Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 2 mai 2012

" Étrange: Ce chat pelé est agnostique". Benoît Barvin in "Étrange, vous z'avez dit?"

+++
Pensées pour nous-mêmes:
(N'ENVIE PAS LE PUISSANT
PUISQUE LUI NE T'ENVIE PAS)
+++

COURTS RECITS AU LONG COURS(14)
pcc Benoît Barvin
Eve Rodin

Ce Créateur

   J'en étais fou, littéralement dingue, depuis que je l'avais découvert, aux alentours de mes 18 ans. Ses sculptures me "parlaient", elles "m'habitaient", elles me faisaient avancer dans la vie. Ne me demandez pas pourquoi, je serais bien incapable de vous le dire mais je voyais, dans ces faunes égrillards, dans ces nymphes à demi-nues comme l'expression même de mon âme... La psychanalyse et moi  sommes fâchés depuis que ma Mère, conseillée par un homme de cette science, a quitté mon père, de sorte que je ne voulais pas m'interroger plus avant sur mon obsession.
   Bref, ce Créateur me servait de Déité. Mais j'étais trop complexé pour oser l'aborder. Je le regardais, de loin, ou du moins j'admirais ses créations car, de lui, nous n'avions aucune photo, aucun dessin, pas même le timbre de sa voix. Ce Créateur préservait avec une terrible jalousie son intimité.
   Les circonstances firent qu'un jour, par hasard, j'appris où il habitait. Je me risquai à sonner à la grille de sa petite maison, perdue dans les bois, à quelques encablures de la Capitale où ses oeuvres, à présent, se vendaient au prix fort. Un serviteur grincheux vint m'ouvrir et je parlementai un moment avant de le décider à rapporter mes propos à son "Maître". Ce dernier consentit à m'accueillir.
   J'entrai dans un pavillon de banlieue quelconque, submergé de meubles disgracieux et qui sentait le pipi de chat. Je n'eus pas le temps de maudire mon incurable curiosité que, déjà, ce Créateur m'apparaissait, petit tas d'antiques nippes rapiécées, sourire édenté en étendard et odeur de pas lavé en sus. Inutile de dire que notre conversation fut des plus brèves. Je n'avais qu'une idée en tête: fuir ce lieu qui m'incommodait et où, dernière insulte au bon goût, ce Créateur n'exposait aucune de ses géniales oeuvres.
   Je prétextai un rendez-vous et, en partant, ne lui serrai pas plus la main qu'à l'arrivée. Cependant, sur le pas de la porte,  j'eus un soudain pressentiment. Je commençai à pivoter et, en lieu et place de cette vieille défroque nauséabonde, je distinguai, dans la lumière poussiéreuse filtrée par un vasistas antédiluvien, la silhouette d'une femme jeune, belle, la chevelure d'une blondeur de blé et le sourire aguicheur.
   Mais le serviteur m'avait déjà poussé dehors et c'est le pas lourd que je m'apprêtai à quitter ce lieu, pestant contre les oeillères que j'avais revêtues, comme une seconde peau, à l'adolescence...

+++

"Tu devrais retourner à ta place, Bernice...
Je pense que ton mari a besoin de toi..."


+++

"Ne nous en mêlons pas.
Il a certainement de bonnes raisons"



+++

"Et maintenant, Madame,
que faisons-nous?"

Richard Taylor

+++

"Vu les nouvelles du jour, je conseille
à Madame et Monsieur de rester au lit"
Eldon Dedini

+++

"Là, l'incendie de Chicago... L'autre tableau, c'est le Titanic...
A droite... mon mariage..."

The Girls from Esquire
+++
Blanche Baptiste

Aucun commentaire: