Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 20 juin 2013

"Ils plantaient leurs certitudes dans le cerveau fragile de leurs enfants". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(USE SANS MODÉRATION 

DE LA COMPASSION)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/43)

pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Notre jeune enquêtrice commence à perdre pied face à l'atmosphère étrange du couvent...
ANGÉLUS 
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



Une fille malade par Mikhail Nesterov - 1001 Tableaux

   Les deux novices se relayèrent auprès d’Elaine durant la semaine que dura sa maladie. La malade toussait à pierre fendre, tout le corps frissonnant, claquant continûment des dents, en proie à des visions au cours desquelles Adrien et Angélus Gabrielli se faisaient face avant de s’élancer l’un contre l’autre, dans un corps à corps furieux. Les deux hommes s’interpénétraient peu à peu, engendrant une abominable hydre pourvue de deux têtes grimaçantes qui hurlaient chacune des imprécations démoniaques. 

   C’est le docteur Gleize qui vint la soigner. On lui fit prendre des bains chauds suivis de bains glacés ; on lui donna des cataplasmes à la moutarde ; elle but des bouillons de poule brûlants et, peu à peu, la fièvre baissa puis finit par disparaître, la laissant sans force mais l’esprit plus clair.

   Lorsque le docteur revint la voir, il la trouva faible, certes, mais rétablie. Elaine en profita pour l’interroger habilement sur l’apothicaire.

   - Vous avez, à Fontseranne, un pharmacien dont la réputation ne fait que croître. Pensez-vous qu’il pourrait m’aider à guérir de ma nature par trop fragile en me concoctant de ses potions dont il a, paraît-il, le secret ?

   Ce à quoi le docteur répondit d’un air sec et soudain fâché, que la posologie des remèdes n’était pas fixée par l’apothicaire mais par le médecin. Lui seul avait droit de prescription, et tout ce qui sortait de l’officine répondait au protocole médical. Si sa patiente voulait une ordonnance, il la lui ferait. Pour ce qui était des pommades et autres crèmes de beauté, Monsieur Gabrielli avait, certes, du talent pour en élaborer mais, dans la région, ce n’était pas de cela dont on avait le plus besoin. Des maladies graves sévissaient dans le pays, et l’apothicaire avait d’autres choses à faire qu’à s’occuper de cosmétiques. On n’était pas à Paris !

   Cette réponse un rien agacée s’expliquait très simplement. C’est dans ce Paris qu’il semblait mépriser que le docteur Gleize se rendait quatre fois par an. Cela, Elaine l’ignorait, bien que ce soit chose connue dans le bourg qui s’enorgueillissait d’abriter un notable ayant pignon sur rue à la capitale. En effet, il avait monté là-haut un petit commerce de produits de beauté géré par son frère qui possédait un sens aigu des affaires. La boutique n’avait pas tardé à être florissante car les produits étaient tous conçus par la main experte… d’Angélus, dont Gleize avait deviné les talents cachés.

   En effet, depuis que le docteur avait pris ses fonctions, il avait pu constater que la majorité de ses patients connaissaient des guérisons étonnantes mais ne parvenaient jamais à se rétablir totalement, de sorte qu’ils restaient dépendants des remèdes fabriqués par l’apothicaire. 

   Le praticien avait bien essayé d’en diriger certains vers un autre pharmacien mais, outre le fait qu’il fallait se rendre au bourg voisin, il constata bien vite sur ceux qui acceptèrent l’alternative que, non seulement les malades voyaient rapidement leurs symptômes s’aggraver, mais encore qu’ils en venaient immanquablement à réclamer à nouveau les bons soins de Monsieur Gabrielli. 

   On aurait dit que ces gens étaient ensorcelés par cet homme au point d’en être totalement dépendants. C’est alors qu’une idée avait germé dans l’esprit du docteur Gleize qui avait toujours rêvé, lorsqu’il exerçait encore à Graissac, de faire fortune, sans y parvenir. A Fontseranne, son prédécesseur, le bon vieux docteur Gagey, lui avait dit juste avant de mourir que, depuis un an, la clientèle ne cessait de grossir, ce qui bien sûr était d’un côté fort regrettable, mais de l’autre plus lucratif car, même si les gens du pays payaient avec des retards considérables, ils finissaient malgré tout par régler leurs dettes, ne serait- ce que par fierté.

   L’installation d’Angélus y était certainement pour quelque chose car il exerçait une fascination sur quiconque l’approchait et la boutique, jadis peu fréquentée du temps d’Andrieu, recevait de plus en plus de clients et surtout de clientes ; non pas que les femmes aient été plus fragiles de santé mais parce que l’homme qu’était Angélus les envoûtait. Pour un rien elles se rendaient à l’officine et il fallut qu’Angélus se montre froid et hautain pour qu’elles en viennent à espacer leurs visites. 

   Le docteur Gleize, après un temps d’observation, fut donc persuadé que le jeune homme était doué d’un talent exceptionnel. Sans connaître les obscures raisons qui le conduisaient à s’assujettir les habitants de Fontseranne, il parvint à lui faire comprendre qu’il avait percé son secret et qu’il serait intéressant qu’ils collaborent, si Angélus souhaitait continuer ses « expérimentations » sur le vif. L’apothicaire, comprenant le chantage, avait accepté : tout d’abord parce que ce marché lui permettrait de faire des expériences de plus en plus poussées, ensuite parce qu’il aurait désormais l’appui du médecin, dont la réussite fulgurante serait soumise à sa seule personne.

   Aussi le docteur Gleize faisait-il tout pour détourner l’intérêt que les femmes semblaient porter à Angélus, préférant que la notoriété de son associé reste dans l’ombre car, en fin psychologue qu’il était, il savait que ce genre d’engouement ne peut amener qu’à des conduites hystériques, des médisances et, pour finir, par le rejet définitif de celui qui a fait figure d’exception. Déjà, il avait entendu dire que l’apothicaire éveillait des soupçons chez tous ceux qui, en bons chrétiens nourris de sermons moralisateurs, percevaient en cet Angélus la graine du Démon.

   Il jugea donc préférable de minimiser les dons de son « associé » aux yeux d’Elaine qu’il trouvait trop prompte à s’embraser. Il lui conseilla de prendre des tisanes calmantes pour ses nerfs qu’elle avait, lui dit-il, à fleur de peau, et de s’en tenir à ses prescriptions.

   - C’est vrai, avoua-t-elle, je suis beaucoup trop nerveuse. Je suivrai vos conseils. 

   Mais le discours du médecin ne l’avait pas convaincue. Au contraire, il l’avait persuadée qu’Angélus oeuvrait dans l’ombre, à l’insu même de ses collègues.

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(A Suivre)

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"Je vois... Je vois...
La route du Net qui poudroie...
et l'espionnage au quotidien qui verdoie..."

Comment les réseaux sociaux 
(Facebook, Twitter, LinkedIn) 
devinent votre vie

   (...) Alors qu’aux Etats-Unis, les internautes s’inquiètent de la collecte de leurs données privées par les autorités du pays, plusieurs travaux de chercheurs montrent que les données communiquées par les internautes permettent d’en connaître bien plus que ce qui est imaginable.

   Ainsi, une équipe du centre de recherche d’IBM à San José, en Californie, a réussi à mettre en place un algorithme qui permet de déterminer la personnalité d’un twittos à partir de l’analyse de ces messages. Selon ces chercheurs, il suffit de 50 messages pour connaître les principaux traits de caractère d’un utilisateur de Twitter.

   Pour leur étude, les chercheurs se sont intéressés aux 5 traits de personnalités reconnus comme tels par la psychologie moderne (l’ouverture d’esprit, le caractère consciencieux, l’extraversion, l’agréabilité et la tendance à être névrosé). Ils ont remarqué une corrélation entre des traits de personnalité et certains termes employés. Ainsi, les personnes extraverties utilisent plus souvent les termes "bar", "restaurant" ou encore "foule" dans leurs tweets quand les individus névrotiques écrivent régulièrement les mots "déprimant", "horrible" et "paresseux". (mais "bar déprimant", "restaurant horrible" et "foule paresseuse", ça le fait aussi, non?) (...)

   L’équipe de chercheurs envisage de commercialiser son algorithme. Il pourrait intéresser les agences marketing, toujours avides de mieux cibler leurs publicités, mais également renforcer le dispositif mis en place par le site de micro-blogging ces derniers mois. En effet, Twitter propose depuis le début de l’année 2013 le profilage des utilisateurs selon 25 catégories et 350 sous-catégories de tweets. Il peut s’agir par exemple de la catégorie films avec ses sous-catégories horreur ou comédie. Le chiffe d'affaire publicitaire de Twitter devrait atteindre 600 millions en 2013 et 1 milliard en 2014. 

   L’analyse des informations publiées sur les profils Facebook intéresse aussi la recherche. Une équipe de l’Université de Cambridge, après avoir passé au crible les "like" de quelques 58.000 profils sur le réseau social, a réussi à créer une procédure de calcul permettant d’indiquer l’origine, le sexe, la religion, l’appartenance politique, l'orientation sexuelle ou encore la personnalité. Les résultats sont surprenants. Dans 95% des cas, il était possible de déterminer si les internautes étaient des américains blancs ou d’origine africaine. Dans 93% la sexe, 88% l'orientation sexuelle et dans 82% la religion.

   D'autres informations plus surprenantes aussi: dans 60% des cas, il est possible de différencier les enfants de divorcés de ceux dont les parents sont encore en couple. Les enfants de parents séparés ont plus tendance à aimer les pages du style ""Si je suis avec toi, je ne veux être avec personne d'autre". (...)

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"Si recevoir, par l'intermédiaire des journalistes,
tout le sang du monde, cela me gêne? Ben...
Comment dire..."


Carrie


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(Les Trois singes - le Politique, le Religieux, le Judiciaire -
entonnant une chanson à la gloire de la Démocratie)



Assange : 
"Le procès de Manning est une farce"
(de mauvais goût)
Pedro Miguel 

   (...) / Vous dites que le procès de Manning est une mascarade ?

  - JULIAN ASSANGE Oui. C'est complètement politique. Un procès devrait permettre d'établir la vérité, la culpabilité ou l'innocence d'une personne. Son résultat devrait dépendre de ce que disent les témoins, et de rien d'autre. Mais ce jugement a été délibérément planifié pour aboutir à une conclusion prédéterminée. C'est un show.

   / Le verdict et la peine sont déjà décidés ?

   - La juge a posé des limites à la défense, qui ne peut pas présenter plus d'une poignée de témoins, là où l'accusation a le droit d'en présenter 141. De plus, presque tous les témoins de la défense ont été refusés. Le tribunal a interdit à la défense d'argumenter sur l'intentionnalité, c'est-à-dire qu'elle ne peut pas présenter de témoins ou de preuves relatives aux intentions, ni démontrer que l'intention de l'accusé n'était pas de causer du tort aux Etats-Unis, aux militaires et au gouvernement, mais de fournir aux gens des informations sur les crimes de guerre et leur contexte. Par ailleurs, la défense a l'interdiction de présenter une preuve, un rapport du gouvernement ou un témoin qui démontrerait que l'accusé n'a causé aucun tort.

   Pour faire une comparaison, imaginons que vous soyez accusé d'assassinat et que l'on vous envoie devant un tribunal semblable à celui qui juge Bradley Manning. Vous ne pourriez pas invoquer la légitime défense ni présenter de vidéo qui prouverait cet état de fait, car ce serait parler de l'intention. Vous tentiez de vous défendre, pas d'assassiner quelqu'un, mais on vous interdirait de le prouver. Si l'hypothétique victime était vivante, vous ne pourriez pas la faire venir à la barre, vous ne pourriez pas démontrer qu'elle n'a subi aucun tort. En d'autres termes, la défense ne peut pas se défendre.

   La plus lourde des charges retenues par le ministère public à l'encontre de Manning est celle de collusion avec l'ennemi. C'est un délit grave. Le procureur a demandé la perpétuité, mais la juge pourrait, si elle le voulait, prononcer la peine de mort. Tout cela devrait être jugé dans le plus grand sérieux. Au lieu de cela, le tribunal et le ministère public se moquent du monde.

   Et que signifie la collusion avec l'ennemi ? Eh bien, ils disent que Manning est entré en communication avec une organisation journalistique qui, à son tour, a communiqué avec le public, et Al-Qaida fait partie du public (CQFD...). L'expression utilisée dans l'énoncé des accusations est "communication indirecte avec Al-Qaida via WikiLeaks". C'est-à-dire que l'ennemi, c'est le public, et qu'Al-Qaida en fait de toute façon partie. Le simple fait de parler à un journaliste devient donc désormais un délit passible de la peine capitale aux Etats-Unis.

  Voilà le précédent qu'ils essaient de créer. Pourquoi ? Parce que cela permet un contrôle totalitaire de tous les employés du gouvernement américain.

   La juge a établi que tout ce que le ministère public avait à démontrer, c'est qu'Al-Qaida, comme le reste du monde, avait lu les rapports de WikiLeaks. Il n'a même pas à prouver qu'Al-Qaida a utilisé ces informations. (...)

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Benoît Barvin

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