Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 30 septembre 2014

"Madame D, Maîtresse des élégances, n'aimait la sauce tomate que renversée sur la robe d'une invitée très désagréable". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NOURRIS-TOI DE SAGESSE)

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"Comment qu'tu trouves mes tresses?
- Heu, très jolies, vraiment..."



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"Orgasmus?
Quésaco?"




VU DE TURQUIE

Comment Erasmus 
est devenu Orgasmus


   (...) "Le scandale Erasmus", c'est avec ce titre que Yusuf Kaplan – intellectuel proche de l'AKP et éditorialiste du très pro-gouvernemental quotidienYeni Safak – évoque le programme d'échange d'étudiants de l'Union européenne auquel la Turquie est partie prenante.

   "Ce projet d'échange appelé Erasmus, plutôt que de développer les facultés intellectuelles des jeunes générations transforme en réalité celles-ci en esclaves de l'hédonisme et du nihilisme en relativisant toutes les valeurs", écrit Yusuf Kaplan.

   "Ainsi un million d'enfants seraient nés de relations illégitimes entre étudiants Erasmus [un chiffre un peu exagéré, comme le note cette analyse de Libération]. Peu importe le nombre, même si ce n'est que cent mille, c'est déjà un scandale. Certains étudiants européens ont d'ailleurs donné à Erasmus le nom d''Orgasmus'. La situation est donc vraiment grave ! Erasmus est un projet suscitant la dégénérescence et visant à créer une masse d'idiots idolâtrant le sexe. C'est un programme visant à fabriquer une générations de païens globalisés sans racines. Il conviendrait donc de réfléchir à nouveau à ce projet."


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"Dis-moi, Chéri...
Tu veux que je te montre mon Erasmus?"




Intox. 
La Commission a largement extrapolé 
ses chiffres sur le programme 
d’échange universitaire.


   (...) Un million de bébés nés grâce à Erasmus… Cette information-mignonne-tout-plein a été publiée en début de semaine par la Commission européenne. Relayée par tous les médias, elle a été adorée par les lecteurs, c’est l’un des articles les plus partagés cette semaine sur le site de Libé. Un coup de pub énorme pour le programme d’échange universitaire européen, créé en 1987, qui a bénéficié à 2,5 millions d’étudiants et souvent présenté comme l’une des plus grandes réussites de l’Union européenne. Enthousiaste, la Commission remet le paquet, en lançant lundi Erasmus +, s’adressant non plus aux seuls étudiants, mais aussi aux apprentis et aux enseignants. En France, plus de 500 000 personnes devraient bénéficier de bourses pour financer leur échange d’ici à 2020.

   (...) C’est dans ce contexte qu’a été publiée une étude d’impact vantant les effets bénéfiques du programme à tous les niveaux. Sur l’emploi d’abord : «Avec une expérience internationale, les diplômés risquent deux fois moins de devenir chômeurs de longue durée que ceux qui n’ont pas étudié ni suivi de formation à l’étranger.»

   Et sur la sphère personnelle. Erasmus «procure les liens sociaux», nous dit-on : 1 million de bébés, vous vous rendez compte ! On imagine ces couples heureux racontant à leur enfant leur belle rencontre dans une auberge espagnole à la Klapisch, avec, en fond, du Bob Marley à la guitare… Au risque de casser l’ambiance, le «million de bébés», c’est du pipeau. Démonstration.

   (...)  On s’est farci les 229 pages de l’enquête mise en ligne sur le site de la Commission. Il n’est jamais question de bébés. D’où sort donc ce chiffre ? D’un communiqué, où il est précisé que, «selon les estimations de la Commission, environ un million de bébés sont vraisemblablement nés de couples Erasmus depuis 1987». Interrogée, celle-ci confirme : «Ce chiffre n’est pas inclus dans l’enquête, c’est une extrapolation…» A partir d’une donnée piochée dans l’étude, 27% des «anciens» étudiants Erasmus ont rencontré leur conjoint actuel (qu’il soit de la même nationalité ou pas) pendant leur séjour à l’étranger. Si on applique ce pourcentage aux 2,5 millions de personnes ayant fait Erasmus, on arrive à 675 000 personnes. Vous multipliez le tout par 1,6 (le nombre moyen d’enfant par femme dans l’UE)… Tadam, le million de bébés Erasmus !

   Sauf que l’extrapolation présente des biais. L’échantillon n’est pas aussi important que présenté. Certes, l’enquête se base sur 78 891 questionnaires recueillis à travers 34 pays. Mais seuls 18 618 ont été remplis par des «anciens» étudiants, parmi lesquels 83% (15 450) sont partis à l’étranger (dans le cadre d’Erasmus ou pas, d’ailleurs). Donc, le calcul de la Commission repose sur 27% de 15 450, soit 4 170 personnes vivant avec un conjoint rencontré à l’étranger…

   (...) Autre hic, l’âge de l’échantillon. L’enquête ne donne pas d’indication, si ce n’est l’année de diplôme de ces anciens : après 2009, pour plus de 80% d’entre elles. Donc pour que l’extrapolation tienne la route, cela suppose que les couples formés par la magie d’Erasmus se reproduisent plutôt jeunes… Par ailleurs, ce que la romantique Commission oublie de souligner, c’est que le programme produit plus de célibataires que de couples… 64% de ceux passés par la case Erasmus vivaient seuls au moment de l’étude, contre 40% pour ceux jamais partis (3 163 interrogés).


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Luc Desle

lundi 29 septembre 2014

"Cette fille aux reins beaux n'était nullement poétesse". Jacques Damboise in "Pensées confuses".

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Pensées pour nous-mêmes:

(ES-TU L'AMANT DE TA VIE?)

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(Les Trois Soeurs, par Dog Tchekhov)


12 HOURS AGO · 6,183 NOTES · VIA / SOURCE


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rap.genius.com

Comment Israël « forme »
des journalistes étrangers

Vinciane JACQUET

Journaliste basée au Caire.

   (...) Du 30 août au 4 septembre s’est déroulée à Tel-Aviv une formation tous frais payés par le gouvernement israélien pour « apprendre à parler d’un conflit de manière neutre et professionnelle ». Au programme, des conférences sur le terrorisme et les sujets militaires et politiques, un « tour stratégique » de Jérusalem et des zones de conflit, et des rencontres et échanges avec des leaders politiques, des universitaires et des journalistes israéliens. Trente journalistes du monde entier, triés sur le volet, y ont participé.

   « Les conflits sont partout. Notre vrai défi est d’en parler » : c’est sous ce slogan attrayant qu’une formation de cinq jours tous frais payés à Tel-Aviv, le Media In Conflicts Seminar (MICS), est proposée à de jeunes journalistes du monde entier pour les inviter à adopter une vision plus « objective » des agissements d’Israël. Une action de la hasbara1 très discrètement financée par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. (...)

   (...) « Je préfère que la Palestine devienne terre d’Israël, plutôt que de la voir tomber aux mains du Hamas », les organisateurs du séminaire « médias en conflit » préviennent que l’interview est « off ». Ce Palestinien ne donnera pas son nom. Il craint pour sa vie. Il explique que si « certaines personnes » venaient à apprendre ce qu’il pense, il serait menacé de mort. Il travaille dans le bâtiment, « avec des Arabes et des juifs, et tout va bien », assure-t-il. Selon lui, cette situation et les morts qui s’accumulent depuis des années sont la faute du Hamas qui utilise les gens de Gaza comme boucliers humains. La résonance avec le discours entretenu par l’armée israélienne laisse perplexe.

   Parmi les seize intervenants du MICS, trois sont des Palestiniens, et les trois soutiennent la politique d’Israël. Là est toute l’étendue de l’« impartialité » proposée par la formation. Le message est asséné tous les jours : Israël nous sauvera tous. Barak Raz est un ancien porte-parole de l’armée israélienne et un ancien chef d’opérations militaires. Il est présenté dans le séminaire comme « un fier sioniste qui aime à l’occasion partager ses pensées et ses impressions sur la situation en Israël et dans le monde ». Il assure que « Mahmoud Abbas et le Fatah savent très bien que seul Israël peut maintenir l’ordre et la sécurité en Cisjordanie. C’est pour cette raison qu’ils nous laissent intervenir ». 

   La perspective israélienne est défensive et protectrice, et leur armée est une « force de défense »2. Miri Eisin, colonel à la retraite et aujourd’hui professeure de géopolitique, explique qu’Israël a besoin de diffuser ce message car les médias étrangers, en choisissant de ne montrer qu’une face du conflit, désignent les Israéliens comme les envahisseurs. « Si vous choisissez, sur une photographie, de montrer des soldats et des chars, vous choisissez de montrer l’occupation. Vous émettez donc l’hypothèse qu’il y a de la violence à cause de cette occupation. En revanche, si vous choisissez de montrer les bombes du Hamas, vous montrez la violence et supposez que l’occupation est nécessaire pour combattre cette violence. Malheureusement, les médias occidentaux ont décidé de montrer seulement l’occupation ». (...) 

   (...) Sharon Banyan, ancien officier de l’armée qui a démissionné en octobre 2013 a toujours d’étroites relations avec le corps militaire et aime mettre en avant les efforts qui sont faits pour soutenir les Palestiniens. « Nous leur avons laissé la plus belle partie de la côte », dit-elle. « Nous leur avons permis de construire des hôtels de luxe en bord de plage, et vous pourrez les voir si vous y allez ». Elle insiste ensuite sur la façon dont le Hamas détruit tous ces efforts et transforme la vie des habitants en cauchemar : « La centrale d’Ashkelon fournit à Gaza toute l’électricité dont elle a besoin. Et pourtant les combattants du Hamas en ont fait une cible légitime et ont essayé d’y envoyer des missiles plusieurs fois ». Schlomi Fogel est un homme d’affaires influent qui affirme qu’Israël assure également son soutien à l’ensemble des pays arabes grâce à des relations commerciales qui représentent plus de cinq milliards de dollars. « En tant que journalistes, vous devez faire attention à ce qui se passe sous la table », conseille-t-il.(...)

   (...) Paul Hirschson, porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères, assène que « ce qui s’est passé à Gaza n’était pas du journalisme. Des questions élémentaires n’ont pas été posées, ils [les journalistes] savaient qu’ils ne faisaient pas leur travail correctement ». Hirschson fait notamment référence aux enfants de Gaza. « Personne, parmi l’IDF, ne veut tuer des innocents », déclare Arie Sharuz Shalicar, porte-parole auprès de l’Union européenne. « Mais nous y sommes forcés. Quel autre choix avons-nous lorsque nous les voyons courir vers nous avec une ceinture d’explosifs à la taille ? », continue-t-il. Photographies à l’appui, les conférenciers mettent en cause le Hamas et l’utilisation indigne de leurs propres familles comme boucliers humains. Les missiles se trouvent sur la terrasse d’un bâtiment avoisinant une école, un hôpital, un centre des Nations-Unies...

   Boaz Ganor, fondateur et directeur de l’Institut international pour le contre-terrorisme, ajoute qu’« il ne connait pas une seule armée au monde qui ait dû faire face à une situation de cette complexité ». Bien triste, mais légitime et inévitable selon tous les porte-paroles de l’armée. Le but de chaque opération militaire israélienne n’est pas d’assassiner les têtes blondes de leurs voisins, mais de protéger les leurs. Banyan, lors de la visite des participants au séminaire à Sderot, insiste : « Lorsque la sirène retentit, vous n’avez qu’une poignée de secondes pour choisir quel enfant vous voulez sauver. Si vous avez trois enfants, jouant à trois endroits différents, vous n’aurez pas le temps d’aller tous les chercher ; c’est une situation insupportable à vivre. » 

   Discours rôdé répété mot pour mot par plusieurs intervenants et saupoudré du témoignage poignant de parents ayant perdu leur fils ou leur fille. Nulle mention des abris anti-missiles construits dans chaque maison de Sderot. Nulle présence des parents palestiniens ayant perdu un ou plusieurs enfants. La compassion et l’empathie deviennent des armes au service de la légitimation de l’action militaire.

   La « formation » devient digne des plus grandes campagnes politiques. Les organisateurs se disent étudiants ou anciens étudiants intéressés par les relations internationales. Mais qui paie les cinq jours tous frais payés (à l’exception du billet d’avion pour se rendre à Tel-Aviv), avec bus privé affrété tous les jours et séjour dans un hôtel à 150 dollars par jour ? Sans compter que devant le micro, ce sont pour la plupart des militaires haut-gradés, des porte-paroles ou d’anciens porte-paroles de l’armée qui se relaient.

   Ce séminaire dit « professionnel » a en fait débuté en 2009, à l’initiative d’anciens membres de StandWithUs Israel, un groupe anti-palestinien basé aux Etats-Unis et généreusement soutenu par Israël à coups de plusieurs millions de dollars. Le projet est approuvé et reçoit la collaboration financière du ministère de la diplomatie (aujourd’hui englobé dans les services du premier ministre). En 2012, un rapport du Molad notait, se référant au MICS, que « le ministère de la diplomatie organise un séminaire annuel [...] pour des membres des médias et des journalistes européens en vue de développer des liens plus intimes et personnels qui encouragent une attitude plus positive à l’égard de la politique intérieure et étrangère d’Israël ». 

   Dans un article de 2010, « Conflict Reporting 2010 : Lessons from Israel », Howard Hudson, ancien éditeur au Centre européen de journalisme, mentionnait que les diplômes reçus à la fin de la formation portaient le sceau du ministère de la diplomatie. La « cérémonie » de remise des diplômes a toujours lieu, autour d’un buffet-traiteur accompagné de verres de vin rouge et blanc. Mais le sceau du ministère a disparu. Tout comme les communiqués de presse officiels qui approuvaient le programme du MICS. Restent l’ambiance estudiantine et le sentiment formidable d’appartenance à une même communauté, cultivés avec enthousiasme et loyauté par les étudiants d’Herzliyya. (...)

   (...) Et à force de bons sentiments, le séminaire se transforme en camp d’été. Les 18 journalistes venus du monde entier, sélectionnés parmi plus de 300 candidats, ont entre 20 et 30 ans. La plupart sont à peine sortis de l’école, d’autres en sont au début de leur carrière. Ils arrivent frais et pleins d’enthousiasme devant des organisateurs du même âge. L’ensemble fait un peu colonie de vacances ; les « monos » rappellent à l’ordre ces jeunes « pioupious » excités qui ne savent pas se tenir.

   Israël, vers laquelle tous les yeux sont braqués depuis des décennies, est la terre promise pour le reporter en herbe qui n’a jamais mis un pied en zone de guerre. Quelle fierté d’y être ! Et pourtant. Les heures de conférences s’enchaînent, mais très peu parmi les auditeurs prennent des notes. Très peu de mains se lèvent pour protester contre les discours assénés. L’oreille semble attentive, c’est déjà bien assez. Tout le monde garde ses forces pour les sorties du soir. Selfies, tournée des pubs et dîner-pizzas initiés par les jeunes cadres dynamiques de la capitale israélienne font oublier les bombes qui pleuvaient sur Gaza il y a à peine quelques semaines.

   Parce qu’au fond, ils ont l’air gentil ces Israéliens. Fi de violence dans les paroles, ils sont prévenants, attentifs, aux petits soins. Respectueux de tous. D’ailleurs « Israël n’a jamais violé les droits civils des Palestiniens en 60 ans », clame l’avocat Elyakim Haetzni. Là, quand même, les pioupious se réveillent. Murmure dans la salle. Mais pas plus, il ne faudrait pas casser la bonne ambiance entre nous. Cela aura été l’unique véhémence journalistique de la semaine. Le séminaire se termine. Seuls deux participants sur 18 y attachent une tentative claire de propagande sioniste. Parmi les 16 autres, on arbore fièrement l’attestation de réussite reçue lors de la cérémonie de clôture. Aucun esprit critique, aucune réflexion personnelle de la part de ceux qui sont présentés comme les « plumes » de demain. Israël et sa stratégie de « communication gentille » peuvent se féliciter de leur succès. Et nous, nous inquiéter de cette trop facile manipulation des jeunes cerveaux du monde des médias.


1 NDLR. La hasbara, mot hébreu qui signifie « explication » ou « éclaircissement », désigne la politique de communication et de propagande israélienne menée auprès de l’opinion internationale.

2 NDLR. L’armée israélienne est appelée « armée de défense d’Israël », ce qui se traduit en hébreu par l’acronyme Tsahal, ou encore « forces de défense d’Israël » (Israel defense Forces, IDF).


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(Le voyeur à la plume d'oie
surpris en pleine mauvaise action)


Peter Pan. Walt Disney.


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Luc Desle

dimanche 28 septembre 2014

"Ce militaire en mal de conflits buvait canon sur canon". Benoît Barvin in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE DÉSIR EST SOUVENT
UN FAUX-AMI)

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(Tous le désignaient comme coupable d'avoir
souri dans cette mosquée)


Igor Morski (b. 1960). Polish


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(Les lendemains de fête de la Duchesse Moldova
étaient difficiles...)


Lev Tchistovsky ~ Classical painter.
 Лев Чистовский [1902-1969] was born in Pskov, Russia.


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"Bon... J'ai fait rimer Amour avec 'Balourd'?
Non... 'D'un Jour'? ... Ça ne me dit rien...
'Vautour'? 'Tambour?' 'Topinambour'?
Saleté d'Alzheimer!"


Hugues Jean François Paul Duqueylard (French, 1771-1845)


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"Ben oui, j'remplace ma fille... Y'a un problèm?"


Lucian Freud / ? / ?

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Blanche Baptiste

samedi 27 septembre 2014

"Ce poitrinaire aurait aimé avoir une épouse à forte poitrine". Jacques Damboise in "Pensées décervelées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(SOIS L'INTELLIGENCE
DE TON MONDE)

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"Bon Sang! Le retour de l'ancien Résident...
Quel cauchemar..."



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(Migrant touché/coulé)



BABA


Naufrages en Méditerranée :
le système de sauvetage en bout de course


   (...) Sur 500 passagers, neuf auraient survécu au naufrage. Deux d’entre eux, des Palestiniens de Gaza repêchés par un porte-conteneur italien, ont témoigné auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), apportant un début d’explication sur le drame.

   Leur bateau est parti de Damiette (Egypte), le 6 septembre, à destination de Malte. A bord, des Soudanais, Syriens, Egyptiens et d’autres qui cherchaient à fuir leur pays pour l’Europe. Les passeurs les ont fait changer plusieurs fois d’embarcation avant de se heurter à un refus des migrants, qui craignaient pour leur sécurité à bord du dernier bateau proposé. Alors, les passeurs les auraient délibérément coulés.

   D’après l’OIM, si ces informations sont confirmées, il s’agirait d’un « homicide de masse » et « du naufrage le plus grave de ces dernières années ». Encore plus meurtrier que celui qui a coûté la vie à 366 personnes près de Lampedusa, en octobre 2013. Les autorités italiennes ont ouvert une enquête. Dimanche, un autre bateau a coulé avec 200 passagers à bord au large de Tripoli. La marine libyenne a sauvé 36 personnes. (...)

   (...) Pour les migrants venus d’Afrique et du Proche-Orient, la Méditerranée est l’une des routes les plus meurtrières du monde. 130 000 d’entre eux ont réussi à atteindre les côtes européennes depuis le début de l’année pour demander l’asile, d’après les chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés, soit deux fois plus qu’en 2013. Mais 2 900 seraient morts sur le trajet. Quatre fois plus que l’année précédente.

   Les bateaux de migrants cherchent la discrétion. Ils ne sont donc pas équipés de matériel radar donnant leur position, comme les navires « réguliers ». Pour autant, ils ne sont pas invisibles pour les bâtiments militaires et civils circulant en Méditerranée.

   « C’est un espace assez petit et l’une des zones les plus balisées du monde, peu de bateaux peuvent échapper à toute surveillance », rappelle Claire Rodier, juriste au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). Plusieurs organisations, dont la sienne, se sont d’ailleurs fondées sur cet argument pour appuyer la plainte déposée par les survivants d’un naufrage, en 2011, pour « non-assistance à personne en danger ». Elle mettait notamment en cause la Marine française, qui dément avoir repéré l’embarcation. (...) 

   (...) En cas de détresse, les règles de navigation imposent à tout navire d’intervenir, dans la mesure de ses moyens : son équipage peut porter secours lui-même (cela arrive régulièrement) ou avertir les autorités compétentes. S’ils ne le font pas, estime Claire Rodier, « c’est qu’ils choisissent de ne pas s’embêter avec ça, parce que ça leur ferait perdre du temps ou les obligerait à se dérouter ». Dans le cas du dernier naufrage, aucun élément sur les navires à proximité n’a été rendu public pour l’instant. (...)

   (...) Le trajet qui va de l’Egypte à Malte « n’est pas le plus courant », explique Claire Rodier. La route libyenne, vers les côtes de l’Italie, est plus fréquentée, d’où les crispations autour de Lampedusa. Ce bateau est peut-être passé suffisamment loin des eaux territoriales italiennes pour que les autorités de ce pays ne le repèrent pas.

   Depuis octobre 2013 et le naufrage de Lampedusa, l’Italie est devenu le « gendarme » de la Méditerranée concernant les opérations de sauvetage de migrants. Dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, elle a renforcé ses patrouilles dans ses eaux territoriales et légèrement au-delàL’Italie demande régulièrement à l’Union européenne de prendre le relais, menaçant même de laisser tomber. En théorie, elle a eu gain de cause. La Commission européenne a annoncé fin août que l’opération Frontex Plus serait mise en route d’ici le mois de novembre.

   « Frontex Plus aura un périmètre plus restreint que Mare Nostrum, a averti la commissaire européenne Cecilia Malmström, et son succès reposera sur la contribution supplémentaire des Etats membres, compte tenu des ressources limitées de Frontex. » Vu ces réserves, l’Italie, qui espérait se désengager progressivement, pourrait être obligée de poursuivre Mare Nostrum, qui lui coûte 9 millions d’euros par mois. (...)

   Ne vous attendez pas à croiser des bateaux labellisés Frontex en Méditerranée. L’agence se contente de coordonner la participation des Etats européens, qui lui « prêtent » ses équipages. Si l’Italie prend ses distances, la France, Malte, l’Espagne, la Grèce ou d’autres devraient s’impliquer davantage. Mais rien n’est tout à fait calé, malgré la satisfaction affichée des ministres de l’Intérieur français et italien.

   Frontex a pour mission de « repousser » les bateaux clandestins pour les empêcher d’accoster sur les côtes européennes. De protéger les Etats-membres, pas les migrants. Dans ces opérations conjointes, la frontière entre secours et lutte contre l’immigration illégale est floue. Ce qui pose régulièrement problème, comme le rappelle Vox« Les survivants d’un naufrage survenu en 2013 affirment qu’ils ont vu de nombreux hélicoptères les survoler, sans que personne ne leur vienne en aide jusqu’à ce que des pêcheurs italiens les retrouvent, cinq heures après que le bateau a coulé.

   Onze survivants ont été secourus – aucun d’entre eux par Frontex. (Deux par un cargo privé, neuf autres par des bateaux grec et sicilien.) Les autres sont portés disparus.» Cette année, une enquête journalistique internationale – les « Migrant files » – a montré que 23 000 personnes sont mortes entre 2000 et 2013, en tentant de rejoindre l’Europe. Ce chiffre ne cesse d’augmenter.


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(L'Hôtesse de l'air qui attirait les éclairs
fut définitivement rayée du personnel navigant)



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Benoît Barvin

vendredi 26 septembre 2014

"Mes trois ex-femmes, de vraies patriotes, me marquèrent, l'une au fer rouge, l'autre au fer blanc et la dernière au fer bleu." Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(AVANCE EN TOUTES CIRCONSTANCES
LE SOURIRE AUX LÈVRES)

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"Ladies and Gentlemen... Approchez-vous
de la Femme-Miroir... N'ayez pas peur
de l'apparence qu'elle va vous révéler!"




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"Et cette infâme corruption qui...
- Rompich...
- Je dis la même chose...
- Moi itou..."


Honoré Daumier

LA CORRUPTION 

Le point commun aux incultes,
analphabètes et autres illettrés

Auran Derien 

   (...) La corruption est une méthode. Elle est systématisée par les financiers mondialistes car elle simplifie leurs affaires. Ou on achète la personne ou on la tue. L’acheter est d’autant plus prisé que la fabrication de dollars ne coûte rien. C’est quelque chose, ça….Un grand succès. (...)

   (...) Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont parfaitement intégrés à la chaîne sans fin de la corruption. L’Inde a été gangrenée par les Britanniques qui utilisaient toutes les méthodes possibles, notamment l’endettement pour contrôler les petits royaumes qui en constituaient la structure politique. La Chine a une longue tradition mafieuse, au cours de laquelle les triades passent des accords politiques avec les autorités selon la région et l’époque. Brésil et Afrique du Sud connaissent le parasitisme institutionnel. L’oligarchie y est kleptocratique depuis fort longtemps. Se développe aussi la corruption légitime, justifiée si elle sert le clan ou la tribu, comme dans les pays musulmans et dans toute l’Afrique.

   A la grande époque de l’Europe, les groupes mafieux savaient qu’ils ne pouvaient accéder au pouvoir, seulement rester dans son ombre. L’Etat possédait assez de force pour limiter ce phénomène. Son personnel se recrutait dans une atmosphère plus marquée par l’honneur et la probité.

   Le changement d’époque est venu d’Italie. La mafia y avait été installée durant la seconde guerre mondiale par les forces américaines. Puis la corporation des politiciens n’offrit plus assez de services pour les charges qu’elle imposait aux membres de “l’honorable société”. Il semble que les groupes mafieux aient décidé de tenir les rênes pour s’adonner à l’économie du monde avec délectation.  Alors que les pays non alignés disposaient encore, dans les années soixante, comme l’Europe , d’une élite cultivée et digne, les coteries se sont désormais constituées. L’Europe est aujourd’hui une fédération faillie.

   Dans les temps que nous avons vécus, il se présentait parfois des cas de collusion entre les voyous et les gens de l’Etat. Mais la plupart des experts considèrent que nous avons dépassé cette phase. Aucune affaire, sauf le petit commerce ou l’artisanat, ne peut se réaliser sans la protection d’un parti, d’une administration, d’une secte ou d’un gang. De Tapie avec Christine Lagarde à Chirac et Delanoë en tant que maires de Paris, en passant par les associations redistributrices et les faux cabinets pour études bidons, toute l’Europe baigne dans ce monde ignoble. (...)

   (...) Plus la finance parasitaire détruit l’industrie, transformant l’Europe en un gigantesque bidonville où le tourisme seul crée des emplois, plus les circuits de la drogue et leurs dirigeants acquièrent de l’importance pour maintenir la population dans un état de léthargie qui évite quelque rébellion que ce soit.

   La richesse des oligarques tout comme le niveau de vie de la corporation politique passent par une intense activité de commerce de marchandises “stimulantes”. Avec les bénéfices de ces activités, tant les corps de police que les magistrats s’arrosent et ainsi, lentement mais sûrement, toute l’Europe s’enfonce dans le néant ou, ce qui en est proche selon les critères de la civilisation, dans des accumulations de ghettos où des gens de toutes sortes vivent de trafic, se satisfaisant de cette vacuité. Le point important est de voir avec lucidité comment des intérêts étrangers manipulent ces ghettos contre les Européens et comment les minables pions placés dans les postes de direction alimentent en subventions les gangs de ces zones afin qu’ils restent tranquilles.

   Même la recherche scientifique a cessé d’obéir aux critères qui, depuis les Grecs, lui ont assuré sa place et l’attention des grands esprits. Alors que sa finalité est le VRAI, une proposition expliquée ou comprise, l’intervention de la finance a éliminé peu à peu les vérifications gênantes, voire la falsifiabilité. Les dogmes et les escroqueries intellectuelles comme celles de Marx, Freud, … qui peuvent tout justifier ont détruit la science pour la mettre au seul service du gain. Il est douteux que d’autres groupes humains aient la liberté de faire de la bonne science dans les années à venir.

   La chute de l’Europe signe la victoire des barbares mercantiles. Ainsi que ne cesse de l’affirmer Xavier Raufer, Christian Harbulot et quelques autres autres observateurs, la loi du plus fort est déjà revenue sur le devant de la scène. Entre les trans-nationales, les banquiers, les obsédés de la contrefaçon, les oligarques, les mercenaires, les terroristes et les mafias, la corruption est la norme et les critères sont les mêmes: un taux de profit et la prétention à renaître pur en paroles.

   Emmanuel Macron, Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique est un forban parmi d’autres. Il tient sa place dans la chaîne des (étrons)… pardon… dans la chaîne des marchandises…. Il est le modèle idéal des aliénés : sourire béatement indifférent aux scandales, aux turpitudes, aux consciences vendues ou à vendre. Il a le vice du parasite financier, vice d’une époque sans grandeur, sans originalité, accumulant les travers de toutes les autres époques par obsession quantitative…. (...)


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(La Femme qui avait mangé son chapeau,
devait à présent s'attaquer à son
horrible natte)



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Benoît Barvin

jeudi 25 septembre 2014

"Le tueur fut confondu car il vendait, depuis peu, des rêves très sanglants aux insomniaques". Jacques Damboise in "Pensées contre-fêtes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE DEMANDE PAS AU MIROIR
DE VOIR A L’INTÉRIEUR DE TOI)

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(Belle-Mère apprenant l'échec de l'assassinat
de son gendre par un %*@°! de tueur de mes deux)


thepaperlab: Made with Paper. Inspired by
Mathilde Troussard’s pictures. By Florent Bonnefoi

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(Kali corrigeant des mâles violeurs en puissance)



INDE

Plus de 100 000 étudiants 
dans la rue à Calcutta

INGRID THERWATH


   (...) L'affaire aurait pu être réglée rapidement. Fin août, une étudiante a été agressée sexuellement à l'université Jadavpur, à Calcutta, dans l'Etat du Bengale. Mais, face à l'inaction des autorités universitaires, les étudiants ont commencé à protester. 

   En septembre, leur contestation a commencé à prendre de l'ampleur. Le 17, ils étaient plusieurs milliers à protester à l'université quand le vice-président de l'établissement a demandé à la police de charger. Résultat : 40 arrestations et 40 étudiants envoyés à l'hôpital. (...)

   (...) Loin de calmer le mouvement, cet événement a profondément ému la jeunesse. Le 20 septembre, les manifestants étaient au moins 100 000 dans les rues de Calcutta. Les sites YouthkiAwaaz et Scroll.in ont publié des photos de cette mobilisation particulièrement forte. Les étudiants réclament le respect de leur droit à manifester, l'application de la loi et des règlements internes sur les agressions sexuelles et la démission du vice-président de l'université. 

   Le hashtag #hokolorob, leur slogan, fait fureur sur Twitter en Inde. Sa signification ? "Faisons du bruit !" Il y a fort à parier qu'on les entendra encore...


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(Danseuse indienne invoquant la déesse de l'Amour
et de l'Acceptation)



Viol en Inde

   Le viol en Inde est cité par Radha Kumar comme un des crimes les plus communs contre les femmes et par l'autorité des Nations unies par rapport aux droits humains comme « problème national ».

   Durant la partition de l'Inde, le viol était un problème répandu. On estime qu'à cette époque, jusqu'à 100 000 femmes ont été enlevées et violées.

   À la suite de l'affaire du viol collectif de New Delhi, les attitudes et réactions de certaines autorités politiques et religieuses sont conservatrices : Abu Asim Azmi, président du parti Maharashtra Samajwadi a affirmé: « Je supporte la peine de mort pour les violeurs de Delhi, mais il devrait aussi y avoir une loi selon laquelle les femmes ne devraient pas porter moins de vêtements et ne devraient pas sortir avec des garçons qui ne sont pas de leur parenté. Quelle est la nécessité de se promener la nuit avec des hommes qui ne sont pas de la famille ? On devrait mettre fin à ceci. » (...)

   (...) Mamata Banerjee, le ministre en chef du Bengale-Occidental : « Avant, si hommes et femmes se tenaient par la main, ils se seraient fait attraper et réprimander par leurs parents, mais maintenant tout est si ouvert. C'est comme un marché ouvert avec des options ouvertes. » (...) Le parlementaire Rajpal Saini : « Pourquoi les femmes au foyer et les étudiantes ont-elles besoin de téléphones portables ? Ça les encourage à des conversations futiles et à prendre contact avec des gens hors de leur foyer. » (...)

   (...) Après le viol de New Delhi, le parlement indien avait durci les lois concernant les sanctions contre les auteurs de violences sexuelles. Néanmoins, le 20 janvier 2014, dans un village nommé Subalpur situé dans l'Etat du Bengale-Occidental, une jeune femme de 20 ans a subi le viol collectif de sa communauté après une sentence rendue par le chef du village.

   La victime, célibataire, avait été aperçu accompagnée d'un jeune homme issu d'un village voisin, avec qui elle entretenait une relation amoureuse. Toutefois, l'idylle a bouleversé le chef du village qui s'est empressé d'établir un conseil coutumier local. La jeune femme et son partenaire ont été ligoté à un arbre tout au long du débat entretenu par le conseil qui devait rendre son verdict sur l'avenir de ces derniers.

   Une fois la sanction rendue, les deux accusés devaient payer respectivement une amende de 27000 roupies soit environ 317 euros pour être libérés. Le jeune homme s'est engagé à acquitter la somme tandis que la famille de la jeune indienne a annoncé ne pas pouvoir payer. Le chef aurait alors autorisé des villageois à violer collectivement la jeune femme. Selon des spécialistes, ce genre de châtiment est extrêmement rare dans ce village. Malgré tout, de nombreux cas semblables à celui de Subalpur avaient été recensés dans d'autres communautés tribales telles que chez les Jat de l'Haryana.

   Ce nouveau viol amplifie un peu plus les tensions entre les différents partis politiques qui ne semblent pas trouver de solutions pour appréhender ces violences.

   À la suite du viol collectif et du meurtre de l'étudiante en décembre 2012, à New Delhi, un débat s'engage en Inde, et le rapport d'une commission d'experts, dirigée par le juge Jagdish Sharan Verma, stigmatise « les biais de genre » et « l'état d'esprit de la société ». Il appelle à des « changements systémiques dans l'éducation et les comportements sociétaux». Le 22 mars 2013, le Parlement indien adopte une loi « anti-viol » qui renforce les agressions sexuelles. Elle condamne les violeurs à la prison à perpétuité ou à la peine de mort, en cas de décès de leur victime.(...)

   (...) Le viol conjugal n'est pas reconnu comme un délit dans le cadre juridique indien, sauf si les époux concernés décident de suivre une procédure de divorce.


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Luc Desle