Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 7 janvier 2015

"La Belle caressait toujours la Bête dans le sens du poil". Jacques Damboise in "Pensées à contre-vent".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE GENRE HUMAIN
EST UNE GRANDE FAMILLE)

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(L'Année 2015 nous promettait de jolies choses.
Allait-elle tenir ses déhanchantes promesses?)


(Source: bigbootygifs, via greatgrottu)

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(Le Grand Duduche est mort)


linternaute.com

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(Ces nouveaux journalistes 
étaient partout à la fois)


(Source: ceresmon, via megatrip)

BFM-TV : 
au paradis perdu du fait divers

Fondateur d'@rrêt sur images

   (...) Breaking news : braquage, course-poursuite et prise d’otages, « en plein Paris », à l’heure des avant-soirées télé. Et pas dans n’importe quel quartier parisien : la bijouterie braquée est située rue François Ier, la mythique rue des locaux d’Europe 1, à un jet de sarbacane de RTL, et la prise d’otages du coiffeur en direct se situe dans une rue sans nom du XVe arrondissement, tout près des anciens locaux de i>Télé, non loin de BFM, bref au cœur de l’audiovisuel palpitant.

   BFM, donc, a dépêché deux envoyés spéciaux sur les deux théâtres du drame, et tient l’antenne. Plus rien d’autre n’existe que ce suspense. Car à partir de ces pièces disparates – une bijouterie des beaux quartiers, une course-poursuite avec la police, un salon de coiffure d’une rue sans nom, un hélicoptère qui tourne, les témoignages des voisins, des riverains, des passants, à partir de cette image unique, en boucle, d’un scooter blanc renversé par terre –, à partir de ces pièces, il faut reconstituer le fil géographique et chronologique de l’histoire, jusqu’au moment présent.(...)

   (...) « Où est situé votre bar par rapport au salon de coiffure ? », interroge en rafale le présentateur de BFM. « Avez-vous encore des clients à l’instant présent ? Connaissez-vous le tenancier du salon ? Pouvez-vous voir ce qui se passe dans la rue ? »

   Et c’est fascinant. Car au cœur de la boursouflure ordinaire du dispositif mis en place, c’est le journalisme originel qui se donne à voir dans toute sa pureté, un journalisme imaginaire d’avant les perversions, avant la connivence avec les puissants, avant la compromission avec les sources, avant la soumission aux idéologies, avant les loges de maquillage, avant les coupures pub.

   Bref, avant qu’il soit chassé du paradis terrestre, le journalisme à la Tintin, houpette aux vents, qui n’a encore besoin ni de sources policières manipulatrices, ni de sociologues bidon, ni d’économistes de plateau, ni de spécialistes de la sécurité, ni d’éditocrates politiques disputant de savoir si ça va être meilleur pour Sarkozy ou pour Le Pen.

   Un journalisme qui ne s’assigne pour but que de répondre aux questions essentielles, les fameux W mythiques (what ? who ? when ? where ? why ?), en dénichant les meilleurs témoins, rien d’autre que les plus pertinents. (...)

   Et c’est BFM qui rafle la médaille d’or de l’olympiade, mettant la main au téléphone sur « le » témoin idéal, avec fenêtres donnant sur le drame, au moment exact du dénouement :

   « Alors là, le salon de coiffure vient de se rallumer, on voit quelqu’un assis au sol, alors il y a le propriétaire, enfin le gérant du salon de coiffure qui ouvre la porte, en ce moment même, il sort dans la rue. Il y a quelqu’un qui est assis au sol, mais je ne vois que les jambes. Il y a deux personnes, un homme au pantalon noir et un homme au pantalon rouge, les deux hommes sortent les bras levés, ils posent leur arme sur le toit d’une voiture noire... 

   Et l’on écoute se dérouler cet insoupçonnable récit, mère de toutes les narrations, on le regarde couler comme du miel dans les veines épuisées du système.


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Benoît Barvin

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