Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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samedi 1 février 2014

"Cette diablesse d'ange était bipolaire". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(ÉVITE QUE TON CHEMIN
NE SOIT UNE AUTOROUTE)

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(Le fils de Bambi était encore traumatisé
par la disparition brutale de sa grand-mère)



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(Finalement, ce poisson-clown était heureux
de n'être pas né requin)

clowntriggerfish

Tuer les requins pour éviter les attaques,
un « massacre inefficace »

THIBAUT SCHEPMAN

   (...) Interview - Plusieurs pays, dont la France, ont décidé de tuer des requins près de leurs côtes pour éviter les attaques. Ils font fausse route selon Sébastien Mabile, avocat spécialiste du droit de la protection de la nature.

  / « Terra eco » : Après une attaque, la France a tué des requins à la Réunion en juillet dernier. En Australie-Occidentale, un plan d’élimination des requins a été lancé ce dimanche. Pourquoi les Etats ont-ils de plus en plus recours à ces pratiques ?

   - Sébastien Mabile : A ma connaissance, cette pratique est assez nouvelle. Les gouvernements lancent ces campagnes pour répondre à la recrudescence des attaques que l’on constate depuis quelques années (le muséum d’histoire naturelle de Floride compte 53 attaques dans le monde en 2008, 67 en 2009, 82 en 2010, 78 en 2011 et 80 en 2012, ndlr). Mais c’est une réaction uniquement politique et médiatique qui montre pour moi l’incapacité des gouvernements à gérer ce problème réel. Cette hausse du nombre d’attaques est en effet due à l’importante augmentation du tourisme balnéaire et en particulier de la pratique du surf. Dans le même temps, les populations de requins blancs, bouledogue et tigre (les trois espèces susceptibles d’attaquer les hommes, ndlr) sont elles en constant déclin.

   / Tuer les requins proches des côtes comme le font la France et l’Australie n’est donc pas utile selon vous ?

   - C’est même totalement inefficace. D’abord parce qu’on va s’attaquer près des côtes à des espèces qui sont pélagiques (qui vivent en pleine mer, ndlr). Ensuite parce que le nombre d’animaux prélevés est négligeable. A la Réunion, on a prélevé quelques spécimens. La campagne en cours en Australie devrait aboutir au même résultat, on tuera au maximum quelques dizaines de requins. C’est tout à fait ridicule par rapport au nombre de requins concernés, ce n’est pas comme ça que l’on réglera le problème. A l’échelle de l’espèce, cette prise n’aura pas d’impact, surtout si on compare ces campagnes à la pêche pour les ailerons (elle tue plus de 100 millions de requins chaque année selon la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, ndlr). Mais elle donne un très mauvais signal.

   / On dit que les requins se rapprochent des côtes à cause de la raréfaction des stocks de poisson en pleine mer. Si c’est le cas, il faudrait donc effectivement prendre des mesures pour les zones côtières...

   - Certains chercheurs estiment en effet que la surpêche pourrait contraindre une partie des requins à chercher de la nourriture plus près des côtes. Mais le requin est une espèce encore très peu connue et il est difficile de le confirmer. Par ailleurs, on constate que les victimes d’attaque sont en grande majorité des surfeurs, les attaques de baigneurs sont très exceptionnelles. C’est donc bien l’augmentation de la pratique du surf qui explique la recrudescence des attaques, plus que cet éventuel déplacement des requins. Et il faut bien noter que ces attaques sont certes dramatiques mais qu’elles restent très limitées par rapport à d’autres attaques de prédateurs ou ne serait-ce que par rapport aux nombre de décès liés aux piqûres d’abeilles par exemple.

   / Pourquoi cible-t-on en particulier le requin ? Y a-t-il un fantasme autour de ces animaux ?

   - Oui c’est évident. Le requin a l’image d’un animal méchant et mangeur d’homme. Cette image perdure, et il est clair que le film Les Dents de la mer a fait le plus grand mal à cet animal. Cette mauvaise image, qui est fausse, est l’un des facteurs qui explique que le requin fasse l’objet d’une protection insuffisante alors que près d’un quart des espèces de requins sont menacées de disparition. Réhabiliter l’image du requin est un travail de longue haleine et les campagnes d’élimination sont en cela un très mauvais signal.

   / Que peut-on faire ? Est-ce à l’être humain à réapprendre à cohabiter avec les requins ?

   - Ces attaques de requins posent des questions éthiques. Quand il est dans la nature, c’est à l’homme de s’adapter aux risques. Quand un alpiniste décède dans une avalanche, c’est malheureux mais on ne pense pas à déclencher des avalanches dans toutes les montagnes pour éviter les drames. Avec les requins, ce devrait être pareil. On sait que les attaques de requins sont ciblées sur certaines plages et on sait que les requins chassent principalement la nuit, à l’aube ou au crépuscule. Aux surfeurs de s’y adapter. Si certains veulent assumer ces risques, libre à eux de le faire, je ne suis pas du tout pour les priver de cette liberté. Mais cela ne doit pas justifier des massacres inutiles. A mon avis, le gouvernement australien ferait mieux de s’attaquer à la question du changement climatique et aux importants feux de forêt qui ont fait bien plus de morts dans le pays ces dernières années que les attaques de requin. (...)


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(Authentique actrice blonde toréant
 les méchantes vaguelettes de la Mer)


Grace Kelly (a few days before meeting Rainier de Monaco)
Cannes 1955 Jack Garofalo
(via amerryoneSource: mimbeau

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Benoît Barvin

mardi 5 février 2013

"Dans ma volière les oiseaux ont disparu. Ne reste plus que mon python". Jacques Damboise in "Pensées contrites".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU DOIS ETRE LE MAÎTRE
QUI EST SON PROPRE MAÎTRE)

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(Contingent de formateurs Français
laissés en Afghanistan)

Onze ans en Afghanistan, 
un triste bilan
Emmanuel Riondé

   (...) C’est un engagement militaire de plus de onze années - lancé par Jacques Chirac puis poursuivi et même renforcé par Nicolas Sarkozy - qui est en train de prendre fin. En tout, 70 000 soldats français auront été en mission en Afghanistan depuis la fin 2001. Engagés essentiellement dans le cadre de l’ISAF mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU (résolution 1386 du 20 décembre 2001) et sous commandement de l’OTAN, mais aussi dans celui de l’opération Enduring freedom sous commandement américain. Au total, 88 militaires français ont été tués, plus de 700 blessés, dont des soldats souffrants de troubles psychologiques graves. Un coût humain élevé si l’on considère que les opérations ayant occasionné ces pertes se déroulaient à près de 6 000 km de Paris et que la sécurité nationale n’était pas en jeu. Le coût financier est lui aussi très élevé : en 2009 et 2010, les opérations de l’armée française en Afghanistan ont coûté autour de 460 millions d’euros chaque année, soit, à chaque fois, la moitié du budget annuel consacré aux forces déployées hors des frontières nationales.(...)

   (...) Quant aux projets « civilo-militaires » menés sur place par l’armée française – construction de dispensaires, d’écoles, etc. –, rien ne dit que ces réalisations souvent coûteuses à entretenir vont pouvoir perdurer après leur départ : les Britanniques ont reconnu que leurs réalisations sur place avaient surtout pour objectif de faire avaler aux Afghans la pilule de la présence militaire et que la question de leur pérennité n’avait pas véritablement été posée.

    C’est avec ces piètres résultats en toile de fond que se sont tenues à Chantilly, les 20 et 21 décembre dernier, les troisièmes rencontres interafghanes. Organisées depuis un an par la France sous couvert de la Fondation pour la recherche stratégique, ces rencontres ont pour objectif non pas de lancer un processus de négociations entre les différents acteurs Afghans mais de leur fournir un cadre d’échange et de discussion. Des émissaires du gouvernement d’Ahmid Karzaï, de mouvements rebelles, islamistes, de la communauté chiite, et même, en décembre, deux représentants des talibans, se sont rencontrés et parlés ; le gouvernement afghan a aussitôt fait savoir que ces rencontres restaient informelles et que les véritables négociations n’auraient pas lieu à Paris [3]. Quel est l’intérêt pour la France d’organiser de telles rencontres et quelle est sa légitimité pour le faire ?

   « L’objectif, c’est d’occuper le terrain diplomatique, de montrer que les États-Unis ne sont pas les seuls actifs là-dessus, résume Mariam Abou Zahab. La légitimité, elle, vient de l’histoire. La France, comme l’Allemagne et la Turquie, a avec ce pays des liens anciens qui datent du début du XXe siècle. Nous y sommes intervenus dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, sans compter l’archéologie… On a formé une élite francophone afghane ; il y a eu la période des années 1960 et 1970 avec des coopérants sur place, puis les french-doctors et les ONG. Il y a une histoire franco-afghane qui est connue et reconnue là-bas et nous avions plutôt une bonne image. » Sauf que ces dix dernières années, la France en Afghanistan, ça a été des troupes mêlées à d’autres troupes d’occupation étrangères. « Tous les jeunes Afghans nés après les années 1980 et/ou qui étaient en exil et n’ont pas connu la période précédente ne font pas la différence, ils voient les troupes de l’ISAF dans leur globalité et les Français en font partie, c’est tout. »

   Onze ans d’engagement militaire coûteux pour des résultats stratégiques et politiques très médiocres et une relation franco-afghane bien abîmée. « Je veux convaincre les Français que ce que nous avons fait en Afghanistan était utile », a dit François Hollande aux militaires le 21 décembre. C’est pas gagné.

[3] « La diplomatie française bute sur l’Afghanistan », Le Monde daté des 30-31/12/12 et 01/01/13.

Lire l'article sur:



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"Alors, Mon Chéri, tu la trouves comment,
cette fin du monde?
- Un peu longue à venir, Mamie..."




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"Ben... Il est où, l'Humain?
- On dirait bien que quelqu'un l'a déjà mangé...
- Nom de Diou!"

Gang de requins

Hommes ou requins: 
qui sont les dents de la mer?
Robert Calcagno
Directeur général de l’Institut océanographique- 
Fondation Albert 1er, Prince de Monaco

   (...) Dans notre culture occidentale, les requins ont toujours hérité des qualificatifs les plus détestables. Détenteurs du statut peu enviable de bouc-émissaires, ils ont été rendus responsables de toutes les difficultés rencontrées par l'homme dans sa conquête du milieu marin. La légende les a faits dévoreurs de naufragés lorsque les premiers embarcations ont fait route vers le large, mangeurs de pilotes d'avion lorsque les premières carlingues ont été retrouvées en mer, et même concurrents déloyaux des pêcheurs lorsque les prises s'avéraient insuffisantes.

   Aucune accusation ne leur a été épargnée, pas même celle de chasseurs d'hommes. Depuis le film "Les dents de la mer" (1975), il semble admis que les requins s'adonnent à la traque de baigneurs, surfeurs et autres véliplanchistes jusque sur le bord des plages. Quand un accident survient, il en faut peu alors pour que l'homme, dans un déferlement de haine, ne réclame justice.

   Quel animal marin peut aujourd'hui prétendre égaler la couverture médiatique du requin ou jouir d'une réputation aussi détestable ? À aucun moment, pourtant, l'homme ne se remet en cause. Jamais il n'établit de corrélation entre la hausse du nombre d'attaques et le boum des activités nautiques, lequel accroit considérablement la probabilité d'une rencontre entre l'homme et la bête. Car des deux, quel est celui qui envahit le territoire de l'autre ?(...)

   (...) Symbole d'une nature insoumise, le requin représente la limite de notre domination des mers, cette frontière que certains tiennent absolument à repousser jusque dans les abysses. Alors que les océans sont aujourd'hui appréciés comme l'un des derniers espaces de liberté, revendiqué par les adeptes de sports nautiques et sous-marins, l'homme cherche à y introduire contrôle et maîtrise. Quel sens aurait donc une liberté qui s'exercerait dans un monde policé et aseptisé ?

   Focaliser ainsi sur la domination de la nature revient à méconnaître l'origine du danger, car celui-ci vient beaucoup plus de l'intérieur de ces terres que nous pensons contrôler. Alors que les requins tuent moins d'une dizaine de personnes par an dans le monde, l'effondrement de tunnels de sable creusés aux Etats-Unis causent à eux seuls autant de décès. En France, près de 500 personnes meurent chaque été d'une noyade accidentelle, dont plus de 50 en piscine. Sans parler des risques, incomparablement supérieurs, d'accident sur la route des plages ! En quoi l'éradication totale des requins aurait-elle un effet positif sur ces statistiques ?

   Si les requins ont échappé, depuis leur apparition voici près de 400 millions d'années, à toutes les crises d'extinction, survivant par exemple aux dinosaures, l'homme met aujourd'hui un acharnement rare à les faire disparaître. Pêchés spécifiquement, le plus souvent pour leurs ailerons, ou pris dans la grande nasse de la surpêche mondiale, ils sont plus de 50 millions à disparaître chaque année. La plupart des stocks de squales connus ont diminué de 80 à 99% depuis les débuts de la pêche industrielle, au milieu du XXème siècle. Sans état d'âme, voire avec la satisfaction de se débarrasser de concurrents ou de gêneurs, l'homme réduit les océans à de vastes piscines. (...)

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Benoît Barvin