Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 29 octobre 2012

"Cet ange fut arrêté car il volait trop haut, trop vite et sans permis". Benoît Barvin in "Pensées pensées".


@@@
Pensées pour nous-mêmes:

(TON COEUR EST UNE CHAMBRE
DONT LA PORTE EST GRANDE OUVERTE)

@@@

« Moi, les gestes de l'amour 
me mènent à l'enfance. »
Philippe Delerm

Bizarro Superman final. Eric Spitler

"Tout à fait d'accord avec ce type"


@@@

« Créer, c’est toujours 
parler de l’enfance. »
 Jean Genet



Pour rappel:
Décès de Georges Chaulet, 
le papa de « Fantômette »

   (...) Georges Chaulet, le père de « Fantômette », la célèbre héroïne masquée au collant noir et à la tunique jaune aux 15 millions d’exemplaires vendus, est décédé le 13 octobre à l’âge de 81 ans.

   Créateur d’avant-garde, féministe avant l’heure, Georges Chaulet avait fait naître en 1961 avec « Fantômette » l’un des premiers rôles féminins actifs, intelligents et autonomes de la littérature jeunesse, souligne Hachette. La justicière qui a bercé des générations de lecteurs et de lectrices est désormais orpheline… 

   Son créateur Georges Chaulet était l’un des piliers depuis plus de 50 ans de la collection Bibliothèque Rose. « Je dois autant à Fantômette qu’à Marguerite Duras » l’envie de devenir écrivain, confiait la romancière Marie Darrieussecq à l’occasion du 50e anniversaire de la justicière masquée. (...)

   (...) Né en 1931 à Paris, Georges Chaulet écrit dès l’adolescence ses premiers romans, des polars. Bac en poche, il s’inscrit aux Beaux Arts de Paris. En 1952, il part faire son service militaire en Allemagne. « Un cauchemar», avouera-t-il. Il se réfugie alors dans l’écriture et décide d’en faire son métier. En 1957, il publie le premier tome de la série « Les 4 As » aux éditions Casterman avant de donner le jour à « Fantômette » en 1961.

   Cinquante-deux titres plus tard, le succès est toujours au rendez-vous. 5 millions d’exemplaires ont déjà été vendus. (...)


@@@

"RAAAHHH!!!
J'vais tuer la Mort qu'a tué M'sieur Chaulet!"


@@@

(Le même est-il l'identique?)


Le bon filon de la philo
Oliver Pironet

   (...) Décloisonner les champs du savoir, détricoter les frontières entre la sphère des idées, la science, la culture, l’art et la société, convier la philosophie à se confronter aux objets du quotidien, à parler du monde, de la vie, de l’amour, du sexe, en faisant usage de références culturelles insolites… Telle est la tâche que s’assignent désormais un certain nombre de philosophes, penseurs et intellectuels désireux de répondre à une « demande de sens » formulée par une part croissante du grand public. Se réclamant en particulier de Gilles Deleuze, ils entendent poursuivre le travail qu’il mena sur la « pop’philosophie », une expression forgée à l’origine pour désigner la démarche consistant à investir la culture populaire pour en proposer une approche philosophique.

   Or, loin de former un champ de recherche et encore moins une discipline constituée — ce que revendiquent d’ailleurs ses tenants [1] —, celle-ci s’avère plutôt un concept fourre-tout associé à une mode intellectuelle. Et représente un filon éditorial, dans lequel se sont engouffrés des auteurs habitués des ondes radiophoniques et des plateaux de télévision, sollicités à l’envi par les médias pour commenter l’actualité ou débattre de sujets de société [2] — comme si le fait de posséder un diplôme de philosophie légitimait ce genre de prestations.

   Située au croisement de la réflexion théorique, de l’analyse esthétique et peut-être surtout du marketing publicitaire, la « Semaine de la Pop Philosophie » qui s’est ouverte hier à Marseille (22 octobre) en est pour ainsi dire la grand-messe. Son credo : « Il faut absolument être pop » [3]

   Passé notamment par le film publicitaire avant d’officier comme « concepteur d’événements intellectuels », Jacques Serrano, le grand manitou du festival, a lancé cette opération annuelle à Marseille en 2009 afin de « réuni[r] des philosophes, des écrivains et des sociologues autour d’objets de la pop culture et de la culture médiatique. » Il espère drainer plusieurs milliers de personnes [4] dans des endroits aussi divers qu’improbables — ici, le Théâtre national de Marseille (un haut lieu de la haute culture), là, l’Espace Pernod (un club associatif dédié à la célèbre boisson alcoolisée), la boîte de nuit Le Trolleybus (antre de l’hédonisme et du divertissement), le pub-restaurant La Maison Hantée (un bar rock et gothique), l’Hôtel de ville (un symbole du pouvoir), etc. Le public est invité à méditer sur la pop fiction, la littérature jeunesse, la pornographie, les schtroumpfs, la drogue, la carte de fidélité, la corrida, la célébrité, le monde de l’entreprise, l’iPhilosophie, le football, le rap, le rétro-futurisme et les médias, à l’occasion de conférences-débats et de tables rondes menées par une trentaine d’intervenants. 

   Lesquels pourront faire l’article pour leurs ouvrages respectifs, puisqu’un « travail de promotion du livre est engagé en amont et au cours de cette semaine de rencontres-débats, en partenariats avec des éditeurs, des librairies et des bibliothèques ». (...)

Notes

[1] « C’est que “pop’philosophie” est beaucoup moins une notion qu’un mot d’ordre, certainement pas une discipline constituée ou même un champ de recherche clairement délimité, mais plutôt une injonction et un étendard. » (Stéphane Legrand, « La Pop Philosophie », dossier de presse du festival). A l’exception de celles référencées en notes de bas de pages, toutes les citations sont extraites du dossier de presse (PDF).

[2] « Nous appartenons à une génération qui a dévoré de la pub, ce qui nous a appris la vitesse et les codes pour savoir comment marquer des points à l’oral. » (Vincent Cespedes, cité par Claire Chartier, « La philo dans le micro », L’Express, 23 février 2011.) Sur ce sujet, lire Christophe Baconin, « Philosopher sans peine »,Le Monde diplomatique, janvier 2012.

[3] Stéphane Legrand, op. cit.

[4] La dernière édition à rassemblé au total près de trois mille participants. De l’aveu même de son directeur, ce raout intellectuel et culturel ne vise pas tant à toucher un public populaire qu’à susciter l’intérêt d’une élite peu friande de culture de masse : « Le public dont je rêve (…), c’est celui qui méprise les séries », confiait-il à l’occasion de la saison 2010 (« La Pop Philo vous attend à Marseille », Nouvelobs.com, 17 octobre 2010.).

Lire la suite sur:

@@@

Luc Desle

Aucun commentaire: