Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 22 avril 2013

"Pour donner du temps au temps il respirait une fois sur trois". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA VERTU HÉLAS PEUT
ETRE MAUVAISE CONSEILLÈRE)

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(Jeune émigré espagnol
retrouvant ses racines)

Génération émigration : 
« Nous ne partons pas, ils nous mettent dehors »
Elena Arrontes 
Traduit par Pauline Ratzé 

   (...) En Espagne, le chômage, qui atteint 55,6% chez les jeunes, est l’une des conséquences tragiques de la crise. Ce chiffre alarmant a poussé l’Union européenne à demander l’année passée que des mesures urgentes soient prises. Après quinze mois au gouvernement, le Parti populaire a enfin présenté un plan pour l’emploi des jeunes(@empleo_joven sur Twitter), garantissant que la crise va être surmontée et citant des « pousses vertes », symboles d’une prétendue récupération économique. Cependant, le sentiment populaire est bien différent et la précarité ne cesse d’augmenter depuis la dernière réforme de la loi sur le travail. Les syndicats espagnols avertissent que si ce plan n’est pas accompagné de mesures de croissance, son effet sera limité.

   En 2012, le nombre de jeunes Espagnols (entre 15 et 29 ans) résidant à l’étranger était de 302 623, sachant que seuls sont recensées les personnes déclarées auprès des ambassades. La plupart ont émigré pour des raisons économiques, à cause du chômage ou des mauvaises conditions de travail. Le mouvement Juventudes sin Futuro [« Jeunesses sans futur »] a lancé la campagne No nos vamos, nos echan [« Nous ne partons pas, ils nous mettent dehors »], présent sur Twitter via ce même mot-clic. Le nom de l’initiative fait référence aux paroles de Marina del Corral, Secrétaire de l’immigration et de l’émigration, qui attribue cette vague de départs à « l’esprit aventureux des jeunes ». Le blog de la campagne présente différentes rubriques. L’une d’elles propose de localiser les jeunes partis à la recherche d’un avenir plus rose dans d’autres parties du monde, qui ne trouvent pas toujours ce qu’ils espéraient. Voici l’explication que nous pouvons lire sur ce blog :

   "S’il est vrai que la moyenne européenne du chômage chez les jeunes (22,5%) est largement inférieure à celle de l’Espagne, trouver un travail ailleurs n’est pas garanti. Les jeunes Espagnols commencent à se tourner vers d’autres destinations comme l’Amérique latine et l’Asie. Généralement, les emplois qu’ils trouvent à l’étranger sont également précaires : longues journées de travail et bas salaires. Pas de quoi garantir une vie digne, encore moins un avenir."

   En cliquant sur la carte, nous pouvons lire les histoires et les expériences des jeunes partis tenter leur chance ailleurs.(...)
Lire sur:


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(Multinationale de l'eau
spoliant un pauvre indigène)


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(Ingrats Gens du Voyage luxueusement 

logés par une Généreuse République)



Eric Fassin : 
« Manuel Valls valide 
les thèses de la droite »
Marion Rousset

   (...) / Regards.fr. En déclarant récemment que les Roms « ne souhaitent pas s’intégrer », notamment « pour des raisons culturelles », Manuel Valls a-t-il franchi un cap ?

   - Eric Fassin. Il faut d’abord rappeler que le ministre socialiste choisit de donner cet entretien au Figaro : c’est pour mieux valider les thèses de la droite. Il est vrai que le terrain a été préparé, en 2010, par l’essai très médiatisé d’un sociologue qui se dit de gauche, Hugues Lagrange : contre ceux qui rappellent l’importance de la classe, mais aussi de la discrimination raciale. Le déni des cultures prétendait en effet expliquer la délinquance par la culture d’origine. Manuel Valls part des mêmes prémisses. Invoquer l’explication culturelle, c’est écarter toute autre explication des problèmes que connaissent les populations roms – comme la misère et la stigmatisation, l’une renforçant l’autre dans un terrible cercle vicieux. 

   C’est une manière de dire que les problèmes sont de leur fait, et de leur faute – nous n’y sommes pour rien. C’est sans doute en raison de leur culture que les Roms vivent dans des bidonvilles à ciel ouvert, en bordure des routes… Le ministre de l’Intérieur affirme ainsi que les Roms« sont à l’origine de problèmes de cohabitation » avec les habitants des quartiers populaires ; et quand il ajoute que ces problèmes « prennent des formes parfois inquiétantes, comme en témoignent les incendies constatés la semaine dernière à Aubervilliers et Sarcelles », il néglige de dire que ce sont les Roms qui en sont les victimes !

   / Le discours de Grenoble prononcé par Nicolas Sarkozy en 2010 constitue-t-il un tournant politique dont nous continuons à sentir les effets, malgré le changement de présidence ?

   - La chasse aux Roms lancée par Manuel Valls pendant l’été 2012 faisait écho à celle lancée par l’ancien président de la République pendant l’été 2010. Le plus troublant, c’est peut-être aujourd’hui le retour d’une même rhétorique : d’un côté, on stigmatise, en faisant l’amalgame entre Roms et délinquance ; de l’autre, on prétend que c’est pour leur bien qu’on démantèle leurs camps « insalubres ». Le Figaro reprend d’ailleurs à son compte cette logique de persécution humanitaire : « Plusieurs camps, où des dizaines d’occupants se mettaient en danger en vivant sur le bord d’axes routiers, ont encore été évacués. » Mieux, Manuel Valls emprunte à Nicolas Sarkozy son expression favorite, en matière d’immigration – et il l’exporte au-delà de nos frontières : « Je partage les propos du premier ministre roumain quand ce dernier dit “Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner”. » 

   L’euphémisme est remarquable : il permet de refouler la coercition ; tout se passe comme si la reconduite à la frontière n’était qu’une manière d’aider les Roms à accomplir leur vocation. L’expulsion choisie, c’est ce qu’on pourrait appeler un destin de choix. N’allons surtout pas demander ce qui leur a fait quitter la Roumanie, au risque d’être traités comme ils le sont ailleurs en Europe. Et ne nous soucions pas non plus de la contradiction : s’ils ne souhaitent pas s’intégrer, nous dit-on, c’est du fait de leur culture nomade ; aussi doivent-ils rester chez eux, nous explique-t-on ensuite, plutôt que de circuler librement !(...)

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Benoît Barvin

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