Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mardi 22 juillet 2014

"Son enfant intérieur ne mettait jamais le nez dehors". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE TEMPS EST 
UN FLEUVE SANS FIN)

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(La danseuse au bas laid attendant
d'entrer en scène)



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(Cubaines tâtant le pouls d'Haïti)



L’amnésie de Mauricio Vicent (El Pais) : 
pas un mot de la solidarité de Cuba en Haïti !

José Manzaneda 
coordinateur de Cubainformation.

(traduction Françoise Lopez)

   (...) Plus de 3 millions de personnes de 34 pays - principalement d’Amérique Latine - ont été opérés de la vue ces 10 dernières années grâce à ce qu’on appelle l’Opération Miracle, un programme de solidarité des Gouvernements de cuba et du Venezuela. Trois millions de personnes sans ressources pour payer une opération qui aujourd’hui - dans leur majorité - seraient aveugles.

   L’information est spectaculaire. Mais plus spectaculaire est le fait ... qu’il n’y ait cette information dans aucun média international. C’est la censure implacable de toute information positive sur Cuba ou sur le Venezuela.

   Celle qu’applique, par exemple, le journal espagnol El Pais. Récemment, ce journal a publié une série de 10 chroniques et reportages photos sur la coopération internationale en Haïti, signés par Maricio Vicent. Curieusement, celui qui, pour avoir été le correspondant à La Havane pendant 20 ans, connaît à la perfection le rôle solidaire de Cuba en Haïti ne mentionne pas une seule fois Cuba dans les 10 travaux cités.

   Souvenons-nous que chaque chronique de Mauricio Vicent depuis La Havane était une pique contre le Gouvernement cubain que, systématiquement, il rendait responsable de tout problème économique et social dans le pays. Dans ses chroniques sur Haïti, au contraire, les calamités sociales dont il informe ne sont de la responsabilité ni des gouvernements ni du système (capitaliste) ni du modèle économique néolibéral et néocolonial imposé pendant des décennies.

   Vincent compare les très bas indices de développement humain en Haïti avec ceux de la République Dominicaine mais pas avec ceux de Cuba. Il qualifie le taux de mortalité infantile en Haïti de "scandaleux" : 70 pour 1 000 naissances vivantes face aux 21,3 de la République Dominicaine. Il ne mentionne pas, bien sûr, les 4,2 de Cuba, le pays dont il a calomnié le système politique et social pendant des années : un taux 17 fois plus bas que celui d’Haïti, 5 fois plus bas que celui de la République Dominicaine et même inférieur à celui des Etats-Unis et du Canada.

   El Pais encense le travail an Haïti - sans doute positif - de Médecins du Monde, de Foi y Joie et des Frères de la Charité. Mais de la gigantesque solidarité de Cuba, pas un mot. Et il censure des données qui mériteraient sans doute une large couverture dans l’information internationale. Par exemple :

   - Depuis 1998, plus de 11 000 coopérants cubains sont passés par Haïti, en majorité des médecins. Ils ont soigné plus de 20 millions de patients, 680 000 dans leur propre logement. ils ont réalisé plus de 373 000 interventions chirurgicales et 150 000 accouchements, sauvant la vie de plus de 300 000 personnes, 322 000 ont été soignées dans des centres de rééducation et plus de 60 000 ont été opérés de la vue. Aujourd’hui, il reste en Haïti près de 700 coopérants.

   - Cette solidarité cubaine s’étend aussi à l’éducation. Plus de 250 000 personnes ont été alphabétisées en Haïti avec des programmes cubains et près de 1 300 étudiants ont été diplômés dans les universités de l’Ile avec des bourses du Gouvernement cubain. Actuellement, 322 y étudient, en majorité à l’Ecole Latino-américaine de Médecine, qui prépare les étudiants haïtiens à ensuite se rendre dans les endroits de leur pays qui en ont le plus besoin.

   - Les accords de ce qu’on appelle la coopération triangulaire Sud-Sud entre pays d’Amérique Latine sont également invisibles dans les médias. Par exemple, le Brésil a financé 3 centres hospitaliers en Haïti, où les soins sont donnés par le coopération médicale cubaine. Un d’entre eux est l’Institut de Rééducation qui a servi à plus d’un million de personnes atteintes de handicaps physiques. Et plus de 30 hôpitaux communautaires sont rénovés ou construits grâce à la collaboration solidaire du Venezuela et de Cuba.

   Mais pas une seule de ces données ne sont apparues dans les plus de 10 chroniques sur l’aide internationale en Haïti signées par l’ex correspondant d’El Pais à Cuba, Mauricio Vicent, aujourd’hui atteint, semble-t-il, par une préoccupante amnésie passagère.


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Luc Desle

lundi 10 septembre 2012

"Je te taquine, tu me taquines, il me taquine, nous nous battons". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE ÉTAIT, EST,
SERA LE SAGE)

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(Le fantôme de la liberté de la femme, au Pakistan, 
courait le plus vite possible
pour qu'on ne le rattrape pas trop vite)




Sarah Caron - Dans les rues de Peshawar, la capitale de la province 

Khyber Pakhtunkhwa (Pakistan), une femme en burqa rentre en courant chez elle,
 car elle n'est pas accompagnée et c'est dangereux pour elle. 




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"Ce que je regarde? Un camp de vacances, cette question!"



Les Chinois se rebellent 
contre leur goulag
Arnaud de La Grange


   Le goulag chinois est revenu sous les projecteurs à la suite d'une triste affaire survenue le mois dernier dans la province du Hunan. Tang Hui, une mère de famille dont la fille avait été violée à l'âge de 11 ans et forcée à se prostituer, demandait instamment aux autorités - par le système des pétitions - que les coupables soient punis plus sévèrement. Y compris des policiers impliqués, selon elle. Son insistance lui a valu d'être condamnée à 18 mois de camp de travail, pour avoir «troublé l'ordre social et exercé une influence négative sur la société». La décision a suscité un tollé chez les internautes chinois, se mobilisant par centaines de milliers pour la courageuse mère, qui du coup a été rapidement libérée.


   Cette sinistre invention maoïste a perduré et même prospéré jusqu'à nos jours. Mao avait théorisé la rééducation par le travail en 1957, pour traiter les petits délinquants et les gêneurs, des intellectuels notamment. Un temps mis en veille pendant la Révolution culturelle, où les autres outils de châtiment ne manquaient pas, le laogai a été réactivé dans les années 1980 et s'est développé depuis. Avec une fâcheuse propension à s'étendre à toutes les voix un peu dissidentes. Vu du côté répressif, le système est une merveille puisqu'il permet d'enfermer quelqu'un pour une durée pouvant aller jusqu'à quatre ans, de manière extrajudiciaire, sans procès ni possibilité de recours à un avocat. Une signature suffit à vous envoyer derrière les barreaux.
Lire sur:



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"Non! Je vous ai dit que je ne vous prêterai
jamais mon exemplaire du Coran...
N'insistez pas!"


Mani - Syrie, Homs. Quartier de Bab Amro, janvier 2011. 
Les rebelles de l'ArmŽée syrienne libre sont postŽés dans tous les immeubles 
aux limites du quartier et font le guet de jour comme de nuit. 

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"Je vois plein d'enfants pauvres qui ont besoin qu'on
leur remonte les bretelles et... Zut! Ils n'en ont pas..."

Mary Poppins

Jouer aux pauvres, quelle insulte !
Amélie Baron
Le Nouvelliste

   (...) Comme beaucoup d'étrangers, Matthew Jones n'a découvert Haïti que le 12 janvier 2010, devant une télévision où tournaient en boucle les images terribles des morts, des blessés, des décombres... Devant l'horreur sans mots de la catastrophe qu'a été le séisme, ce jeune étudiant américain a voulu aider. Sentiment compréhensible et partagé par des millions de personnes à travers le monde. Mais plutôt que de se défausser rapidement de quelques billets auprès d'une ONG, Matthew Jones a voulu agir : "Je ne savais pas comment aider mais vivre dans la pauvreté a été une bonne première étape". Enrôlant son frère et deux de ses amis, il est donc parti pour passer 28 jours à Port-au-Prince. Leur projet : vivre sous une tente, avec un dollar par jour. "Pour mieux comprendre, nous avons décidé de vivre comme les Haïtiens". Faire comme si... tels des enfants qui, dans une cour de récréation, s'inventent un univers. Sauf qu'ici le terrain de jeu a été un pays, une capitale, une ville bien réelle. 

   Les quatre jeunes hommes ne sont, bien sûr, pas partis les mains vides. Caméra et micro dans les sacs : il leur fallait filmer le quotidien haïtien, preuve s'il en fallait une, que leur "aide" bien intentionnée était davantage tournée vers eux-mêmes et non à destination des Port-au-Princiens dans le cruel besoin. Leur vidéo intitulée "1 dollar poverty - living in Haiti on 1 dollar per day for 28 days" est désormais disponible sur Youtube. Vingt-huit minutes dérangeantes où s'étale l'inutilité de leur "expérience", car Haïti fut réellement pendant ces quelques jours leur laboratoire. Et pas n'importe lequel ! Avant le départ, les quatre amis évoquent face à la caméra leurs appréhensions, leurs doutes. Qu'est-ce qui leur fait le plus peur ? Le plus jeune répondra "de ne pas revenir"... Les clichés sont annoncés, le suspens lancé : nous, Américains, allons dans cet inconnu d'où nous pourrions ne pas revenir. 

   Au fil du documentaire, ces candides aidants découvrent la rude réalité. Leur tente (emportée dans les bagages, ils n'ont pas eu à subir des heures d'attente pour bénéficier d'un don d'une organisation internationale) sera plantée dans la cour d'une maison en ruines. Une générosité haïtienne qui fausse déjà leur "expérience", mais ils ne s'en soucient guère. Dès leur premier jour, les jeunes Américains se plaignent de l'effort nécessaire pour porter un gallon d'eau, sous la chaleur. L'étape au marché leur fait réaliser qu'avec leur dollar quotidien, ils ne pourront manger que deux repas par jour. Et uniquement du riz, des pois, des spaghettis... Qu'il est dur de prétendre être pauvre ! 

Lire sur:


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Benoît Barvin