Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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dimanche 25 novembre 2012

"Il mit son grain de sel dans cette pâtisserie, ce qui ne fut pas du goût des clients". Benoît Barvin in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(QUAND TU AVANCES
NE COMPTE PAS LES PAS)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(55)
pcc Benoît Barvin


Magicien

   "Fabuleux, ce magicien, tu ne trouves pas? " me susurra mon épouse. L'homme, en dehors des habituels tours de cartes et autres tours habiles mais connus, venait de faire disparaître sa partenaire et voilà qu'elle réapparaissait sous la forme d'une chevrette, sans que je puisse deviner le "truc" qu'il avait utilisé. Et pourtant je m'entraînais ferme, depuis deux ans maintenant, prenant même des cours auprès de professionnels, tâtant de l'illusion comme si je désirais devenir, à mon tour, professionnel de la chose. Mais là, impossible de comprendre le tour de passe-passe effectué. La chèvre plia les genoux et salua, comme à la parade. La foule applaudit, mon épouse plus que les autres. 

   Elle était en beauté, ce soir-là. Je veux dire, encore plus que les autres jours. Elle portait un caraco pigeonnant qui dévoilait la perfection de sa poitrine, sa taille semblait plus mince que d'ordinaire, ses longues jambes étaient mises en valeur par un jean artistiquement déchiré aux genoux et sur une des cuisses. Sans oublier sous la fesse gauche, cette déchirure professionnelle qui dévoilait qu'elle ne portait aucun dessous. Les hommes se retournaient sur son passage et me fusillaient du regard. Les femmes lui jetaient des sorts que j'imaginais des plus terribles.

   "Ne vous en faites pas, mes cailles, me disais-je en les voyant hausser les épaules, les yeux emplis de haine. Cette catin ne va faire sa belle longtemps encore". Je haïssais mon épouse. Je la haïssais tellement que je ne l'appelais plus par son prénom. Pour moi, c'était "Elle", simplement, ou "Tu", que je lançais comme on crache un glaviot. Ce soir, j'avais accepté d'aller voir ce magicien car, depuis un bon moment, je ruminais, cherchant un moyen de la faire disparaître de ma vie, cette épouse détestée, sans que la Police puisse rien y trouver à redire.

   Le tour du magicien m'avait semblé proche de "l'authentique". Je devais en avoir le coeur net, le payer, même, pour comprendre le mécanisme de cette étrange métamorphose effectuée devant une assemblée enthousiaste qui, à présent, s'en allait, en flot continu.

   " Je voudrais saluer l'illusionniste, dis-je à ma femme. Tu m'attendras dans le bar d'en face, d'accord?". Elle acquiesça, posa ses lèvres sur ma joue, et j'attendis qu'elle eut disparu pour me précipiter vers la loge du magicien. Curieusement, il n'y avait aucun fan à la porte. Je frappai, j'entendis une grosse voix qui me priait d'entrer, ce que je fis. La loge était spacieuse. Elle paraissait même plus grande que ce à quoi je m'attendais. Elle comportait un miroir, une chaise sur laquelle était assis l'homme de l'art qui avait, devant lui, une table encombrée de divers ustensiles. Pour l'heure, il se démaquillait.

   "Je peux vous êtes utile?" demanda-t-il de cette voix de stentor qui m'impressionna. De près, il ressemblait à Méphistophélès. Il en avait les yeux malins, le nez aussi fin qu'une arête de poisson, des lèvres un brin cruelles, un petit bouc, le tout comme décorant un visage où la peau semblait avoir été collée sur un crâne dont on apercevait la forme... Brrr... Le bonhomme me fit froid dans le dos.

   A sa question, je répondis que oui, il pouvait m'aider, car j'aurais bien voulu connaître les rouages de son tour de passe-passe. Je m'emparai de mon porte-feuille et sortis plusieurs liasses de billets de 100 euros, pris dans la caisse de la boîte de pub que je dirigeais. Et je me lançai ensuite dans une explication contrainte d'où il ressortait que, lors du Noël prochain, j'allais jouer les illusionnistes pour les enfants des employés et que...

   "Je n'ai nul besoin de connaître vos raisons... bonnes ou mauvaises, me coupa le magicien en s'emparant des billets. Je vais vous dire comment je procède. Vous allez être très surpris, je vous l'assure". Et, sans que j'ai le temps de me retourner, il se lança dans une étrange incantation, en même temps que, autour de moi, le décor devenait flou. J'eus la bizarre sensation de rapetisser et j'ai certainement dû perdre connaissance...

   Quand je me suis réveillé, la première personne que je vis, ce fut mon épouse. Elle se tenait devant moi, triomphante, en contre-plongée. Près d'elle, le Magicien avait passé une large main autour de sa taille. Tous deux m'observaient, en souriant méchamment.

   - Enfin, te voilà revenu dans le réel, fit ma femme en ricanant. Et moi, grâce à Pazuzu, je suis  débarrassée de toi. A jamais... Quel soulagement! Je n'en pouvais plus de t'avoir, ronflant, à mes côtés, dans le même lit... Je détestais ta manière de manger... Ta suffisance... Tes...
   - Tutu, l'interrompit le Magicien, d'un air paterne. Ne te fatigue pas, ma Chérie, tu sais très bien qu'il ne peut te répondre... Bientôt, même, il ne comprendra plus ton langage...

   Je voulus dire quelque chose pour l'insulter, mais de ma gorge sortit un étrange bêlement qui m'emplit d'angoisse. Je tentai de bouger, mai mes pattes étaient encore trop faibles et... MES PATTES! Je compris, d'un coup, ce qui s'était passé: l'Illusionniste - ou Pazuzu - m'avait métamorphosé en animal...

   - En bouc, me renseigna l'homme (mais en était-ce vraiment un?) Un bon gros et bravasse bouc. Vous verrez, votre vie, certes un peu courte, n'en sera pas moins agréable... Vous pourrez monter plusieurs chèvres - mes partenaires, que je transforme de la sorte, pour les besoins du spectacle -, avant que je vous vende pour un quelconque rituel sacrificiel... 

   - Maintenant, mon CHÉRI  fit mon ex-épouse en se frottant contre la hanche de Pazuzu, j'ai quelque chose d'urgent à faire. Désolée si nous faisons un peu de bruit... La chambre est juste à côté.

   L'illusionniste me releva d'une seule main et me poussa vers la porte d'un cagibi dans lequel il me propulsa. Il referma le battant et je me retrouvai dans un lieu sombre qui, littéralement, puait la chèvre... chèvres qui m'attendaient, en bêlant, toutes leurs glandes sudoripares en alerte... La seule chose que je pouvais espérer, c'était que Pazuzu fasse de mon ex, une future partenaire de tour et qu'il la transforme en chevrette. 

   Je saurais alors comment accueillir cette garce...

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"Il me résistait! Je l'ai assassiné! Sob..."


Honey West in the craziest caper of her life

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"Ca arrive à tout le monde, Ma Chérie, ne t'inquiète pas...
- Heu... C'est à toi, CHERI, que c'est arrivé!
- Tu es sûre?"


An earlier James Meese cover (and it's twins) can be seen here

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"Vous m'avez sauvée, Votre Majesté. Je suis tout à vous.
- Ca tombe bien. Cela fait trop longtemps que je
m'oblige à manger végétarien..."


Also, Trespasser in Time, The Stone Men!, and Winged Death of Venus

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"C'est ce que j'appelle de la chair fraîche... Ahaha...
- ...
- Tu comprends? De la 'chaîr fraîche'?
- Oui (soupirs)... Oui, c'est
effectivement TRES rigolo..."



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Blanche Baptiste

mercredi 3 août 2011

"Dans sa vie il fut d'abord Fier comme Artaban, Riche comme Crésus, puis Pauvre comme Job et, enfin, Raide comme la Justice". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Ellery Queen

   (...) Ellery Queen est un pseudonyme collectif utilisé par deux écrivains américains, Manford (Emanuel) Lepofsky, alias Manfred Bennington Lee (1905–1971) et Daniel Nathan, alias Frederic Dannay (1905–1982).
   Il s'agit de deux cousins nés en 1905 à New York (États-Unis), dans le quartier de Brooklyn. Tous deux travaillent dans la publicité (Lee après son passage à l'université) quand, en 1928, ils participent pour s'amuser à un concours de romans policiers : Le Mystère du chapeau de soie remporte le prix et un tel succès que l'éditeur les engage à continuer d'écrire - Ellery Queen est né en 1929. 
   Peu après naîtra son homologue Barnaby Ross, qui produira une autre série de romans, réimprimés sous la signature d'Ellery Queen. Lee sous le nom de Queen, Dannay sous celui de Ross, le visage masqué, font des tournées de conférences dialoguées qui ont aussi un grand succès. Ils créent leur second grand « détective » : Drury Lane. 
   Ils fondent aussi en 1941 la revue Ellery Queen's Mystery Magazine qui publie les meilleures nouvelles policières. Entre les romans, les nouvelles, les anthologies, les deux cousins ont écrit plus de quatre-vingts ouvrages. Manfred B. Lee est mort le 2 avril 1971. Frederic Dannay est quant à lui décédé le 3 septembre 1982. (...) 
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"Mais, ma chérie, ce n'est qu'une minuscule petite souris!
Enfin, voyons, tu es ridicule, ahaha..."
The Siamese Twin Mystery, 1950 - illus Frank McCarthy


(La souris en question mordit le mari qui, empoisonné, 
 mourut dans d'atroces souffrances)

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"Tout cela est ridicule... Vous n'allez pas me pendre pour ça?
- Tu es un étranger, donc un voleur potentiel, Mec. 
- Mais j'habite la rue d'à côté...
- Alors comme ça tu avoues?"
The Glass Village, 1955 - illus James Meese.

(Le racisme, dans ce village, frisait la paranoïa)

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"Mais... Mais je suis polysexuelle, vous le savez bien!
- Sauf que nous on s'est découverts 
des tendances homos, ma Belle... Désolés!
The Origin of Evil.

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"Encore une histoire de chapeau qui ne vous plaisait pas...
Vous êtes complètement dingues.
- Ouais. T'as bien résumé le topo."
The American Gun Mystery, 1953

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(Parce que de race blanche, cette femme de chambre
pensait ne rien risquer de ce séducteur européen.
Elle avait tort, hélas...)
The Case of the Seven Murders

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Blanche Baptiste