Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 31 décembre 2012

"Ce tronçonneur des Lilas, il faisait trop de bruit". Jacques Damboise in "Pensées décervelées".

@@@
Pensées pour nous-mêmes:

(TON TEMPS N'EST PAS
CELUI DU TEMPS)

@@@

"Il... Il est gay, vous êtes sûr?
- Oui... Et un peu transexuel également...
- Ooohhh... Quel dommage!"

Captive Wild Woman (1943)

(Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour emballer,
même en ces années 50)

@@@

(Ancien cycliste professionnel
essayant un déguisement approximatif
pour stigmatiser l'acharnement 
des médias contre lui)


Le Sunday Times 
réclame 1,2 million d'euros 
à Lance Armstrong
(pour le reverser à la lutte
anti-dopage?)

   (...) Encore un coup dur pour Lance Armstrong. L'hebdomadaire britannique "The Sunday Times" lui réclame en effet 1,2 millions d'euros. En 2006, il avait dû verser 360.000 euros à l'ancien sportif pour diffamation après la parution d'article suggérant qu'il avait fait usage de produits dopants. "Il est évident que la procédure n'avait aucun fondement et était frauduleuse. Vos affirmations selon lesquelles vous n'aviez jamais pris de substances dopantes étaient délibérément fausses", affirme la direction du Sunday Times dans une lettre adressée aux avocats de Lance Armstrong. L'hebdomadaire dit réclamer la somme versée il y a six ans ainsi que des intérêts et des frais de justice. (...)



@@@

"Oh Mon Dieu! D'anciens électeurs de mon mari!
Et ils n'ont pas l'air content..."

Horror Ernie Chan

@@@

"Un conte...
- ... pour enfants qu'il prétend...
- ...le Peter... Et mon épée...
- ...dans sa face...
- ...c'est toujours pour enfant, peut-être?"


«Bilbo le Hobbit» est beaucoup plus 
qu'un conte pour enfants
Pierre Ancery


   (...) Dans une interview accordée au site Collider, Peter Jackson, le réalisateur de la version ciné de Bilbo le Hobbit,évoquait les différences entre ce premier roman de Tolkien, publié en 1937, et la célèbre trilogie du Seigneur des anneaux, qui lui a succédé: «Bilbo le Hobbit est beaucoup plus enfantin que Le Seigneur des Anneaux.»

   C'est une distinction traditionnelle: Bilbo serait un avant-goût destiné aux plus jeunes, alors que sa suite, plus sombre, plus longue et plus réaliste, serait le vrai chef-d’œuvre de l'auteur et s'adresserait aux adultes. Le premier serait un conte alors que le second appartiendrait davantage au genre heroic-fantasy.

   Le sujet de ce premier livre est en effet assez enfantin: Bilbo, un habitant de la paisible Comté, est entraîné malgré lui dans la quête d'un trésor gardé par le dragon Smaug. Accompagné dans ses aventures par le magicien Gandalf et par treize nains, il va vivre quantité d'aventures avant d'arriver à destination. Le tout en à peine 300 pages, que New Line Cinema a adaptées en trois long-métrages.(...)

   (...) Pour autant, Bilbo est-il l'équivalent moderne du Petit Poucet ou duChat botté? Pas vraiment, car l'ambitieux projet littéraire de Tolkien, qui naît avec ce roman et se poursuivra toute sa vie, est tout autre que celui des frères Grimm ou de Perrault.

   Pour comprendre ce qui les différencie, il faut écouter que ce que nous dit Tolkien lui-même, car celui qui était aussi un éminent professeur de philologie à l'université d'Oxford s'y connaissait, et pas qu'un peu, en contes. En 1947, il a publié un ouvrage décisif sur le sujet, Du conte de fées.Un livre qui est en même temps une magistrale présentation des principes qui sous-tendent toute son œuvre. On y apprend en particulier que la question du «pour enfants/pas pour enfants» n'intéressait pas Tolkien, qui l'évacue d'un revers de la main:

   «Seuls certains enfants (et certains adultes) éprouvent pour les contes un goût particulier et lorsqu'ils le possèdent, il n'est pas exclusif, ni même forcément dominant […] et c'est certainement un goût qui, s'il est inné, ne diminue pas, mais augmente avec l'âge.»

   Tolkien avait une vision hyper restrictive du conte de fées: par exemple, d'après lui, Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll n'en est pas un en raison de son caractère onirique. Alice évolue dans un rêve, alors que dans un conte, tout doit se présenter comme vrai. (...)

   (...) L'écrivain ne nourrissait guère d'estime pour ces prédécesseurs parce que leurs contes, aussi divertissants soient-ils, ne remplissaient pas la haute fonction qui était jadis assignée aux mythes. Car ce qui le fascinait vraiment, c'était, par exemple, le poème épique du VIIe siècle Beowulf, le Kalevala, une collection de poèmes mythologiques finnois, ou encore la Völsunga saga et la Hervarar saga, deux sagas nordiques du XIème siècle qu'il devait être un des seuls Anglais à pouvoir lire dans le texte

   Et c'est bien tout ce qui fait l'originalité de Tolkien: son ambition n'est pas celle d'un conteur à l'anglaise dans la lignée d'un Lewis Carroll ou d'un J.M. Barrie, l'auteur de Peter Pan. Son but premier n'était pas d'édifier ou d'amuser les enfants, mais de créer une œuvre mythologique comparable à Beowulf ou aux légendes scandinaves. Il aura consacré toute son existence à ce projet gigantesque dont on ne retient souvent que les deux romans qui ont fait sa célébrité.

   Pendant des années, et au fil d'une multitude de textes souvent méconnus du grand public, Tolkien a imaginé ce qu'il appelait un «monde secondaire»: un univers complet, avec ses langues, ses héros, son histoire et ses légendes, parfaitement cohérent, et dans lequel Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ne prennent place que pour lui donner chair.

   Tolkien ne considérait d'ailleurs pas que ces deux romans devaient être placés au-dessus du reste de son œuvre. Il attachait autant d'importance aux textes qui, après sa mort, seront publiés sous le titre de Contes et légendes inachevés, Le Silmarillion ou Histoire de la Terre du Milieu.

   Si Tolkien a choisi la forme du conte pour Bilbo, c'est parce qu'elle lui semblait adaptée au moment où il a imaginé cette histoire. Mais on ne peut pas vraiment comprendre ce roman si on le prend comme une simple histoire indépendante, avec un début et une fin. En réalité, Bilbo n'est que la porte d'entrée de l'univers inventé par Tolkien.(...)
Article à lire en entier sur:




@@@

Luc Desle (avec le concours de Jacques Damboise, le méchant moqueur)

dimanche 30 décembre 2012

"L'Année qui venait de passer laissait ses petites crottes partout". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pets".

***
Pensées pour nous-mêmes:

(LE TEMPS N'A PAS DE PRISE
SUR TA MORT)

***
Lettres d'inconnus (15)
pcc Benoît Barvin


Madame,

   Vous voilà trépassée et, à présent, vous n'êtes plus qu'un lointain souvenir. Certes, pendant ces douze mois, vous en avez fait des misères, à notre malheureuse planète mais, heureusement, cela est bien fini. Cependant votre soeur jumelle dispose, au fond de sa besace, de nombreuses autres infortunes à nous faire subir et il n'est pas besoin d'être grand clerc pour savoir qu'elle ne s'en privera pas. 

   Mais, pour l'heure, nous voilà délivrés d'un nain hystérique et de sa tribu mangeuse d'espoirs, de plusieurs conflits qui ont endeuillé des peuples qui n'en peuvent mais, et la "crise", ainsi que la nomment les Nantis qui ne se sont jamais autant goinfrés, cette Crise, si elle n'a pas disparu, semble pour l'instant s'être un peu calmée. 

   C'est l'heure insolite, l'heure bleue où les espoirs se faufilent dans nos coeurs pas encore endeuillés, dans nos corps pas toujours martyrisés par votre compère le Temps qui, lui, sans ambages, poursuit son sinistre labeur. Mais, bon, considérons que ces instants sont magiques Madame, et attendons avec une certaine tendresse l'arrivée de votre presque sosie... Elle ne pourra pas être aussi impitoyable, cynique, infâme et ignominieuse que vous... Rassurez-nous? 

   Vous pouvez bien nous le dire, puisque l'enjeu qui consistait à être la dernière sorcière de notre Civilisation a échoué. Soyez bonne joueuse, Madame. Que nous réserve votre alter-ego? Des mois d'effronterie, d'immoralité, d'impudence, d'inconvenance et d'insolence? Nous avons déjà connu pire. Un peu de considération, parfois; quelques caresses, pas seulement verbales; de la nourriture spirituelle, peut-être...

   "Ah ! misère de moi ! est-ce que ça ne finira pas ! Mais la mort vaudrait mieux!" affirmait le grand Gustave Flaubert qui souffrait de devoir combattre les maux qui s'acharnaient sur lui. Nous n'en sommes heureusement pas là, Vieille Peau, et c'est tant mieux. Ainsi que le dit si bien Daniel Desbiens, "A se chercher de faux problèmes on trouve la vraie misère." Comme il a bien raison, ce philosophe de chambre à part. Cette Nouvelle Année, votre frangine, ne peut pas être pire que vous, si sotte et si incohérente que vous ayez été au cours de votre petit règne.

   Notre ami en syllogisme, Ambrose Bierce, tient à votre attention, cette définition du Bonheur (qui, pour vous, se résumait à assujettir un peu plus chacun des milliards d'humains de la planète). Il disait: "Bonheur: Agréable sensation qui naît de la contemplation de la misère d'autrui." Nous l'avons assez contemplé, cette pauvreté qui gangrène notre petite boule ronde. A présent, Chère Nouvelle Année, nous attendons de vous que vous nous rendiez l'Espoir, enfermé dans un coffre de banque pour en faire monter artificiellement le cours.

   Que cet Espoir ruisselle sur nous, assoiffés d'Amour, perclus de non-tendresse, affamés de regards enfin débordant de douceur... C'est tout ce que nous attendons de vous, un peu de gentillesse, une main qui se tend, un coeur qui soupire...

   Est-ce trop demander?
***

"Je vais te sauver de toute cette pollution,
autant morale que physique,
pauvre petit bout"

youssefalaouiflight
(via abystle)

(La sorcière avait oublié que la portée des drones
avait plus que quintuplé...)

***

"Tu es sûre de ne pas vouloir fêter la Nouvelle Année?
- NAAANNN!!!
- Toi et ton caractère de cochon..."

Herbert James Draper. Lamia. 1909. Oil on canvas. 
Lamia, queen of Libya, who was turned into a child-eating monster by the gods. 


***

"Hey... Hips! Bogne n'Agnée!
- Quoi?
- Bogne n'A... Oh et puis crotte, tiens! Hips!
- Toujours le mot agréable, Toi...
L'année commence bien!"
An Incantation (A Bacchante) by John Collier
(Source: tatteredbanners, via abystle)

***

"Tiens, s... d'année 2013... Voilà pour toi!
- Hargh... Mais ch'suis... Gargl...
Pas encore passée...
- C'est au cas où tu m'em... 
pour les 12 mois qui viennent"

Sascha Schneider
(via abystle)


***
Blanche Baptiste

samedi 29 décembre 2012

"Elle était si méchante langue que ses dents, exaspérées, la mordirent cruellement". Jacques Damboise in "Pensées pensées".

***
Pensées pour nous-mêmes:

(LE MÉCHANT NE SE FAIT DE MAL
QU'A LUI-MÊME)

***

"Attention, les gars, les fantômes du Camp
Phoenix sont parmi les plus dangereux!"



Les "Carnets d'un grand reporter". 
Lettre de Kaboul.
(L)es fantômes du Camp Phoenix
Jean-Paul Mari

   (...) De l’extérieur, on ne voit rien. Sinon la grande rue vers Kaboul, les palissades de béton, les barbelés. Il faut ralentir et rouler au pas pour s’engager vers le premier check-point tenu par l’armée afghane. Un méchant dos d’âne casse la vitesse. Contrôle des papiers, fouille, miroir sous la voiture à la recherche de bombes magnétiques qu’un taliban taquin vous aurait collées sous l’aile en profitant d’un embouteillage.

   Puis deuxième check-point, tenu par les "contractors", des mercenaires civils et lourdement armés. Même dispositif de sécurité. On roule une centaine de mètres, au pas, en slalom entre des cubes de béton de plus d’une tonne, sous l'oeil des caméras. Et troisième check-point, verrouillé par des soldats américains, cette fois, particulièrement pointilleux et sur la défensive, la main sur leur arme. Faut dire que le Camp de base américain "Phoenix", à une dizaine de kilomètres de la capitale, a déjà été attaqué plusieurs fois. D’abord une voiture piégée puis un commando de trois talibans déguisés en femmes, enroulés dans de belles burqas bleues.

   Le camp. Nous y sommes. Conçu pour faire vivre 3.500 soldats, hommes et femmes, parfois pendant un an. Lugubre. Les chambres sont des petits cubes, entassés façon Legoland, des conteneurs sans fenêtre où une lourde porte blindée se referme sur vous avec un bruit de tombeau. Toutes se ressemblent, en ligne, sur un étage, avec escaliers. Les allées sont agrémentées de rangées de climatiseurs extérieurs qui ronronnent, bouillants l’été, glacés l’hiver. Au bout, les douches et les toilettes collectives. Pour les femmes, il y a un code, à cause des viols si nombreux qu’ils font scandale dans l’armée américaine.

   A l’extérieur, des "rues", décorées de sigles ou de drapeaux américains à étoiles. Et, tous les 100 mètres, une guérite de bois, bourrée de packs d’eau minérale, et d’autres, aux allures de cellule, réservées aux fumeurs. L’armée américaine doit affronter deux ennemis diaboliques : le taliban et le tabac. Evidemment, l’alcool est interdit sur l’ensemble de la base. Donc, les soldats qui font la guerre, ne fument pas, ne boivent pas, ne sortent pas en ville, croisent des femmes rares, musclées et casquées. Ne restent que deux activités de loisir : le sport et la bouffe. Ils soulèvent de la fonte ou courent en rond autour de la base en s’oxygénant avec l’air pollué de la cuvette sale de Kaboul puis se dirigent vers l’objet ultime du désir : le réfectoire.

   Il est immense, on y trouve de tout, un énorme buffet, un Pizza Hut, un Burger King, un green Bean Coffee, un Ice Cream Shop, des sodas en quantité, coca bien sûr, qu’on avale par deux ou trois cannettes dès le petit déjeuner. On prend un grand plateau, on le remplit, on le vide, on se ressert, dans une atmosphère de sérieux exemplaire. Avec, comme activité culturelle essentielle, la télé, plusieurs écrans, Fox News pour les infos les plus réacs, qui annoncent une victoire par repas, et des chaines de sport, base-ball, football américain, boxe, en continu. (...)

Suite, saisissante, sur:
***

"Ben, maman, qu'est-ce que tu fais?
- Rien, Chéri, je regardais si la lampe fonctionnait"


(Quand donc Dana avouerait-elle à son fils
qu'elle voulait vivre avec une femme?)


***
"Moi, l'araignée citadine, 
je peux faire aussi bien que...
- Pfuiiittt...
- Heu... Ce sera pour plus tard. 
Éteignez votre appareil photo!"

Spiderman 2. Tobey Maguire.

L’araignée péruvienne 
qui joue à Avatar
Arnaud Devillard

   (...) Au début alors qu’il était en train d'arpenter une piste d’Amazonie au Pérou, le biologiste Phil Torres a cru avoir affaire à une araignée de 2,5 cm, pattes écartées au centre de sa toile. Et puis, en regardant mieux, il a vu qu’il ne s’agissait que de morceaux de feuilles, de débris et d’insectes morts. La véritable araignée était bien là, juste au-dessus, mais quatre fois plus petite (5mm).

   C’est ce que ce biologiste raconte sur le site Rainforest Expeditions : l’araignée Cyclosa fabrique de faux arachnides derrière lesquelles elle se cache. Elle lie les matériaux avec du stabilimentum, une variété du fil de soie plus dense, et donc plus visible, que ceux utilisés pour tisser la toile elle-même. Elle dispose le tout en un ensemble symétrique ressemblant à une araignée. La vraie Cyclosa fait même vibrer la toile de manière à créer l’illusion que la fausse bouge et est bel et bien vivante !

   Après discussion avec des experts, Phil Torres estime qu’il s’agit d’une espèce jusque-là inconnue de la Cyclosa. On savait que celle-ci savait créer des formes avec des débris, pour attirer des proies. Mais pas qu’elle pouvait fabriquer de fausses araignées. A priori, le but en est de se protéger.

   En poursuivant les recherches les jours suivants autour du Tambopata Research Center, où il travaille, le scientifique a repéré 25 fausses araignées de ce type. Il compte prolonger ses recherches afin d'étayer scientifiquement sa découverte et, à terme, donner un nom à cette nouvelle espèce. (...)


***
Luc Desle

vendredi 28 décembre 2012

"Le journaliste à 'la langue qui fourche' fut chargé de la rubrique agricole." Jacques Damboise in "Pensées à contre-pets".

£££
Pensées pour nous-mêmes:

(NE REGARDE PAS TES PIEDS MARCHER.
MARCHE)

£££

(L'horrible kidnappeur de petites blondes 
ne sachant pas patiner a encore frappé!) 

Learning To Skate

£££

"S... de Fin Du Monde! Je vais t'envoyer mes pruneaux
dans la tronche!"


(Philosophe américain en plein débat éthique)

£££

« Il n’est pas contraire à la raison 
de préférer la destruction du monde 
à une égratignure de mon doigt » 
(David Hume)

Philosophe, écrivain

   (...) Des Espagnols, des chevaux, des fusils, la variole et l’évangélisation : la fin du monde maya eut lieu au XVIe siècle, sans prévision d’astrologues. En 2009, Hollywood recycla une autre de leurs bévues : un changement d’ère prévu pour le vendredi 21 décembre 2012. Le film catastrophe fut porté par un marketing viral – l’un des premiers du genre –, histoire d’installer un lucratif climat de parano. La rumeur se répandit ; le box-office explosa.

   Trois ans après, tout le monde se fiche de la fin du monde – à l’exception d’illuminés, de rançonneurs d’illuminés et des médias. Non parce qu’elle serait irrationnelle ou scientifiquement non-prouvée (on ne sait jamais...), mais parce que nous nous passionnons plus pour nos petits bobos privés. (...)

   Or une telle préférence – qui semblerait scandaleuse si la fin du monde était avérée – va dans le droit fil de l’argumentation de David Hume (1711-1776). Pour ce philosophe écossais, père de l’empirisme, il n’y a guère de lutte intérieure entre la passion et la raison, comme on l’imagine naïvement : c’est toujours la passion qui dicte nos buts et nos volontés. Seul le souci d’éprouver un plaisir ou d’éviter une souffrance guide notre action au quotidien. La raison arrive toujours après coup. Elle peut certes diriger nos aversions ou notre désir, mais non leur donner leur impulsion initiale, si bien qu’« il n’est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde à une égratignure de mon doigt ». Seule la passion règne sur nos « préférences » ; la raison n’a donc rien à exiger.(...)
Lire la suite sur:

£££

(L'horrible Secte des Religieux Athées
se réunissait dans une église-mosquée
non consacrée par un Rabbin)


£££

(Homme politique esquissant quelques pas de danse
en apprenant que la dame pipi de l'Elysée
veut bien débattre avec lui de la politique internationale)


Comme Le Pen, Cahuzac et le PS 
refusent le débat avec Mélenchon

   (...) D’après Jérôme Cahuzac, « Mélenchon est d’une certaine manière à gauche ce que Marine Le Pen est à droite ». On aurait aimé que le ministre du Budget ait le courage de réitérer ses propos face à l’intéressé. Malheureusement, il a préféré se défiler et a annulé sa participation au débat prévu ce lundi sur France 2 avec le co-président du Parti de gauche. Suite à cette défection, pas moins de quatre ministres ont été approchés pour venir soutenir la position du gouvernement, mais tous ont refusé. Il y a deux semaines pourtant, Manuel Valls, ministre de l’intérieur, acceptait de débattre face à Marine Le Pen dans Des paroles et des actes…

   Au fond, le désistement de Jérôme Cahuzac et des membres du gouvernement n’a rien de très surprenant. Souvenons-nous de l’attitude adoptée par le candidat Hollande durant la campagne présidentielle. Il a toujours refusé le débat public proposé par Jean-Luc Mélenchon, déclarant notamment « je ne veux pas être dans une situation ou nous aurions à montrer nos divergences ». Un discours qui avait profondément surpris, quelques semaines après des primaires socialistes qui, rappelons-le, étaient ouvertes à l’ensemble des formations de la gauche !

   De son coté, le candidat du Front de gauche expliquait à l’époque, « j’aimerais, que ceux qui veulent se mobiliser pour notre pays à gauche puissent être complètement saisis des données du problème, qu’ils sachent ce qui est en cause. Ce ne sont pas nos personnes, la couleur de nos cravates, ni la qualité de nos costumes, ni le poids que nous pesons. C’est le fond : quelles propositions fait-on pour tirer le pays de l’impasse dans laquelle il est ? ».

   Malheureusement, le Parti socialiste ne partage pas cette vision du débat démocratique et préfère fuir Jean-Luc Mélenchon plutôt que de lui faire face. Une attitude de défiance qui n’est cependant pas l’apanage du PS ou du gouvernement.

   « Ce débat n’a pas de sens », « je ne débattrai pas avec M. Mélenchon », ce n’est « pas un vrai candidat », « il n’existe pas ». Qui a oublié ces propos tenus par Marine Le Pen sur le plateau de Des paroles et des actes durant la campagne présidentielle, alors que le candidat du Front de gauche se tenait face à elle, prêt à lui apporter la contradiction. La présidente du Front nationale s’était offusquée qu’on lui impose « de force cet adversaire ». Mais depuis quand choisit-on ses adversaires en démocratie ? Que faut-il donc pour qu’au PS comme au FN on accepte de débattre publiquement avec le co-président du Parti de gauche ? Que celui-ci soit bâillonné, réduit au silence ? Hollande, Le Pen, Cahuzac, combien d’autres encore vont se défiler ? (...)
Lire sur:

£££
Luc Desle (avec le concours éclairant de Jacques Damboise)

jeudi 27 décembre 2012

"Il se donnait des airs, ce phtisique, que c'en était ridicule". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

***
Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE ET LE NON SAGE
ONT LA MÊME MÈRE)

***
"Mes super blindages sont au top!
Vous voulez toucher?"


ÉTATS-UNIS 
Le nouveau marché 
des cartables blindés
Courrier international

   (...) Il y a six mois, Amendment II a lancé sa première ligne de sac à dos blindés : en apparence, rien ne les différencie des autres cartables des millions des écoliers américains. Sauf qu'ils sont équipés d'une armure dernier cri en nanotubes de carbone, destinés à protéger les enfants sans défense des balles d'un tireur fou, dixit la société. Prix de ces cartables de commando : comptez environ 300 dollars (plus les frais de livraison). Pas de quoi effrayer les Américains, qui ne comptent pas pour leur sécurité. Surtout depuis le 14 décembre. "Depuis le massacre de Newton (...), les ventes ont crevé le plafond", explique Mother Jones. En une semaine, la société aurait vendu trois fois plus de sacs à dos qu'elle n'en vend habituellement en un mois. 

   Un véritable engouement dont Amendment II n'est pas la seule à vouloir profiter. "Au moins une demi-douzaine de sociétés commercialisent des variations du sac à dos blindés, plusieurs d'entres elles jouant explicitement sur la peur que représente un éventuel nouveau Columbine [en 1999, cette fusillade survenue dans une école du Colorado avait fait 15 morts]", assure Mother Jones. Parmi elles, Bullet Blocker, LaRue, ou encore Black Dragon, dont le slogan est "en finir avec les victimes des tueries à l'école". Ces entreprises qui surfent sur la peur des parents américains proposent d'ailleurs déjà d'autres produits, comme la pochette d'ordinateur blindée (à utiliser comme bouclier au moment opportun) ou la valise "bullet-proof". Le must ? Pour l'équivalent de 500 dollars, on peut même équiper son enfant d'un gilet pare-balle Centurion conçu par Amendment II, "léger et durable"...(Hem... et contre la c..., de quel blindage a-t-on besoin?) (...)


***

(La machine à faire des blondes en pleine action)


(出典: classicmodels (deadgirlsから))

***

(Nouveaux costumes de la Nouvelle Armée Hongroise)

Hussards Hongrois

(Admirons la finesse du tissu 
et la beauté de la coupe)

***

HONGRIE :
Le gouvernement impose 
sa culture nationale

   (...) "Ne pas fermer sa gueule, ne pas pactiser" : le directeur du Théâtre national hongrois explique à la une du Magyar Narancs qu’il va continuer à prendre position dans leKulturkampf qui agite actuellement la Hongrie. Car Róbert Alföldi, dont le mandat courrait jusqu’en 2013, va être remplacé par Attila Vidnyánszky, un proche du gouvernement de Viktor Orbán, qui lui reprochait de ne pas assez représenter les valeurs nationales.

   En outre, depuis plusieurs mois, l’extrême droite critiquait son manque de patriotisme et dénonçait son homosexualité. “Mais alors, qu’est-ce qui n’était pas ‘national’ dans le théâtre d’Alföldi ?”, s’insurge l‘hebdomadaire libéral. “Et qui êtes-vous pour prescrire les valeurs nationales ? Qui êtes-vous pour douter des sentiments nationaux de quelqu’un ?"

   "En Hongrie, la conception du pluralisme diverge de celle que l'on a en Europe occidentale”, constate le quotidien de gauche Népszava : "On savait à l'avance qu'Attila Vidnyánszky deviendrait directeur du Théâtre national.[...] Dans des conditions normales, Róbert Alföldi aurait vraisemblablement eu la possibilité de poursuivre son travail réussi. [...] Mais les dirigeants ont veillé à placer des proches dans l'instance de neuf membres qui décide des postes de directeur. Voilà le problème".

   Mais pour le quotidien de droite Magyar Nemzet, le changement de direction imposé par le gouvernement est une bonne chose : "La nomination de Vidnyánszky va aider à faire comprendre le mot ‘national’ à ceux qui jusqu’à présent ne semblent pas vraiment de le comprendre…" (...)


***
(Le sac de couchage sauvage,
- et mangeur de brunes-,
en pleine action)


***
Benoît Barvin (et Jacques Damboise)

mercredi 26 décembre 2012

"Il édictait des phrases creuses pour qu'on y mette des idées dedans". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

°°°
Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE RESPIRE

LE MÊME AIR QUE TOI)

°°°
COURTS RÉCITS AU LONG COURS(61)
pcc Benoît Barvin

http://www.zazzle.fr/visage_heureux_de_retro_clown_vintage_de_kitsch_
carte_postale-239286534116789386

Clown

   Il se réveilla avec l'envie d'éternuer. Il porta la main à son nez et rencontra une étrange protubérance qui l'inquiéta aussitôt. Dans la salle de bain, il rencontra son visage, dans le miroir un peu sale, affublé d'une boule rouge. Il resta quelques secondes interdit, d'abord surpris et presque amusé. Ce nez de clown - ce ne pouvait rien être d'autre - lui donnait un air légèrement ahuri qui tranchait agréablement avec sa bouche sinistre, ses yeux sévères, sa coiffure en brosse. D'un coup, devant l'eau un rien fatigué de son miroir, il ressemblait à quelqu'un de sympathique.

   Ceci dit, pour un directeur financier de Grande Entreprise, arborer ainsi un nez de clown, ça ne faisait pas... heu... très sérieux. Aussi tenta-t-il de l'ôter, d'abord d'un geste naturel, puis qui devint agacé quand il se rendit compte que la matière, pourtant spongieuse du nez, résistait à ses tentatives. Il examina "l'objet" dans la glace. Il s'agissait d'une banale protubérance qui, lorsqu'on la touchait, était molle, mais qui adhérait parfaitement à son propre appendice.

   Il passa une bonne heure à tenter, par tous les moyens, de se débarrasser de cet objet incongru qui, maintenant, l'inquiétait. Rien n'y fit: pas plus le savon, que la paire de ciseaux, ou un couteau terriblement aiguisé. Il ne fit que s'entailler la peau, déclenchant une mini fuite vermeille qui était en accord avec la couleur du nez de clown. Il dut décommander des rendez-vous, prétextant une nuit difficile et beaucoup de fièvre. Le téléphone à son praticien lui permit de prendre une semaine de vacances. 

   Il avait délégué ses différentes fonctions à son second, une jeune aux dents longues, mais il n'avait qu'une idée en tête: se débarrasser de ce "truc", ce "machin" qui, cependant, ne l'empêchait ni de respirer, ni d'avoir d'étranges idées rigolotes. C'était comme si le nez lui insufflait une nouvelle idée de l'existence quotidienne. Il en voyait, d'un coup, tout le ridicule et il se surprit plusieurs fois à rire aux éclats.

   Le lendemain matin, hélas, après qu'il eût pensé que la nuit allait arranger cette situation ridicule, il dut se rendre à l'évidence: le phénomène s'amplifiait. Cette fois, en s'éveillant, et alors qu'il passait la main dans sa chevelure, il la sentit sacrément touffue. Le miroir de la salle de bain lui révéla qu'en plus du nez de clown, il avait à présent hérité des cheveux du susdit, agrémentés de plusieurs colorations qui, bien entendu, résistèrent au nombreux shampoings qu'il se fit, au cours de la journée.

   Une nuit de plus... Il eut du mal à fermer l'oeil, sombra au petit matin dans un sommeil de brute. En soulevant avec difficulté les paupières, vers les midi , la première chose qu'il aperçut ce fut la paire de "groles" très longues, démesurées, même, qui enserraient ses pieds. Une nouvelle journée fut nécessaire pour qu'il s'habituât à la démarche si particulière qu'ont les clowns, à la fois dandinement, claudication et petits sauts de côté. 

   La situation ne pouvait qu'empirer, il le savait. L'aspect comique avait laissé place à une profonde dépression - ce que l'on comprend aisément - et il passa cette journée à boire. Il eut une nuit agitée au cours de laquelle il se vit sur une piste cendrée, en train de débiter des phrases inaudibles qui, toutes, comportaient l'expression "Les petits n'enfants", lui qui avait en horreur les gamins.

   Tour à tour, les jours suivants, il reçut des mains d'un Dieu facétieux - ou sadique - les attributs d'un vrai clown de cirque, gants blancs immaculés et fleurs truquées à la boutonnière compris. Evidemment, son visage disparaissait sous des fards voyants et même sa diction s'était modifiée. Sa dépression se voilait maintenant de pensées suicidaires.

   Lorsqu'on sonna à la porte, le dimanche, le clown qu'il était devenu se dandina jusqu'à l'étrange visiteur qui se tenait debout, une arme à la main - un vieux tromblon qu'il pressentit, cependant, redoutable. L'homme avait une apparence sinistre. Il arborait un chapeau haut de forme, une barbe imposante, portait un costume noir anthracite et c'est d'une voix sépulcrale qu'il dit: "Je suis chasseur de clown triste. Mon détecteur m'a signalé la présence d'un de ces immondes individus dans le quartier".

   Aussitôt le clown actionna sa fleur qui fit gicler de l'eau sur le costume du "croque-mort" et c'est d'une voix de fausset qu'il déclama un discours absurde, tout en se tortillant sur place, discours qu'il termina en exécutant, à peu près bien, une cabriole.

   "Excusez-moi, dit le chasseur de clown triste, on m'a sûrement mal renseigné". Et il s'en alla d'un pas lourd, laissant son interlocuteur au bord de l’évanouissement  Un interlocuteur qui, maintenant, savait comment il allait devoir gagner sa vie...

°°°
« La mer est aussi profonde dans le calme 
que dans la tempête. »
John Donne 
Extrait du Sermons 

     Juarez Machado Picnic On The Sea Painting
paintinghere.org 

"Heu... Pas trop profonde, j'espère?"

°°°
« Le vrai bonheur est dans le calme 
de l’esprit et du coeur. »
 Charles Nodier 



"C'est pour moi que tu dis ça, Man?"

°°°

« Le voeu fait dans la tempête 
est oublié dans le calme. »
Thomas Fuller 
Extrait du Gnomologia 

Corrado Mastantuono

"Papa, tu avais promis de ne pas le tuer!
- Mais pas de ne pas lui tirer dessus..."

°°°

« C'est magnanimité que supporter avec calme 
le manque de tact. »
 Démocrite 
Extrait du Fragments
DOROMANIA

(L'Empire du Milieu distribuant ses cadeaux,
moyennant le droit de détruire la Planète)

°°°
Benoît Barvin