Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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vendredi 20 juin 2014

"Cet amour était doux comme une huile de massage". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE AIME LA SAGESSE SAGEMENT)

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"Fallait pas qu'il critique ma cuisine"



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"Je t'ai coupé la tête provisoirement...
C'est pour réduire les déficits,
tu comprends?"


menestreletgladiateur.blogspot.com

Athènes, 
berceau du licenciement de masse

Ramon Pino

   (...) La Grèce va mal, nous dit-on depuis le début de « la crise ». Il serait plus juste de dire que c’est le peuple grec qui va mal. Tous les secteurs sont touchés, notamment les services publics. Le système libéral capitaliste prend prétexte de cette crise, qui est de son fait, pour accélérer la privatisation tous azimuts. Et son imagination est fertile pour atteindre ce but. Ainsi, le gouvernement a sorti de sa manche la « disponibilité de travail », sorte de chômage technique limité à huit mois, pouvant s’appliquer à tous les fonctionnaires et salariés du secteur public, qui sont menacés d’être licenciés « provisoirement » en conservant 75 % de leur salaire durant ces huit mois. Si, au bout de cette période, ils n’ont pas été réintégrés à leur poste, le licenciement devient définitif.

   Parmi les nombreuses luttes en cours contre cette mesure, celle des femmes de ménage du ministère des Finances est une des plus longues. Depuis des mois, elles organisent des sit-in devant le siège de cet organisme pour protester contre cette « disponibilité de travail » qu’on leur impose, et qui a déjà permis au gouvernement grec de licencier des milliers de fonctionnaires, et d’en réembaucher d’autres mais à des conditions bien plus désavantageuses – l’objectif de l’État étant de réduire au maximum le nombre d’emplois dans le secteur public.

   Pendant tous ces derniers mois, les femmes du service de nettoyage se sont donc rassemblées chaque matin et ont également participé à toutes les manifestations qui ont eu lieu à Athènes, allant même jusqu’à se joindre à d’autres collectifs et à envoyer une délégation à Bruxelles pour faire entendre leur voix.

   Face au gouvernement grec, qui n’a su répondre à leur demande de réintégrer leur poste de travail que par la violence et la répression, elles ont décidé de continuer leur sit-in en invitant d’abord tous les autres licenciés et sans-emploi à les rejoindre pour exiger la destitution du gouvernement et de la Troïka (UE-BCE-FMI), et en faisant aussi appel aux citoyens, syndicats, organisations de femmes, jeunes, intellectuels et scientifiques pour soutenir leur combat.

   Depuis 2011 en Grèce, les licenciements se comptent par centaines de milliers ; 2014 ne verra pas de ralentissement dans ce domaine : les prévisions indiquent que 200 000 travailleurs du public devront quitter leur emploi contraints et forcés. Le mot d’ordre de l’État : privatisation à outrance, fermetures d’hôpitaux et d’écoles. Dans les secteurs autrefois publics et nouvellement privatisés, les nouveaux salariés sont des précaires avec conditions de travail et salaires à la baisse, alors que le service fourni au citoyen (TV, gaz électricité, etc.) revient désormais plus cher.

   La Grèce devient ainsi le pays de l’Union européenne qui a le moins de travailleurs dans le service public, galopant vers le tout-privatisé, même si ça coûte plus cher au consommateur. Un seul secteur stable, voire en augmentation : les forces de sécurité chargées de protéger les institutions. Jusqu’à quand ? Jusqu’à un grand coup de balai des femmes de ménage en « disponibilité de travail » ? (...)


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"Je t'ai dit cent fois de muscler tes fesses...
Tu sais ce qui t'attend?
- Oui Maîtresse..."


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Benoît Barvin

mardi 12 février 2013

"Il marchait d'un pas de Sénateur, ce Député un peu âgé". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE A DES MILLIONS
DE VISAGES)

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(Chaussures Goodyear spécial départ précipité.
Existe aussi pour femmes...)



FRANCE 
“La principale préoccupation de Goodyear, 
ce sont ses actionnaires”
Ana Navarro Pedro, 
correspondante de l’hebdomadaire 
portugais Visão

   / Courrier international – Quelles réflexions vous inspire l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine d’Amiens ?

   Ana Navarro Pedro – C’était attendu. Goodyear, qui est une entreprise américaine importante, la première de son secteur, a fait depuis 2001 ses ajustements face aux fluctuations du marché en réduisant les coûts. Son but premier, c’est de privilégier la rémunération des actionnaires et, pour ce faire, de baisser la masse salariale. Dès 2007, elle avait annoncé qu’il y aurait des licenciements en Europe. Est-ce une bonne stratégie ? Y aurait-il d’autres façons de faire ? Là-dessus, le débat est ouvert. 

   / La position de la CGT a été beaucoup critiquée. Qu’en pensez-vous ?

   La CGT a refusé les offres de flexibilité – en matière de salaire, de temps de travail – et pour cela elle est montrée du doigt. En France, les négociations syndicales se déroulent souvent dans le rapport de forces. On ne sait pas exactement ce qui a été proposé aux syndicats à l’usine d’Amiens, mais, aux Etats-Unis, des organes d’information aussi sérieux que The Wall Street Journal ou Bloomberg News ont souligné que les accords de flexibilité proposés aux salariés n’avaient pas des objectifs très clairs. Cela dit, dans l’affaire française, il ne s’agit pas de désigner un coupable : il faut juste se rappeler, comme le dit l’expression anglaise, qu’“il faut être deux pour danser le tango”. 

   / Le candidat Hollande avait promis une loi pour interdire les licenciements boursiers. C’était irréaliste ? 

   D’abord, il faut noter que l’expression “licenciements boursiers” n’existe qu’en France. Promettre une loi qui les interdirait, c’est faire comme s’il n’y avait que des entreprises cantonnées aux frontières de l’Hexagone ; et le gouvernement ne pourrait être qu’embarrassé face aux conséquences d’une telle initiative législative si elle devait voir le jour. Il serait plus intéressant de chercher à en finir avec l’impunité des directions ou des décideurs en cas de mauvaise gestion, de pronostics erronés. La plainte que le ministère de la Justice américain va déposer contre Standard & Poor’s me semble aller dans la bonne direction.(...)



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"Che grois, bédide Française, 
que ch'ai drouvé un endroit
où fous zerez à fôtre aize...
Un bédit réduit où on né fous endendra plus!"

Babette s'en va-t'en guerre

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(Le modèle allemand avait du plomb dans...
heu... le pneu)


Le modèle allemand n’est pas soutenable
Pierre Khalfa

   (...) L’Allemagne a mené depuis les années 2000 une politique d’austérité généralisée et une remise en cause frontale des droits sociaux (lois Hartz) impulsées par le gouvernement Schröder. Elles ont notamment abouti à une baisse des salaires réels et à une forte augmentation de la précarité du travail. Entre 2003 et 2010, le pouvoir d’achat du salaire médian a baissé de 5,6 %, mais de 12 % pour les salariés les moins bien payés, et plus 15 % de la population allemande vit en dessous du seuil de pauvreté. Entre 2000 et 2007, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé d’environ 5 points. La proportion des bas salaires est passée de 18,7 % en 2006 à 21 % en 2010, avec une montée très importante des contrats de travail atypiques (CDD, temps partiel, intérim) qui occupent un quart des salariés. Plus de 2,5 millions de salariés travaillent pour moins de 5 euros l’heure. Les conventions collectives ne couvraient en 2008 que 40 % des salariés et sont de plus en plus affaiblies par des dérogations négociées dans les entreprises.

   Cette réalité constitue la face cachée du modèle économique allemand. Ce dernier est basé sur les exportations qui représentent près de 50 % du PIB du pays contre environ 30 % au Royaume Uni, en Italie ou en France. Or une part très importante de ces exportations se fait dans l’Union européenne. L’Allemagne réalise 83 % de ses excédents commerciaux dans ses échanges avec les autres pays de l’Union européenne. Les excédents commerciaux de l’Allemagne ont donc comme contrepartie les déficits commerciaux des autres pays de l’Union.

   Les gouvernements européens veulent imposer ce modèle exportateur à toute l’Europe : favoriser les exportations en comprimant les coûts pour gagner des parts de marché à l’export. Mais cette logique est prise dans des contradictions dont elle ne peut sortir. En effet, l’essentiel des relations commerciales des pays de l’Union européenne a lieu à l’intérieur de l’Union. Les clients des uns sont les fournisseurs des autres et les déficits des uns font les excédents commerciaux des autres. Vouloir, dans cette situation, que tous les pays copient le modèle allemand et se transforment en exportateurs est impossible. 

   La contraction de la demande interne dans tous les pays, produite par la réduction des coûts salariaux et les coupes dans les dépenses publiques, pèse sur le commerce extérieur de tous. Où exporter lorsque tous les pays réduisent leur demande ? La baisse de la demande interne ne peut qu’entraîner une réduction des exportations et aboutir à une récession généralisée. C’est la situation actuelle en Europe qui voit même l’Allemagne aujourd’hui touchée par la contraction économique. Socialement destructeur, le modèle allemand est économiquement irréaliste et sa généralisation impossible.(...)



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Luc Desle