Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mardi 30 avril 2013

"Il traitait bien ses esclaves en les appelant mes employés". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE CHEMIN QUI MÈNE A
LA SAGESSE N'A PAS DE NOM)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS (88/3)
pcc Benoît Barvin

   Tom Drake, son collègue Duncan et leur patron, Eliot Ness, chef du FBI, se sont réunis avec les huiles de Chicago, sur les lieux même d'un massacre: celui des malheureuses danseuses d'une boîte, le "Blue Circle". Le FBI est officieusement chargé de l'enquête, malgré l'opposition du procureur.

Ace G-Man Stories [v 1 #1, May-June 1936] 
(Popular Publications, pulp, ...


   Ness nous donna ses instructions. Nous devions assister aux derniers interrogatoires, après que les flics nous eussent fourni les indices trouvés sur place. 

   Les ambulances s’étaient dispersées comme une volée de moineaux affolés, ainsi d’ailleurs que le commissaire, le procureur et le patron. Ne restaient plus que les inspecteurs et, derrière les barrières, une foule considérable de badauds qui, en dépit du froid, s’excitaient à la vue des flaques de sang et de l’ambiance de fin du monde qui régnait dans le quartier. 

   J’interrogeai à mon tour le portier. C’était un vieux noir qui tremblait de tous ses membres. Je ne recueillis aucune information supplémentaire. Il me répéta ce qu’il avait bégayé aux inspecteurs. 

   "Patron, j'ai rien vu... Rien..."

   Je rongeais mon frein. Dès le début, à la première seconde où, pénétrant sur la scène du crime, j’avais vu tous ces cadavres, quelque chose m’avait tracassé. Mais quoi ? Mon esprit, habitué à penser scientifiquement, pédalait dans la choucroute. Le nombre de morts ; le fait qu’il s’agissait exclusivement de membres du sexe dit faible ; la similitude avec le massacre de l’année précédente, tout se mélangeait dans mon crâne porté à ébullition. M'empêchant de penser de manière cohérente.

   - Duncan? Tu pourrais me dire si..., commençai-je en me tournant vers mon collègue… qui brilla par son absence. 

   Surpris, je cherchai sa silhouette parmi les flics qui m’entouraient, puis j’interrogeai quelques inspecteurs pour savoir s’ils l’avaient vu mais, au bout de dix minutes, je dus me rendre à l’évidence : Duncan s’était carapaté. Où était-il donc passé ? 

   C’est alors que mes neurones se remirent à fonctionner normalement. D’un seul coup. 

   J’avais à peine remarqué la fille avec laquelle mon collègue avait passé la nuit. Cependant, quelque chose avait attiré mon attention, du couloir où je me trouvais, mon regard plongeant dans la chambre: Il s’agissait d’une robe à paillettes, largement échancrée. Une robe qui avait été posée négligemment sur une chaise, près du lit de Duncan. Une robe qui appartenait sans l’ombre d’un doute à la fille qui se prélassait à côté de lui. 

   La robe d’une danseuse…

(A Suivre)

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"Moi-même un dollar par jour je vivre"


Dollars détournés par James Charles


Donner la parole à ceux 
qui vivent avec un dollar par jour

   (...) La crise économique mondiale génère des déficits qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars. Pourtant, dans les pays en développement, des hommes et des femmes travaillent au quotidien pour gagner quelques billets verts. C’est ce constat qui a conduit le réalisateur cambodgien Rithy Panh à proposer la création de One Dollar, une plateforme interactive construite à partir de portraits vidéo de ceux qui font la petite économie des pays en développement. Il s’agit d’interroger la relation entre le travail et l’argent, et la valeur travail. 

   "Ce projet est une passerelle qui reconnecte le monde virtuel et le monde réel. Les hommes et les femmes ne sont plus des indicateurs ou des statistiques dans des rapports d’institutions internationales, mais des voix, des regards, des corps qui nous ramènent à la réalité", écrit Rithy Panh dans sa note d’intention. 

   L’appel à participation, lancé en mars 2013, s’adresse aux réalisateurs, expérimentés ou débutants, aux geeks et aux membres d’ONG, séduits par la thématique. Ils sont invités à réaliser des courts-métrages de sept minutes racontant le quotidien de personnes qui vivent avec approximativement un dollar par jour. Les portraits seront mis en ligne sur une carte du monde qui servira de plateforme interactive. Ainsi, citoyens, artistes, chercheurs économistes pourront alimenter le site de leurs commentaires, une manière de générer une réflexion de fond sur des problématiques transversales. 

   Cette plateforme interactive sert également de matrice à la conception d’une application de création vidéo pour smartphones et tablettes, libre de droits. Car l’ambition va au-delà de la mise en ligne des portraits. Les producteurs de One Dollar développent un outil permettant de concevoir en quelques clics des contenus pour les nouveaux supports numériques. C’est en observant des habitants de Phnom Penh victimes d’expulsions que le directeur de production du projet, Damien Sueur, s’est rendu compte de l’importance d’offrir une application. 

   "Les habitants de ce quartier étaient équipés d’une tablette qui leur permettait d’archiver le quotidien de la lutte militante de leur communauté, constate-t-il. Nous voulons donc créer un outil qui permettra de maîtriser toute la chaîne de production du tournage à la mise en ligne en passant par le montage. Cela sera utile aux créateurs, militants, journalistes citoyens." 

   La plateforme sera mise en ligne début 2014. Elle offrira une photographie de l’extrême pauvreté quelques mois avant l’échéance des objectifs du millénaire fixée par les Nations unies, dont le premier était de réduire de moitié le nombre de personnes qui vivent avec moins de un dollar par jour. (...)



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(Jeunes, les célèbres frères Bogdanoeuds pensaient déjà
différemment que tout le monde)



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"Si j'ai besoin d'un générique?
Heu... D'une dizaine
au moins, peut-être plus, plutôt..."

SIDA, ne plus considérer les médicaments 
comme des marchandises
Sophie Courval

   (...) « Les produits pharmaceutiques sont considérés comme des produits commerciaux. Ils tombent sous le coup des règles de la propriété intellectuelle, sans qu’on s’interroge davantage sur les conséquences pour les malades, s’insurge Céline Grillon, chargée du plaidoyer international à Act Up Paris. Il faut arrêter de considérer les médicaments comme des produits du commerce et les envisager comme des biens communs. » Considérer les médicaments comme des biens communs, qu’est-ce à dire ? Tout simplement les libérer du joug des brevets qui entravent leur fabrication et leur circulation, autrement dit encourager la production des médicaments génériques. Une bataille rude qui oppose les lobbies de l’industrie pharmaceutique contre les partisans de ce qu’on appelle plus communément aujourd’hui le « libre ».

   Or la guerre du libre est souvent une guerre de l’ombre qui se mène dans différents champs, de l’audiovisuel aux médicaments, peu médiatisée (sauf Hadopi) car très technique. Difficile de rendre compte des combats sans se perdre dans les méandres du droit international. Accords de libre échange, ACTA, CETA, TAFTA…Autant d’accords internationaux tortueux qui régissent les droits de propriété intellectuelle. Rien de virtuel au regard des enjeux qui, eux, sont très concrets. Si Act Up figure parmi les organisations en lutte sur le front de la propriété intellectuelle, c’est pour permettre l’accès aux soins des personnes séropositives, et ce à l’échelle mondiale. Oui, les traitements existent, oui les anti-rétroviraux sont une arme efficace, mais malheureusement les pharmacies des pays en développement ne sont pas aussi garnies que celles des pays riches. Et ce, pour cause de brevets, donc de gros sous.

   Alors qu’en juillet dernier, le parlement européen rejetait la ratification de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), une victoire gagnée de haute lutte, Barack Obama, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne lançaient le 13 février 2013 le début des négociations d’un nouvel accord entre l’UE et les USA : le Transatlantique Free Trade Agreement, autrement appelé TAFTA. La guerre du libre est une guerre sans fin et… sans transparence. Car la particularité de ces accords est qu’ils se négocient dans le plus grand secret. Les militants recueillant ça et là les « fuites » pour pouvoir réagir. 

   « Officiellement, TAFTA n’a pas vocation à remplacer ACTA, mais en fait TAFTA est en quelque sorte le spectre d’ACTA, confie Céline Grillon. Le lobby industriel pousse tellement fort, qu’on s’y attendait un peu. On ne sait pas exactement encore de quoi il retourne, mais nous réclamons dores et déjà plus de transparence, et Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, semble aller dans notre sens, mais nous restons prudents car l’actuel commissaire européen au commerce, Karel De Gurcht, a fait d’ACTA un échec personnel. Il a la volonté de finir son mandat avec un autre résultat. »

   Pour Act Up, la bataille se mène sur le front des génériques, c’est-à-dire la possibilité pour des industries pharmaceutiques des pays du Sud de fabriquer et de commercialiser des médicaments à moindre coût. Et dans le domaine du SIDA, les génériques sont la planche de salut de nombreux malades. 80% des médicaments utilisés pour traiter le VIH dans les pays en développement sont produits en Inde. Or, en ce moment même, la commission européenne fait pression sur l’Inde pour qu’elle accepte de signer un accord de libre échange qui renforcerait les droits de propriété intellectuelle des industries pharmaceutiques des pays du Nord et compromettrait gravement l’accès aux soins des malades séropositifs. 

   En 2012, on comptait 34 millions de personnes vivant avec le VIH contre 33,5 millions en 2010. Dans les pays d’Europe centrale et orientale, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient l’épidémie a repris. En Afrique subsaharienne, ce sont près de 69,1% des personnes qui sont atteintes du VIH. « Seules 50% des personnes séropositives vivant dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires ont accès à un traitement, déclare la militante d’Act Up. Sans compter que ce n’est pas parce qu’on a eu accès une fois à un traitement qu’on est sous traitement. »

   De fait, on ne soigne pas de la même façon un malade au Bénin ou en France. Pour exemple, une des conditions du bon fonctionnement des anti-rétroviraux est l’observance, à savoir le respect des horaires fixes pour la prise du traitement. « Au Bénin, la difficulté de l’accès aux médicaments empêche les malades de suivre une bonne observance, raconte Céline Grillot. Il faut parfois faire des kilomètres pour avoir un traitement et revenir le lendemain parce qu’il y a une rupture de stock, ce n’est pas toujours possible. » Or qui dit mauvaise observance dit à terme traitement inefficace. 

   Dans la pharmacopée des anti-rétroviraux, il existe des médicaments de première, deuxième et troisième ligne. Lorsqu’un traitement 1ère ligne devient inefficace on passe à la catégorie au-dessus. Les médicaments de 1ère ligne étant considérés comme éminemment toxiques, ils ne sont plus distribués en France mais constituent les principaux traitements des pays pauvres, qui en revanche, brevets obligent, n’ont pas accès aux médicaments de 3ème ligne. Donc si on résume, les malades séropositifs des pays du Sud sont plus nombreux, leurs pharmacies sont moins remplies, ils ont accès à des traitements plus toxiques, moins efficaces. Et lorsque ceux-ci ont cessé de faire effet, ils n’ont pas de plan B. De l’importance de soustraire les médicaments aux règles du commerce et de les envisager comme des biens communs. La bataille du libre doit sortir de l’ombre.



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Luc Desle

dimanche 2 décembre 2012

"Il brisa son bâton de pèlerin sur l'échine du Prophète". Benoît Barvin in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(L'ENVIE NE T'AIME PAS)


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Enfance en presque noir et rose (2)


Les bannis (générique) (1968)





   Les Bannis (The Outcasts) est une série télévisée américaine en 26 épisodes de 45 minutes, créée par Hugh Benson et diffusée entre le 23 septembre 1968 et le 5 mai 1969 sur le réseau ABC.

   En France, la série a été diffusée à partir du 1er novembre 1970 sur la deuxième chaîne de l'ORTF.

   Cette série met en scène deux chasseurs de primes - Earl Corey (Don Murray, VF : Alain Dorval) et Jemal David (Otis Young, VF : Med Hondo ) -, à la fin de la Guerre de Sécession, contraints de voyager ensemble alors que tout les oppose: l'un est un ancien aristocrate de Virginie, sudiste et l'autre est un esclave affranchi, nordiste. La tension est constamment perceptible et les bagarres régulières entre les deux protagonistes, soutenus par un jeu dense - surtout Otis Young qui, à l'époque, était un genre de porte-drapeau de la question noire. 
   Histoires simples mais bien structurées, réelle connivence des deux acteurs - en tout cas à l'écran -, tout cela en fait une série courte mais intense. Un must. A noter que Don Murray a joué avec Marilyn Monroe dans "Bus Stop"... 


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le virginien





   Le Virginien (The Virginian puis The Men from Shiloh) est une série télévisée américaine en 249 épisodes de 90 minutes, créée par Charles Marquis d'après le roman éponyme d'Owen Wister et diffusée entre le 19 septembre 1962 et le 24 mars 1971 sur le réseau NBC.

   Cette série met en scène les aventures du Virginien, personnage dont on ignore le nom et régisseur du ranch de Shiloh, près de Medicine Bow dans le Wyoming.

Distribution:
James Drury : Le Virginien
Doug McClure : Trampas
Lee J. Cobb : Juge Henry Garth (saisons 1 à 4)
Gary Clarke : Steve Hill (saisons 1 et 2)
Roberta Shore : Betsy Garth (saisons 1 à 3)
Pippa Scott : Molly Wood (saison 1)
Randy Boone : Randy Benton (saisons 2 à 4)
Clu Gulager : Shérif Emmett Ryker (saisons 3 à 6)
L.Q. Jones : Andy Belden (saisons 3 à 5)
Diane Roter : Jennifer Sommers (saison 4)
Ross Elliott : Shérif Mark Abbott (saisons 5 à 8)
Charles Bickford : John Grainger (saison 5)
Sara Lane : Elizabeth Grainger (saisons 5 à 8)
John McIntire : Clay Grainger (saisons 6 à 8)
Jeanette Nolan : Holly Grainger (saisons 6 à 8)
David Hartman : David Sutton (saison 7)
Stewart Granger : Colonel Alan MacKenzie (saison 9)
Lee Majors : Roy Tate (saison 9)

   Louchant vers la série familiale Bonanza - encore un classique de la télévision américaine -, "Le Virginien" tient beaucoup au personnage principal, James Drury et à son collègue Doug McClure, sans oublier Lee J. Cobb, trois solides interprètes qui mettent en valeur des épisodes classiques, tout entier à la gloire des héros de western que sont... heu... tous les américains, dans leur petite âme d'enfant... (et un peu les Européens, aussi)

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Lancer







Le ranch L (1968-1970) 

   "Lancer" est l'histoire d'un éleveur qui a du mal à conserver ses vastes possessions dans la vallée de San Joaquin, en Californie, bien qu'il soit aidé par ses deux fils. Scott, dont la mère est morte en couches, est le fils aîné de Murdoch Lancer. Il a été élevé par son grand-père maternel, à Boston. Son plus jeune fils est Johnny, enlevé à son père par sa mère mexicaine quand il était âgé de 2 ans. Autant Scott est un jeune homme mature, autant Johnny, lui, est une tête brûlée qui use plus de son arme que de son intelligence. Teresa O'Brien, fille du contremaître de Murdoch,  assassiné, est sa pupille et une soeur de substitution pour les deux garçons.

Distribution:
Johnny Madrid Lancer (51 épisodes, 1968-1970)
Lancer Scott (51 épisodes, 1968-1970)
Lancer Murdoch (51 épisodes, 1968-1970)
Teresa O'Brien (51 épisodes, 1968-1970)
Jelly Hoskins (36 épisodes, 1968-1970)

Nouvelle incursion du western familial mais, cette fois, avec deux enfants adoptés et, par conséquent, des intrigues qui tournent autour des différences de comportements entre les deux frères... Inutile de dire que le téléspectateur n'a d'yeux que pour le bouillant Johnny... L'acteur, plein de charisme, disparaîtra hélas de la série après un cruel accident de moto.


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Jacques Damboise

mercredi 24 octobre 2012

"Ce livre politiquement correct ne parlait pas de politique". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE VILAIN PETIT CANARD 

EST A SA PLACE,
COMME TOI TU ES
A LA TIENNE)


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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(50)
pcc Benoît Barvin




FILS TENUS 

   ...Sous le jet de lumière crue, le trapéziste surgit, tel un dieu vivant. Un homme blond, bronzé mais si petit, là-haut, tout là-haut, sur la poutrelle argentée. Il inspira un long moment. La foule était nerveuse. Puis, sans un mot, avec le geste magnifique du plongeur de haut vol, il s’élança dans le vide. 

   Les spectateurs retinrent leur souffle. Des femmes fermèrent les yeux. Des enfants se mirent à trembler. Chacun pouvait se rendre compte qu’il n’y avait aucun filin, pas de trapèze, rien de tangible auquel pouvait se raccrocher le malheureux. On apercevait seulement la silhouette se détachant sur l’obscurité glacée de la haute tenture, pareille à un ciel sans étoile. 

   Et cependant le gymnaste resta en l’air. Comme accroché à des fils invisibles, défiant les lois immuables de la pesanteur. Enfin, après quelques évolutions aériennes aussi superbes qu’incompréhensibles dans cet espace que l'homme semblait transcender de sa silhouette altière, il se reçut en douceur sur la deuxième poutrelle. Les bravos, les bis, les hourras crépitèrent en rafale. 

   Après un dernier salut sur la piste, le trapéziste "le Dragon Volant" s’évanouit, effacé par le lourd rideau de soie noire. "Extraordinaire, pensais—je... et cela sans filet!" Mon admiration devant ce prodigieux numéro fut telle que les autres parties du spectacle ne m’impressionnèrent guère. Plus, même... je ne les regardais point. A peine la fin de la séance se terminait-elle en fanfare, que je décidai de rencontrer ce "prince des trapézistes" ainsi que le proclamait les affiches qui m'avaient attiré vers ce petit cirque de Province... 

   Spectateur occasionnel, je ne me doutais pas du travail intense que réclame l’organisation d’un spectacle de cirque. Aussi fus-je presque effrayé par la quantité incroyable do roulottes, de cages et par ces êtres mi-hommes, mi-bêtes clowns, dompteurs... que sais-je encore, qui se pressaient dans des allées boueuses, toujours souriants bien que pressés.

   Comment ne pas sentir son courage" flancher" lorsqu’on demande sa route à  l’homme-girafe... ou à son parfait contraire, l’homme-nain, un pygmée Andamanais... Enfin, après nombres de détours ( bourbeux pour la plupart comme en témoignaient mes bottes maculées), je me trouvai devant la roulotte du trapéziste. Curieusement, depuis tout à l’heure, il était devenu - par la grâce d’un obscur peintre d’enseignes - "le Dieu des Voltigeurs". Cette roulotte avait un aspect piteux qui ne cadrait pas avec le renom de ce si grand homme. Elle semblait dater du début du vingtième siècle.  Je montai les quelques marches et frappai à la porte vermoulue. 

   En cet instant, je m'interrogeai sur cette insatiable curiosité qui était mon ordinaire.  Certes, son exhibition avait eu un quelque chose de "magique", mais il devait s'agir d'une illusion d’optique, d'un subterfuge quelconque... J’étais furieux de m’être laissé piéger par ma curiosité enfantine.  Les coups secs contre le battant ne donnaient rien. La roulotte devait être vide. Le vent se leva, accompagnant comme un voile très fin le sanglotant soleil du soir. Je ne réitérai pas mon geste, me retournai mais, soudain glissant sur la dernière marche boueuse, je me rattrapai à la poignée de la porte... qui s’ouvrit. Je fus aussitôt avalé par l'intérieur de la caravane, dont la porte se referma avec un claquement de squale. 

   Je me retrouvai allongé sur le dos, passablement secoué. Je me redressai au bout d'un moment et fis le tour de l'endroit. Il n'y avait aucun trapéziste, ni sous la table monacale et les deux chaises branlantes, ni dans le placard où je trouvai des costumes ridicules et passablement fanés. Je me massai l’épaule gauche, maudissant intérieurement ma curiosité. Un mal de tête lancinant, vrillé comme un ver dans ma cervelle, me rendit soudain furieux contre cet illusionniste... ce charlatan. J’inspectai une dernière fois le petit intérieur. C'est alors que j'avisai une porte, au fond, qui m’avait tout d’abord échappé. Je m’approchai lentement et tirai à moi le battant. 

   La première chose que j’aperçus - presque aussi imposante que le réduit lui-même, ce fut la cage. Une immense cage à fins treillis, à l’intérieur de laquelle des choses noires se déplaçaient. 

   J'ai mis du temps à comprendre. Un petit pas en direction de la cage et de son curieux contenu, puis un second et... Mes cheveux se dressèrent sur la tête. Se laissant tomber du plafond, une arachnide noire et velue, toute en pattes, me sauta dans le cou. Je poussai un hurlement, bondis en arrière et l'écrasai promptement. La sale bestiole! Pris d’une de ces rages qui me serrent le crâne à intervalles réguliers,, je m’arcboutai contre la cage et la renversai. La porte s’ouvrit, et au fur et à mesure de l'apparition des araignées, je poursuivis mon oeuvre de destruction. Plus tard, écoeuré autant par l’amas gélatineux que par les remugles pestilentiels, je m'enfuis , devenu violeur malgré moi d’un terrible secret. 

   Le soir me retrouva assis sur les gradins parmi l’éternelle foule bruyante et bigarrée. Que faisais-je à nouveau sous ce chapiteau? Pourquoi ne regardai-je pas les premiers numéros? Devais-je avouer que je n’étais là que pour "Lui", le trapéziste, MON trapéziste? Autour de moi les conversations s’échauffaient ; un frisson d’ impatience faisait trembler le public. Ils attendaient "Le Numéro exceptionnel et unique". Les imbéciles! Je ricanais de plus belle quand, dans un grand silence, apparut la vedette du spectacle. 

   Toujours aussi musclé et blond, et éclaboussé de lumière. Il regarda la foule, me vit soudain et me fixa longuement. Se décidant enfin, le trapéziste monta son escalier de cordes. Avec lenteur, comme à regret. Sur la poutrelle, il attendit. J’imaginais son angoisse. La musique entama son air favori... La foule scrutait l’ombre, là-haut, trouée de coins brûlants. L'homme allait s’élancer... Cependant, immobile, il attendait toujours. Un murmure timide naquit, se propagea  très vite parmi la foule, enfla... Bientôt des sarcasmes fusèrent... Le tumulte menaçait de se transformer en charivari. 

   Le trapéziste hésita encore un peu.  Il dut apercevoir le directeur qui lui faisait des signes furieux. Alors, après un long soupir, il s’élança dans ce plongeon impeccable qui l’avait fait surnommer "Le dragon Volant". Et après un mouvement ascensionnel gracieux... il  s’écrasa sur la piste, dans un grand bruit spongieux, écoeurant. 

   J’exultais. J’avais percé son secret. J'avais mis KO ce pauvre type et ses nouvelles Arianes.  Je regardais le cercle rond sur lequel il s'était écrasé et où son corps fracassé devait ressembler à un pantin désarticulé et... Mais la piste restait dans la pénombre. Aucun cri d’horreur du directeur et des spectateurs, puisque tout le monde avait le nez levé vers le ciel, suivant la lumière blanche qui accompagnait les évolutions aériennes incroyablement belles et incompréhensibles du trapéziste... Désespérément incompréhensibles. 

   Je hurlais ma rage à son encontre, le maudissant intérieurement, puis je courus me réfugier chez moi, le coeur battant comme un fou.

***

   Sur le carnet, une grosse tache d’encre marquait la fin du récit. Quelque chose se détacha du plafond et, lourdement, commença à descendre. Un quelque chose bourré de pattes, aussi noires que le reste du corps mat. Cela courut rapidement sur le tapis, vers le lit. Là, collé contre la couverture, un fil brillant accrocha un rayon de lune. L’araignée agile grimpa vers le haut du lit, en s’aidant de ses pinces. 

   Sur sa couche, l’homme dormait. Il ne s’apercevait pas du travail de ces étranges visiteuses. Il ne pouvait plus depuis un moment. Depuis qu'elles lui avaient injecté leur venin paralysant. Je m’approchai souplement du corps, qui ressemblait peu à peu à un énorme cocon. Les arachnées avaient fait vite, poussées par leur désir de vengeance, leur haine de l'homme qui avait massacré leurs compagnes que je gardais dans ma roulotte. Ce type allait mourir lentement, méthodiquement, étouffé. En comprenant qu'il mourait...

   Bien qu'elles m'accompagnent depuis mon enfance, et que ce ne soit pas la première fois qu'elles se vengent ainsi d'un humain un peu trop curieux, je ne pus empêcher un frisson de me parcourir, et je tournai bien vite les talons... 

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"Mon voisin Tororo"
ecrans.fr

   Oui, je l'avoue, je suis une inconditionnelle des dessins animés japonais. Ceux des années 70/90, notamment, ceux qui sont des réinterprétations des grands classiques de la littérature, notamment française. 
   Je remercie mes collègues de Tu Quoque de pouvoir me faire plaisir - un onanisme culturel en quelque sorte - en diffusant les génériques de trois adaptations des "Trois mousquetaires" qui ont bercé mon enfance. 
   Les chansonnettes des génériques sont ma madeleine de Proust, moi qui me voyait - toujours - sous les traits, à peine virils, de D'artagnan et pas de ceux de quelques mijaurées féminines - mais parfois assez féministes, reconnaissons-le.

   Merci à ces japonais qui, à l'époque, étaient nos chinois d'aujourd'hui...

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"Les Trois Mousquetaires" 
 Jean-Jacques Debout

Un pour tous et tous pour un
Lorsque l'on est mousquetaire
Un pour tous et tous pour un
On est comme des frères
Un pour tous et tous pour un
Il faudra s'y faire
Les autres ne sont pas loin
Quand on en voit un

Refrain :
Un pour tous et tous pour un
Lorsque l'on est mousquetaire
Un pour tous et tous pour un
On est comme des frères
Un pour tous et tous pour un
Ils sont sur la Terre
Comme les doigts de la main
Et ça leur va bien

Comme des petits diables
Ils font des tours pendables
Mais nous savons
Qu'ils sont de joyeux compagnons

Et pour croiser le fer
Avec ces mousquetaires
Il faudrait être fou
Oui être fou


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"Sous Le Signe Des Mousquetaires "
Michel Barouille 

Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
On est tous des frères 

La main dans la main nous allons au combat
Pour notre pays et pour notre Roi
Athos, Porthos, D'Artagnan et Aramis
Sont deux paires de bons amis 

La devise qui nous soutient c'est un pour tous et tous pour un
On peut compter sur nos épées s'il faut défendre notre amitié 

Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
Pour avoir la paix, on fait la guerre
Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
On est tous des frères 

Nous passons des jours et des nuits à cheval
Poursuivant les gardes du Cardinal
Nous nous battons bien mais après la bataille
Nous embrochons des volailles 

Et l'on trinque à la santé de nos belles qu'on a quittées
Mais avant tout à nos épées car elles défendent notre amitié 

Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
Pour avoir la paix, on fait la guerre
Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
On est tous des frères

Quand on a vingt ans et quand on a la chance
D'être né un jour au royaume de France
La tête au soleil et les pieds sur la Terre
On devient un Mousquetaire 

Pour la gloire et pour l'honneur
La victoire nous tient à cœur
On se battra jusqu'au dernier
Pour la défendre notre amitié 

Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
Pour avoir la paix, on fait la guerre
Avec nous, venez croiser le fer
Les méchants vont mordre la poussière
Sous le signe des Mousquetaires
On est tous des frères

 Sous Le Signe Des Mousquetaires Paroles sur http://www.parolesmania.com/ 


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"Albert le 5ème Mousquetaire"

Avec un tromblon chargé de spaghettis
à la sauce bolognaise
C'est lui le meilleur
Mais le plus petit
De tous les mousquetaires

Il se nomme Albert, Albert
Albert le cinquième mousquetaire

Pour sauver le roi d'un complot terrifiant
Il combat Milady
Au trot de sa mule, filant comme le vent
Il parcourt le pays

Il se nomme Albert, Albert
Albert le cinquième mousquetaire

Malin, rieur, c'est un vrai farceur
Albert le 5e mousquetaire
S'il n'a pas été reconnu par l'histoire 
C'est qu'à l'heure des honneurs
Il préfère aller respirer l'air du soir
Et le parfum des fleurs

Hourra pour Albert,
Albert le 5e mousquetaire

Rusé, blagueur, il sera vainqueur
Albert le 5e mousquetaire



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Nadine Estrella

jeudi 1 mars 2012

"Étrange: la Belle au Bois dormant se reposait souvent sur un banal canapé". Benoît Barvin in "Étrange, vous z'avez dit?".


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 Pensées pour nous-mêmes: 

(MÉFIE-TOI QUAND LE TIGRE MIAULE)

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"L'amour, ça assouplit la vie"

(Ce slogan eut un certain succès lors de la biennale
de la sexualité du 4ème âge)

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Les «droits sexuels» des vieillards: 
jusqu'au bout de la nuit
AGNES GIARD

   (...) S'appuyant sur 20 ans d'expérience clinique, Pascale Molinier, professeure de psychologie à l'Université de Paris 13, aborde ce sujet avec toute la délicatesse possible: dans un texte à la fois poétique et déchirant (publié dans le dernier numéro de la revue Genre, sexualité & société), elle aborde la question du "sexuel dans le soin gériatrique" à partir d'exemples saisissants.
   Il y a cette aide-soignante qui n'ose plus laver une malade car, celle-ci, comme en pilote automatique, alors qu'on la nettoie au gant, se met à se frotter dessus avec insistance. Il y a cette autre aide-soignante qui s'étonne de découvrir le corps d'une très vieille dame incroyablement beau et qui se sent coupable d'éprouver du plaisir à en caresser la peau si douce… «Mon dieu, cette Madame là (…). Elle avait 94 ans peut-être. Mais je pensais seulement "Elle a tellement un beau corps" ». 
   Et puis il y a aussi cette élève infirmière, qu'on charge de s'occuper d'une femme âgée atteinte d'un cancer intestinal et qui, doit, tous les jours, enlacer le corps couvert de souillures de cette malade aux paroles erratiques, et qui finit par en faire des cauchemars. Elle rêve que «cette femme, ses bras, ses cheveux, sa merde et les draps du lit s’allongent, ils ondulent et s’enroulent en ruban de corps et de toile autour d’elle, ils l’enlacent et l’entraînent vers un fond insondable de nuit et de cloaque. L’étreinte semble se dérouler au lit même de la dormeuse qui s’agite, se réveille et se rendort, se débattant sans bien distinguer la démarcation entre le rêve et la veille, les draps du lit d’hôpital et les siens, son corps et celui de la vieille, tout confondu. (mouaf, c'est l'élève qui aurait besoin de soins, non?)»
   Dans le cadre hospitalier, la sexualité n'est pas que génitale, au contraire. Elle déborde par tous les pores de ces corps qui se livrent sans plus aucune pudeur aux manipulations du personnel soignant: ce sont des bouches qui happent, des mains qui palpent l'air, des langues qui sortent, des regards étrangement fixes dans des orbites de momie… (ça donne sacrément envie!) (...) 

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"C'est vrai? Tu me jures qu'une fois mariés,
tu me couvriras de cadeaux?
- Foi de bonimenteur..."


Sarkozy promet des solutions 
pour la Réunion et ArcelorMittal Florange

   (...) Nicolas Sarkozy a promis lundi sur RTL qu'il allait (raser gratis?) faire des propositions pour la Réunion, théâtre de violences urbaines provoquées par le coût de la vie, et pour le site industriel de Florange, menacé de fermeture, taclant par ailleurs à plusieurs reprises François Hollande.
   «J'aurai l'occasion d'aller à l'île de la Réunion au mois d'avril. Je ferai d'autres propositions car je ne crois qu'à une seule chose, au développement économique de cette île, un développement économique endogène (indigène?) », a déclaré le président-candidat.
   Nicolas Sarkozy devrait également faire «des propositions très précises» (que je préciserai plus tard...), «dans les prochains jours» (ou semaines, ou mois, ou années...), sur l'usine ArcelorMittal de Florange - où s'était rendu le candidat PS vendredi -, estimant que «le haut-fourneau doit pouvoir repartir au 2e semestre de cette année» (une fois qu'j'aurai z'été réz'élu cacaphoniste en chef). (...) 

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(Cette liseuse contenait des milliers de livres fantasmés)
"La Liseuse" Jean-Jacques HENNER

Mes livres-madeleines
Sabine Aussenac
Enseignante

   (...) Antoine Compagnon, dans un article un peu provocateur lorsque l'on connaît sa passion pour la chose écrite, prétend ainsi que l'avenir des « liseuses » sera identique à celui de nos chers livres de poche, ceux-là mêmes que les anciens décriaient en voyant en eux le Grand Satan de l'Inculture... L'auteur évoque Sartre, et, oui, moi aussi, petite fille, j'ai découvert l'auteur de Huis clos en lisant Les mots - exemplaire offert par Esso, rapporté par mon père, dans sa 404- entre deux Alice et autres Comtesse de Ségur...
   Il voit ainsi dans les liseuses une magnifique vulgarisation des mots et des cultures.
   Bien entendu, je suis, tout comme Monsieur Compagnon, issue de la génération Livre de Poche ; je les ai encore presque tous sur mes étagères, éparpillés au gré de mes envies, des exposés des enfants, de quelque déménagement. L'Idiot de Dostoïevski, les yeux lumineux de Gérard Philipe en couverture, y côtoie la robe verte de mamsell' Scarlett, et il me suffit de respirer l'un de ces anciens volumes pour recouvrer mon âme d'adolescente enfiévrée...
   Mais Monsieur Compagnon aura beau écrire chaque semaine un magnifique article à la gloire des Kindle, je n'en démordrai point : même si cette petite machine peut contenir autant de livres et de possibles que la bibliothèque d'Alexandrie, il lui manquera l'essentiel. Il lui manquera, et ce à chacune de nos lectures via ce petit joyau technologique, ce qui fait notre spécificité humaine, à savoir cette imperceptible passerelle entre le corps et l'esprit.
   Car lire, cher Monsieur, est un acte hautement, profondément, ontologiquement synesthésique. Vous allez me rétorquer que de jeunes enfants miment actuellement l'acte de feuilleter un magazine en tapant sur une liseuse. Certes. Mais comme il est réducteur de penser que la froideur inébranlable d'un écran pourrait égaler, dans le cœur des hommes, toutes les sensations qui se rattachent à l'acte de la lecture...
   Et le livre de poche est un bon exemple, justement, le contre-exemple parfait de tout ce que l'OBJET-livre apporte à un lecteur : car il est taillable et corvéable à merci, souple, facile à emporter. Chacun d'entre nous possède ainsi sa mémoire livresque, sa machine à remonter les lectures. Et cette synesthésie va être propre à chacun, en fonction des souvenirs, au gré des madeleines de nos rencontres littéraires...(...) 


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(Ces soldats génériques avaient tous
la même intention de donner la mort)

Les génériques, copies pas si conformes
Sandrine Cabut 

   (...) Incertitudes sur les contrôles de qualité, questionnements sur l'équivalence avec les médicaments de référence, réticences des médecins... Les génériques, ces copies moins chères de molécules tombées dans le domaine public, sont à nouveau sous le feu des critiques.
   Et pour la première fois depuis leur lancement, en 1999, le marché est en recul en France : le nombre de boîtes de génériques vendues a baissé de 3 % entre 2010 et 2011. Une stagnation qui s'expliquerait en partie par le développement du recours à la mention "non substituable" (NS) sur les ordonnances. Par ce procédé, les médecins interdisent au pharmacien de substituer un générique au médicament qu'ils ont prescrit. Ils seraient de plus en plus nombreux à y recourir systématiquement. L'assurance-maladie va lancer une étude sur ce phénomène. (...)
   (...) Des questions se posent aussi dans certaines familles thérapeutiques. Le cas des antiépileptiques, dont la marge thérapeutique est étroite, est emblématique. Des cas de déséquilibre de l'épilepsie après introduction d'un générique ont été rapportés, avec parfois des conséquences dramatiques sur le plan médical ou social.
   Après une enquête de pharmacovigilance plutôt rassurante, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a cependant recommandé aux prescripteurs de bien informer le patient et de s'assurer que la prescription de génériques n'induit pas d'anxiété particulière. (ahaha) (...)


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Luc Desle