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Pensées pour nous-mêmes:
(LA HAINE N'EST QUE BILLEVESÉE)
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"La culture du Mexique n'a jamais
été belliqueuse. Croyez-en mon expérience"
Pancho Villa
D'étranges homicides au Mexique
(...) Qui se cache derrière cet étrange crime ? Assis sur des chaises en plastique, pieds et poings liés, le visage couvert d'un bandeau blanc, les corps de sept hommes ont été déposés, samedi dernier, par leurs assassins sur une pelouse, au bord d'une route de la ville de Uruapan, à l'ouest de Mexico. La commune est connue pour être une des nombreuses plaques tournantes de la drogue au Mexique.(...)
(...) Des citoyens en colère sont-ils derrière le massacre ou s'agit-il d'un énième règlement de compte entre bandes opposées ? Mais sur chacun des corps, un message a été inscrit sur une pancarte en carton : "Attention, voici ce qui arrivera à chaque pickpocket, violeur ou kidnappeur", peut-on y lire.
La police n'a pour le moment pas fait la lumière sur ce multiple homicide. Mais une chose est certaine, la technique rappelle celle utilisée depuis quelques années par les cartels : exposer les corps des membres de gang ennemi aux yeux de tous et semer ainsi la terreur.(...)
C'est aujourd'hui une véritable escalade de la violence et de l'horreur qui sévit dans tous le pays. Les cartels rivalisent de cruauté pour régler leurs comptes et tenter d'intimider leurs concurrents. Le cartel de Zetas est, ainsi, réputé pour ses pratiques particulièrement atroces.
En mai dernier, 49 corps, dont 43 hommes et 6 femmes, aux têtes et mains coupées, avaient été trouvés, dans la boue et la poussière, sur une autoroute entre Monterrey et la frontière avec le Texas. Quelques jours plus tôt, 23 corps avaient été retrouvés à Nuevo Laredo, toujours dans l'extrême nord, dont certains pendus à un pont, et d'autres décapités et jetés près de la mairie.
Plus de 60.000 personnes auraient été tuées dans cette funeste spirale des cartels, sous le mandat du président Felipe Calderon, qui a laissé sa place, en décembre 2012 à Enrique Peña Nieto. Selon rapport publié par les autorités mexicaines en février dernier, plus de 26.000 personnes ont été portées disparues ces six dernières années.
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(Indienne mexicaine exprimant son
attachement au grand conquérant
Hernan Cortés)
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"Un Génie? On parle de moi?
- Pas vraiment... Rendormez-vous,
cher Monsieur..."
Et le génie jaillit du cerveau
Adam Piore
Derek Amato se tenait au bord de la piscine [aux Etats-Unis], dans sa partie peu profonde, lorsqu’il a crié à son ami de lui lancer le ballon. Puis il s’est élancé dans les airs, tête la première et bras tendus. Il a senti ses doigts effleurer la balle, juste avant que son crâne ne heurte le fond de la piscine et que l’impact ne résonne dans sa tête comme une explosion. Il a fallu attendre plusieurs semaines avant que toutes les séquelles du traumatisme deviennent apparentes – 35 % de perte auditive dans une oreille, maux de tête, pertes de mémoire –, mais l’effet le plus spectaculaire est apparu quatre jours seulement après l’accident.
Amato est encore un peu dans les brumes quand il se réveille après plusieurs jours d’un sommeil quasi ininterrompu. Il se rend chez son ami Rick Sturm [qui était présent au moment de l’accident]. Tandis qu’ils discutent, Amato remarque un clavier électrique bon marché dans un coin du studio de musique improvisé de Sturm. Sans réfléchir, il va s’asseoir devant le clavier. Il n’a jamais joué du piano de sa vie et n’a jamais eu la moindre inclination pour cet instrument, mais, à sa grande surprise, ses doigts, instinctivement, se mettent à courir sur les touches. Amato enchaîne de riches accords comme s’il savait jouer depuis des années. Lorsqu’il lève finalement le regard du clavier, il voit son ami les yeux noyés de larmes. A la suite de cet incident, Amato tente de trouver une explication sur Internet en tapant des mots clés comme “surdoué” et “traumatisme crânien” dans les moteurs de recherche.
Amato est encore un peu dans les brumes quand il se réveille après plusieurs jours d’un sommeil quasi ininterrompu. Il se rend chez son ami Rick Sturm [qui était présent au moment de l’accident]. Tandis qu’ils discutent, Amato remarque un clavier électrique bon marché dans un coin du studio de musique improvisé de Sturm. Sans réfléchir, il va s’asseoir devant le clavier. Il n’a jamais joué du piano de sa vie et n’a jamais eu la moindre inclination pour cet instrument, mais, à sa grande surprise, ses doigts, instinctivement, se mettent à courir sur les touches. Amato enchaîne de riches accords comme s’il savait jouer depuis des années. Lorsqu’il lève finalement le regard du clavier, il voit son ami les yeux noyés de larmes. A la suite de cet incident, Amato tente de trouver une explication sur Internet en tapant des mots clés comme “surdoué” et “traumatisme crânien” dans les moteurs de recherche.
Il tombe sur le nom de Darold Treffert, un spécialiste reconnu mondialement du “syndrome du savant”. Les personnes atteintes de ce syndrome, qui souffrent généralement d’une déficience intellectuelle, manifestent des aptitudes exceptionnelles. Amato lui envoie un courriel et reçoit rapidement une réponse. Treffert, ancien professeur à l’école de médecine de l’université du Wisconsin, diagnostique un “syndrome du savant acquis”. Dans la trentaine de cas connus, des personnes ordinaires ayant souffert d’un traumatisme crânien ont soudainement développé de nouvelles compétences presque surhumaines : talent artistique, maîtrise des mathématiques, mémoire photographique, etc.
L’un d’eux, Jason Padgett, est la seule personne au monde capable de dessiner à la main les fractales, des figures géométriques complexes, depuis qu’il a été brutalement agressé par des voleurs. Un accident cérébral a aussi transformé un chiropraticien en visual artist reconnu dont les œuvres se vendent plusieurs milliers de dollars. Si les causes neurologiques du syndrome du savant acquis sont encore mal comprises, les progrès réalisés en matière de techniques d’imagerie cérébrale permettent aux scientifiques d’étudier les mécanismes neurologiques uniques mis en œuvre chez ces personnes.
Bruce Miller est neurologue du comportement et directeur du centre de la mémoire et du vieillissement de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), où il traite des personnes âgées souffrant d’Alzheimer et de troubles psychotiques. A la fin des années 1990, le fils d’un patient lui fait remarquer la nouvelle obsession de son père pour la peinture. Plus les symptômes s’aggravent, plus ses toiles s’améliorent, souligne l’homme. Miller réalise alors que d’autres patients développent de nouveaux talents au fur et à mesure que leur état neurologique se dégrade. Pendant que la démence détruit les zones de leur cerveau associées au langage, au traitement cognitif supérieur et aux normes sociales, leurs compétences artistiques se développent de manière exceptionnelle.
Miller décide d’étudier le cerveau de personnes souffrant du syndrome du savant “classique”, dont les aptitudes apparaissent généralement à un très jeune âge. Il examine notamment le scanner cérébral d’un enfant autiste de 5 ans capable de reproduire de mémoire des dessins complexes sur une ardoise magique [écran jouet]. La tomographie d’émission monophotonique (TEMP) [technique d’imagerie médicale permettant de modéliser les organes en trois dimensions] révèle une absence anormale d’activité dans les lobes frontal et temporal de l’hémisphère gauche, les régions du cerveau aussi affectées par la démence.
Dans la plupart des cas, les scientifiques attribuent une activité accrue du cerveau à la neuroplasticité : le cerveau peut consacrer un volume plus important au développement de compétences au fur et à mesure que celles-ci s’améliorent avec la pratique. L’hypothèse de Miller est complètement différente. Selon lui, les aptitudes savantes apparaissent parce que les zones détruites par la maladie – qui sont associées à la logique, à la communication verbale et à la compréhension – cessent d’inhiber les capacités artistiques latentes présentes chez ces personnes. Lorsque l’hémisphère gauche est plongé dans le noir, les circuits qui maintiennent l’hémisphère droit sous contrôle disparaissent. Ces compétences exceptionnelles ne sont donc pas le résultat d’un pouvoir nouvellement acquis ; elles apparaissent parce que les zones du cerveau associées à la créativité peuvent désormais opérer librement.
La théorie de Miller est étayée par les travaux d’autres neurologues. Ceux-ci découvrent en effet de plus en plus de cas d’individus chez qui des dommages cérébraux ont spontanément – et contre toute attente – entraîné des changements positifs, notamment la disparition du bégaiement, l’amélioration de la mémoire chez les singes et les rats, et même le recouvrement de la vue chez certains animaux. (...)
L’un d’eux, Jason Padgett, est la seule personne au monde capable de dessiner à la main les fractales, des figures géométriques complexes, depuis qu’il a été brutalement agressé par des voleurs. Un accident cérébral a aussi transformé un chiropraticien en visual artist reconnu dont les œuvres se vendent plusieurs milliers de dollars. Si les causes neurologiques du syndrome du savant acquis sont encore mal comprises, les progrès réalisés en matière de techniques d’imagerie cérébrale permettent aux scientifiques d’étudier les mécanismes neurologiques uniques mis en œuvre chez ces personnes.
Bruce Miller est neurologue du comportement et directeur du centre de la mémoire et du vieillissement de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), où il traite des personnes âgées souffrant d’Alzheimer et de troubles psychotiques. A la fin des années 1990, le fils d’un patient lui fait remarquer la nouvelle obsession de son père pour la peinture. Plus les symptômes s’aggravent, plus ses toiles s’améliorent, souligne l’homme. Miller réalise alors que d’autres patients développent de nouveaux talents au fur et à mesure que leur état neurologique se dégrade. Pendant que la démence détruit les zones de leur cerveau associées au langage, au traitement cognitif supérieur et aux normes sociales, leurs compétences artistiques se développent de manière exceptionnelle.
Miller décide d’étudier le cerveau de personnes souffrant du syndrome du savant “classique”, dont les aptitudes apparaissent généralement à un très jeune âge. Il examine notamment le scanner cérébral d’un enfant autiste de 5 ans capable de reproduire de mémoire des dessins complexes sur une ardoise magique [écran jouet]. La tomographie d’émission monophotonique (TEMP) [technique d’imagerie médicale permettant de modéliser les organes en trois dimensions] révèle une absence anormale d’activité dans les lobes frontal et temporal de l’hémisphère gauche, les régions du cerveau aussi affectées par la démence.
Dans la plupart des cas, les scientifiques attribuent une activité accrue du cerveau à la neuroplasticité : le cerveau peut consacrer un volume plus important au développement de compétences au fur et à mesure que celles-ci s’améliorent avec la pratique. L’hypothèse de Miller est complètement différente. Selon lui, les aptitudes savantes apparaissent parce que les zones détruites par la maladie – qui sont associées à la logique, à la communication verbale et à la compréhension – cessent d’inhiber les capacités artistiques latentes présentes chez ces personnes. Lorsque l’hémisphère gauche est plongé dans le noir, les circuits qui maintiennent l’hémisphère droit sous contrôle disparaissent. Ces compétences exceptionnelles ne sont donc pas le résultat d’un pouvoir nouvellement acquis ; elles apparaissent parce que les zones du cerveau associées à la créativité peuvent désormais opérer librement.
La théorie de Miller est étayée par les travaux d’autres neurologues. Ceux-ci découvrent en effet de plus en plus de cas d’individus chez qui des dommages cérébraux ont spontanément – et contre toute attente – entraîné des changements positifs, notamment la disparition du bégaiement, l’amélioration de la mémoire chez les singes et les rats, et même le recouvrement de la vue chez certains animaux. (...)
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Benoît Barvin
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