Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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samedi 26 juillet 2014

"Cette Blonde n'écoutait personne, même pas son cerveau quand elle avait à parler". Jacques Damboise in "Pensées coïncidentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA SAGESSE SE TROUVE-T-ELLE
SOUS LA SEMELLE D'UN POLITICIEN?)

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(Sans paroles)



Platform Shoes, 1972

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"Mais non, je ne te torture pas.
Je t'apprends à hurler sans
faire de bruit"


Hostel

En choisissant les bons mots pour la dire, 
la guerre est beaucoup plus acceptable.

Jacques-Marie BOURGET

   (...) Les mots en guerre, je veux dire les mots que les médias utilisent pour parler de la guerre, perdent leur sens au premier coup de canon. La poudre met le feu aux dictionnaires et ce qui voulait dire noir signifie blanc. En ces heures les journalistes ont deux champs d’exercice pour leur sémantique, celui d’Ukraine où Poutine est « Hitler » et Svoboda « Gandhi », celui d’Israël où la politesse due à « un pays ami » a réussi à faire passer la langue militaire pour la vérité à répéter.

   Un exercice pratique, pris au hasard, mais qui est un échantillon de cet infini. Dimanche soir, le 20 juillet à 22 heures, face à la chaine I Télé, j’apprends que des combattants, forcément du « Hamas », ont « enlevé » un soldat de Benjamin Netanyahou. Sur le plateau ils sont trois estampillés journalistes, et qui se renvoient cette information comme une boule de billard électrique. Si, pour l’un, le militaire a été « enlevé », pour un autre il a été « kidnappé ». En passant je signale que, par essence, ce mot qui contient « kid », ne peut être utilisé que lors de l’enlèvement d’un enfant. Le mieux est à venir, une jeune consœur évoque un «otage». 

   Ca y est ! Nous sommes dans un schéma connu, celui du soldat Shalit, capturé les armes à la main mais néanmoins « otage » pour la France. Pour une journaliste d’I Télé, un soldat qui fait la guerre et se fait prendre, n’est donc pas un « prisonnier ». Mais un « otage » victime d’un « rapt », d’un « enlèvement » comme jadis le malheureux baron Empain. Voyez que les rails de la SNCF ne sont pas seuls à être dévoyés: les mots déraillent aussi. Téléspectateurs et auditeurs vigilants, il y a longtemps que vous savez que l’armée Israélienne n’existe pas. Dans les hauts parleurs n’existe que « Tsahal », ce qui veut dire « Armée de Défense ». Un petit nom gentil qui fait que le missile est moins cruel quand il tombe. « Tsahal » ça fait nom de fleur, ou nom de gâteau, en tout cas un nom qui ne fait aucun mal.

   Vous me direz que rien n’oblige un citoyen à regarder les infos à la télé. C’est vrai et Internet lui est préférable. Mais lundi à 13 sur France 2, me voilà face à un autre confrère posté en Israël. Il ne risque qu’un coup de soleil mais porte quand même un gilet pare balles floqué d’un logo « Press ». Dans son cas il est préférable que son occupation professionnelle soit indiquée tant ses propos inspirent le doute sur le métier. Ce reporter nous dit « Tsahal a encore du travail, beaucoup de travail pour boucher des dizaines de tunnels ». Car il le sait, lui avec son calicot « Press » collé sur la poitrine, le travail que « Tsahal » « doit » accomplir. Il en connait la raison et l’utilité. Et il la justifie sans ciller.

   Pour reprendre les chapitres précédents de cette tragédie récurrente, vous savez qu’en Cisjordanie il n’existe rien qui partage la Palestine d’Israël, rien sauf un mur (déclaré illégal par l’ONU). Une honte en béton que nos pudiques confrères en panne de mots baptisent « mur de séparation ». Détail qui change tout et fait penser à votre voisin de campagne qui a clôt pour que son chien ne s’échappe pas. Aussi, si les Palestiniens existent, la Palestine n’existe pas. Les bouches médiatiques ne parlent que de « Territoires ». Ignorant même la déclaration Balfour, elles pensent que la Palestine n’est qu’une invention d’Arafat. 

   Et quand, pour se calmer les nerfs, un soldat israélien pénètre à Gaza (acte inutile en Cisjordanie occupée où il est partout chez lui), il ne pratique pas un raid ou une invasion mais une « incursion », ce qui est beaucoup plus courtois. Par ailleurs, on se demande comment les bombes, obus et missiles peuvent provoquer autant de morts à Gaza puisqu’il s’agit de « frappes », mieux de « frappes ciblées ». La « frappe », c’est comme Messi tirant au but, nous sommes au Brésil et le Mondial continue. Il n’y a pas de mal à « frapper », comme une gifle donnée à l’enfant. Quand il y a des morts -ça arrive- il ne faut pas en faire un plat, c’est un « dégât collatéral », on ne fait pas d’omelette sans casser l’œuf palestinien.. Et pensez-donc, si la « frappe » est « chirurgicale », elle ne peut faire que du bien, le bistouri ne détruit-il pas le cancer ?

   Pour être honnête, « Tsahal » n’est pas seule à avoir travaillé cette forme de langue blindée. Depuis que les guerres n’existent plus et qu’elles sont remplacées par des « opérations de défense », des « guerres humanitaires », ou « d’ingérence », la langue s’est mise au pas. Comme « Tsahal », les légionnaires de Serval, au Mali, ne font que le bien autour d’eux à coups de « frappes » et « d’incursion ». Seule bavure, parfois dans la bouche du ministre de la Guerre Le Drian, on parle de « nettoyage » et de gens « abattus ». Il ne faut pas lui en tenir rigueur de ces mots culotte de peau, cet homme est un produit de la SFIO, elle même nourrie des vraies valeurs, celles de la chasse aux fellaghas.

   Il est utile de remarquer que la traque des mots, dès qu’on parle du « conflit israélo-palestinien » (surtout pas de la colonisation), est un travail constant des censeurs. Ainsi, depuis Gaza, pour avoir décrit ce qu’ils voyaient, c’est-à-dire la mort massive, deux confrères américains ont été mutés. L’un de ces crétins, incapables d’apprendre le bon lexique de guerre, est une journaliste de CNN, vite déplacée à Moscou, l’autre un grand reporter de NBC rappelé à Chicago. L’important est de savoir qu’en choisissant les bons mots pour la dire, la guerre est beaucoup plus acceptable.


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Luc Desle

vendredi 4 juin 2010

"La guerre est un mal qui déshonore le genre humain". François Fénelon in Dialogue des morts. pensees-ecrites. net


A une juste guerre, préférons une injuste paix.  

Samuel BUTLER 
Discours


   Pensées d'un philosophe sur son site à  propos de l'arraisonnement "musclé" de l'armée de Tsahal sur des bateaux pacifistes.
(...)
   Je n’ai, à l’heure où j’écris, et comme tout le monde, que très peu d’informations sur ce qui s’est réellement passé. Et je suis sûr que l’on ne tardera pas à apprendre que cette « flottille humanitaire » n’avait d’humanitaire que le nom ; que l’on jouait sur les signes, les symboles, bref, le coup médiatique, plus que sur la misère d’un peuple ; et que la branche turque des Frères musulmans, voire tel parti de gouvernement en Turquie, à l’origine de cette provocation, avaient de bonnes raisons de refuser, comme cela a été proposé, de faire escale au port israélien d’Ashdod afin que soit vérifié le contenu réel des cales des navires. 

(c'est la faute à qui, à votre avis, hein? Aux méchants "pacifistes", bien entendu)


    N’empêche. Je suis sûr, également, que le Tsahal que je connais, le Tsahal économe en vies humaines et adepte de la pureté des armes, cette armée non seulement ultra-sophistiquée mais profondément démocratique dont j’ai salué maintes fois la conduite en temps de guerre, avait d’autres moyens d’agir qu’en déclenchant ce bain de sang. 

(ah, tout de même...  Genre: c'est quand même pas bien de tuer, même des "pacifistes" provocateurs et alliés aux Frères musulmans. Mais le philosophe n'a pas pu s'empêcher de tresser des lauriers à "son" armée "propre" sous elle. Pas mal du tout...)

http://www.bernard-henri-levy.com/la-reaction-de-bernard-henri-levy-a-loperation-disrael-au-large-de-gaza-5881.html


   Moi, Philosophe, c'est un métier politique que j'aurais bien aimé faire. Avancer un contre argument immédiat pour, ensuite, dire que, bon, les morts et tout ça, c'est pas bien, mais au final, peut-être, les "Autres", ils l'avaient bien cherché, hein? On n'a pas idée de ne pas suivre les diktats d'une armée d'occupation - mais "propre et profondément démocratique" (faudra qu'on m'explique le sens de ce terme employé pour qualifier des militaires) -, armée d'occupation, donc, dans des eaux internationales. Ça ne se fait pas. Ca n'est pas "sport".
   
   Mais moi, ce que j'en dis, ça n'a au fond aucune valeur. Je ne suis pas philosophe politique, alors, hein? Musons ailleurs que dans ces sphères, hautement philosophiques, pour lesquelles manifestement je ne suis pas fait..

***
La paix est le temps où l'on dit des bêtises, la guerre le temps où on les paie.

Robert de Saint-Jean
"Démocratie, beurre et canons".



Parfois, hélas, les deux se mélangent.


http://www.pensees-ecrites.net/recherche/

Luc Desle