Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 18 juillet 2012

"Bien que né d'un père inconnu, Jésus Christ était le chouchou de ses parents". Jacques Damboise in "Mi Name is Jiçé"

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Pensées pour nous-mêmes:


(VA AU PLUS SIMPLE
MAIS PRENDS TON TEMPS)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(34)
pcc Benoît Barvin



Frontière

   Je n'étais plus très loin de la frontière, un kilomètre peut-être, voire un kilomètre et demi. J'étais épuisé, le souffle court, mon corps n'avait plus une goutte d'eau à exsuder; je ne sentais pas plus mes jambes que mes pieds qui n'étaient, à présent, que des "godillots" encombrants et pesaient des tonnes. A chaque pas je manquais tomber, et tomber sur ce terrain rocailleux, plein de bosses, de creux, de cavités  dangereuses car susceptibles de receler un serpent venimeux, ç'aurait été une catastrophe. Jamais je n'aurais pu me relever. Je pense que si j'avais chu sur le sol, je serais mort dans la seconde, soulagé peut-être de pouvoir abandonner cette fuite éperdue et mortelle qui semblait ne pas avoir de fin. 

   Cela faisait des mois que je me préparais, moi et les trois autres membres de ma famille. Nous avions tout fait pour détourner les soupçons de notre entourage immédiat qui, chacun, avait depuis longtemps lâché prise et s'accommodait  d'une situation infâme... Mais tant qu'il y a de la vie, n'est-ce pas? semblait-on nous dire, avec un geste fataliste. Tout en nous surveillant, au cas où.
   Père et Mère, eux, n'étaient heureusement pas de ce bois dont on faisait les lâches. Ils cachaient bien leur jeu, poursuivant leur labeur quotidien, exténuant - lui en travaillant dans l'usine de jeans, plus particulièrement dans le "département"où l'on trempait les tissus dans des solutions qui, lentement, s'infiltraient sous la peau, provoquant de terribles cancers. 
   Quant à Mère, elle cousait, à l'aide d'une  dangereuse machine antédiluvienne, des poupées aussi mignonnes que vaines, destinées aux enfants des ex-Pays Émergents, comme on les appelait, trente ans plus tôt. Moi et ma Soeur, nous livrions toutes sortes d'objets d'art aux Classes Premières, celles qui avaient ruiné notre Etat, ainsi qu'une bonne partie de la Planète. Bien entendu, nous étions reçus moins bien que des chiens par les factotums de ces immondes satrapes. Ma soeur avait été violentée, mais ces choses-là étaient tellement courantes qu'on n'y avait presque pas fait attention.
   "Ce sera pour la fin de semaine" avait dit Père, tout bas,  sa main rugueuse dissimulant ses lèvres, en raison des nombreux drones qui écumaient l'immense réfectoire, l'oeil électronique toujours aux aguets. Dans notre minuscule deux-pièces, il nous avait fait passer des bouts de papiers sur lesquels étaient notées ses instructions, en pictogrammes Olmèques, afin de déjouer les experts en déchiffrage. Puis on les avait avalés...
   Nous étions partis le samedi suivant, nous faufilant par l'étroit boyau que nous avions creusé, chacun à notre tour, depuis près de douze mois, longs, interminables, mais pleins d'espoir. La nuit était sombre, brouillée par les orages magnétiques qui, au loin, grondaient. Dans ces conditions, impossible que les drones puissent prendre leur envol pour surveiller les environs. Mère nous indiquait le chemin grâce à un antique GPS, volé pièce après pièce dans une des salles de proto-histoire. Heureusement, cette période historique intéressait peu les Autorités, de sorte que personne ne s'était aperçu de la disparition de ces composants organiques. 
   A présent, c'est avec une réelle dextérité qu'elle nous conduisait vers la frontière, celle des Estados-Unidos de la Patria. Là, nous ne trouverions pas le Bonheur, mais une vie simple, sans mouchards, sans harcèlement moral, car la région était censée confier à chacun un bout de terrain, à charge au "propriétaire" de le cultiver et d'en tirer le meilleur parti. Cela semblait tellement idyllique que, parfois, je me mettais à douter de ce futur possible qui avait des allures de conte de fée...
   C'est Père qui, le premier, tomba dans un piège, dissimulé sous un bosquet d'épineux. Bien qu'éclairant le chemin avec une lampe-torche antique, il se fit surprendre et fut comme effacé de l'espace. Nous nous précipitâmes, nous penchâmes et vîmes son corps, percé de part en part par les pointes acérées de pieux de bois. Heureusement, avant de plonger, il avait eu la présence d'esprit de jeter la lampe-torche dans notre direction. Mère s'en empara, nous fit signe de la suivre et nous filâmes, le coeur prêt à se briser, laissant le corps de Père derrière nous,  bientôt dévoré, certainement, par des bêtes immondes.
   Ma Soeur et Mère, peut-être un peu trop pressées - ou alors bouleversées par cette mort brutale - ne purent éviter cette portion de sables mouvants qui, pourtant, quelques secondes avant, avaient scintillé sous l'éclat brutal de la lampe. Mère plongea jusqu'à la taille, réussit à pivoter dans notre direction, balança le GPS et la lampe, avant que son corps ne s'enfonce avec une lenteur tragique dans un bruit écoeurant de succion.
   "Non! "hurla ma Soeur. Elle s'élança, avant que j'aie pu la retenir et fut elle aussi avalée par cette viscosité goulue. Je m'emparai des deux objets jetés par Mère et me mis à courir, conscient que le hurlement de ma Soeur était une catastrophe. Les drones et les embûches de la Nature n'étaient pas les seuls pièges que j'aurais à affronter si je voulais m'en sortir...

   Plus que cinq cent mètres, si j'en croyais le GPS. Il me fallait franchir un petit monticule et, derrière, se trouvait un simple muret que je n'aurais plus qu'à grimper, pour me retrouver de l'autre côté de la frontière. Père et Mère avaient étudié avec soin la topographie des lieux et en avaient conclu que, dans cette portion abandonnée du territoire, aucune barrière électronique ne viendrait empêcher notre évasion.
   Je franchis la moitié de la colline. Je tenais la lampe-torche devant moi, comme une arme. Dans l'éclaboussement du rayon de lumière surgit la haute silhouette métallique d'une Cybernétique de Type E, un garde-frontière qui s'orientait via les sons émis par les Humains. Des humains qu'il était chargé de traquer et d’annihiler, surtout si ces derniers se baladaient, la nuit, en plein couvre-feu.
   Je l'avoue, je maudis le hurlement de ma Soeur... tout en fonçant, plein de rage, en direction du Cybernétique. Je le heurtai si violemment que nous roulâmes de l'autre côté de la colline, dans une étreinte insolite au bout de laquelle j'espérais bien toucher du doigt la Liberté...
   
***

(Soeur Cornette attendait qu'IL vienne la visiter,
ainsi qu'il l'avait fait pour la Sainte Vierge,

avec l'Archange Gabriel)
(c) Michel Desimont

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"Je vois... Je vois une palpitation soudaine...
Quelque chose de légèrement obscène qui...
- Bon, OK, j'ai compris: c'est combien?"


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(AXE-GIRL n'était pas contente et le faisait savoir.
MALE-ROBOT allait l'apprendre à ses dépens)


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"On attend quoi, là?
- Le bus, peut-être?
- Tu dis ça parce que je suis Blonde?
- Non, tu crois..."


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Blanche Baptiste

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