Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.
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mercredi 23 juillet 2014

"Il pria Jéhovah, Dieu et Allah d'aller voir ailleurs s'il y était". Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu-près".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA SAGESSE EST
L'ESSENCE DE LA SAGESSE)

***
(L'homme à la cervelle qui pète
vous salue bien...)



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Les BRICS,
un défi au système international


   (...) Le sixième sommet du groupe des BRICS, les plus grandes économies émergentes à Fortaleza au Brésil, est le lever de rideau d’un monde nouveau où les nations en voie de développement les plus puissantes remettent enfin en question l’inique système international.

   Depuis les années 1970, les nations plus pauvres ont articulé des visions d’un Nouvel Ordre Économique International (NIEO, New International Economic Order) entraînant des interactions non-exploitantes entre le Nord Mondial et le Sud Mondial. Mais c’est seulement maintenant, avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sur le point de lancer d’ambitieuses nouvelles institutions économiques, que nous commençons à voir les actes qui suivent les paroles.

   Parmi la foule d’éléments des dossiers au menu à Fortaleza, celui qui est le plus attendu est le lancement de la New Development Bank (NDB, Nouvelle Banque de Développement, ndlr), une organisation fraîche et multilatérale de prêts vouée au financement d’infrastructures et de croissance soutenable à l’intérieur des pays des BRICS et au-delà. Dotée d’un capital de base de départ de $50 milliards tirés de contributions égales de $10 milliards de la part de chaque membre des BRICS, cette banque pourrait lever une capacité de prêt de $100 milliards. Par comparaison, la Banque Mondiale dominée par l’Occident dispose d’un capital de $223 milliards.

   En gardant ouverte la perspective d’autres nations membres de l’ONU apportant des contributions à la base de capital de la NDB, les nations des BRICS ont fondé une plateforme pouvant éventuellement dépasser la Banque Mondiale et devenir le plus important prêteur multilatéral du monde. Le caractère inclusif de la NDB lui permet de puiser dans les fortunes des autres étoiles montantes du Sud Mondial.

   Les BRICS ne sont qu’une constellation dans une galaxie plus vaste d’économies émergentes connaissant une croissance rapide et des surplus d’investissement. La liste des Emerging Global Market Players (Acteurs du Marché Mondial Émergents, ndlr) comporte un total de 16 pays, c’est-à-dire 11 autres acteurs en pleine ascension, hors les BRICS. La NDB pourrait inviter ces 11 à devenir, eux aussi, des actionnaires. L’idée d’un ‘BRICS plus’ (c’est-à-dire les BRICS et d’autres économies émergentes) pourrait se nicher dans une institution formelle pour renforcer un front uni de pays en voie de développement déçus des institutions financières internationales de Bretton Woods, menées par les USA.

   Un pré-requis essentiel pour la NDB, basée à Shanghai, est une philosophie et un caractère cohérents qui la distinguent de la Banque Mondiale et de ses affidés. Ces derniers font la promotion du prêt avec la vision néolibérale de faire avancer les forces du marché et de réduire le rôle de l’état dans les pays en voie de développement. Pour leur part, les membres des BRICS sont unanimes sur la question de la protection de la souveraineté nationale et pour garantir que les gouvernements conservent une rêne sur la direction des stratégies économiques de leurs sociétés respectives.

   La NDB doit en paroles et en actes s’opposer à l’idéologie néolibérale afin qu’elle ne se transforme pas en addition quantitative à la puissance de prêt de la Banque Mondiale. Elle doit œuvrer à être un animal qualitativement différent qui reflète les luttes et les aspirations du Sud Mondial pour s’arracher à l’hégémonie occidentale.

   Avec le budget alloué à l’aide étrangère de la Chine excédant à lui seul celui de la Banque Mondiale, la position de ‘numéro un’ des institutions de Bretton Woods est déjà, en un sens, une chose du passé. Mais dernièrement, le malaise en Afrique et en Amérique Latine sur la prédominance de la Chine comme donatrice mégalithique s’est accru. Du point de vue méfiant des pays les moins développés, la NDB peut être une alternative plus sûre aux prêts chinois unilatéraux, qui viennent avec des fils à la patte comme des accords énergétiques captifs. Les pauvres du monde préfèreraient emprunter à la NDB qui reflète de multiples intérêts plutôt qu’à une seule source qui allonge l’ombre de la Chine sur leurs sociétés.

   Le sommet des BRICS de Fortaleza dévoilera un accord de réserve monétaire commune à hauteur de $100 milliards pour aider les pays membres à absorber les chocs économiques. Ce fonds de soutien a été appelé par le Ministre des Finances russe Anton Siluanov un "mini-FMI", devant agir comme tampon contre les ruées de panique contre les monnaies, telles celles qui ont eu lieu l’année dernière à cause d’une fuite d’investisseurs basés sur le dollar US. (...)

   (...) Les BRICS ont durement appris la leçon que compter sur la Réserve Fédérale US est une dépendance paralysante qui s’apparente à être pris en otage par les priorités économiques de Washington. Le "mini-FMI" est donc en réalité un véhicule pour la délivrance vis-à-vis du FMI, qui a été l’instrument financier de Washington en tant qu’unique sauveteur pendant les crises macroéconomiques. Les BRICS introduisent désormais ce qui pourrait devenir une ligne de secours alternative pour des pays qui sont fiscalement dans le rouge.

   Mis à part la NDB et les échanges de monnaies, qui ont été un sujet de finitions de réglages entre les pays des BRICS depuis des années, le sommet de Fortaleza sera également observé pour une orientation sur la question critique de la sécurité énergétique. La Russie a proposé une nouvelle Association Énergétique des BRICS, dotée d’une réserve de carburants qui puisse garantir une fourniture continue en pétrole et en gaz naturel à des prix prévisibles. La volatilité du coût de l’énergie a été un problème central empoisonnant la croissance économique dans des nations importatrices de pétrole et de gaz naturel telles l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

   Si un accord basé sur de bonnes règles est atteint au niveau des BRICS où les exportateurs énergétiques, la Russie et le Brésil, aident les pays membres importateurs d’énergie, cela aura beaucoup fait pour protéger les deux géants asiatiques de la turbulence du marché mondial du brut et pour améliorer leur autonomie stratégique.

   La nation hôte du dernier sommet en date, le Brésil, a aussi proposé une nouvelle plateforme innovante de statistiques dotée de l’empreinte des BRICS, qui fournira une alternative à la méthodologie classique en vigueur à l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE) pour mesurer le PIB, l’inflation, le chômage et d’autres indices macroéconomiques. Cette innovation statistique pourrait permettre aux BRICS d’introduire des nuances aux paradigmes de développement qui ont été façonnés par le Consensus de Washington depuis la Seconde Guerre Mondiale.

   Le Brésil a également souligné que les BRICS ne peuvent se satisfaire de n’être qu’une institution centrée sur l’économie. L’Ambassadeur du Brésil en Inde a évoqué une "nouvelle architecture de politique internationale", en parallèle aux progrès économiques, comme étant les deux objectifs des BRICS.

   Par le passé, les BRICS se sont refusés à des actions diplomatiques ou militaires conjointes pour venir à bout de tensions et de conflits armés régionaux. À Fortaleza, le monde observera pour voir si les BRICS parviennent à formuler un mécanisme pouvant dépasser leurs déclarations habituelles ou les communiqués, qui condamnent la violence ou l’ingérence dans les affaires domestiques de nations souveraines par des puissances occidentales interventionnistes.

   En tant que leaders de leurs régions ou sous-régions respectives, les pays des BRICS pourraient désigner des éminences locales pour l’Afrique, l’Amérique Latine et l’Asie et offrir un soutien sans réserves à ces pays désignés pour éteindre des guerres, des rébellions et autres calamités survenant dans leur voisinage. Par exemple, si une situation comme la menace terroriste au Mali émergeait à nouveau, l’Afrique du Sud ou le Nigeria devraient être l’éminence appuyée sans équivoque par tous les pays des BRICS pour être le facteur décisif pavant la route vers une solution.

   Pareillement, la crise intraitable en Afghanistan pourrait être réglée par l’Inde et la Chine si elles formaient une troïka avec la Russie et emportaient l’assentiment des autres voisins de la région, qui n’ont pas vraiment apprécié ce qu’y ont fait les USA au cours des douze dernières années. Le Premier Ministre de l’Inde Narendra Modi a déjà envoyé un ballon de sonde proactif dans ce sens, en annonçant qu’il allait avoir une séance de brainstorming avec ses homologues à Fortaleza sur la manière dont le groupe puisse "contribuer aux efforts internationaux pour régler les crises régionales".

   Avec ingénuité, les BRICS peuvent couper l’herbe sous le pied de la culture d’interférence néocoloniale des USA et de puissances européennes en se faisant les pompiers des incendies du Sud Mondial. Imaginez le changement de climat dont nous serions témoins en matière de sécurité internationale s’il y avait, disons-le, une Force de Maintien de la Paix des BRICS qui puisse travailler de concert avec l’ONU et des organisations régionales comme entité indépendante de médiation, pouvant se déployer dans des parties instables sélectionnées du monde. (...)


Sreeram Chaulia est Professeur et Doyen à la Jindal School of International Affairs à Sonipat, en Inde.


***
(L'Homme Poulpe n'est pas content)



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Benoît Barvin

jeudi 17 juillet 2014

"La Fille qui se pâmait trop était-elle sincère?". Jacques Damboise in "Pensées de l'à-peu-près".

°°°
Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE EST-IL TON PÈRE?)

°°°
(Réincarné en mammifère, Don Juan
gardait toujours ses bonnes manières)



°°°

"Guili,guili...
Assez, Europe, tu n'échapperas 
de toute façon pas à l'austérité"


http://www.kusadasi.tv/fr/zeus-photos.html

La Commission européenne 
détruit tout ce qu’elle touche 
à l’inverse du roi Midas. 

(AmstrongEconomics)
Martin ARMSTRONG
 Ce sont des hommes de loi qui tentent d’assurer leur propre pérennité en professant que seule l’austérité permettra de maintenir la confiance dans l’Euro. Le président de la BCE, Draghi, a tellement perdu le contact avec la réalité que c’en est effrayant. Le montant total des dégâts causés à l’économie irlandaise commence seulement à apparaître. Le sauvetage des banques aux frais du contribuable a atteint quasiment 20% du PIB total du pays. C’est démentiel.

   Le Commissaire européen en charge des Affaires Sociales, László Andor, a parlé ouvertement de la possibilité d’un effondrement de la zone Euro. C’est très intéressant et cela montre que j’avais raison de dire que la nature humaine ne change jamais. Un gouvernement veut toujours PLUS de pouvoir, jamais moins. Pour la première fois, un membre de la Commission, Andor en l’occurence, a publiquement reconnu que la structure actuelle de l’UE la rendait vulnérable aux tensions sociales. Ce danger ne peut être combattu que par une plus grande fédéralisation de l’Europe. En d’autres termes, pour protéger la zone Euro, les pays doivent transférer leur souveraineté à Bruxelles. Ils ne pensent JAMAIS que le problème puisse venir d’eux.

   Angela Merkel veut que Jean-Claude Juncker soit le président de la Commission européenne (ce qui est chose faite maintenant). Dans une lettre confidentielle, Merkel a écrit qu’elle était obligée de proposer Juncker pour des raisons de politique intérieure. Merkel se sent apparemment persécutée par l’ombre imposante d’Helmut Kohl. Merkel dit quasiment au PM anglais, Cameron, de la boucler – C’est l’Europe qui est en charge pas l’Angleterre. Pourtant le Comité de Stabilité Financière allemand lui-même a attiré l’attention, dans un rapport, sur le fait que l’économie allemande encourrait "encore un certain nombre de grands dangers potentiels".

   Pendant ce temps, la dette publique italienne a atteint les 2000 milliards, un record. Fin mai, le nouveau PM italien Renzi a annoncé son intention de stimuler l’économie par des investissements massifs qui seront financés par de nouveaux emprunts. Une crise politique a éclaté en Italie avec l’annonce de la démission de quelque 14 sénateurs du Parti Démocrate (PD) de Matteo Renzi. Ils ont accusé le gouvernement d’avoir intentionnellement remplacé deux sénateurs du PD, Corradino Mineo et Vannino Chiti, à la Commission Parlementaire Constitutionnelle du Sénat, pour faire passer les projets de lois de Renzi de manière non démocratique. Les 14 Sénateurs appartiennent à un sous-groupe qui s’est formé à partir du Partito Democratico de Renzi. Cette situation oblige Renzi à rechercher une alliance avec Forza Italia de Berlusconi.

   En Belgique, cela fait 3 semaines, depuis les élections, qu’il n’y a pas de gouvernement effectif. Les pourparlers de coalition ont échoué sur la question de l’avenir du pays. Mais pour l’UE c’est une bonne affaire car le PM en titre, Elio Di Rupo, assure l’intérim et il entérine sans discuter toutes les décisions prises à Bruxelles. Ce qui contrarie fort les Belges.

   Partout où l’on regarde, on voit la Commission européenne se dresser contre les peuples. Andor prétend qu’ils vont fédérer Europe pour la sauver. Mais en réalité tout ce qu’ils veulent sauver c’est leurs propres intérêts et leur pouvoir.

   L’agence de notation Standard and Poor s’inquiète du montant de la dette européenne. En dépit des milliers de milliards que la BCE a injecté dans les marchés, la dette a explosé chez les particuliers comme dans les entreprises. C’est parce que l’économie a continué d’imploser et que le chômage des jeunes ne peut qu’augmenter. Les prix de l’immobilier montent dans les endroits où le capital afflue. C’est la conséquence directe du mouvement des capitaux.

   La politique de la troïka non-élue détruit l’Europe et au lieu de s’évertuer à éliminer la guerre, ils font tout ce qu’ils peuvent pour engendrer la division et le chaos. Le boom de l’immobilier est largement la conséquence du mouvement des capitaux. Les Français achètent beaucoup en Belgique pour tenter d’échapper à la folie de leur gouvernement qui les taxe à mort. D’ailleurs, d’une façon générale, les Français ont essayé de sortir leur argent des banques en investissant dans la pierre. L’immobilier est florissant en Angleterre grâce aux afflux de capitaux mais la même chose se produit en Nouvelle Zélande, Australie et Canada.

   En Chine, par contre, l’immobilier baisse pour la première fois. Aux Etats-Unis, l’immobilier a reculé dans les secteurs intermédiaires tandis que l’immobilier de luxe a rebondi grâce à l’afflux de capitaux.


Notes :
* Le roi Midas est un héros de la mythologie grecque. Un jour, Silène, ayant bu plus que de raison, s’égare jusque sur les terres de Midas, qui le recueille et lui offre l’hospitalité. Dionysos, à sa recherche, le trouve là et remercie l’hôte de celui qui l’a élevé en lui accordant un vœu. Midas demande alors la faculté de transformer en or tout ce qu’il touche. Incapable de manger et de boire, il supplie le dieu de reprendre son présent.


Traduction : Dominique Muselet


°°°
"Je t'offre ma rose, 
mon bijou...
- ?"



°°°
Luc Desle

vendredi 20 juin 2014

"Cet amour était doux comme une huile de massage". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE AIME LA SAGESSE SAGEMENT)

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"Fallait pas qu'il critique ma cuisine"



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"Je t'ai coupé la tête provisoirement...
C'est pour réduire les déficits,
tu comprends?"


menestreletgladiateur.blogspot.com

Athènes, 
berceau du licenciement de masse

Ramon Pino

   (...) La Grèce va mal, nous dit-on depuis le début de « la crise ». Il serait plus juste de dire que c’est le peuple grec qui va mal. Tous les secteurs sont touchés, notamment les services publics. Le système libéral capitaliste prend prétexte de cette crise, qui est de son fait, pour accélérer la privatisation tous azimuts. Et son imagination est fertile pour atteindre ce but. Ainsi, le gouvernement a sorti de sa manche la « disponibilité de travail », sorte de chômage technique limité à huit mois, pouvant s’appliquer à tous les fonctionnaires et salariés du secteur public, qui sont menacés d’être licenciés « provisoirement » en conservant 75 % de leur salaire durant ces huit mois. Si, au bout de cette période, ils n’ont pas été réintégrés à leur poste, le licenciement devient définitif.

   Parmi les nombreuses luttes en cours contre cette mesure, celle des femmes de ménage du ministère des Finances est une des plus longues. Depuis des mois, elles organisent des sit-in devant le siège de cet organisme pour protester contre cette « disponibilité de travail » qu’on leur impose, et qui a déjà permis au gouvernement grec de licencier des milliers de fonctionnaires, et d’en réembaucher d’autres mais à des conditions bien plus désavantageuses – l’objectif de l’État étant de réduire au maximum le nombre d’emplois dans le secteur public.

   Pendant tous ces derniers mois, les femmes du service de nettoyage se sont donc rassemblées chaque matin et ont également participé à toutes les manifestations qui ont eu lieu à Athènes, allant même jusqu’à se joindre à d’autres collectifs et à envoyer une délégation à Bruxelles pour faire entendre leur voix.

   Face au gouvernement grec, qui n’a su répondre à leur demande de réintégrer leur poste de travail que par la violence et la répression, elles ont décidé de continuer leur sit-in en invitant d’abord tous les autres licenciés et sans-emploi à les rejoindre pour exiger la destitution du gouvernement et de la Troïka (UE-BCE-FMI), et en faisant aussi appel aux citoyens, syndicats, organisations de femmes, jeunes, intellectuels et scientifiques pour soutenir leur combat.

   Depuis 2011 en Grèce, les licenciements se comptent par centaines de milliers ; 2014 ne verra pas de ralentissement dans ce domaine : les prévisions indiquent que 200 000 travailleurs du public devront quitter leur emploi contraints et forcés. Le mot d’ordre de l’État : privatisation à outrance, fermetures d’hôpitaux et d’écoles. Dans les secteurs autrefois publics et nouvellement privatisés, les nouveaux salariés sont des précaires avec conditions de travail et salaires à la baisse, alors que le service fourni au citoyen (TV, gaz électricité, etc.) revient désormais plus cher.

   La Grèce devient ainsi le pays de l’Union européenne qui a le moins de travailleurs dans le service public, galopant vers le tout-privatisé, même si ça coûte plus cher au consommateur. Un seul secteur stable, voire en augmentation : les forces de sécurité chargées de protéger les institutions. Jusqu’à quand ? Jusqu’à un grand coup de balai des femmes de ménage en « disponibilité de travail » ? (...)


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"Je t'ai dit cent fois de muscler tes fesses...
Tu sais ce qui t'attend?
- Oui Maîtresse..."


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Benoît Barvin

dimanche 27 octobre 2013

"Le fils de mon concierge l'est heureusement moins que son père". Jacques Damboise in "Pensées divagatoires".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE TEMPS, IL N'Y A QUE CA DE VRAI,

MAIS PAS QUAND IL EST PASSÉ)

PCC Jacques Damboise

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"N'ayez pas peur...

C'est le premier coup qui compte..."



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(La femme torero n'avait nul besoin

d'épée alibi pour vaincre la bête)



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(Le jour de son élection, la femme

du nouveau Résident avait bien
exécuté la danse de la victoire)



¤¤¤

(Membres de la Troïka se félicitant
de mettre les Peuples Européens à genoux)


“Study Of Five Grotesque Heads”, c. 1494


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(Dieu mesurant le degré d'intelligence
de l'espèce humaine)



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Jacques Damboise

mardi 30 juillet 2013

"Elle était ivre de bons maux, cette Maladie". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE EST UNE ILLUSION
QUI TE FERA GRANDIR)

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("Le nouveau test de Rorschach.
A votre avis, que signifie cette image?"
1: La Vie.
2:  La Liberté.
3: La Poursuite du Bonheur.
4: Heu... le Meurtre? la Répression? le Désespoir?
5: Et VOUS, qu'est-ce que vous voyez?)

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"Comment ça...
COMMENT CA A-U-S-T-È-R-E?!
Qu'est-ce que l'austérité a à voir avec
tes pannes sexuelles, hein?
 - Ben..."

CULTURE :
La crise n’a pas la langue dans sa poche
Raphael Minder
INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE PARIS

   (...) Les Portugais ont un nouveau mot, grandolar, né de la crise de l’euro. Il veut dire : “soumettre un ministre à une manifestation où l’on chante un hymne révolutionnaire”. Mais aujourd’hui, au bout de trois ans d’austérité, même les enfants portugais sont capables de “grandoler” leurs parents quand ils ne veulent pas prendre leur bain.

   Les Italiens, qui suivent désormais l’écart entre le rendement des obligations allemandes et italiennes avec une passion dont seul le football faisait autrefois l’objet, balancent des néologismes comme laspreaddite (“l’écartite”), définie non sans humour par le quotidien romain La Repubblica comme “l’intensification des souffrances causées par un spread [l'écart entre les taux d'intérêts allemand et ceux des autres pays] croissant”.

   En Grèce, les conversations dans les cafés, au bureau et dans le métro sont truffées de phrases elles aussi issues de la crise. Elles ont en particulier recours, de façon ironique, à des expressions ou des slogans proférés par les dirigeants politiques. Comme quand, en 2009, George Papandréou, alors Premier ministre, avait affirmé qu’il y avait de l’argent, alors que ce n’était clairement pas le cas. “Ne vous inquiétez pas, c’est pour moi", a ainsi dit un Grec qui fêtait son anniversaire dans un bar d’Athènes à ses amis qui se préparaient à sortir leurs portefeuilles. "Eh, il y a de l’argent, vous vous souvenez ?”(...) 

   (...) La crise économique qui n’en finit plus en Europe est la cause d’un chômage record et de manifestations turbulentes, mais il existe aussi bien d’autres façons plus subtiles d’en jauger les effets. Pays après pays, elle a également engendré une langue à part entière, faisant entrer des termes financiers exotiques dans le langage commun pour donner naissance à un argot qui est le reflet de l’humour noir auquel beaucoup ont recours pour faire face à leurs difficultés incessantes. (...)

   (...) L’argot de la crise transparaît même dans le discours de ceux qui se trouvent au sommet du gouvernement et de la société. D’aucuns redoutant que l’Espagne, comme la Grèce, n’ait besoin d’un renflouement international, Cristobal Montoro, le ministre espagnol du Budget, a promis l’an dernier à ses concitoyens tendus que los hombres de negro — ou les “men in black” (hommes en noir), comme l’on surnomme dorénavant les responsables de l’Union Européenne — n'allaient pas arriver.

   Ces nouveautés linguistiques ont été assez nombreuses pour qu’en juin l’Académie royale espagnole, gardienne de la langue espagnole, mette la touche finale à une version modernisée du dictionnaire contenant 200 mots nouveaux ou ayant pris un sens différent. On y trouve entre autres l’inquiétante prima de riesgo (prime de risque), avec cette phrase en guise d’illustration : “La prime de risque de notre dette souveraine a augmenté de plusieurs points.”

   Les Espagnols, dont beaucoup n'avaient jamais entendu de tels termes avant la crise financière de 2008, les emploient maintenant avec une telle régularité qu'ils ont tout autant de chances de surgir dans la conversation avec un chauffeur de taxi qu'au journal télévisé. Du point de vue linguistique, on peut distinguer entre poukou, le mot qu'utilisent les Grecs pour désigner la période d'avant la crise, et aujourd'hui.

   De même, plusieurs termes ancrés dans la crise économique font partie des 5 000 mots ajoutés à la nouvelle version mise à jour du Duden, la référence en matière de dictionnaires allemands, parue en juillet. On y trouve schuldenbremse, littéralement frein à la dette, ou encore eurobond, une référence aux propositions de l'Union européenne d'émettre des obligations pour couvrir la dette des pays de la zone euro ; les Allemands craignent que de telles obligations ne grèvent leur propre économie. Même si le mot existe, la chancelière Angela Merkel a tout mis en œuvre pour que les euro-obligations n'existent pas.

   Pour ne pas être en reste, un sociologue français, Denis Muzet, a récemment publié un livre, Les Mots de la crise, où il analyse les termes entrés dans la langue depuis le début de la crise. Y sont notamment répertoriées des expressions comme “perte du triple A”, “suppressions d'emploi” et “choc de compétitivité” — des mesures associées au réveil brutal qu'a constitué la crise. “La manière dont on parle de la crise contribue à la panique, cela contribue au dépressionnisme national”, assure M. Muzet, utilisant un néologisme à lui. (...)

   (...) Le climat d'austérité est si généralisé que le mot “austérité” lui-même s'applique à tout et n'importe quoi. Si une Portugaise porte une mini-jupe, un admirateur pourra lui demander si c'est l'effet de l'austérité, si elle fait des économies de tissu.

   La crise en Europe dure depuis si longtemps qu’elle a sa propre génération : les “ni-ni” en Espagne, c’est-à-dire ces jeunes qui n’ont ni travail ni diplôme, ou encore, la “geração à rasca” au Portugal, cette génération fauchée et au bout du rouleau. “Malheureusement je connais bien les ni-ni : j’en ai une à la maison,” explique Carmen Blanco, 43 ans et au chômage, et dont la fille de 20 ans a abandonné les études et vit avec elle. “Je lui ai dit que sans diplôme, elle risquait de rester ni-ni toute sa vie,” poursuit-elle.

   La nomenclature qualifiant les désespérés ne touche pas que les jeunes. En Grèce, les baisses de salaire et le chômage qui touche 27% de la population ont conduit à l’émergence d’une nouvelle classe sociale : lesneoptohi, autrement dit les nouveaux pauvres, une expression calquée sur celle des nouveaux riches.

   Le vocabulaire pour définir les types de manifestations et les manifestants est lui aussi d’une grande richesse. En Espagne, on les appelle les indignados, les indignés. Les retraités qui manifestent sont les yayoflautas, les vieilles flûtes. La marea blanca, la marée blanche, évoque le raz-de-marée de médecins et d’infirmières qui ont défilé en blouse blanche dans les rues du pays pour protester contre les coupes budgétaires dans le secteur de la santé.

   Le mot que presque tout le monde partage en Europe est “troïka” qui désigne le FMI, la Banque centrale européenne et la Commission Européenne, ces trois organismes internationaux accusés par les citoyens européens, de Lisbonne à Athènes, d’être à l’origine de tous leurs maux. (...)



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"Allez... Tous ensemble... Avec le chakra du ventre dur...
On-Do-You-Ga...
- Et ça veut dire quoi?
- Va-t-en immédiatement tout de suite,
méchante Troïka capitaliste..."



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Luc Desle

vendredi 1 février 2013

"Pour cette Nouvelle Année il décida qu'il ne vieillirait pas". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(COMBIEN DE GRAINS DE RIZ VAUX-TU?)

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"Ma Chère Femme! Toujours
aussi grosse...
- Et vous, Mon Mari, toujours
aussi #grmmll@*%$$!
(censuré)

Baron Edmond James de Rothschild, 1905

(La réconciliation entre les époux
débutait mal)

***

"Moi, ce qui fait s'étouffer mes hommes,
c'est le prix de mes dessous..."


Donna Lange, 
tel est le nom de la femme
accusée d'avoir utilisé ses seins 
pour étouffer et tuer  son boyfriend

   (...) Donna Lange, une femme de 51 ans, originaire de Everett, dans le comté de Washington, est soupçonnée d'avoir étouffé son petit ami à mort avec ses seins le samedi 12 janvier, selon "les Nouvelles" de Seattle. Des médecins ont été appelés au "Airport Inn trailer park" et ont trouvé le petit ami de la jeune femme, inanimé. Plus tard, le malheureux a été déclaré mort à l'hôpital suédois.

   Des témoins prétendent avoir vu Lange se jeter sur son petit ami à l'arrière de leur caravane. Ils auraient découvert le couple en plein ébats, Donna Lange couvrant de sa large poitrine le visage de la victime qui étouffait. Il faut dire qu'avec une vingtaine de kilos de plus que son amant, et son 105 de tour de poitrine, la jeune femme avait des arguments....  .

   D'autres femmes du monde entier sont connues pour avoir prétendument utilisé leurs seins comme des armes. En Novembre, l'avocat allemand Tim Schmidt a rapporté que sa petite amie avait tenté de l'étouffer avec ses seins . Schmidt a déclaré qu'elle prétendait que c'était un jeu sexuel au Daily Mail. "Je lui ai demandé pourquoi elle voulait m'étouffer avec ses seins et elle m'a dit: "Trésor, je voulais rendre ta mort  aussi agréable que possible," a-t-il prétendu. La femme de 33 ans a été accusée de "tentative d'homicide avec une arme", selon le Daily Mail.

   Au Royaume-Uni, une mère de trois enfants a presque étouffé son copain avec ses seins alors qu'ils avaient des relations sexuelles en 2010. Elle faisait ça dans l'excitation du moment, a-t-elle avoué, jusqu'à ce qu'elle ait remarqué que son amant avait cessé de bouger et qu'il semblait ne plus respirer.

   Heureusement, l'homme a repris conscience , mais les deux amants ont rompu peu de temps après.(...)
Lire sur:

MORSURE [noun]
Archaic: a bite.

***

(Toi aussi, habille-toi grâce aux découpages magiques.
Colle l'habit dessiné sur ton ancien costume troué
et tu feras des envieux)

Vintage Paper Dolls ~ Portugal Costume. Illustrated by Neva Schultz.


PORTUGAL 
Victimes de l'austérité, 
nous sommes tous des "entroïkés" !
David Martín Marcos 
Periódico Diagonal 

   (...) A Lisbonne, dans les magasins du quartier multiculturel de Graça, qui domine la ville du haut d'une colline, le crédit est de retour. Deux poulets entiers sont vendus 5 euros ; le kilo de tomates, presque deux ; le paquet de riz, un peu plus de 70 centimes. De quoi faire tenir une famille pendant trois jours. Mais de plus en plus de Portugais ont des fins de mois très difficiles. Résultat, il est devenu habituel que les bouchers ou les marchands de fruits fassent crédit à leurs clients par esprit de solidarité face à la crise.

   Jugez plutôt : en 2013, le salaire moyen au Portugal, étranglé par les mesures du gouvernement de Passos Coelho [droite], notamment la réduction des tranches de l'impôt sur le revenu, ne dépassera guère 700 euros. Ce sont les 1,8 million de retraités qui auront le plus de mal à joindre les deux bouts, avec une pension qui en règle générale ne dépassera pas 400 euros, et avec laquelle ils devront faire face à la hausse de 15 % des prix des transports ou à l'augmentation de la facture d'électricité (13 % l'année dernière).

   Le chômage est l'un des aspects les plus sombres de la crise : il touchera 15 % de la population active. Sans la moindre amélioration en vue pour l'année à venir, l'émigration - qui provoque un vide démographique dans l'arrière-pays - restera la planche de salut pour les jeunes. Luanda, Rio de Janeiro, São Paulo ou Macao, les pôles emergents de la lusophonie, qui depuis plusieurs années attirent les diplômés portugais, vont redevenir des destinations prisées pour une génération très instruite qui ne trouve pas de débouchés dans son pays natal. Déjà, l'année dernière, le Premier ministre incitait ses concitoyens à chercher fortune en dehors du Portugal, et il va désormais mettre lourdement à contribution ceux qui restent. (...)

   Malgré un taux à 23 %, la TVA rapporte moins à l'Etat, et la nouvelle offensive de Passos Coelho, dont la cote de popularité est au plus bas, touchera les travailleurs indépendants qui ne peuvent pas faire face à leurs versements à la Sécurité sociale. Désormais, ceux qui auront plus de 3 500 euros de dettes auprès de cette institution seront passibles de peines de prison, contre 7 000 euros auparavant. Certains vont jusqu'à dire qu'en 2013 il vaudra mieux être en prison dans un Etat où beaucoup se sentent méprisés, quand ils ne sont pas persécutés par la classe politique.

   L'automne dernier, à la lumière d'une enquête publiée par les principaux médias portugais, 87 % de la population disait se sentir "déçue par la démocratie" (oubliant que la Démocratie ne se limite pas au Capitalisme, comme ce dernier veut le faire croire), et le nombre de mécontents pourrait avoir encore augmenté au cours des derniers mois. Entre-temps, lors d'un vote organisé par Porto Editora, l'une des principales maisons d'édition du pays, les Portugais ont choisi l'adjectif entroikado ["entroïké", victime de la troïka] comme mot de l'année 2012.(...)
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Benoît Barvin