Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mardi 15 juillet 2014

"Son rire factice me fit penser à celui d'une hyène épileptique". Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu-près".

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Pensées pour nous-mêmes:

(Y A-T-IL UNE HIÉRARCHIE

PARMI LES SAGES?)

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(Question modernité, les robots de ce

peuple extraterrestre dataient un peu)



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"Non, Chéri! Tu n'es pas possédé par Satan

mais par l'esprit du Ridicule!"


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L’identité simplifiée du mal


   (...) C’est Valéry Giscard d’Estaing qui disait, il n’y a d’universel que ce qui est assez bête pour l’être. Le citoyen universel, celui que l’on est entrain de bâtir - de construire plutôt, puisqu’il s’agit d’une machine consommatrice - est, de surcroit, une construction qui sacrifie volontairement son entendement au profit de deux éléments : consommer sans entraves d’une part, croire, d’autre part, à un projet politique simplissime qu’il soit idéologique, religieux, sociétal, où, à défaut de structurer ses requêtes, on se conforte du fait imaginaire que si on n’a rien, si on est pas entendu, si on perd ce que l’on possédait déjà, c’est la faute d’un autre, un autre symbolique, caricaturé, comme l’est, pour le Tea Party, le gouvernement fédéral américain, les croisés infidèles pour les passionnés du djihad ou l’Europe  pour  les militants du FN. 
   Cette fixation sur une identité simplifiée du mal ne vient pas toute seule. Elle est le produit de cette vacuité phénoménale que l’on appelle aujourd’hui la politique et de ses relais d’information. Elle ne concerne pas seulement les franges : majorités et oppositions systémiques se nourrissent exactement des mêmes simplismes. Elle a comme objectif de raccourcir au possible enjeux et réalité, en substituant les mécanismes complexes qui déterminent les objectifs des pouvoirs, quels qu’ils soient. Ces objectifs, multiples, ont pourtant un dénominateur commun : liquider (ou interdire) le peu qui reste de la conscience et de l’initiative citoyenne. Rendre impossible le statut de citoyen pensant, lui offrant en alternative de faux horizons. 
   Les gestionnaires du pouvoir d’aujourd’hui peuvent aisément être comparés à ceux, par exemple, de la nomenclature bureaucratique qui gérait l’Union Soviétique : une petite minorité possédant ses écoles, ses magasins, ses hôpitaux, ses datchas, et qui vivait en marge de la réalité qu’elle produisait pour ses administrés.
   Cette minorité contemporaine, agissant exclusivement pour ses  intérêts, considère l’ensemble du monde comme sa propriété  - ou son champ d’action -, les lois qu’elle produit ne concernent que les autres et visent, avant tout, à ce que son monde ne soit jamais contesté. Que l’on ne conteste surtout pas leur laisser faire, exigé jadis à Colbert par les marchands français, et qui prend aujourd’hui la forme de la dérégulation.  
   Cependant, le projet politique de cette minorité agissante n’est pas systématiquement occulté. Comme l’affirmait le milliardaire Romney, candidat républicain à la présidence américaine, il s’agit de remplacer la politique par le management, le citoyen par le consommateur, les Etats par une gouvernance globale, le droit parle business du plus fort bref, mettre à la tête de chaque nation un PDG ayant au préalable fait ses preuves d’homme d’affaires efficace. C’est ainsi qu’il faudrait analyser la paupérisation des notions fondamentales de ce qui fut le débat politique depuis l’Antiquité, et leur remplacement par des notions aussi vagues que clairement pourvues d’arrières pensées, comme celles de la bonne gouvernance, le bon chemin, la réforme structurelle ou celle du travail, etc.  
   Ce n’est pas un hasard non plus si cette simplification planifiée se réfère à des soi-disant fondamentaux comme les pères fondateurs, la bible, le coran, la révolution, la décolonisation, la guerre patriotique et/ou antinazie et autres certificats nostalgiques plumés de leur histoire,  de leurs enseignements voire même de leur place dans l’espace et dans le temps, et que l’on propose suspendus dans un pôle magnétique héroïque, transformant leur récit en fable pour enfants. 
   C’est aussi ainsi qu’il faut analyser ce que le commun de mortels nomme scandales et eux anomalies (ou dérives) de la compétition équitable ou de la saine gestion du politique. Cette perversion sémantique visant à cacher le fait que il n’y a pas de règles, que la compétition est inégale par définition, et que la politique n’est pas une gestion. Mais cela cache surtout autre chose, plus grave : le fait que les tenants du pouvoir sont réellement étonnés et offusqués d’être considérés comme les citoyens qu’ils administrent, et que donc - eux aussi - sont victimes d’une anomalie préhistorique, vestige d’un monde qui ne devrait plus exister. Le laisser-faire colbertiste laissait  la politique hors champ. Désormais, la dérégulation ne concerne pas uniquement l’économie mais la vie et les us et coutumes des néo - gouvernant.
   Cela dit, justement parce que ces derniers considèrent toutes ces affaires comme des anomalies d’un système politique et économique par ailleurs sans faille (comme l’est toute religion), il serait bon de souligner que ce système soit disant globalisé est essentiellement fait de failles,  de hiatus, que les gouvernants  utilisent cependant à leur propre profit, les renommant succes stories ou grands méchants loups, au choix.
   Une image symbolise cette bêtise structurelle, celle des citoyens israéliens se plaçant sur les collines pour jouir du spectacle de la destruction de Gaza.  Ils sont gais et souriants, oubliant, qu’entre temps, leur pays est devenu un des plus inégalitaires au monde, que leur travail est sous payé, que leurs pensions s’évaporent, que leur classe moyenne est sacrifiée au profit des milliardaires qui les gouvernent au nom de leur sécurité. 


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(L'homme au masque de cuir amovible

avait un chapeau ridicule)



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Luc Desle

mardi 19 février 2013

"Cette purée s'écrasait platement devant ses consoeurs, les pommes de terre". Jacques Damboise in "Pensées contrites".

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Pensées pour nous-mêmes:

(CEUX QUI TE VOIENT
NE TE REGARDENT PAS)

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"Ce short scotch me rend plus beau"


Scotch plaid pattern hip short Bruno Banani 
Scots Hip Short £20.00

ÉCOSSE 
 Scotch : 
s’enivrer de succès

   (...) Le scotch, une valeur sûre ? N’importe quel amateur de pur malt vous répondra oui. Mais pour la nation écossaise, c’est aussi une formidable machine à engranger des devises. Les exportations ont grimpé de 12 % l’an dernier pour atteindre 5 milliards d’euros, selon la Scotch Whisky Association. Et les perspectives pour l’industrie des spiritueux sont époustouflantes, annonce dans le Financial Times Richard Lochhead, ministre écossais de l’Agriculture, du Développement rural et de l’Environnement. C’est sans doute la raison pour laquelle le gouvernement écossais a alloué plus de 2 millions d’euros de subventions à une nouvelle distillerie sur l’île de Harris. On ne connaît pas la part prélevée par les anges.(...)



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"Ne te retourne pas! Je crois qu'on est suivi..."

photo by Roy DeCarava

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"Terrific! 
A new death cigarette
for my tea time"

Crâne de Van Gogh avec la cigarette brûlante, 
art Posters

Tea Party: 
la spontanéité simulée
Al Gore
Chairman de 
"Generation Investment Management 
and The Climate Reality Project"

   (...) Une nouvelle étude de l'Institut national du cancer a révélé que la formation du Tea Party (mouvement politique opposé à toute forme d'impôts qui serait apparu spontanément après la crise de 2008, ndlr) était planifié depuis plus de 10 ans par des groupes proches des industries du tabac et des combustibles fossiles.

   Ce mouvement n'est pas un soulèvement populiste spontané mais plutôt une stratégie de longue date pour promouvoir les idées anti-science et anti-gouvernement de ces entreprises puissantes.(...)

   Deux organisations sont citées dans l'étude: "Americans for Prosperity" et "Freedomworks". Ces dernières étaient auparavant une seule et même entité fondée par les frères milliardaires David et Charles Koch, largement financée par l'industrie du tabac. Ces groupes, qui préfèrent le laissez-faire à la science et s'opposent à toute forme de régulation ou de taxation sur le tabac et les combustibles fossiles, ont donc commencé à préparer l'émergence du Tea Party il y a plus de 10 ans dans le but de promouvoir leurs intérêts communs.(...)

   Cette histoire inquiétante sur l'existence de liens entre les adeptes du laissez-faire, l'industrie du tabac et le mouvement du Tea Party n'est en fait pas isolée. C'est une tendance bien plus répandue que je décris dans mon dernier livre, The Future: Six Drivers of Global Change (Le Futur: Six facteurs responsables du changement climatique, en français).

   Après l'ère progressiste et le New Deal qui ont permis de restreindre l'influence des entreprises sur la politique américaine à la suite de la fameuse époque des Robber Barons (Barons Voleurs, en français), les partisans du laissez-faire se sont à nouveau retrouvés motivés et radicalisés par l'effervescence sociale des années 60.

   En 1971, un éminent avocat de l'industrie du tabac, Lewis Powell, a rédigé pour la Chambre de Commerce un plan détaillé expliquant comment faire en sorte que le pouvoir politique serve davantage les entreprises. Deux mois plus tard, le président Nixon lui donnait un siège à la Cour Suprême. (...)

   Guidés par ce qu'on appellera plus tard le Powell Manifesto, les adeptes du laissez-faire ont alors mené une stratégie visant à augmenter de façon drastique l'influence des entreprises sur la politique américaine. Powell lui-même a travaillé avec des juges pro-entreprises pour trouver une interprétation des lois favorable aux intérêts des industriels, principalement en développant la notion de personnification des entreprises. Une stratégie qui a eu pour conséquence directe de faire exploser le lobbyisme.

   Alors que ce dernier pesait 100 millions de dollars en 1975, il représentait en 2010 plus de 3,5 milliards de dollars. Les grandes sociétés ont aussi eu la possibilité d'utiliser des contributions de campagne de plus en plus importantes pour promouvoir l'élection de personnalités politiques pro-entreprises à tous les niveaux du gouvernement.

   De riches donateurs ont ensuite fondé des think tanks conservateurs pour influencer l'opinion publique en faveur du laissez-faire. Et le Tea Party est clairement une extension de cette stratégie de Powell de promouvoir le profit des entreprises au détriment du bien de tous. (...)

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Benoît Barvin