Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 30 juin 2013

"Cette chaise roulante roulait au pas". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LES PENSÉES
SONT LE BOUCLIER DE L’ÂME)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/53)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Le drame se précise, via les onguents d'Angélus, la chaleur qui fait tourner les coeurs et broie les corps...
ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


Jeune-Femmes-Going-To-A-Procession-Jules-Breton

   Sur le chemin qui menait à la chapelle, tandis que les Soeurs chantaient, les conversations allaient bon train. Il n’y était question que de l’apothicaire et des cas d’eczéma qui fleurissaient depuis qu’ils n’étaient plus traités par lui. Sans compter les vieilles maladies de peaux qui se réveillaient avec les chaleurs. 

   Au bout du compte, ne ferait-on pas mieux de lui faire confiance ? N’était-ce pas plutôt une malédiction qui planait sur le village, une malédiction dont il n’était pas responsable ? Certains branlaient du chef, convaincus ; d’autres réprimaient une moue dubitative. Après tout, n’est-ce pas, il n’y avait pas de fumée sans feu... 

   Bref, les coeurs en étaient plus aux interrogations qu’à la fête. A ce climat de doute et de malaise général, une fois que l’on fût arrivé à la chapelle, le Père Grangeais ajouta un sermon dans lequel il était justement question de châtiment divin où Dieu lui-même faisait intervenir Satan, ce qui eut pour effet de les troubler davantage et de les laisser totalement indécis quant à l’attitude à adopter vis à vis de Gabrielli. 

   Au sortir de la chapelle, cependant, les participants retrouvèrent leur gaieté et chacun entreprit de ripailler avec force démonstration de joie. Au cours du pique-nique, qui se déroulait à cinq kilomètres de là, sur une aire à l’herbe rase d’où l’on dominait Fontseranne, les Soeurs ne furent pas les dernières à s’amuser, à rire et à boire plus que de raison. La lourdeur de l’air rendait chacun nerveux et les cris sonnaient faux. 

   Elaine, qui était assise entre les deux novices, ne mangeait que du bout des lèvres. L’orage qui approchait lui donnait mal au cœur. Les odeurs des victuailles mêlées à celles des corps transpirants étaient insupportables. Elle se recroquevillait sur elle-même, la tête prise dans un étau, assommée par l’attitude insouciante de Sœur Adèle et de Sœur Jeanne qui ne cessaient de glapir sottement. 

   Certaines des religieuses, dont les deux novices, se barbouillèrent la figure avec des cerises, mais elles durent cesser sous les remontrances de Sœur de la Miséricorde. Cela devenait indécent et de plus cela attirait les guêpes ! De fait, il en arrivait de plus en plus et la présence de ces insectes vrombissant ne tarda pas à mettre Elaine au bord de la crise de nerfs. La Mère Supérieure tenta alors de la rassurer. 

   - Voyons, ce n’est rien mon enfant. Regardez, elles sont inoffensives. 

   Et, de ses doigts délicats, elle les chassa du groupe. 

   - Faites attention, ma Mère, vous en avez sur les pieds aussi ! s’exclama Sœur Adèle. 

   Alors, une dizaine de guêpes s’agglutinèrent un instant sur ses mains et sur ses orteils. On poussa des cris, pensant que la Supérieure allait se faire piquer. Pourtant, Camille de l’Incarnation ne se plaignit de rien. Ses extrémités lui étaient insensibles. Le Père Grangeais, rendu nerveux par cette agitation, lui assura qu’elle avait sur la main des traces de piqûres et qu’à son âge ce n’était pas très bon, qu’elle risquait une allergie. Il alla quérir le docteur Gleize qui mangeait avec les autorités. 

   - Qu’en pensez-vous docteur ? 

   Ce dernier n’eut pas le temps de lui répondre. La main de Sœur Camille commença à enfler, à se boursoufler de toute part, arrachant à la malheureuse des cris plaintifs. 

   - Mais que m’arrive-t-il ? Je veux voir Angélus ! balbutia-t-elle. 

   - Allons, ma chère, ressaisissez-vous, lui enjoignit le prêtre. Le docteur va vous soigner. 

   - Non, seul Angélus peut m’aider ! hurla la religieuse en tentant de se lever. 

   Autour d’elle s’était fait un attroupement. Qu’arrivait-il à la Mère Supérieure et pourquoi appelait-elle l’apothicaire par son prénom ? Se connaissaient-ils avec un si grand degré d’intimité ? 

   Elaine comprit immédiatement, en voyant la peau de Sœur Camille se couvrir de phlyctènes, qu’elle faisait une réaction à la crème d’Adrien. Tout son visage était maintenant enflé, les paupières et les lèvres bouffies, d’une rougeur extrême. La religieuse, toute tremblante, se mit à bafouiller. 

   - Ce sont ces crèmes qu’il me met... Seigneur Jésus, ayez pitié de moi ! 

   Un murmure de désapprobation commença à se propager parmi les badauds. 

   - Elle délire, dit le prêtre, elle est prise de fièvre, n’est-ce pas docteur ? 

   Ce dernier, réalisant qu’il avait à faire à une machination d’Angélus, ne voulut pas risquer sa réputation. 

   - Je pense, hélas, que ce cas ne relève pas de la médecine mais bien de la sorcellerie et je crains que Monsieur Gabrielli n’ait poussé un peu loin ses besoins d’expérimentation. Tous les Fontserannais peuvent en témoigner. Il est temps de réagir. Pour ma part, je ne peux rien faire pour la Révérende Mère. 

   Ce dernier mot fit tressaillir le prêtre. Sœur Camille n’avait en effet plus rien de la religieuse respectable qu’il avait toujours protégée. Ses condisciples l’entouraient, sœur de la Miséricorde la première, et elles tentaient de la calmer, mais en vain. La Mère supérieure s’agitait de plus en plus, exhibant ses mains boursouflées, ses pieds de plus en plus déformés. Sous le voile, son visage se marbrait, paraissait se métamorphoser en une espèce de gargouille telle qu’on les voit à la capitale, sur les tours de Notre Dame. 

   Mais il y avait pis que cet aspect extérieur. Sœur Camille de l’Incarnation osait dévoiler devant tout le monde ses rapports illicites avec Angélus. Des rapports, qu’en son for intérieur, le Père Grangeais jalousait depuis qu’il en avait eu connaissance. 

   En dépit des efforts des soeurs, la religieuse fut prise de soubresauts et on s’écarta, la laissant s’agiter au milieu d’un cercle de badauds brusquement terrifiés. Plus les minutes passaient, et plus elle devenait ce qu’elle aurait dû être sans le secours des potions miracles qu’elle s’administrait depuis des années. 

   A ce propos, le Père Grangeais réalisa soudain que sa beauté, si elle était plus rayonnante depuis l’arrivée de cet apothicaire, remontait tout de même à une quinzaine d’années, vingt peut-être, il ne savait plus, date à laquelle Camille ne pactisait pas encore avec ce diable. 

   Il avait mis alors son teint resplendissant sur le compte de son entrée en religion, ce qui l’avait attaché plus encore à Camille, car il voyait dans cette beauté un signe venu du ciel. Il ignorait que Jean lui avait laissé des recommandations avant son départ. 

   Camille lui cachait donc quelque chose. Son pacte avec le Diable datait de longtemps et il avait ainsi adoré, ces longues années durant, un suppôt de Satan ! Cette Camille ne valait pas la peine qu’il se perde aux yeux du Très Haut. N’était-elle pas fille Galin, sœur d’un mécréant marqué dès sa naissance et rejeté par tous ? Toutes ses terreurs nocturnes, ses effrois de l’âme le submergèrent et il n’y eut plus, dans son cœur soudain racorni, que de la haine et du désir de vengeance afin de sauver ce qui restait de sa sainteté si durement éprouvée. 
***
(A Suivre)

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"C'est super! Quand je tourne, ma robe elle fait pareil!"


metin demiralay

(Cette ex-blonde gardait quelques séquelles
de son ancien état)

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"Je dors debout..."


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(La campagne "Moi j'aime faire de la bicyclette avec des bas"
ne fit vendre aucun de ces moyens de locomotion...)


by Ksenia Sazanovich

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(Ces nouveaux métiers pour jeunes filles n'ayant pas froid aux yeux
réclamaient une certaine souplesse)


Busosnyatie. by Vladimir Fedotko


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Jacques Damboise

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