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Pensées pour nous-mêmes:
(SOIS LE SAGE PAS SAGE
DONT TU RÊVES)
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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(36)
pcc Benoît Barvin
Puces
Il ne comprenait pas, commençait à paniquer. Plus rien, dans son appartement de fonction, ne fonctionnait. Il désirait s'en aller, sortir de cet endroit qui ressemblait, maintenant, à une tombe, mais la porte refusait de reconnaître son empreinte génétique. Ce matin, la pendule s'était mise à sonner à pas d'heure et il avait dû la démolir, à grands coups de chaise. Oui, de chaise; une chaise qu'il avait saisie par le dossier et, l'arrachant du sol où elle avait été fixée, il s'en était servie comme d'une gigantesque masse. Une fois la pendule détruite, il s'était mis à trembler, le corps soudain exsangue, ne comprenant pas les raisons de sa rage. Il s'était effondré sur le sol, avait mis du temps à reprendre ses esprits.
"Ils m'observent" avait-il pensé. "Ils vont venir... J'ai contrevenu aux 3 Lois de la bioéthique: "Jamais colérique ne seras. Jamais destructeur ne seras. Jamais revendicateur ne seras". Il avait attendu, dans la position du foetus, persuadé que la BR (1) allait intervenir, qu'ils s'empareraient de lui, qu'il serait mis dans un cul de basse fosse ou un CRI (2). Mais il ne se passa rien de tel.
Une heure plus tard, comprenant enfin que le drone miniature de l'appartement, lui non plus, ne fonctionnait pas, il s'était prestement habillé, avait programmé un petit-déjeuner puis, observant que la machine à café restait désespérément silencieuse, il avait eu un nouveau coup de mou. Il s'était assis devant son écran tactile, mais ce dernier était aussi en panne. En fait, la technique, ce jour, était "à la rue". L'expression le fit sourire.
Il songea alors à Zoé, sa copine ou, plutôt, son ex-copine, celle qui avait tenté de le faire changer d'avis, de lui faire emprunter "une voie parallèle", ainsi qu'elle la nommait. Et qui avait disparu, la semaine précédente, lassée par lses atermoiements.
Elle appartenait aux Dissidents, celles et ceux qui avaient, une fois pour toute, tourné le dos à la technique. Zoé, - petit bout de femme rigolote - qui l'avait égayé, tout en lui distillant des idées hautement subversives.
Certes, en apparence, elle était comme lui. Elle portait fièrement les tatouages rituels, ceux qui proclamaient que "la technique est tout", "l'argent fait toujours le bonheur", "Il n'y a jamais d'incertitude"... Comme lui, sous la peau, elle pouvait justifier de son port de RFID (3) réglementaire. Mais elle lui avait appris que sa puce distillait au Centre de fausses informations car les Hackers Ultimes, ainsi qu'ils se faisaient appeler, avaient tripatouillé dans le système et changé les lignes de programmation. La plupart venant des Noeuds du Système, ils savaient comment le contourner.
Certes, les Dissidents n'étaient pas encore très nombreux. Il était plus simple d'être dans le moule, de se faire implanter sa RFID avec laquelle on effectuait tous les actes de la vie quotidienne, sans y penser. Les "Rebelles", comme les nommaient leurs puissants adversaires, ne pouvaient rallier que les citoyens qui pensaient par eux-mêmes, qui refusaient de n'être qu'une excroissance d'un système dans lequel on n'était qu'une simple ligne d’algorithmes...
Zoé avait tout fait pour le faire changer d'avis, mais il avait hésité et, au final, elle avait disparu, du jour au lendemain. Et, aujourd'hui, le Système chancelait. Et il était seul, face à lui, prisonnier, piégé par un gigantesque "bug" informatique, il le sentait. Certes, dans sa prison/appartement - pour l'instant - il ne risquait rien, mais dans quelques heures, quand des ordres contradictoires allaient griller le système de refroidissement, qu'allait-il arriver? Il n'avait même pas la possibilité de sortir par la baie, donnant sur la Ville, puisque le lourd vantail d'acier trempé qui le défendait de possibles excursions était baissé...
Il commença à se sentir oppressé, tourna en rond, à la recherche d'un moyen d'échapper au piège, songeant à ses voisins qui, eux-aussi, devaient se trouver dans la même situation et...
Soudain, un énorme bruit retentit, contre le vantail d'acier trempé. Un second le jeta à terre, car le coup avait fait résonner tout l'appartement. Il chercha des yeux son arme, se souvint qu'il l'avait donné au réparateur, la veille et que...
Un nouveau coup fit trembler la pièce et, brusquement, le vantail parut s'envoler, dans un bruit d'enfer, en même temps que la baie explosait comme si on y venait d'y jeter une bombe. "La BR!" bredouilla-t-il en tentant de se dissimuler derrière le bar, un des rares meubles qu'on leur permettait d'avoir, dans ces appartements fonction.
"Ethan! hurla une voix. Ethan! Tu es là?". Il reconnut le timbre de Zoé, se débusqua et eut alors la peur de sa vie. A quelques mètres de lui, la jeune fille chevauchait un étrange animal, au mufle d'enfer, naseau énorme, langue bifide claquant dans l'air. Il était muni de gigantesque pattes terminées par des griffes aussi grosses que les défenses des mythiques éléphants. Sa peau était écailleuse, ses ailes membraneuses...
"Je suis venu te chercher, viens! Les HU ont balancé un virus qui est en train de véroler toute la toile. Le temps que les spécialistes trouvent une parade, on aura déguerpi d'ici, toi, moi et les autres, tous les autres... Dépêche!".
Il avança comme un somnambule en direction du terrible assemblage: la Bête et la Belle, tous deux mêlés, l'attendant, l'espérant. Un dragon des légende, de ceux que Zoé disait pouvoir faire venir du fond des âges, afin de retrouver l'Ancien Monde, celui où la technique n'était qu'un simple appoint et non la finalité de la vie. Les dragons, les enchanteurs, les fées... Cette nouvelle vie promettait d'être très différente de celle qu'il quittait. Et tellement plus jouissive...
Il ne réfléchit pas plus longtemps, sauta prestement sur le dos du monstrueux dragon, se colla au corps souple et chaud de Zoé et il se laissa emporter dans ce nouvel univers des Contes...
1/ BR: Brigade du Regard.
2/ CRI: Centre de Redressement des Idées.
3/ RFID: puce biométrique.
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Eliane Elias
est une pianiste et chanteuse brésilienne, née le 14 mars 1960 à São Paulo.
À l'origine pianiste de formation classique, Eliane Elias commence à se produire à l'âge de 17 ans en accompagnant des musiciens brésiliens Toquinho et Vinícius de Moraes. Elle se fait connaître internationalement en 1983, lorsqu'elle enregistre un disque avec le groupe de jazz Steps Ahead codirigé, à l'époque, par Mike Mainieri et Michael Brecker. Peu après, elle collabore avec le trompettiste Randy Breckerqu'elle épouse.
C'est comme pianiste qu'elle enregistre les premiers albums sous son nom (avec des musiciens comme Jack DeJohnette, Eddie Gomez, Marc Johnson, Peter Erskine, Naná Vasconcelos, Oscar Castro-Neves...). Comme side(wo)man, on a pu l'entendre auprès de musiciens comme Gilberto Gil, Caetano Veloso, Gal Costa, Herbie Hancock, Joe Henderson, James Taylor, Michael Franks, Andy Summers, Earl Klugh, Toots Thielemans,...
Depuis quelques années, tout en continuant sa carrière de pianiste, profitant du regain d'intérêt du public pour le jazz vocal et la bossa, elle enregistre des albums comme chanteuse. Ses derniers albums (Dreamer etAround the City) ont d'ailleurs connu un important succès commercial, avec ses reprises de Bossa Nova, agrémentées de son talent naturel pour l'improvisation pianistique de haute volée. Son quartet avec Marc Johnson (Contrebasse) Satoshi Takeshi (batterie) et Gustavo Salieri (guitare brésilienne à 8 cordes) écume les festivals en 2005 2006 et 2007 à venir.
Au début de 2008, elle enregistre un album qui se nomme "Something for you" en hommage au pianiste de Jazz Bill Evans.
Ajoutons qu'elle a rejoint le splus grandes chanteuses de ce répertoire, mi tendre, mi jazzy, teinté d'une bossa-nova tout en douceur, avec des interprétations qui donnent du sens au mot "grâce".
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ELIANE ELIAS Light my Fire
THE DOORS - LIGHT MY FIRE LYRICS
Writer(s): PICOTTO, MAURO / PUNTILLO, ANTONIO /
BORTOLOTTI, GIANFRANCO / FANINI, CARL
You know that it would be untrue
You know that I would be a liar
If I was to say to you
Girl, we couldn't get much higher
Come on baby, light my fire
Come on baby, light my fire
Try to set the night on fire
The time to hesitate is through
No time to wallow in the mire
Try now we can only lose
And our love become a funeral pyre
Come on baby, light my fire
Come on baby, light my fire
Try to set the night on fire, yeah
The time to hesitate is through
No time to wallow in the mire
Try now we can only lose
And our love become a funeral pyre
Come on baby, light my fire
Come on baby, light my fire
Try to set the night on fire, yeah
You know that it would be untrue
You know that I would be a liar
If I was to say to you
Girl, we couldn't get much higher
Come on baby, light my fire
Come on baby, light my fire
Try to set the night on fire
Try to set the night on fire
Try to set the night on fire
Try to set the night on fire
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ELIANE ELIAS Take Five
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ELIANE ELIAS So Nice (Samba de Verao)
SO NICE (Summer Samba)
(Lyrics by Paulo Sérgio Valle, Norman Gimbel)
Someone to hold me tight
That would be very nice
Someone to love me right
That would be very nice
Someone to understand
Each little dream in me
Someone to take my hand
And be a team with me
So nice, life would be so nice
If one day I'd find
Someone who would take my hand
And samba through life with me
Someone to cling to me
Stay with me right or wrong
Someone to sing to me
Some little samba song
Someone to take my heart
And give his heart to me
Someone who's ready to
Give love a start with me
Oh yeah, that would be so nice
I could see you and me, that would be nice
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Nadine Estrella
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