Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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samedi 1 novembre 2014

"Il marchait sur ses pattes de derrière, ce politicien bestial". Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu près".

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Pensées pour nous-mêmes:

(L'APPARENCE EST-ELLE
L'ESSENCE DE L'ETRE?)

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"Allez, mes amis, souquez ferme...
La Terre de la France amie est à quelques
encablures seulement..."


Paul Mathias Padua 1903- 1981


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"Vous êtes au courant de ce plug anal 
qui a été détruit à Lutèce?
- Pas un plug, un arbre de Noël.
- Un arbre de Noël anal?"


Jeunes riches vandales à Carthage (Pierre Joubert)


Œuvre d’art vandalisée: 
pour les Américains, Paris sent le moisi

   (...) Cela s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi (18 octobre). Place Vendôme, à Paris: une œuvre d’art un rien provocante de l’artiste américain Paul McCarthy, fraîchement installée, a été promptement vandalisée. L’histoire a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, déclenché la perplexité chez les uns, l’hilarité chez les autres, les ricanements polis chez les troisièmes. Bref, ce qui s’appelle un buzz d’enfer. (...)

   Est-il besoin de dire que les déboires de ce godemiché monumental ont rapidement fait le tour de la planète? Du New York Magazine, qui donne dans l’understatement vachard en constatant mélancolique que «Paris is now just slightly less magical», au quotidien hispanisant El Mundo, qui titre (tout un poème pour nous francophones…): «El consolador verde que divide Paris.» Grâce à quoi l’on apprend donc en passant qu’un godemiché, en espagnol, se dit un «consolateur».

   Buzzfeed, lui, n’en perd pas une pour faire dans le conseil pratique et l’éducation des foules ignares: son infographie animée consacrée à l’«infamous» sex toy vaut son pesant d’or.

   Quant au New York Observer, sous la plume de Nate Freeman, il pointe du doigt ce que, faute de mieux, l’on doit bien appeler un paradoxe français: «Why are Parisians so afraid of a Paul McCarthy Butt Plug Sculpture?» Oui, pourquoi la France est-elle si effrayée, elle qui eut une bonne longueur d’avance en explorant le monde de tous les possibles sexuels, à tout le moins, en littérature? Et de citer les œuvres du Marquis de Sade, de Pauline Réage et de Georges Bataille.

   Mais la pique la plus venimeuse vient du Wall Street Journal. Ruth Bender y relate, avec un air de ne pas y toucher, l’émoi que l’installation monumentale a suscité. Pour arriver à cette conclusion acide sur les prétentions de Paris à faire son retour sur la scène internationale de l’art contemporain: «The attack on Mr. McCarthy and his work comes just as Paris is about to welcome the crème de la crème of the contemporary-art scene for a series of events that are said to give the city back its appeal for edgy contemporary art after decades of enduring a gilded but fusty reputation». 

   «L’attaque sur Paul McCarthy et son œuvre vient juste au moment où Paris est sur le point d’accueillir la crème de la crème de la scène artistique contemporaine après des décennies où elle a joui d’une réputation certes dorée mais qui sentait le moisi.» Paris sentirait le moisi? Si c’est le Wall Street Journal qui le dit… (...)



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"Comment ça je ressemble à une oeuvre
d'art contemporaine? Et à un Paul McCarthy, en plus!!!
GRRRR..."


Michelangelo by Dave Rapoza


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Benoît Barvin

mardi 18 mars 2014

"Le fakir traversait toujours en dehors des clous". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(RÉJOUIS-TOI DU BONHEUR
DE TON VOISIN)

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(Coeur à vendre d'étudiante fauchée)


(Source: pknypknypkny)


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(Loup de la Seconde Guerre Mondiale
cherchant un endroit où dissimuler des oeuvres volées)


(Source: freeorgy)


Il vit depuis 70 ans avec les tableaux 
pris aux juifs par son père

Jean-Gabriel Fredet


   (...)  On ne se méfie jamais assez... Arrêté par la douane allemande, en novembre dernier, alors qu'il passait la frontière suisse avec 80.000 euros en poche, accusé de fraude par la police qui découvre dans son appartement de Munich plus de 1.300 toiles et dessins de Picasso, Klee, Chagall, Matisse, Cornelius Gurlitt avait presque réussi à faire croire qu'il était blanc comme neige. Le propriétaire légal de tableaux légalement achetés par son père, marchand d'art pendant la période nazie. Une victime de l'acharnement du fisc, un paisible octogénaire n'aspirant qu'à mourir au milieu de ses toiles, "l'amour de [sa] vie". Et jurant qu'il "ne rendra[it] rien".

   La découverte, toute récente, d'une deuxième cache, dans sa maison de Salzbourg, abritant une soixantaine d'impressionnistes - Renoir, Monet, Degas, Manet - révèle une autre vérité. Celle d'un receleur paranoïaque, vivant depuis soixante-dix ans en marge du monde. Mais sachant, selon ses besoins, trouver le marchand qui remettrait discrètement sur le marché quelques-uns des chefs-d'oeuvre mystérieusement disparus pendant la guerre, vraisemblablement volés ou issus de spoliations, et dont il s'est bien gardé de vérifier la provenance.

   Cornelius Gurlitt avait 12 ans en 1945 quand, de son propre aveu, il a aidé son père à charger ses tableaux dans un camion, alors que les troupes soviétiques approchaient de Dresde en flammes. La question de l'origine des toiles s'adresse donc au père, le mystérieux Hildebrand Gurlitt, décédé en 1956. Directeur du Kunstverein Museum de Düsseldorf, celui-ci est alors un notable respecté. Dans une notule non publiée, il se présente comme un homme courageux "ayant commercé avec mesure pendant la guerre", mais "ayant tout perdu pendant le bombardement de Dresde à l'exception d'un chariot contenant le strict nécessaire". Arrêté en avril 1945 à Aschbach (Bavière), dans le château d'un dignitaire nazi, n'a-t-il pas juré aux Monuments Men américains qu'il avait sauvé d'inestimables oeuvres ?(...)

   (...) La réalité est plus trouble. Cet historien d'art fut aussi conservateur au musée de Zwickau de 1925 à 1930. Durant plusieurs années, il y a exposé des artistes comme Klee, Kandinsky ou Munch. Voilà pour la transparence. La zone d'ombre commence à Hambourg, où il s'installe en 1936. Devenu marchand, il achète des toiles à des propriétaires juifs aux abois. Apprécié par le régime pour ses talents de courtier, il devient l'un des dealers officiels de cet art "dégénéré, international et bolchevique" que les nazis revendent pour se procurer des devises fortes

   De Dresde, devenu son QG en 1942, il multiplie les voyages dans Paris occupé, achetant compulsivement. Pour le compte de Hermann Voss, le patron du projet de musée de Hitler à Linz, mais aussi pour lui-même. "Je n'ai jamais acheté un tableau qui ne m'ait été proposé volontairement", dira-t-il aux Américains. Vrai et faux.

   Une lettre de dénonciation de son compère, Karl Haberstock, arrêté également à Aschbach, le décrit comme un des plus gros pourvoyeurs du musée de Linz. Au château d'Aschbach, les Américains ont d'ailleurs découvert des dizaines de malles à ses initiales contenant livres, tapis, oeuvres d'art. Mais les plus belles pièces, "disparues" pendant le bombardement de Dresde, sont vraisemblablement restées cachées dans un lieu connu de lui seul.(...)

   (...) Quelles révélations a-t-il faites aux Américains, quels services leur a-t-il rendus pour sortir de prison, blanchi, en 1948, recouvrant en 1950 la propriété de ses tableaux dispersés ? On ne le saura jamais. Mais possession vaut titre. Dès 1954, pour tester le marché, ce grand recycleur envoie quelques fleurons de sa collection à l'étranger, un nu de Kirchner à Lucerne, des Renoir, Monet et Manet à Essen. En 1956, peu avant sa mort, il expédie à New York un Beckmann et un Kandinsky. Après son décès, sa veuve vendra quatre Beckmann et un Rudolf Schlichter. D'autres suivront. Nombre de ses toiles sont aujourd'hui accrochées dans les musées ou les ministères allemands.

   Conscient des dégâts provoqués par le silence du parquet d'Augsbourg, qui a tenu caché pendant deux ans - au nom du secret fiscal ! - la découverte à Munich, chez Gurlitt fils, du plus gros fonds jamais exhumé d'oeuvres disparues pendant la période nazie, le gouvernement allemand, jadis cité en exemple pour sa politique de restitution, a décidé de réagir. En février dernier, Monika Grütters, ministre de la Culture, annonce la création d'un centre de recherche indépendant sur les provenances, doté d'un vrai budget. Objectif : passer au peigne fin les collections d'origine douteuse. Soixante-dix ans après, il n'est que temps... (...)



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(Le marchand proposa à ce Sage des baskets
armées pour lutter contre les mauvais esprits)



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Luc Desle