Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 27 septembre 2014

"Ce poitrinaire aurait aimé avoir une épouse à forte poitrine". Jacques Damboise in "Pensées décervelées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(SOIS L'INTELLIGENCE
DE TON MONDE)

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"Bon Sang! Le retour de l'ancien Résident...
Quel cauchemar..."



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(Migrant touché/coulé)



BABA


Naufrages en Méditerranée :
le système de sauvetage en bout de course


   (...) Sur 500 passagers, neuf auraient survécu au naufrage. Deux d’entre eux, des Palestiniens de Gaza repêchés par un porte-conteneur italien, ont témoigné auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), apportant un début d’explication sur le drame.

   Leur bateau est parti de Damiette (Egypte), le 6 septembre, à destination de Malte. A bord, des Soudanais, Syriens, Egyptiens et d’autres qui cherchaient à fuir leur pays pour l’Europe. Les passeurs les ont fait changer plusieurs fois d’embarcation avant de se heurter à un refus des migrants, qui craignaient pour leur sécurité à bord du dernier bateau proposé. Alors, les passeurs les auraient délibérément coulés.

   D’après l’OIM, si ces informations sont confirmées, il s’agirait d’un « homicide de masse » et « du naufrage le plus grave de ces dernières années ». Encore plus meurtrier que celui qui a coûté la vie à 366 personnes près de Lampedusa, en octobre 2013. Les autorités italiennes ont ouvert une enquête. Dimanche, un autre bateau a coulé avec 200 passagers à bord au large de Tripoli. La marine libyenne a sauvé 36 personnes. (...)

   (...) Pour les migrants venus d’Afrique et du Proche-Orient, la Méditerranée est l’une des routes les plus meurtrières du monde. 130 000 d’entre eux ont réussi à atteindre les côtes européennes depuis le début de l’année pour demander l’asile, d’après les chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés, soit deux fois plus qu’en 2013. Mais 2 900 seraient morts sur le trajet. Quatre fois plus que l’année précédente.

   Les bateaux de migrants cherchent la discrétion. Ils ne sont donc pas équipés de matériel radar donnant leur position, comme les navires « réguliers ». Pour autant, ils ne sont pas invisibles pour les bâtiments militaires et civils circulant en Méditerranée.

   « C’est un espace assez petit et l’une des zones les plus balisées du monde, peu de bateaux peuvent échapper à toute surveillance », rappelle Claire Rodier, juriste au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). Plusieurs organisations, dont la sienne, se sont d’ailleurs fondées sur cet argument pour appuyer la plainte déposée par les survivants d’un naufrage, en 2011, pour « non-assistance à personne en danger ». Elle mettait notamment en cause la Marine française, qui dément avoir repéré l’embarcation. (...) 

   (...) En cas de détresse, les règles de navigation imposent à tout navire d’intervenir, dans la mesure de ses moyens : son équipage peut porter secours lui-même (cela arrive régulièrement) ou avertir les autorités compétentes. S’ils ne le font pas, estime Claire Rodier, « c’est qu’ils choisissent de ne pas s’embêter avec ça, parce que ça leur ferait perdre du temps ou les obligerait à se dérouter ». Dans le cas du dernier naufrage, aucun élément sur les navires à proximité n’a été rendu public pour l’instant. (...)

   (...) Le trajet qui va de l’Egypte à Malte « n’est pas le plus courant », explique Claire Rodier. La route libyenne, vers les côtes de l’Italie, est plus fréquentée, d’où les crispations autour de Lampedusa. Ce bateau est peut-être passé suffisamment loin des eaux territoriales italiennes pour que les autorités de ce pays ne le repèrent pas.

   Depuis octobre 2013 et le naufrage de Lampedusa, l’Italie est devenu le « gendarme » de la Méditerranée concernant les opérations de sauvetage de migrants. Dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, elle a renforcé ses patrouilles dans ses eaux territoriales et légèrement au-delàL’Italie demande régulièrement à l’Union européenne de prendre le relais, menaçant même de laisser tomber. En théorie, elle a eu gain de cause. La Commission européenne a annoncé fin août que l’opération Frontex Plus serait mise en route d’ici le mois de novembre.

   « Frontex Plus aura un périmètre plus restreint que Mare Nostrum, a averti la commissaire européenne Cecilia Malmström, et son succès reposera sur la contribution supplémentaire des Etats membres, compte tenu des ressources limitées de Frontex. » Vu ces réserves, l’Italie, qui espérait se désengager progressivement, pourrait être obligée de poursuivre Mare Nostrum, qui lui coûte 9 millions d’euros par mois. (...)

   Ne vous attendez pas à croiser des bateaux labellisés Frontex en Méditerranée. L’agence se contente de coordonner la participation des Etats européens, qui lui « prêtent » ses équipages. Si l’Italie prend ses distances, la France, Malte, l’Espagne, la Grèce ou d’autres devraient s’impliquer davantage. Mais rien n’est tout à fait calé, malgré la satisfaction affichée des ministres de l’Intérieur français et italien.

   Frontex a pour mission de « repousser » les bateaux clandestins pour les empêcher d’accoster sur les côtes européennes. De protéger les Etats-membres, pas les migrants. Dans ces opérations conjointes, la frontière entre secours et lutte contre l’immigration illégale est floue. Ce qui pose régulièrement problème, comme le rappelle Vox« Les survivants d’un naufrage survenu en 2013 affirment qu’ils ont vu de nombreux hélicoptères les survoler, sans que personne ne leur vienne en aide jusqu’à ce que des pêcheurs italiens les retrouvent, cinq heures après que le bateau a coulé.

   Onze survivants ont été secourus – aucun d’entre eux par Frontex. (Deux par un cargo privé, neuf autres par des bateaux grec et sicilien.) Les autres sont portés disparus.» Cette année, une enquête journalistique internationale – les « Migrant files » – a montré que 23 000 personnes sont mortes entre 2000 et 2013, en tentant de rejoindre l’Europe. Ce chiffre ne cesse d’augmenter.


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(L'Hôtesse de l'air qui attirait les éclairs
fut définitivement rayée du personnel navigant)



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Benoît Barvin

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