Bien sûr, Elaine n’ignorait pas que dans toute congrégation il y avait des luttes d’influence ; que les Soeurs éprouvaient, elles-aussi, des sentiments qui pouvaient rendre le chemin vers la sainteté beaucoup plus escarpé. Pour l’heure, cependant, ce n’était pas son problème. Elle se retrouvait seule et s’ennuyait. Elle se promit d’en apprendre davantage plus tard et elle s’échappa du monastère en catimini.
***
Il ne lui fallut qu’un quart d’heure pour atteindre le village. La fin de journée était encore chaude. Ce printemps promettait et la jeune femme ressentit cette douceur comme une injustice.
Elle aurait pu se trouver ici avec Adrien car il y avait des amis d’enfance chez qui il avait passé autrefois ses vacances d’été. Elle se voyait, pendue à son bras, parcourir les ruelles de Fontseranne qui, en cette fin d’après-midi, s’emplissaient de chalands heureux de vivre. Les échoppes bruissaient de mille conversations et les visages qu’elle rencontrait étaient monstrueusement souriants. Elaine en eut la gorge serrée.
Une nouvelle fois elle se reprocha son incroyable légèreté. Est-ce pour son aspect extérieur qu’on aime quelqu’un ou est-on attiré par lui pour la générosité de son âme ? La question n’avait pas lieu d’être et cependant c’était elle qui avait amené Adrien à s’endetter pour acheter ces fameux onguents.
Leur cherté avait été un sujet d’âpres discussions entre elle et le jeune homme. Si, au début, elle avait apprécié la transformation de sa peau, son côté lisse et agréable au toucher, elle avait fini par considérer qu’il dépensait beaucoup trop et que cela présageait peut-être une vie commune difficile.
Il paraissait différent, tout entier habité par une idée fixe : se passer l’onguent sur le corps pour le rendre le plus doux possible. Et même si Elaine en profitait, elle ne trouvait pas cette préoccupation très saine.
De plus, Adrien avait commencé à insister pour qu’Elaine utilise également ces liniments car il trouvait, à son tour, que la peau de la jeune femme n’était pas aussi soyeuse, agréable et désirable qu’elle aurait pu l’être.
- Depuis que j’utilise ces onguents, je me sens différent, répétait-il souvent. La vie prend une autre tournure. C’est comme si je devenais quelqu’un d’autre... Comme si je pouvais, enfin, réaliser mes envies secrètes. Parfois je me dis que ces crèmes sont magiques, avait-il ajouté un soir, les yeux écarquillés, la bouche vermeille, en se caressant le buste comme une femme...
***
Tout à ses souvenirs douloureux, Elaine était passée devant la mairie et c’est dans une ruelle qui donnait sur la place de l’église du village, qu’elle tomba en arrêt devant une échoppe. Un nom avait été gravé sur un écriteau de bois : « Angélus Gabrielli »
Il s’agissait d’une petite boutique. Une devanture refaite depuis peu affirmait que l’apothicaire de l’échoppe était un maître en la matière. S’ensuivait une suite de noms de maladies, toutes plus barbares les unes que les autres, qu’Hélène supposa guéries par le maître des lieux. La vitrine était artistiquement composée de nombreux bocaux et de quelques images représentant des gens souriants, publicités vivantes pour différentes pommades dermiques.
La porte qui donnait sur l’échoppe était entrouverte. Une odeur bizarre s’en échappait, mi-douceâtre, mi-amère, une odeur qui vous enveloppait dans une caresse un peu molle, vous aspirant peu à peu, contre votre gré.
Elaine allongea le cou. Elle pouvait voir jusqu’au fond de la boutique car cette dernière était éclairée à la fois par la devanture et par des lampes à huile. A travers une vitre décorée comme un vitrail de cathédrale, les rayons filtrés du soleil déclinant donnaient à l’ensemble un air paisible. L’intérieur de la boutique ressemblait à un musée rempli de dizaines de fioles, de bouteilles, de verres, de pots, disposés pour la plupart sur des étagères tapissant les murs.
Une suspension ouvragée éclairait toute une panoplie de récipients et Elaine distingua des couleurs bizarres, certaines chatoyantes, d’autres pastel brillant à l’intérieur de chacune des fioles. Était-ce l’illusion des reflets provoqués par la lumière ? Toujours est-il qu’elle eût la sensation que les liquides se tordaient tels des serpents, qu’ils évoluaient avec lenteur dans leur geôle de verre de manière menaçante et ce mouvement, réel ou fictif, finit par lui procurer une sensation désagréable.
La jeune femme se secoua et, pour neutraliser le malaise naissant, elle tenta de distinguer l’apothicaire. D’abord elle ne vit personne. Puis un léger bruit, venu de la droite, l’attira.
Elaine se recula et observa plus attentivement la devanture. C’est alors qu’elle vit se glissant par dessous une étoffe qui dissimulait une partie du magasin, une main étrange tenant fermement un flacon. Les doigts aux ongles noirs étaient déformés et le dessus de cette main gauche également, avec sa peau grumeleuse et violacée par endroit. On eût dit que la main, dont on n’apercevait pas l’avant-bras, évoluait toute seule, comme si elle s’était détachée de son propriétaire afin de prendre ses aises.
Fascinée par ce spectacle macabre, la jeune femme n’en finissait pas de disséquer cette chose quasi inhumaine qui disposait maintenant dans la vitrine d’autres flacons aux contenus sulfureux.
En dépit de la douceur de l’air, Elaine frissonna et fut saisie par un froid de glace. L’espace d’une seconde, elle aperçut une crinière blonde et l’éclat d’un regard qui se posait sur elle. La jeune femme n’eut pas le temps de réaliser que, déjà, l’apparition avait disparu derrière son rideau de théâtre.
Elaine se secoua, persuadée qu’elle avait été victime d’une hallucination. Elle hésita puis tourna les talons et se dirigea vers l’église d’un pas mal assuré, convaincue qu’elle trouverait là un peu de réconfort. Mais le malaise éprouvé persista jusqu’au porche.
Quand elle l’atteignit, elle se retourna et crut apercevoir, sur le pas de porte de l’échoppe, une silhouette au visage blafard tourné dans sa direction.
***
(A Suivre)
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Alcool, coke et régime :
les addictions reines du hippisme
Clément Guillou
(...) Richard Hughes vient de s’enfiler une bouteille et demie de champagne, 10 oranges et pas moins de 14 diurétiques. Coincé dans les bouchons, quelques heures avant la course de l’année, il sent sa vessie exploser. La route s’ouvre, il court aux toilettes. Pisse, pisse encore, pisse toujours, au moins 30 secondes, jusqu’à ce que la douleur s’en aille. Puis il s’évanouit, trop faible.
La scène est révélatrice des folies que s’imposent les jockeys. Elle ouvre « Un poids en moins » (« A weight off my mind »), l’autobiographie de l’un des plus improbables cavaliers que l’Irlande ait produit. Richard Hughes raconte notamment ses dix années d’alcoolisme et les contraintes qu’il imposait à son corps, bien trop grand pour ce métier – 1,75m.
Lee Mottershead, auteur du livre, explique à Rue89 : « Comme beaucoup de jockeys, il buvait, en partie pour contrôler son poids, en accompagnant l’alcool de diurétiques. Cela a entraîné une prise d’alcool de plus en plus excessive. Il n’arrivait plus à s’en sortir. » (...)
(...) Dans les courses, l’appel de la bouteille et la menace de la balance vont de pair. L’alcool déshydrate, donc vous emmène plus facilement aux toilettes, et agit comme antidouleurs. Pour Manuel Aubry, cavalier d’entraînement à Maisons-Laffitte, c’est l’une des trois passions des jockeys, avec les chevaux et les filles.
« La vie d’un jockey de course, c’est le matin l’entraînement, l’après-midi aux courses et le soir la fête. Pas tous les soirs, mais souvent, on est cramé à 23 heures. Pas mal de vin blanc et de champagne, parce que ça fait pas grossir. Trouve-moi quelqu’un des courses qui ne picole pas ! »
Manuel Aubry a 34 ans mais n’est jamais monté en course : « trop gros ». Il n’a jamais voulu s’astreindre aux régimes que doivent s’infliger ceux trop grands pour faire ce métier, mais trop talentueux pour ne pas le faire. « Mon poids, c’est 73 kilos. Je suis descendu à 66,5 : je faisais de l’hypoglycémie » (...) Et c’était encore trop lourd pour être jockey.
Manuel est entré dans les courses par passion, comme tout le monde. Antoine Lhérété, prometteur jockey de trot de 19 ans, le dit à sa façon : « Faut être passionné à fond, parce que c’est pas facile tous les jours : le rythme de travail, les sept jours sur sept... » (...)
(...) Quelques jockeys ont la belle vie mais ils ne sont pas nombreux et leur succès peut être éphémère. Quand on est si maigre, une mauvaise chute est vite arrivée. Seuls les « cracks » échappent à l’éreintant curage des box, qui commence tous les matins à 6 heures, puis la monte de chevaux pas encore débourrés ou récalcitrants, parce qu’il pleut ou qu’il fait 40 degrés.
Ça, c’est le quotidien de la grande majorité des jockeys, et des « lads » – garçons d’écurie. Les premiers l’agrémentent de quelques courses et d’un salaire très correct, grâce aux primes – un jockey moyen gagne rapidement 3 000 euros par mois. Pour les lads, en revanche... Manuel Aubry en a vu quelques-uns mal tourner :
« Parmi les lads, il y a beaucoup d’anciens jockeys. Le poids les a rattrapés, ou France Galop leur a retirés leur licence parce qu’ils ont provoqué des accidents. Mais ils sont restés alcooliques. Ils font des boxes toute la matinée, payés 1 000 euros et dorment dans une chambre de 9 mètres carré, parce qu’ici [à Maisons-Laffitte, Ndlr], l’immobilier est très cher. »
Franck [son prénom a été changé pour protéger son emploi, ndlr], par exemple, a dû arrêter de monter parce qu’il commençait à « faire n’importe quoi, à accepter de monter à n’importe quel poids ». Il a alors goûté au boulot et au salaire d’un lad :
« Faut pas se leurrer, si tu fais ce métier et que tu montes pas en course...C’est un truc de crève-misère. Tu gagnes royalement 1 500 euros par mois quand l’écurie est en forme, et ce sera ça toute ta vie, sans augmentation. Dans les courses, il y a de l’argent, oui, chez les propriétaires. Mais les entraîneurs n’en ont pas spécialement et les lads encore moins. » (...)
Pour la suite (coke, etc) lire sur:
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"Une piscine sans eau!?
Vous êtes sûrs?
La pauvre..."
from skunkfunker
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"French? So WHAT!?"
"Refusons le sabordage du français",
par Claude Hagège
(...) La France n'est certes que la source historique, et non la propriétaire exclusive de la langue française, que partagent avec elle, à travers le monde, les soixante-dix-sept Etats et gouvernements constituant ensemble l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Du moins jusqu'ici. Car le projet de loi Fioraso, qui veut imposer, en faveur de l'anglais, une très large extension des exceptions au principe du français langue de l'enseignement, des examens et des concours, pourrait avoir pour conséquence, du fait de la valeur symbolique d'un acte de sabordage du français par la France officielle elle-même, un doute croissant quant à la légitimité de la promotion de cette langue par les autres pays francophones.
Heureusement, quelques espoirs subsistent : le directeur du Salon du livre du Beyrouth me disait, à la fin d'octobre 2009, en un français aussi classique que sa voix était sereine et teintée d'ironique mépris : "Laissez là vos alarmes : si la France torpille le français, d'autres pays seront toujours là pour le revigorer et galvaniser sa diffusion !"
On se demande, pourtant, d'où peut bien venir, en France, cet acharnement contre la langue française. De la monarchie à la République, surtout aux heures les plus tragiques de cette dernière, tout illustre ce dicton : "C'est par sa langue que vit une nation." Les dirigeants de la nation française sont-ils donc saisis d'une pulsion d'autodestruction ? A supposer que tel ne soit pas le cas, tout francophone lucide ne peut qu'adresser aux gens de pouvoir à Paris et aux intellectuels malvoyants qui les inspirent, le message suivant : "N'entendez-vous pas s'esclaffer les étudiants étrangers que votre exorbitante et naïve assurance prétend attirer dans vos universités et vos écoles par un enseignement en anglais, alors qu'il n'y est pas langue maternelle ?
Ne voyez-vous pas que les mieux informés d'entre eux commencent à avoir pitié de votre dérisoire servilité face aux mécanismes du profit, et à se demander quelle déplorable aliénation vous torture, alors qu'ils respectaient jusqu'ici la culture et la langue françaises ? Allez-vous protéger enfin vos tympans contre les sirènes des universitaires liés par des conventions avec des établissements anglophones, et qui n'ont pas encore compris que c'est en utilisant le français qu'ils accroîtront le prestige de leurs travaux, et non en mordant le sol devant l'anglais ?"
Le français est depuis le XIIIe siècle une langue à vocation internationale, d'abord européenne, puis levantine, puis mondiale. Il est aujourd'hui la seule langue, avec l'anglais, qui soit présente sur les cinq continents. Chaque réunion de l'OIF montre que la promotion du français encourage celles de toutes les autres langues des pays membres. Madrid, Lisbonne-Brasilia, et maintenant Pékin dressent, face à la résistible domination de l'anglais, l'arme irrésistible de la diversité. Et c'est à ce moment même que la France, qui possède une longue antériorité historique dans l'illustration de sa langue, devrait sacrifier cette dernière aux pauvres pièges de l'argent ? !
Il est encore temps de réagir devant le burlesque en passe de devenir le consternant. Il est encore temps de se mobiliser avant qu'un projet de loi porteur du cancer ne soit proposé à la représentation nationale. Une partie grandissante du public bien informé est en train de se déprendre du vertige de l'américanisation déguisée en mondialisation. L'Académie française, elle aussi, dénonce un projet suicidaire. (...)
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Benoît Barvin
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