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Pensées pour nous-mêmes:
(SAVOIR LA VÉRITÉ
N'EST PAS FORCEMENT L'ACCEPTER)
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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/13)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste
La jeune Elaine Cantagril a été acceptée chez les moniales de la région, non pas pour une retraite bienheureuse, mais pour se remettre de la mort de son amoureux. Une mort horrible. Une mort qui, peut-être, aurait quelque chose à voir avec le couvent dans lequel elle vient d'être accueillie?
ANGÉLUS
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE
C’est un mercredi qu’Adrien recouvrit, pour quelques minutes, tous ses esprits. Elaine était seule avec lui. Elle s’était endormie et voguait dans un territoire sans nom, vague et un peu nauséeux, lorsqu’un pressentiment la fit sortir de son rêve.
Son amant était assis, le corps aussi noueux qu’un cep de vigne, mais un cep malade, suant et dégoulinant d’humeurs. D’un oeil que le manque de sommeil rougissait, elle avait fixé les nombreuses escarres, les marbrures violettes et les morceaux de peau à vif car, dans cette étrange maladie, c’était toute la chair qui semblait se corrompre de l’intérieur et céder peu à peu par lambeau, comme une mue d’un nouveau genre. Sous cette peau, hélas, muscles et tendons roulaient dans une suppuration incessante.
- El... Elaine ? murmura Adrien, la voix mourante.
- C’est moi mon amour ! s’écria la jeune femme en voulant toucher la monstrueuses apparition.
- Non ! Non... Ne t’approche pas... Je n’en ai plus que pour quelques minutes... Je veux te dire... Oh Mon Dieu ! J’étais si beau, tu t’en souviens... Et maintenant !
Maintenant, ce n’était plus qu’un cauchemar vivant, un épouvantail en pleine déliquescence, un mort-vivant dont la corruption incessante ne paraissait jamais devoir finir.
Et dans cette horreur qui envahissait, degré par degré, l’esprit enfiévré d’Elaine, elle se souvint de l’Adrien d’avant, celui qu’elle avait remarqué, lors d’une fête de la Saint-Jean.
Il était charmant et fort, cet Adrien-là ! Il arborait un visage presque parfait, dur et tendre à la fois, et c’était ce qui avait attiré la jeune femme. Mais lorsqu’ils avaient commis le péché de chair, dans une grange, la vérité lui était cruellement apparue : Adrien avait la peau rêche, désagréable, pareille à de la corne. C’était la peau d’un rustre, d’un rude et sale paysan et, en dépit d’un transport amoureux qui les avaient laissés tous deux anéantis, Elaine s’était promise de rectifier ce toucher si désagréable.
Adrien était tombé fou amoureux de la jeune fille. Alors il était allé chercher des crèmes et des onguents à une adresse qu’il avait tenue secrète. Il s’en était enduit le corps entier, et ce dernier avait commencé à devenir plus lisse, plus doux, plus tendre aussi, multipliant ainsi le plaisir qu’ils prenaient tous les deux à leurs séances dans la grange... ou dans tout autre endroit discret.
Les choses avaient cependant vite tourné au désastre. Les crèmes n’agissaient que pendant un court laps de temps. Il fallait sans cesse en acheter, et ils étaient chers, ces onguents. Adrien avait commencé à s’abîmer dans le travail afin de pouvoir s’en procurer. Mais ce n’était jamais suffisant. Et, peu à peu, Elaine avait compris que son amant devenait l’esclave de ces produits qui agissaient sur lui comme des drogues. Elle lui avait fait promettre de ne plus en acheter, qu’elle l’aimait comme il était, avec sa peau un peu rude, mais son amant ne l’écoutait plus, enthousiasmé par cette lente transformation d’un corps dont il apprenait à goûter la métamorphose. Elle lui avait demandé d’où venaient toutes ces préparations, mais il n’avait pas voulu le lui dire, comme s’il craignait de rompre un pacte.
A la suite d’une violente dispute, le jeune homme avait consenti à ne plus vider sa bourse et à redevenir le paysan qu’au fond de lui, il n’avait jamais cessé d’être. Cependant, après une semaine sans onguent, le désir d’Elaine avait décru. Elle avait beau se raisonner, lorsqu’Adrien se collait à elle, elle éprouvait un rejet incoercible et une moue méprisante déformait sa si jolie bouche vermeille.
Alors le jeune homme s’était de nouveau abruti de travail pour pouvoir acheter les insidieuses et miraculeuses drogues. Mais ses besoins augmentaient de manière incessante, les effets paraissant se réduire dans le temps. C’est pourquoi son amant avait disparu une semaine entière, devenant l’esclave de ses ruches et de ses champs à labourer.
Et le drame avait eu lieu...
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(A Suivre)
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(Police Sud-Africaine cherchant du platine...
Du moins nous l'a-t-on affirmé...)
"Annus horribilis"
dans les mines de platine
Sophie Bouillon
(...) "La menace d'une grève à Anglo American Platinum (Amplats) plane toujours", titrait le site d'information sud-africain Daily Maverick. Les mineurs avaient menacé la direction de se remettre en grève à l'appel des syndicats. En debut de semaine, la direction avait annoncé la suppression de 6 000 emplois dans la ceinture de platine au nord-ouest du pays.
Finalement, les mineurs étaient toujours au travail, ce vendredi 17 mai. A quelques kilomètres de là, dans les environs de Rustenburg, leurs collègues de Marikana, retournaient, eux aussi, sous terre, après deux jours de grève sauvage. La situation semble être retournée à la normale. Mais jusqu'à quand?
Après les violents mouvements sociaux de l'année dernière dans le secteur qui avaient fait 34 morts en août à Marikana, le Daily Maverickrappelle que "les mineurs d'Amplats ont repris le travail en janvier avec la promesse de pouvoir négocier une hausse de salaires. Ils ont été accueilli avec une autre nouvelle : la suppression de 14 000 emplois". L'annonce avait déclenché une levée de bouclier des syndicats et de l'ANC (African National Congress), le parti au pouvoir. Amplats avait finalement reculé, mais "après consultation avec le gouvernement, la compagnie est revenue avec un nouveau chiffre : 6 000 licenciements sont prévus". (...)
(...) Vendredi matin, le quotiden économique Business Day rappelait la terrible crise que traverse le secteur du platine. "Jeudi, le cours des actions d'Amplats ont chuté à leur plus bas niveau depuis huit ans, et se vendent désormais pour 286 rands (24 euros). Il y a cinq ans, elles valaient 1480 rands (123 euros). En plein âge d'or, la compagnie était estimée à 330 milliards de Rands (27 milliards d'euros). Aujourd'hui, elle ne vaut plus que 77 milliards (6,4 milliards d'euros)."
Et lorsque le secteur minier est en crise, c'est toute l'Afrique du Sud, ce poids lourd dans l'extraction mondiale de platine et d'or, qui tremble. LeBusiness Day cite Edna Molewa, ministre des Eaux et de l'Environnement, qui a appelé tous les mineurs au calme : "Nous sommes inquiets que ces nouveaux troubles sociaux n'affectent pas seulement Marikana, pas seulement la ceinture de platine, mais le pays entier, d'un point de vue économique et sur les marchés." Le cours du Rand ne cesse de s'effondrer.
La situation, dans la province du nord-ouest, est explosive. L'hebdomadaire de référence le Mail and Guardian consacre un long dossier en une sur les rivalités qui opposent les syndicats, responsables selon eux des troubles sociaux. "A Marikana : le NUM (National Union of Mineworkers) et Amcu (Association of Mineworkers and Construction Union) recrutent leurs adhérents, un pistolet sur la tempe", titrait l'hebdomadaire. Mawethu Steven, leader d'Amcu, nouveau syndicat majoritaire, a été abattu le week-end dernier, alors qu'il portait un T-shirt à l'effigie de son organisation. (...)
(...) Bloomberg rapporte aussi que le massacre de Marikana a déclenché une vague de suicides chez les mineurs. Le 5 mai, l'un d'eux a été retrouvé pendu sur la colline où il avait manifesté l'année dernière et assisté à la tuerie de ses collègues par la police sud-africaine. Sept autres se sont données la mort depuis le mois de janvier. Selon Bloomberg, les mineurs croulent sous les dettes après ces longs mois de grève, et restent traumatisés par cette période douloureuse. David van Wyk, directeur de la Fondation Bench Marks, qui évalue la bonne gouvernance des compagnies minières, estime que "rien n'a été résolu. Tout peut exploser à nouveau." (...)
Lire sur:
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"Vous êtes en mon pouvoiiirrr...
Vous êtes en mon pouvoiiirrr...
Vous êtes..."
SPACE/TIME
(VIA MUDWERKS)
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"Arbre OGM? Moi?
Première nouvelle..."
Bientôt des peupliers OGM
dans les campagnes françaises ?
SOPHIE CHAPELLE
(...) Les citoyens français vont-ils donner le coup d’arrêt au seul OGM dont la culture en plein champ est autorisée en France ? Via un site Internet, le gouvernement vient d’ouvrir une consultation publique concernant une demande de prolongation d’un essai de peupliers OGM. Cette consultation durera trois semaines.
Cette consultation fait suite à la demande de l’Institut national pour la recherche agronomique (Inra) d’étendre pour cinq ans une autorisation donnée en 2007 afin d’évaluer les capacités de production d’agrocarburant à partir de ces peupliers OGM. Cet essai, qui porte sur plus de 1 000 arbres et a démarré en 1995, se déroule à Saint-Cyr en Val dans le Loiret.
Saisi par le ministère de l’Agriculture, le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a rendu un double avis le 15 avril. Pour son comité scientifique, l’expérimentation« ne présente pas de risques identifiables pour la santé humaine ou animale ou pour l’environnement ». En revanche, la majorité des membres du Comité économique, éthique et social (CEES) ont estimé que la recherche « ne devrait pas être reconduite ». Le CEES craint notamment que la production de bioéthanol à partir de peupliers n’entre « en concurrence avec des surfaces agricoles et des cultures alimentaires ».
Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération nationale agriculture biologique, Greenpeace et l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf), membres du CEES, appellent « les citoyens à renforcer cette position » contre l’extension de l’expérimentation. Ces organisations rappellent que cet essai « a été conduit au départ pour faire du papier » et non pour « produire de l’éthanol ». « Les sommes engagées dans la recherche publique aujourd’hui ne peuvent se détourner à ce point-là de l’intérêt public qui est d’assurer l’autonomie et la souveraineté alimentaire des populations ». Les citoyens français peuvent se prononcer sur l’intérêt ou non de cet essai OGM en plein champ jusqu’au 27 mai prochain. (...)
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Benoît Barvin
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