Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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lundi 21 novembre 2011

"Tous les matins, pour améliorer sa diction, le Résident mettait des petits cailloux dans la bouche. Puis il les oubliait". Benoît Barvin in "Pensées pensées".


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(Représentants Allemand et Anglais affirmant
que celui de la France est nu et que
c'est une honte)
Une étude européenne affirme 
que la France ne mérite pas son triple A
(Comme Abêtissant? Aberrant? 
Abracadabrant? Abscons? 
Absurde? Abusif? 
Abrutissant? Désolé, mais
on ne peut pas s'en empêcher...)

   (...) La situation économique de la France est difficilement compatible avec la notation triple A sur sa dette, estime un rapport publiée mardi. Cette étude de la banque allemande Berenberg et du centre d’études européen The Lisbon Council (Allemagne et Angleterre unies pour cracher sur la méchante France... Syndrome de napoléonite aiguë?), classe le pays en queue d’un classement évaluant l’état de santé des membres de la zone euro.
   «Il faudrait tirer la sonnette d’alarme pour la France», souligne ce baromètre Euro Plus Monitor. «Parmi les six pays bénéficiant d’un triple A au sein de la zone euro, la France a obtenu la plus mauvaise note» selon l’étude qui place Paris en 13e position sur les 17 pays de la zone euro. «Les résultats sont trop médiocres pour un pays qui veut rester en tête», indique l’étude avant une conférence qui doit se tenir mardi à Bruxelles en présence du président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy.
   Selon cette étude qui prend en compte notamment la croissance, la compétitivité et la soutenabilité de la dette (soutenabilité... mamma mia...), la santé générale de la France la place entre l’Espagne (12e) et l’Italie (14e), deux pays qui sont actuellement dans le viseur des marchés et des agences de notation, signe que la France est elle aussi menacée de l’avis de l’étude par une contagion de la crise de la dette. (dette dont de nombreux articles parus sur Tu Quoque vous ont déjà dit sur quelle artificialité elle est bâtie...)(...)

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"Cet esclave travaille plus de 35 heures, j'espère...
- Que Monsieur se rassure. De toute façon,
elle n'a jamais su ce que c'était..."
Jean-Léon Gérôme "Achat d'une esclave"

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Les propositions chocs 
(Aie! Ca fait mal!)
des grands patrons pour 2012
Marie Visot

   (...) C'est un «nouveau pacte économique et social» que l'Association française des entreprises privées (Afep) va envoyer aux candidats à l'élection présidentielle. Présidé par Maurice Lévy, le mouvement patronal a élaboré un rapport dont les propositions visent à «per­mettre aux entreprises françaises d'être plus fortes dans la compétition internationale» (ouah! l'ambition...).
   «Si l'on n'est pas assez compétitif face aux marchés occidentaux, il n'y a aucune chance que l'on rééquilibre notre balance commerciale et que l'on se remette à créer durablement des emplois» (compétitif: baisser les charges... Créer des emplois durables: augmenter les charges. Cherchons l'erreur...), insiste (et en plus il insiste!) Maurice Lévy. Lequel tient aussi à mettre les choses au point: «L'objectif n'est pas de maximiser les profits par des solutions ultra­libérales (surtout pas, la main sur mon portefeuille coeur), mais de s'adapter pour redonner à la France la force qu'elle a eue par le passé.»
   Le «pacte» de l'Afep s'appuie sur trois piliers forts: l'assainissement des finances publiques par la baisse des dépenses (publiques, donc suppression de l'aide aux fénéants que sont les chômeurs et les pauvres?), la réduction du coût du travail via la création d'une TVA sociale (payée par les toutes petites entreprises?) et la suppression des 35 heures (d'où viennent tous les maux et qui, évidemment, plombent l'entièreté de l'économie de la France, même si elles sont si peu appliquées). (Faut-il vraiment continuer à rapporter ces propositions "chocs"? Et sur "Le Figaro"???) (...)


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"Et le petit Chatel, honteux et confus, jura,
mais un peu tard, de tourner dix fois sa langue
dans sa bouche avant de l'ouvrir...
- Encore, Maman, encore..."

Luc Chatel traite François Hollande 
de "Babar" : que dira-t-on de Sarkozy ou DSK ?
(Tocard et queutard, pour la rime?)
Bruno Roger-Petit Chroniqueur politique

   (...) Luc Chatel mériterait bien ce lundi matin le "Micro de plomb de l'élément de langage" pour sa sortie sur RTL comparant François Hollande au personnage créé par Jean de Brunhoff. On cite : "Il y a un personnage de bande dessinée qu'on connaît bien, qui s'appelle Babar. Babar, il est sympathique, c'est le roi des éléphants. C'est l'histoire qu'on raconte aux enfants pour les endormir le soir."
   On saisit où se situe le trait : Babar, c'est un mou, la preuve, c'est l'histoire que l'on raconte aux enfants pour s'endormir. Babar, c'est émollient et anesthésiant, c'est le Jacques Chancel de l'histoire pour enfants. Donc, Hollande est un mou émollient et anesthésiant. CQFD. 
   Le problème, c'est que le ministre Chatel est à côté de la plaque. Totalement. Absolument. Car Babar, ce n'est pas une histoire que l'on raconte le soir aux enfants avant le dodo.(...)
   (...) Pourquoi disserter ici sur le sens et la portée de l’œuvre Babar rapportés au propos de Luc Chatel ? Parce que l'on touche là à l'absurdité du fonctionnement de la communication en mode éléments de langage. Quand on y songe un peu, loin d'accabler Hollande en le comparant à Babar, personnage courageux, volontaire et sympathique auquel des générations d'enfants se sont identifiés, Luc Chatel rend service au socialiste, délivrant au bout du compte un message contraire à celui qui est recherché.
   Dans cette perspective, l'alternative est la suivante :
  - soit Chatel n'a jamais lu Babar, auquel cas sa comparaison bancale s'explique par l'ignorance (on peut parier?),
  - soit il l'a lu et n'a rien compris, auquel cas c'est révélateur du surmoi du ministre de l’Éducation en charge de tous les enfants de France (ben... pourquoi pas aussi? On hésite...). Il est même légitime de s'interroger sur ce que cette erreur manifeste d'appréciation dit de l'inconscient d'un sarkozyste du premier rang comme Luc Chatel. Par quelle mystérieuse alchimie de la psyché, le ministre de l’Éducation en est-il venu à juger qu'un personnage comme Babar pouvait, de son point de vue, être considéré négativement ?
   Cette affaire illustre évidemment la grande misère des éléments de langage du sarkozyste communicant, écartelé entre arrogance et ignorance. Elle nous alerte aussi quant au fonctionnement d'un cerveau sarkozyste comme celui de Chatel, cerveau qui juge qu'un personnage orphelin, en lutte pour sa survie, la reconnaissance de son identité, et combat des forces d’oppression est un personnage ennuyeux et inintéressant (car, dans la vraie vie, ce personnage crève la bouche ouverte?).(...)
Lire l'article sur:

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« Rien ne sert de penser, 
il faut réfléchir avant,
disait Pierre Dac dans
Y'a du mou dans la corde à noeuds !"
Pour rappel:

   (...) Après que sa mère a été tuée par un chasseur, Babar l'éléphanteau quitte sa jungle et arrive épuisé dans une grande ville, où il se lie d'amitié avec la Vieille Dame qui pourvoit à son éducation. Après plusieurs années, il retourne finalement au royaume des éléphants suite à la mort du roi, qui a mangé des champignons vénéneux. Babar est couronné roi, se marie avec sa cousine Céleste, restaure la paix et fonde la ville de Célesteville dans laquelle chaque peuple animal construit sa maison avec son architecture particulière et vit selon ses propres coutumes. (Libertéville, donc, et c'est ça que n'aimerait pas Luc Chatel, si on comprend bien...)(...)

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Benoît Barvin (en compagnie de Blanche Baptiste)

jeudi 10 juin 2010

«L'ironie est une clairvoyance.» [ Rémy de Gourmont ] - Extrait des Promenades littéraires


«La pudeur sexuelle est un progrès 
sur l'exhibitionnisme des singes.»
[ Rémy de Gourmont ]


"Exhibitionniste vous-mêmes. On ne fait qu'admirer le paysage, 
bande de pervers polymorphes!"


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«La propriété est nécessaire, mais il ne l'est pas 
qu'elle reste toujours dans les mêmes mains.»

[ Rémy de Gourmont ] - Promenades philosophiques


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«La statistique est l'art de dépouiller les chiffres 
de toute la réalité qu'ils contiennent. 
"Un" égale "un", parfois ; le plus souvent : 1 = x.»

[ Rémy de Gourmont ]




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«Quand un peuple n'ose plus défendre sa langue, 
il est mûr pour l'esclavage.»
 
[ Rémy de Gourmont ]

 Jean Marais et Marina Vlady

La dernière entrevue entre M. de Nemours et Mme de Clèves

   "Je crois devoir à votre attachement la faible récompense de ne vous cacher aucun de mes sentiments, et de vous les laisser voir tels qu'ils sont. Ce sera apparemment la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté de vous les faire paraître ; néanmoins je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de n'être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible malheur, que, quand je n'aurais point des raisons de devoir insurmontables, je doute si je pourrais me résoudre à m'exposer à ce malheur. 
   Je sais que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d'une sorte que le public n'aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais. Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de voir certainement finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ? 
   Monsieur de Clèves était peut-être l'unique homme du monde capable de conserver de l'amour dans le mariage. Ma destinée n'a  pas voulu que j'aie pu profiter de ce bonheur ; peut-être aussi que sa passion n'avait subsisté que parce qu'il n'en aurait pas trouvé en moi. Mais je n'aurais pas le même moyen de conserver la vôtre : je crois même que les obstacles ont fait votre constance.
   Vous en avez assez trouvé pour vous animer à vaincre ; et mes actions involontaires, ou les choses que le hasard vous a apprises, vous ont donné assez d'espérance pour ne vous pas rebuter.

   - Ah ! Madame, reprit monsieur de Nemours, je ne saurais garder le silence que vous m'imposez : vous me faites trop d'injustice, et vous me faites trop voir combien vous êtes éloignée d'être prévenue en ma faveur.


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 (Le Président (!) de la République Française et sa princesse à lui. En maillots et tout en ventre. Autres temps, autres mœurs)


Propos tenus (?) par le Président (?) à propos de la Littérature (du moins on suppose):

   «Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. 
   Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle ! 
   En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen ! »


   Non seulement le Président (?) "s'amuse comme il peut" (je connais d'autres amusements un peu plus gratifiants...), mais en plus, peut-être atteint d'une certaine maladie, il soutiendrait presque que l'échec à cet examen serait dû à la lecture... 
   Mais quel examen a-t-il donc passé: Celui de Français? de Grammaire? de Mépris? d'Auto-satisfaction? de Je-Suis-Le-Maître-Du-Monde-Français? de Bouvard et Pécuchet?

   Ainsi que le disait  Montesquieu:
"Quand on court après l'esprit, on attrape la sottise."


 Et ça a l'air d'être une maladie sacrément  contagieuse.
 
Luc Desle