Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mardi 8 avril 2014

"Cette andouillette farcie aux moules fit étrangement palpiter mes papilles". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE N'A PAS TOUJOURS
L'APPARENCE DU MAÎTRE)

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"Tu as vu la mantille pleine de trous qu'elle s'est payée?
- Elle l'a certainement trouvée dans une poubelle...
- Après que les rats l'aient salement grignotée!
- Ahahaha..."



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philovive.fr

Accord sur l’assurance chômage :
quand il n’y aura plus rien dans nos poches,
alors, ils prendront nos poches…

Guillaume Goutte
   (...) Malgré un relatif mutisme des grands médias à ce sujet – élections municipales et crash aérien ayant toutes les attentions des rédactions en chef –, la mobilisation sociale contre les résultats honteux de la « négociation » sur l’assurance chômage se poursuit, notamment à Paris, et ce malgré la répression organisée par le pouvoir socialiste. Signé par le Medef et la CGPME – côté patronat –, la CFDT, la CFTC et FO – côté salariés, prétendent-ils… –, l’accord pondu dans la nuit du 21 au 22 mars 2014 modifie drastiquement les règles d’indemnisation de certains chômeurs. L’idée ? Réaliser plusieurs centaines de millions d’euros d’économie pour faire face au déficit de l’Unedic, lequel serait sur le point de dépasser les 4 milliards d’euros. Tentatives d’explication. (...)

   (...) L’accord national interprofessionnel (ANI) signé en janvier 2013 l’avait évoqué, c’est désormais chose faite : à partir du 1er juillet prochain, les chômeurs indemnisés pourront accumuler leurs droits chaque fois qu’ils retrouveront du travail (jusque-là, une partie était systématiquement perdue). Ainsi, lorsqu’un chômeur arrivera au terme de son indemnisation, il pourra « recharger » son compte avec les allocs qu’il aura obtenues pour les heures retravaillées depuis l’acquisition des droits qui prennent fin à ce moment-là. (...)

   (...) Parallèlement, le principe d’activité réduite – cumuler petits jobs et allocation – sera, dit-on, simplifié, avec, désormais, la suppression de la restriction de quinze mois (qui, souvent, générait beaucoup de trop-perçu que Pôle emploi demandait ensuite aux chômeurs de rembourser – allant jusqu’à pousser certains au suicide). Un mieux ? Là encore, cela aurait pu l’être, mais le patronat n’a pu s’empêcher d’exiger que, désormais, l’allocation soit ainsi calculée : le montant de l’allocation mensuelle sans activité — 70 % du salaire obtenu par l’activité réduite effectuée dans le mois. Un coup dur pour les travailleurs précaires concernés, et notamment pour les intérimaires, lesquels bénéficiaient jusque-là des acquis de l’annexe IV, soit une durée d’affiliation comptabilisée en heures et non en jours et, surtout, une absence de seuil pour le cumul alloc-salaire.

   Droits rechargeables et simplification perverse du principe d’activité réduite (dont on se serait bien passé au final), c’est bien là tout ce que le patronat a « lâché » pendant ces négociations. Une amélioration toute relative et en demi-teinte, donc, accordée pour faire avaler aux travailleurs les autres décisions – très sévères – et pour permettre aux quelques organisations syndicales signataires (CFDT, CFTC et FO) de justifier une énième trahison. (...)

   (...) Ce que le patronat a donné d’un côté (les droits rechargeables, soit 400 millions d’euros), il le reprend de l’autre, non sans avoir doublé la somme de la donne initiale en réclamant… 800 millions d’euros. Première mesure souhaitée et entérinée par l’accord ? Rien de moins qu’abaisser le taux de remplacement du salaire à 57% (au lieu de 57,4 %) pour les travailleurs ayant jusqu’alors touché un salaire mensuel de plus de 2 000 euros brut (un revenu sans doute exagérément élevé pour ces habitués des parachutes dorés…). 

   Et ce n’est pas tout. Petit zoom sur le reste. (...)

   (...) Les salariés qui, licenciés, parviendront à arracher à leur patron des indemnités supérieures à celles prévues par la loi – les fameuses indemnités supralégales – seront désormais contraints de patienter cent quatre-vingts jours (au lieu de soixante-quinze) pour toucher leurs allocations chômage 1. Si la CFDT prétend voir dans cette mesure un moyen de lutter contre les ruptures conventionnelles à répétition – qui, en effet, servent trop souvent à déguiser des licenciements –, on y voit surtout une manière de pousser les travailleurs à revoir leurs exigences à la baisse en termes de demandes d’indemnités quand ils se font sortir de l’entreprise.(...)

   (...) Ce n’est un secret pour personne : le patronat a toujours rêvé de se débarrasser du statut d’intermittent du spectacle. Et, aujourd’hui, alors que le drapeau rose flotte sur l’Élysée, le gouvernement est sur le point de satisfaire ce caprice vénal. Ainsi, le plafond du cumul salaire-allocations des intermittents sera rabaissé à 5 475 euros brut. 

   En outre, les 112 000 intermittents du spectacle devront subir un différé d’indemnisation qui les obligera à attendre plusieurs semaines avant de toucher des allocations pour lesquelles ils ont pourtant cotisé. Enfin, car ce n’est pas tout, les cotisations sur les salaires des intermittents passeront de 10,8 % à 12,8 % (total des parts patron et salariés), une mesure imbécile qui non seulement diminuera les revenus directs des intermittents, mais fragilisera également l’activité des petites structures du monde du spectacle indépendant.

   Gardons également à l’esprit que, comme il l’a annoncé début mars, le Medef aspire à ce que ce régime particulier disparaisse rapidement. En cela, il peut déjà compter sur tous ces grands médias qui n’ont de cesse de présenter les intermittents du spectacle comme des petits privilégiés pour mieux les désigner ensuite comme les responsables des divers déficits. « Ce sont des assistés », tentent-ils de nous faire croire, en oubliant sans doute que, jusqu’à maintenant, c’est au patronat que le gouvernement a accordé plus de 30 milliards d’euros de cadeaux fiscaux… (...)

   Jusque-là dispensés de payer les cotisations à l’Unedic, les salariés de plus de 65 ans seront désormais obligés de verser leur part à l’organisme d’indemnisation. (...)

   (...) Désireux d’obtenir un accord sur l’assurance chômage avant le premier tour des élections municipales, Michel Sapin, le ministre du Travail, était tout heureux à l’annonce de la fin des négociations. Il est allé jusqu’à se féliciter de «la responsabilité dont ont fait preuve les partenaires sociaux gestionnaires de l’assurance chômage». La CFDT s’est dite satisfaite d’avoir protégé les plus faibles (sic) et FO s’est montrée rassurée que le patronat ne soit pas allé… trop loin ! Un bon foutage de gueule, en somme, pour des négociations réalisées dans les couloirs (avec plus de douze heures d’interruption de séance, comment pouvait-il en être autrement ?). 

   Car, au final, la logique de l’accord est limpide : faire reposer les économies de l’Unedic sur le seul dos des chômeurs, des travailleurs précaires et des seniors – les plus faibles donc, ceux-là mêmes que la CFDT prétend avoir défendus. Quant au Medef, il a poussé le cynisme jusqu’au bout en prétendant vouloir « enclencher une dynamique de réduction des dépenses », avant d’annoncer que « des efforts supplémentaires devront être engagés à terme ». Gageons que le gouvernement saura le suivre dans cette voie…

   Reste, néanmoins, que la mobilisation contre cet accord est là, et bien vivante. Occupations, manifestations, assemblées générales régulières, communication permanente : les précaires, les intermittents et les chômeurs ont montré ces derniers jours qu’ils n’entendaient pas se laisser marcher dessus par un pouvoir hypocrite et un patronat outrancier et provocateur. L’accord n’est encore qu’un accord et, pour être effectif, il devra bénéficier d’un agrément du ministère du Travail. Si la mobilisation s’essouffle, celui-ci devrait intervenir rapidement. Nous savons, donc, ce qu’il nous reste à faire. Et ce n’est sûrement pas de mettre un bulletin dans une urne.

1. À noter que cette mesure ne devrait pas toucher les salariés licenciés pour raison économique.


***
(Anna devait-elle coucher avec Michel, sachant qu'il avait eu
des relations coupables avec Nathalie qu'elle continuait
à désirer?)


Cosmopolitan magazine
Illustrated by Alex Ross
August 1956

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Luc Desle

mardi 18 juin 2013

"Déguisés en pingouins, ces conférenciers discutaient du sort de la banquise". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE BUT ATTEINT N'EST PAS
LE VRAI BUT)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/41)

pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Chez Maître Pavèse, les baumes confectionnés par Angélus se révèlent une catastrophe... Le jeune homme est effondré. Il s'en va donc en Amérique...


ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



CHAPITRE 16

   Pendant plusieurs jours, Elaine resta sur l’impression de malaise que lui avait produit sa rencontre avec Angélus Gabrielli. La nuit, il ne cessait de lui apparaître, mais c’était toujours sous la forme d’un ange de lumière qui, au moment où il allait lui révéler un grand secret, se métamorphosait en créature démoniaque à la chair putréfiée et qui exhalait d’épouvantables odeurs pestilentielles. 

   Ces visions la perturbaient et elle prit l’habitude de s’occuper toute la journée dans le couvent afin d’être si fatiguée, le soir, qu’elle se couchait, exténuée, certaine alors qu’aucun cauchemar ne viendrait plus la tenailler.

   Ainsi Elaine aidait en cuisine, accompagnait les soeurs dans leurs différents travaux de jardinage et également à la bibliothèque. Le monastère possédait en effet une salle d’étude, reliquat d’une période où des Frères avaient séjourné dans les lieux, il y avait de cela quelques siècles. N’y avaient été conservés qu’une centaine de volumes en cuir repoussé, en assez mauvais état d’ailleurs, que les Soeurs s’efforçaient de restaurer avec patience.

   Comme Elaine évoluait maintenant dans le monastère tout à son aise sans que quiconque, pas même Sœur de la Miséricorde, n’en prenne ombrage, elle put se passionner pour cette salle d’étude et y passer plusieurs heures afin de compulser certains volumes. 

   Il y avait là de nombreux ouvrages théologiques auxquels elle ne comprenait goutte, des bibles qui devaient être reliées et que les Bénédictines s’empressaient de lire à mi-voix, afin d’en faire profiter leurs compagnes. 

   A force de fureter, un après-midi Elaine découvrit dans un coin un rayonnage consacré au Diable et à toutes ses fourberies. Attirée comme par un aimant, la jeune femme prit l’habitude de dévorer les ouvrages de démonologie qu’elle emportait, en cachette, dans sa cellule. 

   Un jour, elle dénicha, cachée au-milieu d’une reliure impressionnante, une brochure datant d’un siècle environ qui contait un curieux récit. 

   Celui-ci mettait en scène un pauvre jeune homme que Satan faisait choir dans un piège infâme. Le héros du récit étant contrefait de nature, le piège consistait à le transformer en un beau et aimable jeune homme, sous condition qu’il donnât son âme en pâture à Satan. 

   Évidemment les manigances du Seigneur des Ténèbres étaient contrecarrées par l’amour que portait au jeune homme la fille d’un voisin. La fin de l’histoire manquait, les dernières pages de la brochure ayant été déchirées maladroitement. Elaine ne pouvait que lire ces quelques mots « Hélas... Trop tard... Destin »

   Outre que ce récit résonnât longuement en son cœur meurtri, du fait de certaines similitudes qu’elle y voyait avec sa situation actuelle, la jeune femme s’étonna également que pareil ouvrage profane puisse être gardé dans le sein de cette bibliothèque. Un après-midi où certaines sœurs travaillaient dans la salle, elle finit par s’en ouvrir à Jeanne qui semblait avoir définitivement repris ses esprits. Quand elle évoqua la brochure, la novice blêmit et lui mit un doigt sur les lèvres, pour la faire taire.

   - Chut, je t’en supplie ! Ne parle pas de ça !

   - Mais ? Mais il ne s’agit que d’une histoire ! s’étonna Elaine.

   En baissant la voix, Soeur Jeanne chuchota, après avoir jeté un oeil autour d’elle, d’un air inquiet.

   - Il nous est interdit de lire de pareils ouvrages. C’est Soeur Marie qui les a apportés avec elle en entrant au couvent. Ce sont des objets rares et de prix ! Mais ces brochures parlent de choses que nous ne devrions pas connaître... Il y a des scènes qui sont obscènes. C’est pêché que de lire ces récits...

   Elaine sourit. Sur le visage poupon de la novice, les pommettes venaient de virer au rose fuchsia.

   - Jeanne ! Tu ne vas pas me dire que ces récits sont sulfureux ! Il s’agit d’histoires écrites il y a plus d’un siècle... Mais ne t’inquiète pas, je ne trahirai pas votre secret.

   Elle serra la main de la jeune novice qui poussa un soupir de soulagement. Ce fut tout pour cette fois, mais Elaine garda en mémoire, non pas les petits secrets des Sœurs, mais plutôt l’ambiance générale de la fable qu’elle avait lu : une atmosphère lourde, menaçante et, dans les dernières pages manquantes, il était certain que l’orage qui menaçait tout au long de l’histoire se métamorphosait tout à coup en véritable tempête. 

   Elaine craignit que cette histoire soit annonciatrice de dangers futurs.

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(A Suivre)

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(Escort girl s'entraînant à lutter contre les clients au Texas)

Chloë Sevigny, tueuse à gages transsexuelle dans la série
"Hit & Miss"

Au Texas, vous pouvez tuer une escort girl 
qui ne veut pas coucher avec vous

   (...) Ezekiel Gilbert, âgé de 30 ans, a tiré le soir de Noël de l’année 2009 sur Lenora Evie Frago, décédée à 23 ans de la suite de ses blessures sept mois plus tard. L’homme avait rencontré la jeune femme sur le site de petites annonces Craigslist, très populaire aux Etats-Unis, dans la catégorie des «escort girls». Or Lenora, après avoir empoché les 150 dollars dans la soirée, a voulu repartir sans avoir de relation sexuelle avec lui.

   La cour de Bexar County, près de San Antonio, vient d’acquitter cet homme qui risquait la prison à vie, relate le site Gawker. Au-delà du ridicule de la décision, c’est surtout la défense de l’homme qui a déclenché l’indignation de la presse américaine. Car pour justifier son acte, qui selon lui n’était pas destiné à tuer, Gilbert et son avocat se sont appuyés sur une loi du code pénal du Texas selon laquelle il est autorisé «d’utiliser la force létale pour récupérer sa propriété au cours d’un vol de nuit». Les 150 dollars pris par l’escort justifiaient donc que l’homme lui tire dessus et prenne le risque de la tuer.

   « Je regrette sincèrement la mort de Mlle Frago, a déclaré Gilbert à la presse à la sortie du tribunal. J’ai été dans une prison mentale durant les quatre dernières années de ma vie. J’ai fait des cauchemars. Quand je vois des revolvers et des tueries à la télévision, je change de chaîne (pauvre chou)

   L’accusé a expliqué lors de son procès que Lenora était venue chez lui, était restée 20 minutes puis avait expliqué qu’elle devait donner l’argent obtenu à son chauffeur qui l’attendait dehors. Chauffeur qui s’est révélé être son proxénète et complice dans l’opération selon la défense, explique le journal local My San Antonio.

   Les procureurs ont répliqué à la défense de Gilbert en rappelant que la loi qui autorise un citoyen à récupérer son bien y compris par la force létale concernait les gens respectueux de la loi, et n'était pas conçue pour permettre à quelqu’un de forcer une autre personne à pratiquer un acte illégal comme la prostitution. Cette plaidorie n’aura pas suffi à convaincre les jurés.

   La valeur de la vie humaine en est réduite à l’équivalent d’un bien matériel, s’insurge le site féministe Jezebel. «Le cas est différent de l’auto-défense, dans une situation où votre propre sécurité physique ou votre propre vie sont en jeu», écrit le site. Et le jury n'aurait peut-être pas réagi de la même manière s'il s'était agi d'un vol de nain de jardin ou de vache, et non d'une simple prostituée, poursuit Jezebel. (...)


µµµ
"Quoi, mon chapeau? 
Qu'est-ce qui vous dérange dans mon chapeau,
 hein?"

Why can’t we all just get along?

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"Oh Mon Dieu, un méchant requin
qui veut me manger..."



L’Europe ne sauvera pas nos poissons… 
avant 100 ans
 Idealmag

   (...) Après trois années de discussions, le Conseil des ministres de la pêche et le Parlement européen sont arrivés à un accord à minima sur la politique commune. Alors que l’ambition affichée par Bruxelles était de limiter la surpêche pour permettre une reconstitution des stocks de poissons d’ici 2020, il faudra finalement une centaine d’années pour espérer un résultat. 

   Ces dernières années, on a beaucoup parlé du thon rouge, menacé de disparition. Mais de nombreuses espèces suivent aujourd’hui le même chemin, et une étude du magazine « Sciences » a même établi que si nous ne changions pas nos méthodes de pêche, les mers et océans seraient des déserts sans vie avant 2050. 

   Parmi les poissons jugés aujourd’hui en grand danger de disparition, on trouve : le flétan, le cabillaud, l’églefin, le colin (ou merlu), le saumon et la sole de l’Atlantique, la raie, la lotte… Autant d’espèces bien présentes sur les étals de nos poissonniers, mais dont les effectifs s’effondreraient un peu plus chaque année. 

   La réforme de la politique commune de la pêche (PCP) était sensée apporter des réponses urgentes à cette problématique, en assurant la reconstitution des espèces d’ici 2020, tout en préservant la filière et ses emplois. Mais c’est visiblement surtout ce second paramètre qui a été pris en compte. (...)

   (...) Côté français, le Ministre délégué chargé des Transports de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier, s’est en effet opposé à ce que la reconstitution des stocks d’ici 2020 soit inscrite dans le texte de l’accord final, qui ne propose donc pas des moyens réellement contraignants pour arriver à ce résultat. Une position d’autant plus dommageable que d’autres pays de pêche, comme l’Espagne, étaient prêts à s’engager en ce sens. 

   Une position française dénoncée par de nombreuses organisations de défense de l’environnement, comme le WWF, qui déplore, par la voix de la présidente de sa section française, Isabelle Autissier, « que le manque d’ambition des ministres, et notamment de la France, ait pris le dessus sur l’ambition du Parlement européen. La reconstitution des stocks et la réelle atteinte du « Rendement Maximal Durable » sont la garantie de plus de poissons dans l’eau, d’une rentabilité plus élevée des entreprises de pêche et de plus d’emplois en mer et à terre ». 

   «Avec le texte qui a été adopté, poursuit Isabelle Autissier, « il faudra attendre près d’une centaine d’années pour que les stocks soient reconstitués». (...)
En savoir plus sur 

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Luc Desle

samedi 2 février 2013

"Les petites souris, transformées en valets par la Bonne Fée, comprirent ce qu'était la Lutte des Classes chez les Humains". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes

(TU NE RATTRAPERAS JAMAIS
TON OMBRE)

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"Oulà! Tu as vu ces chaussons?
- Lesquels?
- Ceux de cette pimbêche de danseuse étoile...
- Oui, et alors?
- Ils sont u-s-é-s, je te dis pas...
- C'est pas vrai... Déjà?"


°°°
"Mon Papa et ma Maman?
Le premier est en prison,
la seconde dans la rue,
elle dit bonjour à des Messieurs"

Cosette dans "Les Misérables"

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La communauté de la haine : 
essai de typologie
Antoine GAUDIN
(extraits)

   (...) Prenez n’importe quel discours d’un opposant au mariage pour tous, il entrera (au moins) dans une des dix catégories suivantes :

   - 1. Les insultes ouvertes, propos de comptoir et autres ricanements de corps de garde sur fond de clichés associés à l’homosexualité, célébrant en creux le profond satisfecit de leurs auteurs, qui se réconfortent ainsi, implicitement, de leur appartenance à une norme dominante.

   - 2. Les comparaisons avilissantes (le rapport homosexuel apparenté à la pédophilie ou la zoophilie par exemple) qui, associées aux prospectives dégradantes sur les effets d’une évolution législative vers le mariage entre personnes de même sexe ("et si demain j’ai envie de me marier avec mon téléphone ?", etc.), en disent beaucoup plus long, hélas, sur l’univers psycho-sexuel propre à leurs auteurs (cette incapacité apparente à saisir le concept d’une relation affective entre adultes consentants est le signe d’une immaturité sexuelle inquiétante, au fond) que sur les conséquences effectives qu’entraînerait une telle évolution sur les mœurs contemporaines.

   - 3. La hiérarchisation décomplexée des identités sexuelles, associée à l’emphase millénariste de la menace du "chaos" civilisationnel ("à quand la légalisation de l’inceste ou de la polygamie ?") : au nom de visions simplistes et délirantes de l’histoire de notre "civilisation" et de son possible effondrement, plusieurs députés FN et UMP ont, par exemple, fait publiquement mention d’une supposée infériorité morale de l’homosexualité sur l’hétérosexualité. (Ce n’est évidemment pas le seul domaine, aujourd’hui, où la parenté idéologique entre ces deux partis apparaît clairement.)

   - 4. La convocation rassurante de la "tradition", grand classique du conservatisme, doublée dela référence désespérée à une supposée "essence" de la famille ("un papa et une maman"), que tout contredit par ailleurs : l’anthropologie historique des structures de parenté, l’observation sociologique des évolutions contemporaines de la famille (divorces, systèmes monoparentaux), etc.

   - 5. L’expression naïve et arbitraire d’un système de valeurs fondé sur la base de textes religieux (autrement dit, dans une République laïque, sur rien), qui a d’ailleurs amené les représentants de certaines minorités (juive, musulmane) à prendre une position, sans doute évaluée par eux comme "stratégique", dans la grande vague de l’Ordre moral qui investira les rues ce dimanche.

   - 6. L’homophobie chrétienne-compassionnelle (avec en figure de proue l’inoxydable passionaria anti-PACS Christine Boutin), qui, sous couvert d’une hypocrite et condescendante bienveillance (la soi-disant "souffrance" des personnes homosexuelles, vues comme des brebis égarées), répand une vision idéologico-normative extrêmement violente des rapports entre les êtres et des structures de filiation. Cette idéologie s’oppose ainsi, de façon virulente, à tout (égalité des droits, sensibilisation à l’homophobie dans les milieux scolaires, etc.) ce qui pourrait, dans les faits, atténuer la dite-souffrance possiblement ressentie par les homosexuels en raison des phénomènes d’exclusion dont ils sont victimes. 

   Ce n’est pas la moindre des contradictions d’une pensée très étroitement religieuse (la foi est ici vidée de toute spiritualité, réduite à un petit vade-mecum moral) qui met en avant, théoriquement, les notions d’amour et de tolérance à l’égard des "déviants", pour mieux les piétiner au nom du respect de textes "sacrés".

   - 7. La sociologie sauvage et intuitive d’un "monde homosexuel" fantasmé (associé, en vrac, à la luxure, à l’individualisme décadent post-mai 68, à la consommation de stupéfiants, etc.) et/ou réduit à une poignée de témoignages tirés de l’expérience personnelle et haussés à valeur de loi générale ("j’ai croisé un gay lors d’une soirée, et il m’a dit qu’il ne souhaitait pas se marier", etc.).

   - 8. La camaraderie de sortie de boîte, qui entend reléguer le rôle social des personnes homosexuelles à celui de gentils transgressifs nocturnes, sympathiques, drôles, originaux et décoratifs, en assurant (à leur place) qu’ils ont bien de la chance d’être "différents", et qu’ils ne souhaitent pas vraiment s’embarrasser de cette "institution bourgeoise" qu’est le mariage. Notons que cette dernière posture manque ainsi gravement le fond du problème, qui n’est pas le mariage lui-même, mais l’égalité des droits.

   - 9. L’"homophobie de l’agacement" (dont le fameux "Messieurs les homosexuels, laissez-nous tranquilles !" du député UMP Jacques Myard pourrait constituer le parangon) , qui s’indigne de constater que les Français homosexuels d’aujourd’hui (pourtant beaucoup mieux tolérés que leurs "ancêtres" des périodes passées ou leurs "congénères" d’autres aires géographico-culturelles), loin d’être reconnaissants envers la société qui ne les emprisonne pas et ne les classe plus dans la catégorie des malades mentaux, ont l’outrecuidance de réclamer encore et toujours plus de droits – un peu comme s’ils étaient pressés d’être reconnus comme des citoyens à part entière. 

   Reposant souvent sur l’idée que l’homosexualité relève d’un "comportement" choisi (et non d’une donnée naturelle de l’individu, comme la couleur de peau par exemple), cette "homophobie de l’agacement" s’incarne souvent dans des phrases-type telles que : "L’Etat n’a pas à valider les caprices d’une minorité", et s’accompagne en général de jugements dépréciateurs à l’égard des homosexuels lorsque ces derniers outrepassent le caveau underground que la norme hétéro-tolérante leur avait alloué (on dit alors, parce qu’ils exposent leurs vies de couple ou qu’ils s’embrassent dans la rue, qu’ils "s’affichent", et que cela est "obscène").

   - 10. La manifestation d’une inquiétude pour la condition psychique et morale des enfants élevés par des couples de même sexe. On touche ici à l’un des arguments les plus volontiers avancés par les discours des anti- (notamment par tous ceux qui débutent avec l’expression "Je ne suis pas homophobe, mais… ") : l’invocation d’un "principe de précaution" visant à la protection de nos chères têtes blondes est sans nul doute ce que les opposants au projet de loi considèrent comme leur argument le plus efficient, et surtout comme le plus "présentable". Le fait que leur sollicitude envers les enfants s’arrête bien souvent au seuil des foyers hétérosexuels dysfonctionnels, qu’elle repose sur une vision caricaturale à souhait de l’archétype oedipien et des fonctions sexuées au sein du couple, et qu’elle choisit d’ignorer le nombre important des études sérieuses menées dans les pays qui nous devancent sur la question de l’homoparentalité (et dont les conclusions rassureront tous ceux qui se posent réellement la question du bien-être des enfants), empêche cependant d’accorder un crédit suffisant à leurs préoccupations. 

   Dans l’écrasante majorité des cas, ces dernières dissimulent assez mal le lien direct entre "l’inquiétude pour les enfants" et le préjugé dégradant à l’égard des homosexuels. Le rapport de couple homosexuel, souvent appréhendé sous l’angle du seul génital, est alors considéré comme une forme "impure" d’existence, un mode d’"être-ensemble" inférieur au rapport hétérosexuel. Certains discours de sollicitude contournent cet écueil en affirmant regretter l’existence d’un préjugé dévalorisant à l’égard des couples homosexuels, tout en faisant de l’existence regrettable de ce préjugé un argument pour combattre l’éventualité de l’adoption : les enfants élevés par des homosexuels risqueraient de souffrir, pendant leur développement, de l’homophobie ambiante de la société française. Il s’agit alors d’un renversement spectaculaire des priorités : l’urgence n’est plus de faire reculer l’homophobie en donnant aux homosexuels les mêmes droits qu’aux autres citoyens, mais de protéger les enfants qu’ils pourraient avoir de cette homophobie justement entretenue par l’absence de reconnaissance légale de leur structure familiale.

   On touche ici à un cas de pure aberration rhétorique, une constante dans les arguments des opposants au projet de loi ; un autre de leurs arguments, consistant à démontrer l’inexistence d’une discrimination au motif que "les homosexuels ont, comme les autres, le droit de se marier… avec une personne de sexe opposé", en représente sans doute l’exemple le plus "abouti". (...)

Lire l'article sur:


°°°
"Merci... Merci bien...
Je vous aime..."


(Dans cette assemblée de derviches,
cette danseuse eut un certain succès)

°°°

(Accord social: 
Patronat et syndicats
étaient prêts à aider... heu... 
à gruger les travailleurs)


Droit social à la moulinette
Martine Bulard

    (...) Historiquement régressif. On a beau chercher les mots les plus nuancés, on ne peut en trouver d’autres pour qualifier l’accord concocté par, d’une part, le Mouvement des entreprises de France (Medef), la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), et, d’autre part, trois des cinq syndicats salariés invités autour de la table : la Confédération française démocratique du travail (CFDT), la Confédération générale des cadres (CGC) et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Deux syndicats — la Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière (FO) — ont rejeté l’accord. La Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires (Sud) et l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) étaient d’emblée hors course, car considérés comme « non représentatifs » selon la nouvelle loi.

   Salué quasi unanimement par les commentateurs politiques et par la presse, l’accord « historique » n’en est pas moins signé par des « partenaires » (un mot qui sonne doux aux oreilles patronales) ne représentant pas plus de 38 % des voix aux élections prud’homales de 2008. Autrement dit, il reste minoritaire. Cela n’empêche pas M. François Hollande et, à sa suite, les médias, de vanter la méthode et ses résultats. Et d’exiger des députés de la majorité (socialistes et verts) de ne pas toucher une ligne du texte quand il sera examiné au Parlement. On pourrait aussi se faire une autre idée de la démocratie sociale et politique.

   Il est vrai que les mots tendent à perdre leur sens. Déjà, on parlait de « plans sociaux » pour dire licenciements ; désormais, « sécurisation de l’emploi » désigne la flexibilité. Si sécurisation il y a, c’est bien celle des profits — expression totalement bannie du texte. Qu’on en juge à l’aune des principales dispositions de l’accord.

   1. Le maintien dans l’emploi. Dans la novlangue patronale, cela s’appelle : « trouver un nouvel équilibre dans l’arbitrage global temps de travail/ salaire/ emploi ». Traduit dans la vraie vie, cela devient : quand l’activité baisse, le temps de travail baisse et les salaires suivent. C’est le chômage partiel généralisé... sans indemnités chômage. Ainsi, le travailleur peut voir son temps de travail diminuer d’un quart ou de moitié et son salaire se réduire d’autant, quand le patron le décide. (...)

   (...) 2. La mobilité de l’emploi. Cela sonne jeune et dynamique — mais cela renvoie des générations en arrière. L’entreprise peut décider d’envoyer le salarié ou un service entier n’importe où dans le groupe, dès lors qu’elle ne modifie pas sa qualification. Ce n’est plus la loi qui régit ce droit patronal, mais un simple accord d’entreprise. Le contrat de travail ne fait rien à l’affaire, et toute personne qui aurait le front de refuser serait licenciée « pour motif personnel ».

   3. Les règles relatives au licenciement. Désormais, les procédures de licenciement ne sont plus celles fixées par la loi mais « par un accord d’entreprise » (majoritaire, c’est bien le moins) ou par un « document produit par l’employeur et homologué par la Direccte » (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) (et de l'enfumage?) et non l’inspection du travail, en vingt-et-un jours maximum. Dans le cas contraire, le plan est réputé acquis. (...)

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Benoît Barvin