Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 24 juin 2012

"A cette élection truquée, les urnes dévoraient les mauvais votes". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE VA PAS CHERCHER TON FUTUR
AILLEURS QU'EN TOI)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(27)
pcc Benoît Barvin


Le taxi

   Je sortais de l'hôtel, après une nuit sommaire car, la veille, j'avais revu les moindres détails de mon affaire. Cela s'était fait via une vidéo-conférence avec mes avocats. Ensuite j'avais eu du mal à trouver le sommeil, appréhendant mon passage devant le Juge fédéral. Allais-je être suffisamment convaincant pour éviter la case prison? Rien n'était moins sûr, les fraudes à l'assurance étant sévèrement punies dans cet Etat. J'avais pris des somnifères légers, ne m'étais endormi que trois petites heures, hantées de pensées à ma famille, à ma maîtresse, à mes différents comptes dissimulés dans des banques offshores, à la proposition qu'on m'avait faite de briguer un mandat de député... 
   Cela, avant qu'une lettre anonyme ne vienne entacher ma réputation en m'accusant, donc, de détournements d'argent. Ce n'était ni tout à fait vrai, ni entièrement faux. Cela se situait entre les deux et...
  ... je sortais de l'hôtel et, sans que j'ai eu besoin de le héler, le taxi se matérialisa devant moi. Une porte s'ouvrit, j'entendis une voix, à l'accent étranger, qui me disait d'entrer. Le visage du chauffeur était légèrement  dans l'ombre. Il portait une moustache et souriait, dévoilant des dents tachées de nicotine. 
   Je fus comme happé à l'intérieur d'un habitacle où stagnait une pitoyable odeur de désinfectant pour WC. "On va où, Sir?". J'entrevis le regard du chauffeur dans le rétroviseur intérieur. Les pupilles me parurent étinceler telles celles d'un chat. Déjà, le taxi démarrait. Je me sentis glacé de la tête aux pieds, en dépit de la moiteur étouffante qui régnait sur la Ville.
   Je fus ensuite submergé par une panique sans nom: j'étais fragilisé par ma courte nuit, par mon futur passage devant le Juge, par ma défense qui me semblait, à présent, pleine de questionnements... Bien que je n'aie pas indiqué l'adresse où je comptais me rendre, le chauffeur venait de faire demi-tour, comme s'il savait déjà où j'allais, qui j'étais et ce qui allait m'arriver...
   "Le taxi de la Destinée", bredouillai-je, en me ruant sur la poignée pour ouvrir la porte. "No, Sir, Please", l'entendis-je marmonner. Mais le taxi venait de freiner brutalement et, m'extirpant de l'habitacle-prison, je jaillis à l'extérieur, comme un ludion.
   Je n'eus pas le temps de me féliciter de mon initiative salvatrice car un bus de ville me percuta séance tenante.

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"Je vous tends l’Épée de Justice afin que vous
vengiez la Civilisation bafouée qui...
- Mais qu'est-ce qu'elle dit?
- Elle a voté pour qui vous savez et la défaite
lui a dérangé le ciboulot.
- Pauvre femme..."


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"Alors, Mon Ami, quand t'engages-tu chez nous?
- Quand vous aurez cessé de porter un uniforme de clown!"

The Navy needs you! on Flickr.

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"Maman, Maman, j'ai peur!
- Ne t'inquiète pas, Mon Enfant,
je vais couper la braguette de ces crypto-communistes!
- Mais... ils n'en portent même pas..."


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"Mes Amis Combattants,
Venez à moi pour que je vous remonte le moral...
- Ben dis donc! Une P... en blanc virginal...
On se fout décidément pas de nous..."


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Jacques Damboise (dit le mauvais nationaliste)

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