Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 23 juin 2013

"Il étreignit la Vérité, mais son baiser lui fut fatal". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées avec nous-mêmes:

(UN PEU DE SAGESSE
EST DÉJÀ GRANDE SAGESSE)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/46)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Angélus est parti pour les Amériques, notamment au Brésil, où il compte bien recueillir les secrets des guérisseurs indiens...

ANGÉLUS 
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

centremarie-leonieparadis.com

CARNET DE MERE CAMILLE DE L’INCARNATION 

(septembre 1887) 

   Mon Dieu ! Soyez remercié ! Je ne sais plus si je dois rire ou pleurer, car le miracle a eu lieu : mon Angélus est revenu ! 

   Ce matin je me suis rendu chez l’apothicaire, comme tous les lundis, pour livrer nos différentes préparations et prendre les nouvelles commandes. Monsieur Andrieu était en grande conversation avec le docteur Gleize. 

   - Je me demande, cher confrère, si mon successeur sera à la hauteur. Il est bien jeune, vingt-huit ans, vous imaginez. Enfin, si j’en crois son courrier, il a un solide bagage et de grandes compétences. Voyez plutôt. 

   - En effet, il a suivi des cours à Florence, à Paris, puis s’en est allé aux Amériques parfaire ses connaissances, lut le docteur Gleize, manifestement impressionné. Je vois qu’il a travaillé chez Stevenson à Philadelphie. Diable... A votre place, je léguerais ma boutique l’esprit tranquille ! 

   - Oui, vous avez raison, reconnut Monsieur Andrieu. D’autant plus que la question de l’argent ne semble pas le gêner. Mais veuillez nous excuser ma Sœur, nous bavardons et... 

   - Je comprends, ne vous excusez pas, leur répondis-je. Ainsi, vous avez trouvé quelqu’un pour prendre la relève ? C’est bien, car vous avez mérité de vous reposer un peu. Vous désirez toujours aller vous retirer chez les Frères d’Aubenac ? 

   - Oui, j’y serai en octobre. Monsieur Gabrielli doit arriver ce matin... Le temps de le mettre au courant... D’ici trois semaines, j’aurai pris mes quartiers d’hiver, si je puis dire. 

   Notre conversation venait à peine de se terminer qu’il est entré. J’ai reçu un choc en pleine poitrine en voyant ce visage. Je me suis appuyée contre la banque, le souffle court, persuadée d’être l’objet d’une hallucination tandis qu’il se présentait, en me regardant droit dans les yeux, sans ciller. 

   - Bonjour, je suis Angélus Gabrielli. 

   C’était donc bien lui. Comment aurai-je pu me tromper ? Sa voix avait pris des inflexions graves, métissée d’accent du sud ; il était devenu fort mais avait recouvré son teint d’autrefois, sa beauté d’ange tombé du ciel. 

   Pendant qu’il allait s’occuper de ses bagages, je réglai mes affaires avec Monsieur Andrieu et ressortis pour recouvrer mes esprits et, surtout, dans l’espoir de le voir seule à seul. Il était devant l’auberge et donnait des ordres au palefrenier. Celui-ci, aidé de son fils, finissait de descendre ses nombreuses malles de la voiture. 

   Alors Angélus s’est approché de moi et, tandis que la diligence passait à grand bruit devant nous, il m’a remis une lettre que j’ai glissée bien vite dans mon panier. Ensuite il a fait signe aux garçons d’écurie d’apporter ses bagages, et il est entré chez Monsieur Andrieu. 

   Ce mot, je viens de le lire et de le relire encore, tant je suis heureuse. Mon Dieu, j’avoue que je n’y croyais plus. 

   « Ma très chère Camille, était-il marqué, ces onze ans, qui ont dû te paraître bien longs, m’ont à peine suffi à venir à bout du programme que je m’étais fixé. Après bien des déboires et quelques victoires aussi, j’ai pu me confectionner de nouveau l’apparence humaine, ou plutôt angélique que tu aimais tant chez moi. 

   « J’ai cependant tenu, pour brouiller les pistes, à me vieillir de trois ans, à me durcir quelque peu les traits afin que personne, hormis toi, ne puisse me reconnaître. Il est vrai que le temps aidant, je pense que nul ici ne songe plus à moi car tout le monde me croit mort, mais je tenais à mettre toutes les chances de mon côté. Ma douce Camille, mon souhait le plus cher à l’heure actuelle est de me venger, et d’y réussir totalement. 

   « Pourquoi une telle haine, te demanderas-tu, alors que j’ai retrouvé ma beauté, et que je possède assez de talents pour être riche et reconnu par les grands de ce monde ? Tout simplement parce que, au cours de ces années, j’ai souffert mille tortures. 

   « Tout semblait pourtant être placé sous les meilleurs hospices : je comptais revenir au bout d’un an ou deux ici, mais le sort en a décidé autrement. Après un échec cuisant à Nice, je suis parti en Amérique où j’ai pu amasser une petite fortune en travaillant auprès des laboratoires de pointe et où, après de longues années, j’ai réussi à trouver l’antidote à tous mes maux. 

   « Cependant, chaque année, il me fallait recommencer tout à zéro dans un autre État, car le sort s’acharnait contre moi : mes créations devenaient des poisons, et j’avais beau me greffer de nouvelles peaux, aux alentours de mon anniversaire je revivais les souffrances que j’avais connues ici même, et en retrouvais tous les stigmates. Et tu sais que je n’ai pas la résignation de ton Maître Jésus. 

   « Sache également que je n’ai jamais pu retrouver l’usage normal de ma main et, sans celui-ci, je te l’ai déjà dit, je ne suis pas tout à fait moi-même. 

   « Bref, ce ne fut pas simple. Heureusement, tous ces cauchemars sont finis, enfin presque... car pour ces années d’exil où j’ai dû parcourir maintes contrées, et te laisser entre les mains d’un Dieu qui ne sait pas ce que veut dire avoir des mains et qui, j’en suis sûr, n’aurait même pas eu l’idée de te toucher - ne serait-ce que de sa grâce -, je reviens pour un temps à Fontseranne afin d’accomplir ce qu’il est juste que j’accomplisse. 

   « Je serai amené à me rendre au couvent dans l’exercice de mes fonctions et nous pourrons nous voir alors. Là, je te montrerai et te ferai essayer les onguents que j’ai conçus pour toi, ma très chère Sœur... » 

   A la lecture de ces quelques lignes, combattent en moi deux sentiments aussi forts l’un que l’autre. Le plaisir d’abord d’avoir retrouvé mon frère chéri et l’annonce de le voir souvent, enfin, me remplit d’une indicible joie. Cependant, les dernières lignes de sa missive, cette « vengeance » dont il parle, me fait craindre le pire. Combien de fois ai-je prié pour retrouver Angélus et que la vie redevienne aussi douce qu’auparavant ? Sa transformation, le fait qu’il ait retrouvé en grande partie toute sa grâce, devraient me réjouir. Et cependant, je sens derrière cette métamorphose, une machination infernale. Mon Dieu, faites que je me trompe, je vous en conjure... 

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(A Suivre)

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"Mais, Chérie... Ouch! Bien sûr qu'elles sont géniales, 
tes... Ouch! Nouvelles chaussures... Gé-ni-a-les!"


good morning…

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"La femme est une fleur... Mouais...
Un super concept, Monsieur le Directeur,
super, vraiment..."

Andre de Dienes
1944

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"Oui (murmuré)... Je hais ce chapeau...
Ca me donne l'air godiche... De toute
façon, j'ai toujours détesté ces trucs et...
(Tout haut)... Oh, bien sûr, Maman,
c'est très très joli... J'adôôre..."


Candler Arts at Candler Arts

(C'est comme ça que commença la détestation du monde
qui décida de la carrière de tueuse en série de cette jeune fille)

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(Armada volante de souhaits 
concernant le personnel politique)



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Jacques Damboise

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