Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
Affichage des articles dont le libellé est Henri Adrien Tanoux. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Henri Adrien Tanoux. Afficher tous les articles

dimanche 4 novembre 2012

"Ce petit Grec faisait le signe de Troie comme qui rigole". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

+++
Pensées pour nous-mêmes:

(N'ATTENDS PAS LE CHANGEMENT
POUR LE CHANGEMENT)

+++

COURTS RÉCITS AU LONG COURS(53)
pcc Benoît Barvin

Ghost

Roses

   Il n'aimait pas les roses, le défunt, si j'en croyais le bouquet déchiqueté qui gisait sur sa tombe. Un bouquet qui s'ajoutait à la dizaine d'autres, depuis deux mois, également mis à mal. Je m'y étais intéressé car j'aimais ce cimetière, lumineux au milieu de cette ville morne, presque sale. Et cette tombe où les bouquets de roses étaient détruits, comme si une bête invisible s'y était acharné dessus, durant la nuit, avait très vite éveillé mon attention.

   Voulant en avoir le coeur net, je me laissai enfermer dans le cimetière, une nuit et, alors que sonnaient les douze coups fatidiques à l'horloge de l'église toute proche, je vis sortir de la tombe un spectre, qui avait l'allure d'un homme jeune encore, mais terriblement pâle. En apercevant le bouquet que, cette fois, j'avais acheté et posé sur la dalle, la silhouette se mit soudain en colère et piétina les roses avec rage. Je m'approchai, me nommai et, voyant que l'apparition ne me faisait pas faux bond, je l'interrogeai sur sa curieuse réaction. De fil en aiguille, nous finîmes par discuter, tels de vieux amis, urbainement.

   "C'est vrai, me dit-il d'une voix agréable d'outre-tombe. Je déteste les roses. Ce sont elles, en effet, qui sont responsables de mon décès brutal et très douloureux". Piqué par la curiosité, je voulus en savoir plus. Fort heureusement le spectre était d'un abord agréable et, surtout, il avait besoin de se confier. Il m'apprit que son épouse, "une belle garce", avait enduit 
de poison 
les épines d'un bouquet qu'elle lui avait offert. Petite piqûre au doigt du garçon, gros problèmes dans le coeur, puis celui-ci s'arrête net et voilà que la jeune veuve, éperdue de chagrin, danse une rumba endiablée, sachant que "l'imbécile" l'a couchée sur son testament, après l'avoir allongée dans son lit, un peu trop souvent.

   "Et mal", me précisa la veuve, deux jours plus tard, alors que je lui rapportai cette conversation avec son défunt mari. Une conversation sacrément accusatrice. "Vous comprenez, cher Monsieur, une femme de ma condition a besoin de beaucoup d'argent... et pas de quelques misérables caresses faites à la va vite". Sa condition était celle d'une fille de magazine pour camionneur, comme je m'en aperçus lorsqu'elle se déshabilla lascivement, avant de m'ensorceler à l'aide de ses bras, de ses jambes et d'un délicieux, éperdu, profond baiser.

   Le lendemain, alors que je m'étirais, fourbu mais heureux, elle me demanda innocemment si j'aimais les fleurs. Méfiant, je répondis par la négative. "Moi, ce sont les Religieuses, dis-je en gloussant. J'aime ce mélange vicelard de pâte et de crème". Mon gloussement se transforma, quelques heures plus tard, en un ruissellement d'angoisse quand je vis, posé sur la table de la salle à manger, plusieurs de ces gâteaux que j'avais prétendu adorer.

   "Un seul d'entre eux a été empoisonné, me dit la veuve en souriant aimablement. Lequel choisis-tu?". Je voulus tourner les talons, mais l'automatique qu'elle pointa dans ma direction m'obligea à m'exécuter. Dès les premières contractions de mon estomac, je compris intuitivement que tous les gâteaux avaient reçu leur dose de poison. J'étais cuit...

   Désormais tous les soirs, à minuit, on peut apercevoir, dans le vieux cimetière, deux spectres se livrant chacun à une curieuse occupation: le premier piétine un bouquet de roses comme un animal sauvage alors que le second, à quelques mètres de là, patauge dans un amas de pâte crémeuse qui finit par ressembler à de la boue peu ragoutante. 

   Puis, en partie rassérénés, ces fantômes rejoignent leur lieu de repos, en attendant d'être rejoints par d'autres pitoyables ectoplasmes...


+++ 

"Oui je suis nue! Comme mes autres copines!
Ça vous dérange?"

Odalisca (1862) par le peintre italien
Luigi Mussini (1813-1888).


(Ce modèle n'avait pas sa langue dans sa...
heu... poche)

+++

"Que signifient ces cornes?
Oh, trois fois rien, mon cher mari,
une simple décoration..."

Isabelle et Orléans (1938) 
par  le peintre érotique australien 
Norman Lindsay (1879-1969).

+++

"Si je suis la nouvelle concierge?
Tout à fait... Vous avez deviné..."

Une beauté de harem  ou une odalisque 
par le peintre français 
Henri Adrien Tanoux (1865-1923) 
 spécialisé dans les sujets orientalistes.

+++

"Pfff... 1000 contes...
Plus qu'un dernier et c'est dans la poche!"

Une autre Beauté de Harem (1899)
 par le peintre espagnol 
Francisco Masriera Manovens y (1842-1902).

+++
Blanche Baptiste

jeudi 17 novembre 2011

"Ce laveur de carreaux portait constamment des lunettes sales". Jacques Damboise in "Pensées poussives"


@@@

"Quand on me contrarie, 
on éveille mon attention,
non pas ma colère."
[Montaigne] 
Extrait des Essais 

"C'est vite dit..."

@@@

"Pourquoi je n'aurais pas le droit d'être l'épouse...
d'une femme? Hein? Dites-moi..."
HENRI ADRIEN TANOUX Namouna, la belle Esclave du Harem - 1921
Au choix : 
deuxième épouse ou prostituée
   (...) Un homme pour quatre femmes, tel est le déséquilibre démographique auquel est confronté le Tadjikistan "en raison de l'émigration économique de la population masculine [essentiellement vers la Russie]", relève le site kirghiz Azattyq.org. Facteur aggravant à ce déficit d'hommes, "la mortalité chez les nouveau-nés de sexe masculin est bien plus élevée que chez les filles (43 %, contre 33 %) et la mortalité masculine chez les adultes reste également plus forte."
   La situation sociale et économique difficile – le pays, qui compte 7,6 millions d'habitants, est le plus pauvre de la région –, qui semble sans issue, "a poussé un tiers de la population en âge de travailler à partir ; "ceux qui restent sont entièrement à la charge des émigrés". Ces derniers "sont prêts à rentrer à condition de trouver un travail, mais il n'y en a pas au Tadjikistan."Conséquence désastreuse de cette situation : le retour de la polygamie, interdite par la loi depuis 1988 et passible d'une amende importante ou d'un emprisonnement de cinq ans. Mais, note le site, "il est impossible de juguler le processus". 
   Car, en l'absence d'hommes, de nombreuses femmes acceptent de devenir deuxième compagne d'un homme déjà marié, ce qui leur permet de fonder une famille et d'avoir des enfants. De plus, "les femmes peinent à trouver un travail dignement rémunéré" et cherchent également auprès d'un homme marié la solution à leurs difficultés matérielles, constate Mavdjouda Mimotchoeva, présidente du Comité régional de régulation des traditions et célébrations. "La prostitution est déjà florissante au Tadjikistan et la seule solution pour arrêter la dégradation de la société, c'est d'autoriser la polygamie", ajoute-t-elle (fataliste?). (...)

@@@

"La démocratie c'est génial...
- On va bientôt voter pour savoir...
- Comment on va être mangé...
- Heu, Bob? Tu es sûr d'avoir tout bien compris?"
La technocratie 
n’est pas la solution
Guido Rossi
   (...) La crise politique actuelle touche principalement le modèle de démocratie indirecte, car celui-ci ne confère aux citoyens qu’un droit de vote et délègue aux élus toutes les décisions les concernant. Ces mêmes élus semblent aujourd’hui, partout en Europe, incapables de privilégier le bien commun, que ce soit en raison de leur attitude passive face aux lobbies, de l’omniprésence de la corruption ou de la défense d’intérêts opposés qui rendent la majorité et l’opposition incapables de procéder à une indispensable médiation.
   Mais lorsque la qualité de vie des citoyens et les fondements mêmes de leurs libertés sont menacés par cette impuissance, cela donne naissance à des réactions violentes qui finissent par perturber le bon fonctionnement de ces Etats.
   Dans ce contexte, la réflexion de Nietzsche, dans son chef d’oeuvre Ainsi parlait Zarathoustra, semble prendre tout son sens : "L’Etat, c’est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : ‘Moi, l’Etat, je suis le Peuple.’ "
   En effet, selon Kelsen, il n’y a que dans les démocraties directes que l’ordre social découle véritablement des décisions que prennent les citoyens. Ce sont eux qui exercent leurs droits à l’Assemblée du peuple, celle qui se tenait, dans la démocratie athénienne, à l’Agora. C’est de ce principe que s’inspirent des mouvements tels que Occupy Wall Street, les Indignés non violents du monde entier, et notamment, en ce moment, la révolte des Grecs. C’est cela, la vengeance de l’Agora.(...)
Lire l'article sur:

@@@

"Mais, Barak, tu n'es pas noir?
- Et toi, Nico, tu n'es pas si ridiculement petit que ça..."
Pujadas et les Laurel et Hardy 
de la planète G20
Christophe Leclaire
   (...) On avait connu Laurel et Hardy, Bedos et Daumier, Zemmour et Naulleau, Merkel et Sarkozy, et voici à présent, pour la première fois en promo électorale à la télévision, main dans la main, Barak et Nicolas. Audimat garanti.
   Il n’aura échappé à personne que ce qui fait la force d’un duo comique, ce sont les différences physiques et comportementales. Ici, pas de problème : l’un est grand, mince et noir, l’autre est petit, blanc et sujet aux bourrelets ; l’un est calme, élégant, avec un charisme crevant l’écran, l’autre est nerveux, pressé dans son costume, mains crispées sur les cuisses ou jointes en losange sous le menton pour guetter les louanges à son endroit prévues au scénario gribouillé par ses sbires. Tout était donc réuni pour faire une standing ovation. En vain.
   Le comique ne prend pas, car en dépit de leurs différences criantes, l’un et l’autre n’ont qu’une seule et même obsession en tête : rassurer les marchés et défendre la sacro-sainte croissance. À cette dernière s’ajoute, pour le clown de France qui n’a rien à envier à son homologue italien, celle de faire campagne avant l’heure en niquant le CSA et montrer à l’électorat ébahi par les éloges du grand frère baraqué qu’il est bien l’homme de la grande situation, le seul, l’unique, que l’on applaudit bien fort de par le monde, même le président des Etats-Unis, pensez donc !
   Le comique ne prend pas, non, parce que les Français, dans leur grande majorité, n’en ont plus rien à faire de toutes ces escroqueries, de toutes ces mises en scène de cabaret, concoctées par les médias serviles, les patrons de chaînes le doigt sur la couture, les cabinets, les agences, les conseillers en communication, plus rien à faire de tous ces mots figés et dépourvus de sens dans le quotidien désastreux qu’ils vivent.
   On leur parle de milliards, mais il leur manque des poignées d’euros pour finir le mois. On leur parle de productivité, mais on les jette au chômage. On leur parle d’effondrement de l’Europe et du monde, mais leur vie dans leur quartier est déjà par terre, écrasée par les chauffards du capitalisme à l’ivresse compulsive. Tous les services publics, sans exception, sont en train d’être laminés par le libéralisme et la politique génocidaire de son représentant de commerce excité. La santé, l’éducation, les retraites, et je ne parle même pas de la culture, tout est en train d’être « nettoyé », comme dirait le Ministre de l’Intérieur et autres officines. On leur parle de croissance, mais qui se soucie de celle de leurs enfants ? (...)
Suite à lire sur:
Benoît Barvin