Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 29 décembre 2012

"Elle était si méchante langue que ses dents, exaspérées, la mordirent cruellement". Jacques Damboise in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MÉCHANT NE SE FAIT DE MAL
QU'A LUI-MÊME)

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"Attention, les gars, les fantômes du Camp
Phoenix sont parmi les plus dangereux!"



Les "Carnets d'un grand reporter". 
Lettre de Kaboul.
(L)es fantômes du Camp Phoenix
Jean-Paul Mari

   (...) De l’extérieur, on ne voit rien. Sinon la grande rue vers Kaboul, les palissades de béton, les barbelés. Il faut ralentir et rouler au pas pour s’engager vers le premier check-point tenu par l’armée afghane. Un méchant dos d’âne casse la vitesse. Contrôle des papiers, fouille, miroir sous la voiture à la recherche de bombes magnétiques qu’un taliban taquin vous aurait collées sous l’aile en profitant d’un embouteillage.

   Puis deuxième check-point, tenu par les "contractors", des mercenaires civils et lourdement armés. Même dispositif de sécurité. On roule une centaine de mètres, au pas, en slalom entre des cubes de béton de plus d’une tonne, sous l'oeil des caméras. Et troisième check-point, verrouillé par des soldats américains, cette fois, particulièrement pointilleux et sur la défensive, la main sur leur arme. Faut dire que le Camp de base américain "Phoenix", à une dizaine de kilomètres de la capitale, a déjà été attaqué plusieurs fois. D’abord une voiture piégée puis un commando de trois talibans déguisés en femmes, enroulés dans de belles burqas bleues.

   Le camp. Nous y sommes. Conçu pour faire vivre 3.500 soldats, hommes et femmes, parfois pendant un an. Lugubre. Les chambres sont des petits cubes, entassés façon Legoland, des conteneurs sans fenêtre où une lourde porte blindée se referme sur vous avec un bruit de tombeau. Toutes se ressemblent, en ligne, sur un étage, avec escaliers. Les allées sont agrémentées de rangées de climatiseurs extérieurs qui ronronnent, bouillants l’été, glacés l’hiver. Au bout, les douches et les toilettes collectives. Pour les femmes, il y a un code, à cause des viols si nombreux qu’ils font scandale dans l’armée américaine.

   A l’extérieur, des "rues", décorées de sigles ou de drapeaux américains à étoiles. Et, tous les 100 mètres, une guérite de bois, bourrée de packs d’eau minérale, et d’autres, aux allures de cellule, réservées aux fumeurs. L’armée américaine doit affronter deux ennemis diaboliques : le taliban et le tabac. Evidemment, l’alcool est interdit sur l’ensemble de la base. Donc, les soldats qui font la guerre, ne fument pas, ne boivent pas, ne sortent pas en ville, croisent des femmes rares, musclées et casquées. Ne restent que deux activités de loisir : le sport et la bouffe. Ils soulèvent de la fonte ou courent en rond autour de la base en s’oxygénant avec l’air pollué de la cuvette sale de Kaboul puis se dirigent vers l’objet ultime du désir : le réfectoire.

   Il est immense, on y trouve de tout, un énorme buffet, un Pizza Hut, un Burger King, un green Bean Coffee, un Ice Cream Shop, des sodas en quantité, coca bien sûr, qu’on avale par deux ou trois cannettes dès le petit déjeuner. On prend un grand plateau, on le remplit, on le vide, on se ressert, dans une atmosphère de sérieux exemplaire. Avec, comme activité culturelle essentielle, la télé, plusieurs écrans, Fox News pour les infos les plus réacs, qui annoncent une victoire par repas, et des chaines de sport, base-ball, football américain, boxe, en continu. (...)

Suite, saisissante, sur:
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"Ben, maman, qu'est-ce que tu fais?
- Rien, Chéri, je regardais si la lampe fonctionnait"


(Quand donc Dana avouerait-elle à son fils
qu'elle voulait vivre avec une femme?)


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"Moi, l'araignée citadine, 
je peux faire aussi bien que...
- Pfuiiittt...
- Heu... Ce sera pour plus tard. 
Éteignez votre appareil photo!"

Spiderman 2. Tobey Maguire.

L’araignée péruvienne 
qui joue à Avatar
Arnaud Devillard

   (...) Au début alors qu’il était en train d'arpenter une piste d’Amazonie au Pérou, le biologiste Phil Torres a cru avoir affaire à une araignée de 2,5 cm, pattes écartées au centre de sa toile. Et puis, en regardant mieux, il a vu qu’il ne s’agissait que de morceaux de feuilles, de débris et d’insectes morts. La véritable araignée était bien là, juste au-dessus, mais quatre fois plus petite (5mm).

   C’est ce que ce biologiste raconte sur le site Rainforest Expeditions : l’araignée Cyclosa fabrique de faux arachnides derrière lesquelles elle se cache. Elle lie les matériaux avec du stabilimentum, une variété du fil de soie plus dense, et donc plus visible, que ceux utilisés pour tisser la toile elle-même. Elle dispose le tout en un ensemble symétrique ressemblant à une araignée. La vraie Cyclosa fait même vibrer la toile de manière à créer l’illusion que la fausse bouge et est bel et bien vivante !

   Après discussion avec des experts, Phil Torres estime qu’il s’agit d’une espèce jusque-là inconnue de la Cyclosa. On savait que celle-ci savait créer des formes avec des débris, pour attirer des proies. Mais pas qu’elle pouvait fabriquer de fausses araignées. A priori, le but en est de se protéger.

   En poursuivant les recherches les jours suivants autour du Tambopata Research Center, où il travaille, le scientifique a repéré 25 fausses araignées de ce type. Il compte prolonger ses recherches afin d'étayer scientifiquement sa découverte et, à terme, donner un nom à cette nouvelle espèce. (...)


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Luc Desle

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