Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 21 octobre 2014

"Cet amant magnifique, après usage, l'était un peu moins". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(PEUT-ON VRAIMENT AVOIR
LE MAL DES HAUTEURS?)

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(Je subodorai que Gillian avait mal dormi...)


(Le reste de la journée allait me le confirmer)


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steadyleblog.blogspot.com

Evo Morales :
un provocateur tranquille

Patrick Bèle
   (...) Evo Morales va bientôt exercer parallèlement deux métiers. Alors qu'il vient d'être réélu triomphalement à la tête de l'État bolivien avec près de 60% des voix, il a signé il y a quelques jours un contrat de footballeur professionnel avec un club de première division bolivienne. Il sera le joueur le plus âgé du championnat, et recevra 150 euros par mois pour ses prestations sportives. Sa passion pour le football est bien connue. Il a notamment disputé un match contre une équipe iranienne qui comptait le président Ahmadinejad dans ses rangs. Moins glorieux, on l'a vu donner un coup à l'un de ses adversaires lors d'un match entre la majorité et l'opposition il y a quelques mois.

   Evo Morales, 55 ans, agit rarement comme on l'attendrait d'un chef d'État. Cela ne correspond pas à une volonté de se distinguer ou de choquer, mais à un homme politique atypique qui a connu un parcours plus qu'atypique. Né dans une famille paysanne de l'ethnie Aymara de la région minière d'Orinoca, Evo Morales abandonne très tôt l'école pour travailler comme peintre en bâtiment, maçon, boulanger ou trompettiste. Son installation dans l'Etat du Chapare le fait participer à l'action politique et syndicale des producteurs de coca. Dans les années 1980, la DEA (Drog Enforcement Administration, l'agence antidrogue américaine) engage avec le gouvernement bolivien une politique d'éradication de la culture de la feuille de coca. L'opposition des producteurs provoque de nombreux conflits parfois violents.(...)

   (...) Des années plus tard, Evo Morales, ancien président du syndicat des cocaleros (producteurs de feuilles de coca) se rappellera des actions d'éradications des champs de coca de la DEA. Devenu président de la République, il expulsera l'agence états-unienne de son pays en septembre 2008. Raison officielle? Quelques mois auparavant, un groupe de terroristes a été débusqué dans un hôtel de l'est du pays, alors qu'il préparait, selon les autorités, un attentat contre Evo Morales financé par l'opposition. Persuadé de l'implication des services états-uniens dans ce projet d'attenter à sa vie, Evo Morales sera le seul au Sommet des Amériques de Trinité-et-Tobago en 2009 à ne pas s'enthousiasmer de la venue du nouveau locataire de la Maison-Blanche, Barack Obama. Alors qu'Hugo Chavez lui offre Les Veines ouvertes de l'Amérique latine, pamphlet anti-impérialiste d'Eduardo Galeano écrit dans les années 1970, et lui demande de devenir son ami, Evo Morales reste très distant et accuse ouvertement Washington d'avoir voulu l'assassiner.

   Evo Morales est aussi un pragmatique. S'il a nationalisé à tour de bras depuis son arrivée au pouvoir en 2006 (hydrocarbures, électricité, télécoms, aéroports, mines), il est parvenu à se réconcilier avec le patronat de la riche région de Santa Cruz. Il sera même reçu à la Foire commerciale de la ville, Expocruz, en 2011. Les entrepreneurs ont alors compris qu'il est de leur intérêt de collaborer avec un président qui, malgré un programme économique peu orthodoxe et un discours proche de celui d'Hugo Chavez, parvient à assurer une croissance annuelle moyenne de 5% et un recul de la pauvreté (la population en dessous du seuil de pauvreté est passée de 33 à 20%). Le PIB a été multiplié par trois entre 2005 et 2013, passant de 9,5 à 30,3 milliards de dollars. Mais les problèmes demeurent: la Bolivie reste le pays le plus pauvre d'Amérique latine, 80% des emplois se trouvent dans l'économie informelle et les résistances locales n'ont pas permis le développement de l'exploitation des gigantesques réserves de lithium de l'extraordinaire salar d'Uyuni. (...)

   (...) L'un des combats les plus singuliers d'Evo Morales concerne la feuille de coca. Il ne cesse de militer devant les instances internationales pour sa légalisation, arguant qu'il s'agit d'une culture qui appartient au patrimoine culturel de la Bolivie. En séance plénière de la commission des stupéfiants de l'ONU à Vienne en 2009, il commence à mâcher des feuilles de la plante andine et lance à l'assemblée médusée: «Si c'est une drogue, alors vous devriez me mettre en prison!»

   Ce président atypique, le premier à revendiquer son indianité, est parvenu à stabiliser la vie politique bolivienne. C'est sûrement sa contribution la plus importante au développement d'un pays qui a subi les errances d'un personnel politique corrompu et incompétent avant son arrivée au pouvoir en 2006.


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(Ce lit de cactus plut infiniment à mon 
ami fakir)


(... un peu moins à mon ami politicien)


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Benoît Barvin

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