Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
Affichage des articles dont le libellé est buster keaton. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est buster keaton. Afficher tous les articles

lundi 7 octobre 2013

"Le Maître de la platitude et du syntagme figé était mon voisin". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

@@@
Pensées pour nous-mêmes:

(LE BONHEUR NE TE DONNE 
NI ORGUEIL NI FIERTÉ)

@@@

"Monsieur Barroso m'a permis d'emporter ce pain rassis...
Comment le remercier?"



@@@

"Pour m'endormir, je compte le nombre de pays
que nous avons appauvris en les obligeant à
suivre drastiquement des règles budgétaires absurdes"


nelsonsantos.pt

L’Euro, une malédiction ! (EUobserver)
David CRONIN

   (...) Ne vous imaginez pas qu’ils aient renoncé à leur dessein sadique. Tous les gouvernements de la zone euro ont reçu l’ordre de présenter leurs budgets nationaux au contrôle de Bruxelles avant le 15 octobre. Les strictes règles budgétaires qui aboutissent au démantèlement de nombreux états providence sont toujours en vigueur. J’avais un méchant maître en primaire. Cette brute aux cheveux de feu adorait frapper ses élèves avec deux canes noires qu’il avait baptisées Katie et Maggie. Quand il n’était pas occupé à taper sur nos tendres paumes, M. C nous expliquait que la violence, ce n’est pas bien. José Manuel Barroso me rappelle M. C – même s’il ne lui ressemble pas physiquement. Le Commissaire Européen est à l’origine d’un plan d’action sadique qui a puni des millions de personnes qui n’avaient rien à voir avec la crise financière. Et maintenant il prétend s’être refait une conscience sociale.

   Barroso et ses collègues ont cyniquement entrepris cette semaine de dorer la pilule de l’austérité. La Commission [1] a donné de nouvelles directives prônant davantage de soutien à l’emploi dans la zone euro. Cela est présenté comme un effort courageux pour donner à la monnaie unique une "dimension sociale". (...)

  (...)  La volonté de donner une "dimension sociale" à l’euro entre en contradiction avec l’essence fondamentalement antisociale du projet européen. Comme je passe mon temps à le dire, le plan directeur de 1988 pour la monnaie unique a été rédigé par une coterie de grands patrons qui n’avaient aucun mandat démocratique. Ce groupuscule, appelé Association de l’Union Monétaire de l’Europe, incluait des représentants de Goldman Sachs, Deutsche Bank, Total et British American Tobacco. Son but était de réaliser les rêves des plus riches et pas du tout de favoriser l’amitié entre les peuples de l’Europe comme les spin-docteurs ont essayé de nous le faire croire.

   Un quart de siècle plus tard, une coterie similaire décide des politiques économiques de l’Europe. En juin, les gouvernements de l’Union Européenne se sont engagés à fournir à tous les jeunes un emploi ou un contrat d’apprentissage dans les quatre mois qui suivent leur sortie du système éducatif ou la perte de leur emploi. Des éléments clés de ce projet provenaient directement de recommandations rédigées par la Table Ronde Européenne des Industriels (TRE) qui réunit les présidents et directeurs généraux de Shell, BP, Volvo, Nestlé et Heineken. (...) 

   Il ne s’agit pas d’un projet altruiste, bien au contraire, l’avenir que la TRE veut imposer aux jeunes est fait de stress, de précarité et de petits boulots sous payés. Ce groupement ne cesse de souligner que "les règles qui protègent les salariés doivent être modernisées et réactualisées" (cassons donc les droits des salariés et faisons-en des moutons du travail, entre autres, du dimanche) dans la plupart des états européens.

   Cette "modernisation" signifie en fait le retour à l’époque qui a précédé l’avancée significative des droits des salariés réalisée par les organisations de travailleurs. Si la TRE obtient ce qu’elle veut, les grandes entreprises pourront raccourcir les délais de préavis de licenciement et diminuer drastiquement les indemnités de licenciement. La rémunération spécifique des heures supplémentaires et des jours fériés travaillés sera sans doute abolie au nom de la "flexibilité".

   Jacques Delors est souvent présenté comme une sorte de visionnaire, ici à Bruxelles. Si son objectif était d’augmenter les inégalités et de réduire des millions de personnes à la misère, alors je suppose que c’était un visionnaire. Car c’est exactement ce qu’a provoqué ce Français en soutenant avec tant d’enthousiasme le projet de monnaie unique quand il était le président de la Commission Européenne.

   Aujourd’hui Delors dirige un "think tank" appelé Notre Europe qui est financé en partie par le géant de l’énergie GDF Suez. Ses adeptes continuent à donner l’impression que l’euro mérite d’être sauvé : il faut juste l’astiquer un peu.

   Un des derniers papiers publiés par Notre Europe défend l’idée que la règle budgétaire qui sous-tend l’euro doit rester basée sur le principe de la punition de ceux qui désobéissent. Toute "dimension sociale" qui serait introduite devra reposer, quant à elle, sur de mesures incitatives plutôt que sur des sanctions .(...)

  (...) Cela résume bien les choses. On peut contraindre par la force les gouvernements à réduire les dépenses de santé et d’éducation. Mais toute mesure qui pourrait atténuer le choc est facultative. Cela serait bien si les syndicats se battaient contre ces projets antisociaux. Il y a certes beaucoup de militants syndicaux qui montent au créneau mais hélas trop d’officiels des organisations de travailleurs passent leur temps à faire des courbettes aux patrons.

   La Confédération des Syndicats Européens s’est récemment associée au groupement d’entreprises BusinessEurope pour publier une proposition conjointe concernant le problème de l’emploi des jeunes. Cette proposition met l’accent sur les "réformes" et la "compétitivité" - deux termes qui sont synonymes de démantèlement du droit du travail - et elle est donc simplement une version diluée de la litanie de la TRE dont j’ai déjà parlé.

   L’euro a été une malédiction pour les gens du peuple. Il est absolument nécessaire d’y renoncer si on veut construire une meilleure Europe.

 PS: David Cronin vient de publier : « Corporate Europe : How Big Business Sets Policies on Food, Climate and War »aux éditions Pluto Press.

Traduction : Dominique Muselet


[1] ..."Concernant les actions à mener en 2014, le Parlement et la Commission s’accordent sur la nécessité de maintenir la croissance et l’emploi en tête des priorités. Nous devons continuer d’encourager les États membres à mener des politiques d’assainissement budgétaire différenciées, propices à la croissance, à poursuivre les réformes structurelles pour renforcer la compétitivité, à revenir à des pratiques normales en matière de prêts à l’économie, à trouver des moyens innovateurs de créer des emplois, de soutenir ceux qui sont dans le besoin et de libérer le potentiel créatif de l’Europe et à moderniser l’administration publique"...http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-778_fr.htm


@@@

"Ben dis donc, il est gros et long, ce truc...
- Ce truc, c'est une longue vue... Tu pensais à quoi, coquine?
- Hihihi..."



@@@
Luc Desle

mercredi 8 février 2012

"Licencié, ce poète licencieux l'était nettement moins". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

@@@
Pensées pour nous-mêmes:

(MANGE A LA TABLE D'UN HÔTE
APRÈS AVOIR VÉRIFIÉ 
QUE SES POUBELLES ÉTAIENT VIDES)

@@@


LETTRES D'INCONNUS (6)
(pcc Benoît Barvin)


Cher Ami,

   Je vous ai surpris, je le sais, et vous m'en voulez encore. Pourtant, croyez-le bien, il ne s'agissait pas de mon côté de préméditation, bien sûr. Il me semblait seulement que j'avais le droit de faire ce que j'ai fait et qu'en tant qu'ami - compagnon, "vieux camarade", ainsi que le disent ces horribles Français -, vous ne me fermeriez jamais votre porte. 

   Je n'avais pas compris que vous étiez cette sorte d'être qui cloisonne les différentes parties de son coeur - moins de son corps, d'ailleurs -, et qui veut être "maître" de lui. De sa vie. Je n'avais nulle intention d'être désagréable, évidemment, ni de trahir un quelconque secret. Vous le savez, je n'ai jamais pourfendu la confiance que vous aviez mise en moi. J'ai défendu bec et ongles votre moralité, sachant que jamais - du moins le croyais-je - celle-ci ne pourrait être entachée. Il a fallu cette curiosité inextinguible qui me sert de seconde nature pour comprendre que cette moralité n'était pas aussi solide que je le pensais. 

   Combien j'aurais aimé que vous ne fussiez point seul dans votre demeure, car vous aviez congédié vos serviteurs. Combien il aurait été préférable que vous eussiez fermé toutes vos portes à double tour... et que je n'eusse point le double de vos clés. Combien... 

   Oh, oui, comme j'aurais aimé ne pas avoir poussé cette porte pour vous découvrir en sous-vêtements. De si sordides sous-vêtements. Des "dessous" indignes du gentleman que vous avez toujours prétendu être, mon cher Brummel. Et c'est cette légende qui, aujourd'hui, me dévore le coeur, mon ami... Comme ce mot est cruel! Comme il brûle mes lèvres. Voir en vous un gentleman, je ne le peux plus désormais. Et mon amitié, flageolante, blessée, m'oblige à vous envoyer cette lettre d'adieu, cher George Bryan. 

   Inutile de me répondre, je m'enfuis du royaume pour rejoindre ce si détestable pays qu'est la France. Là au moins, l'image de vos immondes dessous ne sera pas pour moi une blessure indélébile, dans cette contrée où la noblesse d'esprit a toujours été une chimère et où la vulgarité est une seconde nature...

   Adieu pour toujours.

   Votre serviteur, 
   capitaine Elton Dandy 
du 3ème régiment de Sa Majesté 
the Queen Victoria.



@@@

Lui: "Si au moins elle savait faire la cuisine"
Elle: "Si au moins c'était une bonne pâte"
1921_keaton_theelectrichouse

@@@

"Maintenant que le bateau est fini...
Y'a plus qu'à attendre la mer..."
1921_keaton_theboat

@@@

"J'tavais bien dit de pas acheter Chinois!"
1920_keaton_thegarage


@@@

"L'architecture moderne, moi, j'aime pas!"
1920_keaton_oneweek

@@@

(Ce tranquillisant faisait de l'effet)
1921_keaton_theelectrichouse

@@@


Nadine Estrella

mardi 11 janvier 2011

"Orthographe cherche dictionnaire pour union grammaticale". Benoît Barvin in "Annonces déclassées"



***


"Ce s'ra un jeu d'enfant, qu'y disaient. 
Vous z'aurez qu'à faire la poussière... 
Quelle naïve ch' fais, moi!
J'me ficherais des baffes!"

Martha Mattox in The Cat and the Canary 
(1927, dir. Paul Leni)

***
"Regarde, ma chérie, je vole, je vole..."

Brunella Bovo & Alberto Sordi in The White Sheik 
(1952, dir. Federico Fellini)
L'épouse du milliardaire était satisfaite. 
La coke qu'elle faisait ingurgiter à son mari, à son insu, 
commençait à faire son effet. 
Elle serait bientôt veuve.

***



Allégorie réussie des effets de la crise des subprimes 
par Keaton Buster, petit comédien raté américain
Buster Keaton in Steamboat Bill, Jr. (1928, dir. Charles Reisner)


***


La carrière du tueur asmathique ne dura 
que le temps de quelques inspirations 
derrière son foulard.
Tyrone Power in publicity still for Jesse James (1939, dir. Henry King) 
(photographer: Frank Powolny, via 20th Century Fox: Inside the Photo Archive)

***

"J'ai toute la connaissance du monde dans ces livres! 
Je vais reconstruire la Civilisation"
s'exclama le savant fou, 
après avoir provoqué le grand hiver nucléaire.
Rod Serling, “Time Enough to Last” (1959), The Twilight Zone


***


Jacques Damboise