Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 25 octobre 2014

"Comme il chantait le bonheur de vivre, l'assemblée de Morts-Vivants se mit à pleurer". Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu près".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA FEMME ET L'HOMME
SONT LA MESURE L'UN DE L'AUTRE)
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(La contorsionniste s'entraînait toujours
très sérieusement)



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"Si ça va mal, zou! Je me fais
engager au parc Astérix!"



Euro Disney: 
pourquoi la maison-mère ne laissera
jamais tomber son parc d'attraction


Le HuffPost 

   (...) Pour la troisième fois en 22 ans, la maison-mère américaine du parc d'attraction va remettre la main à la poche pour sauver Disneyland Paris. The Walt Disney Company (TWDC) devrait mener un plan de recapitalisation d'un milliard d'euros, censé lui donner de l'air frais pour les années à venir. Euro Disney (l'exploitant du parc dont TWDC dispose de 40% du capital) souffre depuis ses origines d'un problème de dette abyssale et fait les frais de la conjoncture morose des dernières années. Mais l'oncle d'Amérique n'est pas près de laisser tomber sa vitrine européenne.

   "C'est le premier parc d'Europe et la première destination touristique française", explique au HuffPost Jean-Pierre Nadir, fondateur du portail Easyvoyage. "Avec 14 millions de visiteurs par an, on ne peut pas dire que c'est un échec". Il faut dire que malgré ses résultats en dents de scie, le parc reste le plus gros succès touristique des 25 dernières années. À titre d'indication, le parc Astérix, le Futuroscope et le Puy-du-Fou sont tous en-dessous des 2 millions.

   Le groupe croit dur comme fer dans la réussite du parc, dans lequel il a inauguré une nouvelle attraction en juillet dernier. Basée sur l'univers du film Ratatouille, elle est l'aboutissement d'un programme industriel d'ampleur dans sa conception et sa réalisation. C'est comparable au lancement du second parc Walt Disney Studios en 2002 ou la nouvelle version de Space Mountain en 2005. Montant de l'opération: 200 millions d'euros, soit le double de la "Tour de la terreur", dernière grande attraction du parc. (...)

   (...) "Disneyland Paris est la première destination touristique en Europe, mais la dégradation de l'environnement économique et le poids de la dette du groupe ont fortement impacté ses recettes et sa liquidité", a justifié Tom Wolber, le nouveau président d'Euro Disney, qui a pris ses fonctions mi-septembre. "Cette proposition de recapitalisation d'Euro Disney est essentielle pour renforcer sa solidité financière et permettre au groupe de continuer à investir dans le parc afin d'améliorer l'expérience visiteur", a-t-il dit.

   Il faut dire que malgré les résultats financiers, la réussite commerciale est incontestable. Le parc a accueilli 14,1 millions de personnes sur l'exercice 2014 (clos au 30 septembre). Il approche désormais la barre des 300 millions de visiteurs en cumul depuis son ouverture le 12 avril 1992 (avec un pic annuel de 16 millions en 2012). Mais en dépit de son impressionnant succès d'affluence, il continue d'accumuler les déficits depuis 2001.

   De fait, son exploitant n’a gagné de l’argent qu’entre 1995 et 2001. Euro Disney accusait encore une perte nette de 64,4 millions d’euros au titre de son exercice 2013, pour un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d'euros. Avant la recapitalisation, la dette s'élevait à 1,7 milliard d'euros et devrait prochainement fondre à 750 millions d'euros. Alors, Disneyland Paris, une si mauvaise affaire que ça?

   "C'est la structure du financement qui pose un problème", explique Jean-Pierre Nadir d'Easyvoyage. "Euro Disney a été élaboré sans fonds propres, c'est normal que l'actionnaire remette la main à la poche régulièrement". En effet, le parc a toujours été condamné à s'endetter pour se développer et construire de nouvelles attractions. Mais la maison-mère n'est pas aussi perdante qu'on veut bien le croire.

   La Walt Disney Company profite d'un montage financier particulier. Le contrat prévoit qu'elle ne touche pas de dividendes (indexées sur les bénéfices), mais d'énormes royalties de la part de la société d'exploitation. Que le parc soit rentable ou pas, Disney s'assure une manne financière substantielle. Suspendus pendant cinq ans après la crise financière de 1994, ces royalties ont repris et représentent 57% des pertes nettes depuis dix ans. "Sans ces derniers, Euro Disney pourrait être très proche de la rentabilité", souligne Jean-Pierre Nadir.

   Depuis sa création, Euro Disney a reversé en moyenne 6% de son chiffre d'affaires à sa maison mère, sous forme de royalties. Le CFDT évoque une somme de 75 millions d'euros annuels. De plus, les prêts octroyés par la maison-mère ne sont pas sans intérêts. Sur les 1,3 milliard d'euros prêtés en 2012, le conseil de surveillance de Disney a fixé le taux de remboursement à 4%. (...)

   (...) Mais outre pour la maison-mère, la survie d'Euro Disney est un sujet primordial pour l'Etat français. Malgré un investissement public initial de 666 millions d'euros (interconnexions TGV, RER, échangeurs), la somme a été décuplée en 20 ans par l'investissement privé. Selon une étude de la délégation interministérielle au projet Euro Disney, 7 milliards d'euros d'investissements privés ont été réalisés depuis 1992. Toujours selon la même source, 2,5 milliards d'euros de valeur ajoutée sont produits chaque année, principalement au profit de l'Ile-de-France et de la Seine-et-Marne.

   Les visiteurs de Disneyland ont dépensé 59 milliards d'euros en 20 ans en France, ce qui représente 6,2% des recettes du tourisme en France sur la période. Un montant astronomique, auquel la France tient énormément. "La France s'est mise en quatre pour être choisie, au détriment de Barcelone également candidate", rajoute Jean-Pierre Nadir.

   Disneyland a aussi généré en 20 ans 5,33 milliards d'euros de recettes fiscales (impôts et taxes): 4,5 milliards d'euros de TVA pour les caisses de l'Etat, et 667 millions d'uros courants en impôts et taxes pour les collectivités territoriales. Sur le plan social, 55.000 emplois ont été créés en 20 ans (en moyenne annuelle), "directs, indirects ou induits", sachant qu'un emploi à Disneyland en a généré près de 3 ailleurs en France. Fin 2010, Disneyland comptait un peu moins de 15.000 salariés. Mais "c'est au total 20.000 emplois en Seine-et-Marne", rajoute l'étude. Difficile donc d'envisager Marne-la-vallée sans son parc.

   Enfin, "pour la Walt Disney Company cette présence en Europe est stratégique",expliquait pour les 20 ans Ignace Lahoud, directeur adjoint finances d'Euro Disney, "c'est sa plus belle vitrine". "Ils n'ont pas le choix", assure quant à lui Jean-Pierre Nadir: "C'est leur nom et leur marque, il est impossible d'imaginer Euro Disney sans Disney". (...)


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(La partie de cartes avait duré un peu trop longtemps)



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Luc Desle

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