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Pensées pour nous-mêmes:
(LE SAGE ACCEPTE LA MORT
MAIS NE LA PROVOQUE PAS)
MAIS NE LA PROVOQUE PAS)
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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/10)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste
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(Nouvelle tenue des Forces de la Paix)
LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/10)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste
Parti à Rodez, chez un oncle qui tient un commerce de draps, le jeune Angélus donne toute satisfaction. Serait-ce un moyen pour lui d'échapper définitivement à l'opprobre qu'il suscite?
ANGÉLUS
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE
CHAPITRE 3
A Rodez, Angélus découvrit ce que signifiait le mot liberté, grâce à l’atmosphère de confiance et de bienveillance qui régna autour de lui pendant ces deux mois.
En effet, l’oncle Thomas et la tante Élise lui firent un très bon accueil. Sans mots désobligeants, il lui renouvelèrent sa garde-robe qui ne convenait nullement pour recevoir la clientèle puis, voyant qu’il était dégourdi, ils lui confièrent des responsabilités qui, non seulement lui valurent l’admiration de ses hôtes, mais lui permirent aussi d’aller à sa guise dans tous les recoins de la maison, boutique et arrière-boutique comprises, sans compter la grande ville de Rodez où il aimait à se mêler à la foule, moissonnant au passage une floraison de sensations tactiles, cueillies sur les vêtements des passants qu’il croisait, sur une chevelure dont la propriétaire cédait, malgré elle, quelques exemplaires instantanément goûtés par lui, sur une main ou un bras dénudé qu’Angélus arrivait toujours à effleurer. Pour fugace que soit le frôlement, c’était suffisant et la sensation montait dans tout son corps, le submergeant et lui arrachant un plaisir ineffable...
Chaque jour il améliorait un peu plus sa technique, tel un prestidigitateur qui s’entraîne, les mains et le corps toujours prêts à se mouvoir dans un océan de sensations dont il percevait de plus en plus d’éléments.
A présent, il ne pouvait s’empêcher de toucher tout ce qui passait à sa portée, comme un opiomane qui doit avoir sa dose quotidienne pour ne pas être en manque. Et plus il éprouvait de sensations, et plus il en voulait, affirmant chaque heure davantage ses connaissances.
Il remarqua bien vite que les gens de la ville étaient beaucoup moins meurtris, flétris que ceux de sa campagne. Excepté ceux qui, comme son oncle, avaient jadis contracté des maladies de peau, les autres avaient bonne mine, seulement soumis à l’usure naturelle du vieillissement ou à un manque d’hygiène qui était monnaie courante à cette époque.
On peut donc comprendre qu’Angélus, pour la première fois de sa vie, se soit senti bien, tel le vilain petit canard qui se découvre cygne. Il était au début un peu gauche dans ses souliers fermés, mais il sut très vite trouver l’aisance nécessaire pour évoluer dans ses nouveaux vêtements qui rendaient son allure naturelle encore plus distinguée.
Personne autour de lui ne s’étonna de sa beauté. On le remarquait, certes, car son apparence avait quelque chose d’harmonieux, une grâce indéfinissable dont nul ici n’aurait songé à penser qu’elle était l’oeuvre du Démon. Même sa tante le trouvait charmant. Pourtant elle était née Galin et n’avait donc pas échappé au sceau du destin, mais les rides qui marquaient son visage ne lui causaient plus le préjudice qu’elles avaient entraîné lorsqu’elle avait cherché à se marier. Elle avait maintenant l’apparence des femmes d’âge mûr qui savent tirer parti de leur physique en portant des toilettes savamment choisies, en mettant de jolis chapeaux à voilette.
De plus, on lui avait occulté la fin tragique de sa belle-soeur, et l’aversion que ceux de Fontseranne nourrissaient pour son neveu. Elle en eût été bien étonnée et ce n’est pas Angélus qui allait se charger de leur raconter quoi que ce soit à ce sujet, tant il était content de pouvoir oublier toutes ces sordides histoires.
Le jeune homme trouva chez l’oncle des trésors de sensations, tout au long des hautes rangées de draps et d’étoffes. C’était un plaisir sans fin que de se promener là en laissant courir ses mains dans la pénombre sur les différentes pièces de tissus, les yeux fermés pour se concentrer davantage. Il parvint très vite à identifier, rien qu’en l’effleurant, un drap de Louviers au toucher légèrement feutré. Il faisait aisément la différence entre un casimir plus souple sous les doigts, une serge fine, ou un drap de Roubaix dont le satiné était pour lui reconnaissable entre tous.
L’oncle Thomas en restait saisi d’admiration, prenant à témoin sa femme. Qu’auraient-ils dit s’ils avaient vu de quoi était encore capable Angélus lorsque, le soir venu, il se retirait dans la petite pièce jouxtant l’arrière-boutique ?
***
Là, il allumait la lampe à huile prise sur le comptoir du magasin. Il la posait sur la table de nuit et déballait ses trouvailles, une multitude de fils de soie, de laine, de coton, de chanvre et de lin qu’il analysait avec soin.
Puis il en sélectionnait certains, et il les mettait dans des flacons de verre où il les faisait macérer dans diverses substances de sa composition : il obtenait ainsi de nouveaux fils de qualité bien plus résistante et bien plus proche de la texture à laquelle il aspirait, à savoir celle de l’épiderme humain.
Angélus avait également mis à fermenter différentes chutes de soieries roses et nacrées dans un grand bocal où elles s’étaient amollies jusqu’à se réduire à l’état de pâte onctueuse qui, mise en forme, pourrait donner soit des gants, soit des bas, capables de créer pour son propriétaire l’illusion d’avoir fait peau neuve.
Tout cela, il le dissimulait au fond d’un placard jusqu’à ce qu’il ait obtenu les résultats souhaités. Puis, lorsqu’il était sûr de posséder la formule exacte, il jetait le produit et ses adjuvants au ruisseau, et il notait soigneusement la formule sur son carnet, non par crainte d’oublier son protocole mais pour avoir la fierté de se dire : « Voilà ce dont est capable Angélus. Il crée ce qui, sans lui, ne pourrait avoir une quelconque existence ».
De ces différentes formules qu’il relisait souvent, en cachette, il en retirait un grand contentement, la joie également de se sentir supérieur à tous ceux qui l’avaient fait souffrir par leurs attitudes et par leurs réflexions.
Le matin, avant l’ouverture de la boutique, il allait faire une promenade qui le conduisait au hasard des rues. C’est ainsi qu’il repéra, jouxtant la rivière, une petite tannerie dans le quartier du Monastère. C’était la seule manufacture de ce genre sur Rodez où même les petites fabriques de textiles fermaient une à une.
Aussi Angélus ne voulut pas rater cette occasion et, quelques jours plus tard, il avait trouvé le moyen de sympathiser avec le patron qui lui fit visiter les lieux. Les procédés, il les connaissait pour les avoir lus au collège, mais jamais encore il n’avait pénétré dans un local où macéraient des tonnes de peaux, certaines à la trempe dans une soupe de chaux et d’orpin, d’autres dans des bains aux relents sulfuriques. C’était pour lui merveille que de penser à toute cette fermentation de chairs putrescibles d’où allaient naître, après épilage et tannage, des peausseries souples et douces comme le velours.
Le samedi, Angélus passait par le foirail où s’installait le grand marché, riche lui aussi de sensations en tous genres. Dans les rues adjacentes, les petits commerces florissaient, ainsi que les magasins de gros.
Il ne tarda pas à connaître toutes les boutiques, surtout l’échoppe du gantier où il s’attardait afin de voir et de faire sien le tour de main du maître-coupeur qui, en un geste précis, amincissait et déridait les peaux élastiques, puis était capable de confectionner des gants aux coutures invisibles. Ce détail, plus que tout, le fascinait. Comment parvenir à assembler deux tissus sans que rien n’y paraisse ? Il avait là-dessus une petite idée mais ne l’avait pas encore expérimentée à cause du manque d’argent nécessaire pour fabriquer ses « machines à souder le cuir ».
Il se promettait, lorsqu’il serait employé chez son oncle, de concrétiser tout cela avec les sous qu’il gagnerait. En attendant, il engrangeait les connaissances et ne réalisait pas que la plus simple de ses idées aurait rapporté son pesant d’or, si elle était tombée entre les mains d’un ingénieur audacieux.
L’adolescent regrettait qu’il n’y eût pas en cette bonne ville ruthénoise de fabrique de papier, car il aurait volontiers tâté de cette pâte-là. Il s’en étonna auprès de son oncle qui lui signala qu’il existait un moulin sur l’Aveyron, non loin de Carcejac, et qu’il y moulait de fort beaux vélins. Monsieur Vernasobre, papetier, place de la Cité, en vendait d’ailleurs au détail.
Angélus alla en vérifier la finesse du grain et décida, dès qu’il en aurait le temps, de se rendre à ce moulin. En sortant de chez le papetier, il alla comme chaque jour faire provision d’eau au puits, pour ses expériences personnelles.
***
(A Suivre)
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(Nouvelle tenue des Forces de la Paix)
A Karachi, dans les quartiers
où les talibans règnent en maîtres
Fahim Zaman
Dans la soirée du 13 mars, Perween Rehman, directrice de l’Orangi Pilot Project [ONG œuvrant à l’assainissement des quartiers insalubres des grandes villes pakistanaises], a été abattue par des hommes masqués à 500 mètres de son bureau, à Karachi [capitale économique du pays]. Le mouvement des talibans du Pakistan, Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP), a aussitôt été montré du doigt par la police.
Le lendemain de l’assassinat, Qari Bilal, accusé d’être l’un des chefs du TTP et d’avoir orchestré l’exécution de Perween Rehman, a trouvé la mort lors d’un “affrontement” avec les forces de l’ordre. Dans les milieux de l’urbanisme, beaucoup pensent cependant que la militante a été tuée parce qu’elle évoquait en public les activités de la mafia du foncier. Ces deux hypothèses pourraient l’une et l’autre s’avérer fondées, même si Qari Bilal a été accusé à tort.
Alors que le contrôle de Karachi était depuis longtemps aux mains de personnes étroitement liées aux forces et partis politiques dominants, des talibans du TTP qui se sont installés dans différentes zones de la ville depuis près d’un an font de plus en plus parler d’eux. Le TTP a affirmé sa présence à Karachi pour la première fois en revendiquant l’attentat du 25 juin 2012 contre les bureaux du journal Business Recorder et de la chaîne AAJ TV, un acte présenté comme un avertissement pour tous les médias du pays.
Il semblerait que de vastes secteurs de la ville soient désormais contrôlés par le TTP. Toutes les factions du mouvement sont présentes à Karachi, mais les plus influentes sont celles de Hakimullah Mehsud et du mollah Fazlullah. Selon la police et certains résidents, les talibans du TTP se sont établis dans ces quartiers après avoir terrorisé et soumis les Pachtounes qui y vivent. (...)
Les opérations militaires menées dans le district de Swat et la province du Waziristan du Sud en 2009 ont déclenché la dernière vague de migration de Pachtounes en forçant des dizaines de milliers d’habitants à fuir les hostilités. Parmi ces déplacés figuraient un certain nombre de combattants talibans. Si la jungle urbaine de Karachi avait déjà servi de refuge à ces derniers, la situation intenable de leurs provinces d’origine les a poussés à s’y installer plus durablement. Les nouveaux arrivants ont rejoint les bidonvilles où certains de leurs compatriotes s’étaient établis plus tôt, ainsi que différents secteurs du cœur de la ville. Selon l’un des responsables de la police de Karachi, plus de 7 000 Mehsuds [tribu pachtoune du Waziristan] seraient arrivés récemment dans le quartier de Sultanabad.
Des membres du TTP ont commencé à s’installer dans la ville en 2010 et 2011, mais c’est en 2012 qu’ils se sont livrés à une démonstration de force pour prendre réellement le contrôle de certaines zones. Là où Perween Rehman a été assassinée en rentrant chez elle, les talibans sont si bien implantés qu’il est devenu extrêmement difficile de les affronter, même pour les forces de l’ordre. Un inspecteur d’un commissariat local l’a découvert au péril de sa vie une nuit du printemps dernier. Il avait appris que plusieurs talibans allaient à la mosquée assister à un prêche.
L’inspecteur s’y est donc rendu avec un contingent et a arrêté l’imam Qari Fazal et les neuf activistes présents. Puis, alors qu’il fouillait le bâtiment avec ses hommes, à la recherche d’autres talibans, il se rendit compte qu’ils étaient encerclés par des individus armés. Quand le commissaire a reçu un SOS de l’inspecteur, il s’est porté à son secours avec des renforts, mais d’autres services de police ont refusé de lui venir en aide. Les policiers, inférieurs en nombre, ont été malmenés par les talibans et ont finalement dû négocier leur libération et relâcher les neuf hommes lourdement armés qu’ils avaient arrêtés. (...)
Suite sur:
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"Mais... Mais où se trouve cette
B... D... de Démocratie?"
(Source: purpleheartsaint)
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(Tout va bien en Syrie:
les défilés de mode continuent)
A new member of Syria's National Defense Force holds her rifle at a training ...
Le conflit prolongé en Syrie
ne montre aucun signe d’apaisement (BBC)
Paul Danahar
Lorsque le soulèvement a commencé, l’Occident et ses alliés dans le Golfe s’attendaient à ce qu’il dure des semaines ou peut-être des mois - mais pas des années. Maintenant, en tenant le choc si longtemps, le régime de Damas pense de plus en plus qu’en ne perdant pas il est en train de gagner.
Cette nouvelle confiance - avec ce que l’on croit être un approvisionnement régulier en armes de ses partisans en Iran et en Russie - aide le régime à reprendre certaines régions qu’il avait précédemment perdues. Dans la capitale Damas, vous pouvez entendre le bruit des tirs de mortier alors que le régime repousse lentement les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) des parties de la ville pour lesquelles il avait fallu aux rebelles des mois pour y mettre pied.
La situation en Syrie est compliquée.(...) Cependant, pour essayer de rendre la crise moins déroutante pour le monde extérieur, les décideurs, les politiciens et les journalistes ont essayé d’en faire un bouillon du bien contre le mal : l’Armée Syrienne Libre (ASL) versus le régime du président Bachar al-Assad.
Et le régime a joué son rôle - à ce jour plus de 70 000 personnes seraient mortes dans le conflit. Mais pour commencer à comprendre pourquoi cette crise est si ingérable, deux choses doivent d’abord être comprises.(...)
(...) Tout d’abord, l’Armée Syrienne Libre (ASL) - dont vous avez tant entendu parler - n’existe pas. Un meilleur sigle serait HAF, pour des hommes avec des fusils, parce qu’avoir des armes et tirer dans la même direction est la seule chose qui les unit.
Le mot "armée" suggère une force cohérente avec une structure de commandement. Près de deux ans après que l’Armée Syrienne Libre ait été créé, ceci reste illusoire. La situation a été encore compliquée par l’introduction dans l’arène de djihadistes d’Al-Qaeda et de bandes criminelles armées.
Deuxièmement, les dirigeants politiques de l’opposition syrienne - qui errent autour des capitales internationales participant à des conférences et faisant de grands discours - ne dirigent personne. Ils ont à peine le contrôle des délégués dans la salle avec eux, sans même parler des combattants sur le terrain.
Ces deux choses peuvent aider à comprendre pourquoi cette crise n’a jusqu’ici montré aucun signe lui permettant d’être résolue politiquement. Les Etats-Unis n’agissent pas parce qu’ils ne savent pas quoi faire ni avec qui le faire. Les pays européens pas plus.
Après avoir passé les derniers jours à Beyrouth et à Damas, en parlant à des représentants de la communauté internationale, des diplomates occidentaux, des militants et sympathisants de l’ASL, des membres du régime syrien, il est clair que personne ne sait comment mettre fin à cette crise. C’est à peu près la seule chose sur laquelle toutes les parties s’entendent. (...)
Sur:
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Benoît Barvin
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