Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 3 juin 2012

"Etrange: Le roi des cloches avait les tympans fragiles". Benoît Barvin in "Étrange, vous avez dit?"

+++
Pensées pour nous-mêmes:

(L’AMITIÉ EST COMME 
DE LA POUSSIÈRE D'ETOILES.
ELLE T'ILLUMINE DANS LA NUIT 
DE TES INCERTITUDES)

+++

COURTS RECITS AU LONG COURS(21)
pcc Benoît Barvin

L'aboyeur

   Il servait à la terrasse d'un café et, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il était bruyant. Il n'arrêtait pas de se démener, passant et repassant devant notre table, toujours avec une "plaisanterie" adéquate, pensant ainsi dissimuler sa relative désorganisation. Il oubliait de noter une commande là, il se trompait de plat pour une autre table, il apostrophait une cliente, avec des plaisanteries qui se voulaient amusantes, humoristiques, style serveur de café parisien, bien qu'on fût en Province.
   Il eût pu être divertissant, voire drôle dans son one man show, il n'était que stupide, à la limite de la vulgarité et, peu à peu, la moutarde me monta au nez.  A sa cinquième erreur - cette fois il déposa précipitamment devant mes sourcils froncés une assiette d’andouillettes, moi qui suis un végétarien de vieille souche, je trouvai son comportement saumâtre. Ma compagne, bonne fille - et excellente écrivaine, soit dit en passant, posa un main compatissante sur la mienne dont les doigts s'agitaient nerveusement.
   "Pas d'esclandre... Cela n'en vaut pas la peine... Où en étions-nous, déjà?". Nous reprîmes le cours de notre conversation - nous évoquions la fin de l'écriture à la "papa", du moins était-ce ce que de petits pête-secs invoquaient pour refuser nos manuscrits ou, tout simplement, pour ne pas les lire, quand l'aboyeur aboya réellement, à mes pieds.
    Ma vis-à-vis, qui levait son verre, le laissa en l'air quelques secondes,  dans le plus pur style acteur de feuilleton US, cherchant d'où pouvait bien venir l'aboiement furieux qui résonnait,  près de nous. Elle baissa enfin la tête, vit le chien, un bâtard mal fagoté dans ses vêtements d'ex-serveur exaspérant et, posant doucement son verre sur la table, elle me désigna d'un doigt gentiment accusateur, tout en disant:
   "Allons, Sire Merlin, on avait dit plus de tour de magie... quelques que soient les circonstances du quotidien...". 
   Je hochai la tête, honteux, mais la tentation avait été trop grande.


(Le titre "l'aboyeur" est un hommage à Messire G.J Arnaud dont la verve scripturale et imaginative nous manque beaucoup)

+++
Harry Barton. 1908/2001.
Illustrateur américain

+++

"Heu... Y'a quelqu'un?
- Non, y'a personne.
- Ouf, vous me rassurez...
Je croyais qu'il y avait quelqu'un..."


(La première femme de Barbe Bleue 
était adorablement naïve...
et un rien crétine, aussi,
il faut bien l'avouer)

+++

"J't'avais dit d'enfiler un string. 
Y'a qu'ça qui m'fait triquer!
- Et moi je voulais que tu changes de g..."

(Dans ce couple, ça swinguait méchamment)

+++

(La femme de l'ex-Résident en avait fait 
des tonnes pour être en cloque)


+++

"Si je t'aime? Plus qu'hier et bien moins que demain...
- Heu... Demain, je serai avec un autre client...
Alors si tu pouvais m'aimer beaucoup ce soir,
toi et tes billets bien sûr, ça m'arrangerait"


+++

"Mais? Mais, Mon Chéri, je t'assure que je n'avais pas remarqué
que le réveil retardait... Tu ne vas pas te mettre 
martel en tête pour ça, quand même..."


+++
Blanche Baptiste

Aucun commentaire: