Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 26 janvier 2013

"Il mangea ses économies qui lui restèrent sur l'estomac". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA PENSÉE N’EMPÊCHE PAS L'ACTION
PAS PLUS QUE L'ACTION NE BRIDE
LA PENSÉE)

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(Modernes marchands d'esclaves discutant du prix de la marchandise)


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"Je vais démontrer qu'en tant que blonde,
tu es stupide... forcément stupide...
Même si tu sors des Arts et Métiers"


Le Petit Journal 
ou le vide journalistique
Médias

   (...) L’émission du « journaliste » en vogue Yann Barthès n’en finit plus de battre des records d’audience notamment chez les jeunes comme l’atteste l’allongement du format de l’émission depuis septembre. Son impertinence et son côté satirique se veulent au service de la transparence en décryptant les rouages de communication du paysage politique français. « Le Petit Journal » permettrait de dévoiler des images non diffusées dans les émissions plus traditionnelles, qui placent les hommes politiques face à leurs incohérences et à leurs contradictions. Et pourtant cette émission constitue une caricature de l’infotainment. Ce support télévisuel qui utilise l’information à des fins exclusivement divertissantes.

   Chaque soir est l’occasion de vérifier le mimétisme des méthodes utilisées par l’équipe du Petit Journal. Les moindres faits et gestes des hommes politiques sont scrutés minutieusement et passés au peigne fin. Alors on se gausse des répétitions de Sarkozy, du « jeu de séduction » d’Hollande ou des maladresses de Bayrou. Tout le paradoxe est là. Les hommes politiques se succèdent à l’écran. L’impression est donnée que l’on parle de politique alors que cette dernière est la grande perdante de l’émission. Quelle importance pour l’avenir de notre pays que Nicolas Sarkozy répète à l’ensemble de ses déplacements : « Quand je pense que Carla croit que je travaille » ? Cela démontre-t-il qu’il n’est pas un bon Président ?

   Les reproches effectués à l’encontre du Petit Journal sur la superficialité et la futilité des séquences sont largement fondées. Mais il est encore plus frappant de s’apercevoir que les comportements que l’émission s’évertue à dénoncer et à décrypter chez les hommes politiques sont reproduits par les journalistes du programme.

   Ainsi à l’occasion d’un déplacement à Amiens de Jean-Luc Mélenchon et d’Eva Joly, Yann Barthès et ses acolytes se sont mis en tête de démontrer que les deux candidats à l’élection présidentielle cherchaient à s’éviter à tout prix. Pour illustrer leur idée, ils ont filmé différentes séquences donnant l’impression que les deux protagonistes se fuyaient. En réalité, ils s’étaient salués au préalable en dehors du champ des micros et des caméras. Le sujet est loin d’être essentiel mais il démontre la volonté de créer l’évènement quitte à déformer la réalité des faits.

   A la suite de cette affaire, le candidat à la présidentielle du Front de Gauche a décrété l’équipe du Petit Journal persona non grata à l’occasion de ses principaux meetings. Ces derniers n’ont pas manqué de se poser en victime de la censure. En adoptant une telle posture, ils ont inversé le lien de cause à effet matérialisant ainsi la remise en question de l’indépendance de la presse. ( Depuis Mars 2011, date de parution de l'article, l'équipe de Yann Barthès n'a pas changé de méthode...) (...)

Lire sur:

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"Un beau bijou pour une sublime Princesse qui...
- Bijou? Princesse? De quoi tu parles?
- D'une bagounette pour un joli Rossignol qui...
- Finalement, Monsieur, je ne suis pas sûre 
que ces fiançailles soient une bonne idée..."

Vintage 1946 Community Silverplate print 
ad bride bridal coronation Lady Hamilton milady 
pattern silverware


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"Alors, qu'est-ce que tu lui as dit?
- Je lui ai dit qu'il exagérait et que...
- Comment il était habillé?
- Hé bien, il portait ses dessous habituels qui...
- Dis donc, tu as dû te rincer l'oeil..."
(etc)


Two Women Black Suits & Hats Talking 
1916 Gossip Conversation"


Les langages sont le propre de l'homme 
Rbranche

   (...) Selon Rabelais, le rire est le propre de l’homme. Il est vrai que j’ai rarement vu des fourmis rire, mais comment être certain qu’elles ne vivent pas à leur échelle une forme d’humour ? Mais les singes semblent bien capables de se jouer des tours, et de s’en amuser. Donc il semble bien que le rire ne soit pas vraiment le propre de l’homme. 

   Par contre, je n’ai jamais entendu parler d’un animal qui ferait un numéro de chansonnier ou un stand-up, avec tous ses congénères assis et s’esclaffant de ses jeux de mots. Car, oui, le langage, avec toutes ses subtilités, tous les sens et les contresens qu’il véhicule, nous est bien spécifique : si les animaux communiquent entre eux, et sont capables à partir de cela de déclencher des comportements collectifs, ils n’emploient pas à proprement parler de langage, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas capables de manipuler des symboles porteurs de sens et qui se substituent aux objets même, et les représentent.

   Nous, humains, au fil de notre évolution, nous avons multiplié nos langages. Bien sûr d’abord ceux au travers desquels nous nous exprimons et lisons. Mais aussi une multitude de langages spécialisés, soit pour le jeu (comme les échecs, le bridge ou le go), soit pour les sciences ou la technique (les mathématiques, la physique, la chimie, l’architecture…), soit au sein de structures locales (les langues internes aux entreprises par exemple avec leur floraison d’acronymes).

   D’ailleurs, sauf à nous isoler sur une île déserte, nous ne pouvons pas ne pas communiquer. En effet comme chacun de nos comportements a valeur de message, volontairement ou involontairement, nous nous exprimons sans cesse, et symétriquement nous sommes soumis au flux des autres : « On ne peut pas ne pas avoir de comportement. Or, si l’on admet que, dans une interaction, tout comportement a la valeur d’un message, c’est-à-dire qu’il est une communication, il suit qu’on ne peut pas ne pas communiquer, qu’on le veuille ou non. Activité ou inactivité, parole ou silence, tout a valeur de message. De tels comportements influencent les autres, et les autres, en retour, ne peuvent pas ne pas réagir à ces communications, et de ce fait eux-mêmes communiquer. » (1)

   Bref, même si sous le coup d’une colère, nous pouvons nous écrier : « L’enfer, c’est les autres » (2), sans eux, nous sommes impuissants. Aussi les mots, c’est du sérieux, on ne doit laisser aux seuls humoristes l’art de jouer avec, et « lire après tout, est une façon de vivre à l’intérieur des mots d’autrui. » (3)

   (1) P. Watzlawick, J. Helmick Beavin et Don D Jackson, "Une logique de communication"
   (2) Jean-Paul Sartre, "Huit Clos"
   (3) Siri Hustvedt, "La femme qui tremble"


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Luc Desle

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